La 58-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le 02 MODE D’EMPLOI (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « QUI EST-CE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Quelle surprise j’ai du retard sur mon programme et vous devrez encore patienter pour les comptes-rendus des dernières Journées Hypnotiques de Biarritz, du Colloque de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves sur les inductions… et du dernier numéro de la revue « Hypnose et Thérapies Brèves ». Patience.
Ce mois-ci je vous recommande particulièrement le livre du Pr Fergus Shanahan* : « Si mon médecin m’écoutait » qui est accessible à toutes quel que soit votre niveau. J’y ai puisé tellement de citations que je suis obligé d’en reporter sur des éditions suivantes des infos !
Même problème avec « Si tu es paranoïaque, tu n’es jamais seul ! » mais cette fois ce livre est surtout destiné à des thérapeutes expérimentés.
Dans la presse « main stream » un peu de tout, une horreur, des inutilités et quelques articles vraiment intéressants.
Sur internet les biais cognitifs* restent « tendance » et le toucher monte au créneau, mais j’ai surtout apprécié les podcasts de la série : « Votre cerveau, avec Albert Moukheiber » que je vous recommande particulièrement.
A la télévision j’ai suivi avec intérêt « Harcèlement scolaire : les indiens contre-attaquent ».
Bonne lecture, à votre rythme !

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

Le numéro 67 vient de paraître avec plusieurs articles en hommage à Didier Michaux*, récemment décédé.
Je n’ai pas eu le temps de le terminer et je vous en parlerai en détail en décembre mais j’ai tout de même déjà dévoré un article…
« Hypnose physiologique et hypnose pathologique ». Dominique Megglé. Cet article est une synthèse d’articles et ateliers de cet auteur et commence par un rappel de l’importance du sommeil et de l’oubli : « Oublier c’est faire travailler la mémoire inconsciente ».
Il est important de (re)permettre aux informations de circuler entre conscient et inconscient car leur mauvaise circulation est source de pathologies, il faut donc bien huiler la porte… en entrainant le patient à la transe de plus en plus profonde et aux phénomènes hypnotiques (particulièrement l’amnésie et les actes post-hypnotiques), bref faire de la « kinésithérapie mentale » !
Une des conditions indispensables pour communiquer avec les patients est la « ratification* » qui va permette l’alliance thérapeutique et la communication d’inconscient à inconscient.
Pour l’hystérie le problème « repose sur la croyance erronée du patient d’avoir un Moi inconsistant, et au maximum d’être vide » d’où ses efforts pour attirer l’attention sur lui. Une « position basse » est fondamentale.  
Le « Syndrome de Stress Post-Traumatique » est intrinsèquement lié à la dissociation* face à l’impuissance, et son traitement associera « mouvements alternatifs* » et travail en « double dissociation* ».
Le patiente douloureux est hypnotisé par sa douleur (morale ou physique) mais en « transe négative ». Il faut capter son attention et la première chose à faire est la « ratification* » : « La ratification est le traitement de la douleur : elle rompt la misère et la solitude en captant l’attention » et, si besoin, utilisez tous vos outils : choc, surprise, anecdotes, petites histoires, métaphores et même l’ennui !
Les phobies elles surviennent à l’occasion d’une « faiblesse » qui nous rend « hypersuggestible » à l’occasion d’une baisse de l’ « attention » qui peut être diminuée par la fatigue mentale, dispersée par un état anxieux ou explosée par la « confusion ». La première étape est de « saboter » la « rumination* » puis de confronter la patient à ses peurs en utilisant des « ruses adaptées à chacun ».
Dans les addictions*  « La ratification sincère et enthousiaste de tous les avantages que l’habitude délétère procure au patient est le fondement de la thérapie » car « le but n’est pas de la thérapie n’est jamais de priver le sujet de son habitude, comme le voudrait le contrôle social » mais de l’amener à envisager un avenir agréable et libre sans son habitude délétère.
Enfin pour Dominique Megglé* « La psychose c’est l’effort d’être reconnu pour fou » et je vous laisse découvrir ses arguments à la fin de cet article qui, je l’espère vous donnera envie de (re)lire les articles d’origine.

 DANS LES KIOSQUES :

l’éléphant. Octobre 2022. 16.9 €.
« Le toucher : notre lien essentiel au monde ». Décidemment on parle de plus en plus du plus méconnu des 5 sens et c’est tant mieux. Cet excellent article vous permettra de comprendre son importance, ses mécanismes et son importance en thérapie (par exemple le « toucher bref » ou la « main de soutien »). Un article facile d’accès qui associe élégamment les neurosciences et la psychologie. Une bonne lecture sur un sujet peu traité.
« Le massage thérapeutique diminue la douleur et améliore la vitesse de récupération des patients ». Marcel Crestplaide pour la reconnaissance de l’importance du toucher et des techniques qui l’utilisent : haptonomie*, shiatsu*, acupuncture, etc.
« Biais cognitifs : entre raccourcis de la pensée et pensée raccourcie ». Vraiment j’ai aimé cet article qui ne se contente pas d’énumérer des biais plus ou moins insolites (« Effet cigogne* », « Biais d’oubli de la fréquence de base* », « Biais de chambre d’écho* », « Effet Golem* », etc.) mais explique de façon claire et détaillée ce qu’est un « Biais cognitif* », à quoi il sert, comment il fonctionne et quels sont ses dangers.
Et pour commencer il est utile de revenir aux « heuristiques * » d’Herbert Simon*, Daniel Kahneman* et Amos Tversky* et de détailler la différence entre une « corrélation* » et un lien de « causalité* ». En conclusion « La première chose que nous pouvons faire est de prendre conscience de ces biais et d’exercer notre esprit critique ».
« L’esprit (en état) critique ». Justement dans cet article final Auric Mazzetti* offre une très belle leçon sur le doute en sciences et la façon de l’utiliser, montrant qu’« Il n’existe pas de vérité absolue, seulement des théories et des arguments qui n’ont pas encore été pris en défaut. Dès lors ils ne sont pas vrais mais « pas encore faux ».  Je vous invite à lire cet article et à le mettre en pratique.
Au total : Une revue très chère mais qui propose plusieurs articles bien faits et assez originaux. Alors si vous avez les moyens (et si en plus vous vous intéressez à Frida Kahlo), pourquoi pas ?

Dossiers de la langue française. Août 2022. 3.95 €. « 200 expressions insolites ».      
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce petit fascicule (même si sur le plan linguistique il n’est pas au top…). Je vous conseille de le lire vous aussi pour enrichir vos connaissances et affiner votre écoute du langage de vos patients.
Vous pouvez aussi l’utiliser pour tester de façon amusante les connaissances de votre entourage, par exemple pendant un trajet en voiture…
Au total :  Un bon investissement.

 

 

Les dossiers de psycho. Septembre 2022. 7.95 €.  « Influence et manipulation. Déjouer toutes les techniques de l’emprise ».

En fait il s’agit d’une publication qui revient régulièrement dans les kiosques avec quelques variantes pour donner l’impression de nouveauté et dont l’ensemble des articles est dû à la plume de deux personnes (Anne Guibert* et Marie-Laure Cuzacq*, discrètement citées en fin d’ouvrage).
En général le niveau n’est pas extraordinaire… et c’est ce que j’ai à nouveau constaté sans surprise.
Par contre je me suis amusé à regarder si, par hasard, ces autrices ne donnaient pas des conseils pour manipuler… et, toujours au hasard, j’ai lu le chapitre « Manipuler des inconnus » …
Le chapitre commence par un « témoignage » d’une jeune Eclaireur de France… et accumule à la suite toute une brochette de techniques de manipulation. Je me demande si plutôt que de « témoignage » il ne faudrait pas plutôt parler de « Pomponette* » ou d’ « Ami John* » !
Quoi qu’il en soit la suite de l’article décrit ensuite avec jubilation toutes ces techniques en précisant « Vous pouvez utiliser toutes ces techniques sans scrupule puisque ces personnes sont des inconnus pour vous » !
J’ai évidemment cessé de lire la suite.
Plutôt que de lire ces « **** » je vous conseille d’acheter le « Petit traité de manipulation » de Joule* et Beauvois* et surtout l’ « Anti guide de la manipulation » de Fabien Olicard*.

Au total : UNE REVUE DETESTABLE A JETER AU FEU.

 Sciences Humaines. Novembre 2022. 6.5 €. « La science des émotions ». 
Un dossier de 17 pages dans lequel je retiens avant tout « L’émotion au cœur de nos vies » d’Olivier Luminet* qui rappelle les 5 fonctions de base de l’émotion : communiquer, focaliser l’attention, consolider la mémoire, faciliter les décisions, assurer notre survie.
Sinon vous pouvez aussi réviser « Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ? » et vous surprendre avec « Politique : le retour des saines colères » de Christian Le Bart* qui m’a bien intéressé.  

Au total : Un article ne suffit pas à justifier le prix.

Top Santé. Novembre 2022. 2.9 €.
« Changer sa vie, nuit après nuit…Un, deux, trois… sommeil ». Un bon dossier avec des intervenants intéressants (Isabelle Lambert*, Perrine Ruby*, Yves Dauvilliers*Patrick Lemoine*, Benjamin Putois*, Arnaud Rabat*, etc.), qui ne se contente pas de ressasser des données maintenant bien connues mais apporte des connaissances nouvelles et recadre des croyances dépassées. Une série d’articles agréables à lire.
« Le sevrage tabagique ». Cet article rédigé avec l’aide du Dr Olivier Galera* est excellent : simple, concis, efficace… A lire et faire lire.
« Addictions : les dépister pour mieux les traiter ». Un bon article avec la contribution du Pr Laurent Karila* et de Nathalie Lajzerowicz* : alcool, tabac, cannabis, écrans, TCA*, neurosciences, tout est traité. Pour Laurent Karila* l’addiction est définie par les 5 C : « Perte de Contrôle, usage Compulsif, Craving*, usage Continu malgré les Conséquences négatives sur la vie sociale, psychique et physique ». Un bon article de sensibilisation.
« L’importance de ralentir ». Cet article m’a énervé tant j’ai eu l’impression de m’y reconnaitre ! Je vais faire de mon mieux pour suivre les conseils de Claire Mizzi*…

Au total : De bons articles à un prix raisonnable.

Top SantéDécembre 2022. 2.9 €.
« Les techniques qui aident à réguler son poids. » Un dossier de 6 pages avec les conseils du psychiatre Stéphane Clerget* dont deux pages sur l’hypnose présentée par l’hypnotiseur Jean-Jacques Garet*(bof), une sur la cohérence cardiaque*, une sur la méditation et deux sur le yoga. Rien de passionnant.
« Comment positiver quand rien ne va. » Avec les conseils d’une « coach » et de Christophe André*. Simple mais sympathique. J’ai retenu l’idée de la « Boite à bonheur ».

Au total : Pas d’intérêt véritable.

Santé info. Novembre 2022. 4.9 €. « Tout part du sommeil ».
« Anti-stress & anti douleurs : j’apprends l’autohypnose ». Un petit article de présentation de l’hypnose tout à fait correct bien que j’aie de grands doutes sur l’efficacité des conseils donnés pour entrer en autohypnose pour une lecteur n’en ayant aucune pratique. Pour ma part il m’a fallu deux ans avant d’obtenir des résultats intéressants !
« Les secrets d’un bon sommeil « Entre explications superficielles, conseils éculés, placement de produits et mix « méditation-hypnose » … aucun intérêt.
« Nos secrets anti-stress ! » Après une présentation du « Syndrome général d’adaptation » d’Hans Selye*, les 50 conseils qui suivent sont d’un intérêt inégal. Pour ma part j’ai retenu « Le largo de Xerxès » de l’Opéra de Haendel« Le cygne » du « Carnaval des animaux » de Saint-Saëns comme musicothérapie.

Au total : Un prix excessif pour un contenu aussi creux.

Psychologies. Novembre 2022. 4.9 €.
« Se libérer d’une addiction avec l’hypnose humaniste ». Je ne comprends pas pourquoi cette revue aime tant faire appel à des hypnotiseurs limite ésotériques. Ici c’est Olivier Lockert* qui est à l’honneur et j’avoue ne pas avoir vraiment compris en quoi son hypnose est « différente » et « non dissociative » si ce n’est qu’elle est présentée comme une thérapie et non comme un outil au service d’une thérapie.
Pour moi quand un patient voit un dragon comme obstacle à son arrêt du tabac il est en position d’observateur donc dissocié. La dissociation est un outil de l’hypnose, pas un but, le but c’est d’amener le patient à choisir de changer… ou pas !
« Le divan : Christophe André ». Cette fois il ne s’agit pas d’un entretien « éducatif » dans lequel l’auteur reprend les thèmes développés dans son dernier ouvrage (« Consolations, celles que l’on reçoit et celles que l’on donne ») mais plutôt d’un récit assez autobiographique et sans complaisance, ni pour lui, ni pour les autres. Emouvant.
« Je m’entraîne à mieux dormir ». Art-thérapie*, relaxation, cohérence cardiaque*, ASMR*, sophrologie* sexuelle, acupression*… de petits moyens (de validation scientifique inégale) à expérimenter.
« Personnalités toxiques : les repérer, s’en protéger ». Dans ce grand dossier j’ai regardé la partie consacrée aux « paranoïaques » (pour comparer avec la lecture de « Si tu es paranoïaque, tu n’es jamais seul ! ») : assez léger mais rien de choquant.

Mieux pour moi. Octobre 2022. 3.3 €.
« Comment les caresses nous soignent ». Cet article confronte la journalise Héloïse des Monstiers (mère d’un prématuré) et la Dr Véronique Lefebvre des Noëttes* (pédopsychiatre spécialisée en gérontologie, déjà invitée de l’excellente émission « Pourquoi les caresses sont-elles vitales ? ») pour un dialogue très instructif qui confirme tout le bien que je pense des caresses.
« Soins palliatifs ou euthanasie : comment choisir sa fin ? » Cet article confronte trois positions différentes, voire opposées, celles des Dr Pascale Favre* et Jean-Marie Gomas* et du philosophe Réjean Boivin*pour un débat très intéressant qui nous permet de nous interroger sur nos propres connaissances, croyances et pratiques !

Au total : Intéressant sans être indispensable.

Science & Vie. HS neurosciences. Novembre 2022. 5.95 €.
« Mémoire : les neurosciences face à l’énigme ». Un dossier sur la mémoire qui commence par un entretien avec Francis Eustache* qui nous permet de découvrir la « mémoire du futur », la « mémoire collective » et la « mémoire externe », entre autres, c’est bon signe !
Voici exactement le type de dossier qui me réconcilie avec les journalistes scientifiques : auteurs identifiés, articles bien choisis et intervenants scientifiques de grande qualité. Le type de dossier à lire (et à garder) pour avoir une idée précise du fonctionnement de la mémoire (sans trop faire d’efforts). 
Mais en plus de ces rappels fondamentaux ce Hors-Série aborde aussi les pathologies (Alzheimer bien entendu mais aussi troubles du spectre autistique, Covid, etc.), les nouvelles pistes thérapeutiques, l’intelligence artificielle, etc. Un panorama vraiment très étendu.

Au total : Un numéro à acheter, lire et conserver.

Epsilon. Novembre 2022. 4.9 €.
« Vieillir ça a du bon ». Va donc savoir pourquoi cet article m’a attiré l’œil ? A partir d’une publication récente de Jason Stretton* découvrez l’ « effet de positivité* » et ses conséquences. Pour résumer : en vieillissant nous devenons plus positifs, plus empathiques, plus créatifs et nous savons mieux nous concentrer… Bref la « Sagesse » !

Au total : Si les neurosciences et la gérontologie vous intéressent

 

National Geographic. HS Octobre 2022. 6.9 €. « Le sommeil et ses mystères ».
En général j’ai un a priori favorable (biais cognitif !) vis-à-vis de cette revue souvent très intéressante et très bien illustrée.
Ici première déconvenue : le seul nom relatif à la rédaction des articles que j’aie trouvé est celui de la journaliste qui signe l’éditorial… Par contre il y a une demie page de « crédits photographiques ».
En fait j’ai l’impression que l’on a d’abord cherché de belles images (je vous recommande celle de la page 52, bel exemple de confusion), pour ensuite « boucher les trous » avec des textes d’importance très inégale.

Au total : Uniquement si vous êtes passionné de belles images scientifiques et prête à payer ce prix…

 

Objectif Bonheur. N° 1. Novembre 2022. 7.99 €.« Je me libère de mes peurs ».
Je ne sais pas si c’est à force de vivre en Ariège, mais dès que je découvre une nouvelle revue je cherche l’ « ours » !
Evidemment ma blague tombe à plat si vous ne savez pas que « Dans l’édition, l’imprimerie et la presse, l’ours est un encadré — un rectangle contenant du texte et délimité par un cadre — situé généralement au début ou à la fin d’un imprimé. Il recense les noms et adresses de l’éditeur et de l’imprimeur, ainsi que les fonctions et les noms des collaborateurs ayant participé à sa fabrication » …
Tout cela pour dire que dans celui de cette revue je n’ai trouvé aucune précision sur les personnes ayant rédigé les articles la seule rédactrice citée dans l’ « ours » étant surtout connue pour des livre sur les  plus beaux villages de France….
Evidemment j’imagine (biais cognitif en vue…) qu’il s’agit d’un fascicule à visée surtout économique destiné aux caisses de supermarché (où je l’ai trouvé) et rédigé par des journalistes mercenaires plus ou moins compétents (et en tous cas inconnus).
Dans ce cas je regarde si les articles citent des références scientifiques, ou, mieux, intègrent des contributions de scientifiques (au minimum des extraits d’entretiens). Ici presque rien de tout cela.
Autant dire que j’ai commencé ma lecture avec de mauvais pressentiments ! En fait c’est bien moins pire que ce que j’attendais sauf que « ça part un peu dans toutes les directions » et qu’il est difficile de s’y retrouver tant on y trouve de tout : témoignages, avis de spécialistes (très rares), mandalas d’art thérapie* à colorier ; questionnaires divers, EFT*, phytothérapie*, méditation, biais de négativité*, cohérence cardiaque*, chromothérapie etc.

Au total une revue où il y aurait quelques idées à piocher si elle n’était pas si chère. Inutile d’investir dans cette salade très composée aux ingrédients mal dosés.

Parents. Décembre 2022. 2.9 €.
« Et le sommeil ? Les bons réflexes, les nouveaux rituels qui marchent ».  Je me demande pourquoi il y a si souvent des articles sur le sommeil dans cette revue ?
Plaisanterie à part j’ai particulièrement apprécié « Les 10 clés d’un sommeil d’or » et les conseils des psychologues Aurélie Callet*et Clémence Prompsy* : simples, rapides et parfois surprenants.
J’ai découvert le « cododo » (jusqu’à 6 mois) et bien aimé plusieurs des activités proposées dont le jeu « coucou/caché » pour habituer son enfant à ne pas nous voir tout le temps. Un petit dossier plein de rappels intéressants.
« 5 infos étonnantes sur le cerveau des mères. » Petit article pour attirer l’attention sur le livre « Dans le cerveau des mamans » des Dr Lucie Joly* et Hugo Bottemanne*. Intéressant (et sans doute sujet à des polémiques sur le statut de la femme).

Au total : Un bon achat si vous avez un jeune enfant qui a du mal à (vous laisser) dormir.

Cerveau & Psycho. Novembre 2022. 7 €.
« Le toucher, fondement du lien social. » Dans ce très intéressant article Damien Huzard* et Amaury François* développent les connaissances récentes sur les capteurs du toucher et notamment le rôle du « toucher social » (ou « toucher affectif ») par rapport au toucher classique et son importance dans notre espèce même si « les stimulations tactiles ont été, en partie, remplacées par le langage, qui permet de toucher ses semblables à distance par des mots… ». Un article qui sait relier neurosciences et psychologie.
« Hémisphères partenaires. » Loin du concept (dépassé) de « cerveau droit/cerveau gauche » Annakarina Mundorf* et Sébastian Ocklenburg*font le point sur nos connaissances sur les asymétries (ou absences d’asymétrie) dans le cerveau et leurs corrélations* avec les particularités neurologiques et différents troubles psychologiques : SSPT*, dyslexie*, autisme, addictions*, TDAH*, schizophrénie*, etc. Un article très documenté à lire pour mieux appréhender certaines pathologies.
« Manipulés au nom de la psychologie. » Cet intéressant article s’interroge sur l’évolution de l’ « éthique » de la recherche en psychologie, notamment à partir de la célèbre « expérience de Milgram* ». Je me demande combien des critères de recherche « éthique » sont respectés par les conseillers publicitaires et le « spins doctors » politiques ?
« L’effet Hemingway : peut-on mener plusieurs tâches de front ? » Toujours à contre-courant Yves-Alexandre Thalmann* nous explique comment abandonner une tâche en plein élan de créativité grâce à l’ « effet Zeigarnik* » et comment lutter contre les «pensées  intrusives » que cela peut entrainer. Une piste pour traiter les « ruminations* » ?
« La force des félicitations ». J’ai adoré cet article aussi complet sur le plan théorique que rempli de conseils pratiques. Pour moi j’y ai trouvé une bonne base pour une éducation positive et raisonnée mais aussi une façon d’améliorer ma vie sociale et mes pratiques professionnelles. Bravo.
« L’art de la causette ». Un très court article illustré avec 8 idées de base qui en disent plus long qu’un grand discours. Consacrez-y trois minutes, et recherchez les termes « hypnotiques » pour certains de ces conseils. Excellent.
« Notre cerveau oublie-t-il 90 % de ce qu’il a appris ? » Et pan sur le bec ! Cet article de Jean-Philippe Lachaux* ridiculise bien des propos que j’ai pu tenir sur l’intérêt des cours de biochimie, anatomie pathologique, biophysique, etc. pendant des années. Il explique comment des notions apprises et « oubliées » continuent d’influencer notre pensée à notre insu (et presque de notre plein gré). Vraiment le lire m’a fait un bien fou et j’espère qu’il en sera de même pour vous. Non toutes les petites graines semées (ou reçues) pendant mes formations ne sont pas inutiles et j’ai enfin fait le lien entre culture et intuition. En plus vous aurez un excellent argument pour stimuler vos enfants dans leurs études ! Exceptionnel.

Au total : Un excellent numéro que je vous conseille d’acheter.

Dr Good. Novembre 2022. 3.3 €.
« Douleurs chroniques : on leur cloue le bec ! » Un dossier de 12 pages avec les Dr Malou Navez* et Didier Bouhassira* que je trouve assez « léger » même si de nouvelles techniques sont brièvement présentées ainsi que les « techniques psychocorporelles* ».
« Soigner les traumatismes par le mouvement des yeux. » L’article est rédigé sous la forme de questions/réponses à la psychologue Eva Drozdowski*qui respecte les stricts canons de l’appellation « EMDR* » et en assure la promotion. Pour ma part je suis convaincu de l’efficacité des « mouvements alternatifs* » mais encore réservé les explications données sur leur mode d’action. Un article classique.
« Le rire, drôlement utile ! » Un article sur les bienfaits du rire (notamment sur la douleur) par Sylvie Chokron*, qui reste réservée sur la « Rigolothérapie* ».
« Ecrans : on y va progressivement ». La sophrologue Isabelle Frenay* donne plein de bons conseils âge par âge.
« Un médicament miracle contre l’insomnie, vraiment ? »  Une nouvelle molécule qui cible l’ « orexine* » sera disponible en 2023 et « Canal-Detox* » donne son avis. Pour moi le premier traitement c’est une bonne « hygiène du sommeil » et, si besoin, une psychothérapie.
« Pleins feux sur la luminothérapie ». Le psychiatre Jérome Palazzolo* présente les indications et avantages de cet outil ainsi que les conditions techniques à respecter pour le matériel. Présentation de différents « produits » dont « Luminette Drive » ( 179 €) qui se fixe au pare-soleil de votre voiture et me semble peut-être intéressant pour le retour à domicile en cas de travail en horaires décalés.

Au total : Rien de bien passionnant.

Science magazine. Novembre 2022. 6.9 €.
J’aime bien cette revue qui analyse des dépêches scientifiques assez bien choisies (avec un net intérêt pour celles de l’Université de Genève) et correctement détaillées, même si je regrette que les articles ne soient pas signés !
« On sait comment se produit la suggestion hypnotique ». En fait il s’agit de l’expérience au centre de la thèse d’Esteban Munoz Musat* (de l’ICM*) sur la surdité hypnotique utilisée pour valider les thèses de l’équipe de Stanislas Dehaene*, Jean-Pierre Changeux* et Lionel Naccache* sur la conscience dont je vous ai déjà parlé. L’article est court et facile à comprendre avec en prime un excellent résumé de la « physiologie de la perception auditive ».  Bon article.
« Quand le cerveau est sensible à la corruption ». Une étonnante expérience avec la tDCS*. A quand une analyse du « cortex préfrontal dorsolatéral » de nos dirigeants ?
« Où est le siège de la socialisation ? » Chez les souris c’est dans le cervelet*, structure dont on parle de plus en plus pour les fonctions cognitives supérieures.
« Un frein inattendu à l’achat d’une voiture électrique ». En fait c’est un biais cognitif* dû à un manque d’information. Pour moi le frein principal reste un prix inabordable pour une majorité de personnes !
« Un dialogue direct entre le microbiote intestinal et le cerveau ». Article très intéressant qui pointe le rôle de l’hypothalamus*.
« Les étonnantes capacités des neurones olfactifs ». La pandémie de Covid a mis les projecteurs sur ces neurones assez surprenants.
« Caféine et cerveau : des effets bénéfiques sur la mémoire ». Confirmation d’une action au niveau de l’hippocampe*. A quand des distributeurs gratuits dans les facultés.

Au total : Quelques informations intéressantes mais rien qui justifie le prix d’achat.

 NOTES DE LECTURE :

« Si mon médecin m’écoutait ». Fergus Shanahan. Ed Les Arènes. (2020/2022). 20.9 €.

Ce livre m’a été adressé gracieusement (à ma demande), par les Editions Les Arènes que je remercie.
Il y a des ouvrages qui m’enthousiasment, généralement parce que j’y trouve clairement exprimées des idées que je défends et que mon « ego » en est tout « renarcisé » (comme dirait Yves Halfon*), et d’autres qui me font le même effet parce qu’ils bousculent mes convictions et me mettent en mouvement vers le changement.
Ce livre appartient aux deux catégories, mais surtout à la seconde, et depuis que je me gargarise de « communication thérapeutique » et d’ « empathie » cela me fait du bien de me remettre en question.
En fait là où je m’attendais à une variante de manuel de « communication thérapeutique* » j’ai découvert une profonde, et souvent déstabilisante, réflexion sur la pratique de la médecine et particulièrement les relations avec les patients.
En fait l’auteur réussit à nous faire sentir l’énorme fossé qu’il y a entre une bien portant et un malade, fossé que l’empathie permet de diminuer sans vraiment le combler (comme Christophe André* l’a bien compris lors de son cancer) et au lieu de mettre sans cesse son expérience en avant l’auteur illustre le plus souvent ses propos par de très nombreuses citations et témoignages d’écrivaines ou médecins confrontés à la douleur, la maladie, la mort.
Je suis admiratif de la culture de cet auteur (et regrette de ne pas assez maitriser l’anglais pour découvrir dans cette langue les citations poétiques) mais je n’oublie pas que les citations doivent être au service du texte et non l’inverse… Et ici elles servent à percuter nos idées reçues et nous mettre « à distance », en position d’observateur.
Au fait saviez-vous qu’un étudiant en médecine apprend entre 10 000 et 50 000 mots, alors que le « langage courant » d’un adulte en utilise entre 300 et 5000 ?
 Première déconvenue : j’ai découvert que j’avais probablement rédigé de bien mauvaises « observations médicales » en cela que je ne retranscrivais pas exactement et avec une parfaite fidélité les propos du patiente, mais plutôt des « interprétations » avec mes propres mots (par exemple « douleur brutale » à la place de « coup de poignard » ou « décharge électrique ») quand je n’attribuais pas directement une( pré) interprétation souvent affublée d’un nom « scientifique » (Par exemple « dysménorrhée », « cruralgie »).
Comment utiliser l’observation rédigée par un tiers si dès sa rédaction elle présente un biais d’interprétation ? En hypnose vous utilisez les « mots du patient » (pensez à la « réification* » par exemple), apprenez aux soignants débutants à reporter scrupuleusement dans leurs observations  « les mots du patient »!
Ensuite j’ai vraiment vécu une entreprise de « déconstruction-reconstruction » de termes (empathie*, honte, soin, attente, incertitude, etc.), pratiques (psychologie positive*, bienveillance*, soins palliatifs, etc.) et plus généralement de tout mon comportement vis-à-vis des patients.
Bien sur j’ai retrouvé l’importance du « langage non verbal », de la « ratification* », de l’ « alliance thérapeutique », et la valeur inestimable du temps suffisant donné à chaque patiente… mais j’ai aussi appris et reconsidéré encore plus de choses que je pensais connaître et pratiquer correctement.
Evidemment l’auteur insiste sur la puissance des mots et l’importance de les choisir avec soin en comprenant ce qu’ils représentent pour le patient mais en expliquant aussi comment ils peuvent être manipulés par l’industrie pharmaceutique, les administrations, etc. à des fins peu admirables… C’est sans surprise qu’un des derniers chapitres s’intéresse à la santé publique et aux pandémies !

Lisez ce livre. Faites-le découvrir autour de vous. Sa lecture vous enrichira et contribuera à vous grandir en redonnant aux patients une dignité que nous malmenons trop souvent !

UN LIVRE QUE DEVRAIENT LIRE TOUS LES « GESTIONNAIRES » DE LA SANTE.

« Si tu es paranoïaque, tu n’es jamais seul !» Emanuela Muriana & Tiziana Verbitz. Ed Satas. (2017/2022). 16 €.

Ce livre m’a été adressé en « service de presse » par les Editions Satas que je remercie.Les deux autrices sont des collaboratrices de longue date de Giorgio Nardone* au Centre de Thérapie d’Arezzo et cet ouvrage présente leur grande expérience de cette pathologie si particulière.
Un des dangers de la formation initiale aux techniques d’hypnose est l’euphorie qui nous gagne en découvrant que nous sommes capables de « mettre des patients en état de transe » !
De cette euphorie au sentiment de toute puissance il n’y a pas loin et beaucoup d’entre nous ont été tentés de passer de l’ « hypnoanalgésie » à l’ « hypnothérapi» (encouragés sans doute par l’ « Effet Dunning-Kruger* ») sans réaliser à quel point la « Thérapie » est un art difficile.

Art difficile mais qui s’apprend, même si, comme les autrices le signalent dans cet ouvrage, certaines techniques « peuvent être apprises mais pas utilisées par tous, car elles exigent des qualités et des capacités qui ne peuvent être pédagogiquement transmises » …

La lecture des ouvrages de Giorgio Nardone* (« Hypnose et Thérapies hypnotiques », « Peur panique, phobies ») me fait souvent le même effet que celle des ouvrages sur les « exploits » de Milton H. Erickson* (« Ma voix t’accompagnera », « Un thérapeute hors du commun »), à savoir un mélange d’excitation et de défi pour essayer de trouver « LA » solution… puis de surprise et d’admiration en lisant « SA » réponse.
Depuis j’ai compris qu’il n’y a pas « UNE » solution mais « DES » solutions déterminées par chaque rencontre entre un patient, une thérapeute et un contexte… (Je dois être en phase descendante de l’ « Effet Dunning-Kruger* » !)
Pourtant ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre ce n’est pas de l’excitation, c’est de la « PEUR » ! Peur de ces patients aussi complexes que dangereux, peur de mon incompétence, peur de passer à côté de ces vies épouvantables sans même les deviner…
Alors, quelque-soit votre compétence en thérapie je vous invite à lire ce livre pour comprendre ce qu’est paranoïa, comment y penser et comment se comporter le moins mal possible avec ces patientes qui souffrent abominablement pendant des années et s’autodétruisent socialement (sans même que nous devinions les raisons de leur comportement) et déclenchent rapidement rejet et/ou évitement voire agressivité.
Ce livre montre bien comment ce trouble (qui n’est pas figé comme on le croit souvent) se développe et s’auto-entretient à force d’ « idées fixes » et de « solutions » dysfonctionnelles, mais il montre aussi comment une thérapie bien structurée, et adaptée à chaque stade de la pathologie, permet à ces patients de sortir du « cercle infernal » dans lequel ils se sont enfermés.
Je vous laisse découvrir ces patients envahis par la colère, la honte, l’impuissance et « jamais seuls » car constamment confrontées au regard, hostile pensent-elles, des autres, ceux qui subissent, celles qui anticipent agressivement, ceux qui délirent…
Vous découvrirez les « lettres de colère », l’ « arme secrète », la « chaire », « chevaucher le délire », le « roman des désastres réalisés»…
La base de la thérapie est évidemment le « Dialogue stratégique » mais il est facile de comprendre à que point il va être difficile de nouer une « Alliance thérapeutique » avec ces patients pour qui l’Autre est a priori une ennemi…
Bonne lecture et repensez aux affrontements de la pandémie à la lumière de cette lecture !

TROUVAILLES CHEZ LE BOUQUINISTE :

« Anticontes de fées ». Grégoire Solotareff et Nadja. Ed l’école des loisirs. (2009/2013). 14.8/4 €.
Je pense que beaucoup d’entre-vous connaissent cet auteur de littérature pour enfants.
Pour ma part j’ai eu la chance de contribuer, modestement, à l’organisation d’une représentation d’une pièce de théâtre tirée d’un de ses ouvrages et j’en garde un excellent souvenir.
Comme Jean-Claude Espinosa* l’explique dans sa vidéo, contrairement aux mythes qui sont immuables les contes sont vivants et évoluent suivant les lieux et les époques.
Ce livre date de 2009 et je me demande comment il serait reçu aujourd’hui, notamment mon conte préféré « Barbe rose » qui risque de faire grincer quelques dents…
Quoi qu’il en soit j’ai beaucoup ri et je vous encourage à faire découvrir à vos enfants ces contes un peu particuliers et à écouter leurs réactions…
Profitez-en pour regarder la vidéo de Jean-Claude Espinosa* : « Mythes, contes et plus… ».

 THEATRE TELEVISION FILMS EXPOSITIONS ET SPECTACLES :

« Loïse Gillard « O2, une Odyssée Onirique ». Du 5 au 26 Novembre 2022Galerie Illustrafemmes. 19 Rue des Blanchers. 31000 Toulouse. Tél : 06 72 10 95 19. Une belle exposition autour de l’autohypnose que j’ai eu du plaisir à visiter dans cette galerie dédiée aux femmes illustratrices et graphistes à l’accueil chaleureux. Ce sera peut-être l’occasion de préparer des cadeaux de Noël originaux à des prix encore raisonnables.
« Le petit chaperon rouge ». Das Plateau. La Villette, Paris du 24 au 26 Novembre 2022 et en tournée. Comme Jean-Claude Espinosa* l’explique dans sa vidéo, contrairement au mythe qui est immuable, le conte est vivant et existe sous de multiples formes. Ici le metteur en scène Céleste Germe a choisi la version des frères Grimm pour un spectacle familial qui met en valeur la « sororité ». Igor Hansen Love (Les Inrockuptibles) a beaucoup aimé ce spectacle qui associe humains et marionnettes.
« Chercher l’or du temps » : art brut et surréalistes reçoivent l’asile au LaM ». Libération. 31 Octobre 2022. Une expo qui donne la part belle aux œuvres d’artistes malades mentaux au musée de Villeneuve d’Ascq.
« Fabien Olicard : singularité »Olympia TV. Samedi 05 Novembre 2022. Découvrez cet excellent mentaliste*en replay.
« Harcèlement scolaire : les indiens contre-attaquent ». France 2. Mercredi 09 Novembre 2022 (57 mn). Documentaire de Guillaume Estivie sur l’éducation des « victimes » par Emmanuelle Piquet*. Regardez cette émission de grande qualité si vous voulez découvrir ce que peut être une thérapie brève, mais attention ne systématisez pas. Chaque enfant, chaque contexte, chaque thérapeute est différente, donc chaque « solution » est différente. Pour moi cela m’a rappelé une intervention d’Yves Halfon* où il expliquait à des soignantes comment se comporter face au harcèlement moral d’un médecin. Pensez à l’importance du « non verbal ».

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

« Journées Hypnotiques de Biarritz ». Elles auront lieu à Anglet du 15 au 17 Septembre 2022. Un rendez-vous exceptionnel auquel je tiens et où j’espère vous retrouver!
« Hypnose enfants & adolescents ». Colloque de la revue Hypnose & Thérapies Brèves en Visio conférence le Dimanche 04 Décembre 2022, de 9 à 17 h. Tarif 72 € (avec replay valable pendant 2-4 mois).
« Et si nous parlions douleur ». « Paintalks France ». Conférence gratuite de la SFETD*à Lille le Mardi 15 Novembre 2022 à 20h. Présentiel (Préinscription nécessaire) ou YouTube.
« Les techniques d’induction : induire l’hypnose ? » Colloque de la revue Hypnose & Thérapies Brèves le 15 Octobre 2022. Tarif 72 € Vous pouvez encore acheter le droit de bénéficier du replay (valable pendant 2 mois).
« 4 -ème Symposium : Aux frontières de l’hypnose : motricité & cognition ». AFHYPParisSamedi 26 Novembre 2022. Tarif : 50 € (étudiants, adhérents), 110 €.
« Colloque hypnose, thérapies brèves et liberté. »  Espace du Possible12-13 Octobre 2023. Lille.
« S’accorder, cocréer, transmettre. » Miméthys. Du 31 Mai au 03 Juin 2023. La Baule.

 COMPTE RENDU DE FORMATION :

6 -ème Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves. 22 Mai 2022 : « Le guérisseur intérieur ». Disponible en replay (72 € pour 2 mois).

 Dès l’ouverture Julien Betbèze* donne le ton en rappelant cette observation célèbre d’un jeune homme qui avait été admis en état de choc aux urgences après un tentative de suicide par ingestion massive de comprimés du nouvel antidépresseur qu’il avait accepté de tester dans le cadre d’un essai clinique en « double aveugle* ». Le laboratoire contacté en urgence accepta de lever l’anonymat pour permettre un traitement efficace et le jeune homme guérit rapidement, après avoir été informé qu’en fait il n’avait pris que du « placebo* » ! Bel exemple d’« effet nocebo* ».

« Hypnose, méditation, placebo, comment notre guérisseur intérieur nous répond ». Olivier de Palézieux*.

Le conférencier commence par quelques rappels scientifiques (notamment l’activation du cortex préfrontal par l’hypnose) pour mettre en rapport les neurosciences et le « guérisseur intérieur » et comprendre comment peuvent fonctionner « effet placebo* » et « effet nocebo* », par exemple par l’activation des « neurones miroirs* ». Pour l’effet « placebo ouvert* » le patient sait qu’il reçoit un produit « inactif » mais il est efficace si l’on explique au patient les bases scientifiques de l’ « effet placebo* ».
L’hypnose agit par les suggestions et la plasticité cérébrale alors que la méditation n’agit que sur la plasticité cérébrale.
Ce qui est fondamental c’est l’ « accordage » entre le patient et le thérapeute, l’important ce n’est pas l’hypnose mais l’ « alliance thérapeutique ».

« Quelque chose souffle d’ailleurs ». Sylvie Le Pelletier-Beaufond*.

L’oratrice reprend la pensée de François Roustang* et se demande si le « guérisseur intérieur » n’est pas un moyen d’attribuer le changement à quelqu’un d’autre.
Elle présente alors des observations qui montrent comment le patiente trouve à l’extérieur sa solution et l’accepte ou non (et parfois identifie le problème mais choisit de ne pas risquer de modifier l’équilibre de sa vie en allant mieux).
Pour François Roustang* le thérapeute doit avoir une attitude de « non intentionnalité », il doit veiller à être présent pour l’autre, sans avoir d’intention à sa place : « Nous ne sommes pas là pour guérir, nous sommes là pour offrir au patient la possibilité de se guérir ».
L’hypnose permet la réunification de l’individu avec son contexte qui est l’agent du changement.

« Quand le guérisseur intérieur rencontre le guérisseur interne ». Eric Bardot*

L’auteur présente la notion de « mondes relationnels » et comment accueillir la « dissonance », le « désacordage » pour qu’apparaisse l’ « accordage » ; comment accueillir la dissociation pour mettre en route le processus de réassociation en mettant en place dès le début de la séance un espace de rencontre entre le patient et le thérapeute, en levant les obstacles puis en se synchronisant par influences réciproques et mimétisme.

« L’animal de pouvoir, du chamanisme à l’hypnose ». Nicolas d’Inca*.

 En fin connaisseur du « chamanisme* » l’orateur explique la descente dans la « grotte » (ventre de la terre) pour y rencontrer le « fauve » (animal sauvage par excellence).
Le chamane est la personne qui va permettre de refaire le lien, de créer une harmonie. Il permet de rencontrer l’animal de pouvoir (capacité de faire certaines choses, sauvage, indomptable).
Cet animal est un autre soi-même (comme un miroir) avec lequel il peut parler et l’interroger (avec des questions ouvertes) pendant le voyage.
L’ « accordage » est fondamental, l’animal vient dans la transe (pas dans la discussion). La transe permet de retrouver le lien avec le vivant.
Parfois l’image est paradoxale (et le serpent peut représenter la place sécure).
Dernier conseil : « Invitez le patient en transe à laisser venir l’animal qui est approprié à la situation ».

« Sortir de la dissociation : apprendre à vivre ». Alain Vallée*.

Le conférencier insiste d’emblée sur l’observation du « non verbal » et l’importance des microtraumatismes de notre quotidien (avec éventuellement la création d’automatismes).
Pour lui le trouble dissociatif est un syndrome corporel, mental, comportemental et relationnel :
Corporel : effets sensitifs (anesthésie), troubles respiratoires, …
Mental : compulsions, ruminations, …
Comportemental : « C’est plus fort que moi », gestes autocentrés*, conduites à risque, automutilations, …
Relationnel : diminution de l’empathie* (voire alexithymie*), enfermement, exclusion, …
« L’hypnose est le traitement majeur des troubles dissociatifs », elle facilite le retour à la fluidité (permis par l’existence d’une relation thérapeutique). Comme chez le bébé le lien à l’autre permet de (re)découvrir son corps, de retrouver son équilibre. « L’alliance thérapeutique transforme le prochain en proche ».
« Pensez à votre problème et laissez venir la sensation et observez-la vivre, acceptez. Il peut y avoir des images, des idées qui volettent comme des papillons. Laissez faire et simplement observez cette sensation et comment elle évolue »
Les questions itératives sont : « Quelle sensation est là, maintenant à l’intérieur ? », « Quelle sensation accompagne ce que vous venez de vivre ? »
Il faut alors laisser le patient se confronter aux images, plus ou moins agréables, qui viennent (passé, présent, futur) et observer sa respiration qui va exprimer l’apaisement… et laisser profiter… De votre côté faites ce dont vous avez besoin (métaphores, suggestions) pour garder le contact.
Le but des tâches (autohypnose, etc.) est que le thérapeute se sente revenir à son équilibre psychique et corporel et sente que le patient envisage la séparation à la fin de la séance en parfait équilibre lui aussi. A la fin de la séance vérifiez que le patient se sent reconnu par les autres comme l’auteur de sa propre vie.
Dans les « mouvements alternatifs » (EMDR*, HTSMA*, tapping*, etc.) le plus important ce n’est pas l’alternance, c’est le toucher, le contact avec l’autre.
Quand un patient consulte un médecin il est obligé de se mettre en transe pour accepter que le soignant entre dans son espace de sécurité (sphère intime) pour l’examiner.
Pour Alain Vallée* le « guérisseur intérieur » c’est le corps.

« Utilisation du paradigme éricksonnien : comment mettre sa créativité au service de l’émergence de ressources ». Isabelle Nickles.

 Cette conférencière présente le film qu’elle a réalisé en 2000 sur une expérience de contrôle du stress et de la douleur à l’occasion d’une intervention réalisée sur elle-même par une équipe anesthésique et chirurgicale non formée à l’hypnose !
Elle explique toutes les difficultés rencontrées et les solutions essayées… jusqu’à trouver la bonne.
Elle insiste sur l’importance pour l’entourage de surveiller (et au besoin recadrer) les propos qui pourraient être mal interprétés… 

« La psychosomatique voie impériale pour favoriser la production de PAAT ». Gérald Brassine*

L’auteur présente les Processus Autonomes Auto-Thérapeutiques.
Dans l’hypnose conversationnelle il y a conversation, pas monologue … et le patient doit être actif.
Pensez à remercier les patients.
Il rappelle un bon précepte d’Erickson« Pensez à deux choses que vous allez garder pour vous et ne pas me révéler » et signale qu’avant de faire un travail thérapeutique il prend bien soin d’entrainer le patient à quelques « phénomènes thérapeutiques » pour réveiller le « guérisseur intérieur ».
Le plus souvent les troubles psychosomatiques sont consécutifs à un traumatisme et viennent des phénomènes hypnotiques protectifs mis en place à ce moment-là (dissociation).  L’amnésie est une protection.
En pratique l’augmentation du symptôme (douleur, émotion, dissociation) permet de reprendre le contrôle. Puis on peut utiliser le « pont affectif » pour établir le lien avec les affects.

« S’en remettre au non savoir pour se guérir ». Gérard Vigneron*.  

L’auteur rappelle que pour François Roustang* il faut permettre au patient d’être à l’aise comme un poisson dans l’eau dans l’espace de non savoir pour retrouver sa fluidité.  Il précise également la notion de « perceptude » (chère à François Roustang*) en insistant sur la notion de perception immédiate sans interprétation, de sensorialité primaire et souligne le lien entre « perceptude » et transe chamanique.
Il termine son exposé par des réflexions sur le « transhumanisme ».

7ème Journée Pédiatrique de l’Ariège. Montgaillard. 18 Octobre 2022.

J’ai participé aux ateliers « Distraction » & « Hypnoanalgésie » animés par Sandra Farjaoui (auxiliaire de puériculture) et Servane Le Goas Uguen (infirmière anesthésiste), du CHU de Toulouse, et j’ai passé un excellent après-midi, protégé du beau soleil par une grande tente blanche, les pieds dans l’herbe… et captivé par ces ateliers.
D’emblée Sandra nous rappelle que « Pour l’enfant à l’hôpital jouer est un besoin vital » et donc qu’il est très utile d’avoir à sa disposition une « Boite à distraction » bien remplie, voire trois (0-4 ans, 4-11 ans et 11-18 ans) quand c’est possible.
Mais avant d’utiliser cette boite un entretien avec les accompagnants (parents généralement) permettra de se faire une idée des centres d’intérêts et du canal VAKOG* prédominant de l’enfant. Ensuite les indications seront confirmées (ou pas !) en observant l’enfant jouer avec le contenu de la boite et choisir ses jouets préférés avant le soin.
Pour le contenu de cette boite le principe de base est de choisir des jouets variés, s’adressant à plusieurs sens mais généralement avec des lumières et qui bougent !
Dans celle qui nous a été montrée il y avait :

Un livre interactif en tissu (mini tapis d’éveil).
Une marionnette à doigt.
L’inévitable appareil pour faire des bulles (ici une magnifique trompette multi-bulles). 
Une toupie lumineuse, un kaléidoscope, un sablier à huile (avec de belles bulles colorées qui flottent).
Un « Spinner » (à faire tourner autour de son doigt) et un « Pop it » (bulles à écraser), un petit ventilateur de poche (avec des pales argentées), un gros ressort coloré souple.
Un « Bâton de pluie », des « maracas ».
Un « Bâton magique » (style lampe fluo).
Un jeu de « pêche à la ligne » magnétique, un circuit d’adresse (suivre un trajet avec une bille perforée ou un anneau).
Un livre « Cherche et trouve » (type » Mais où est Charlie ? »).
Une belle boule « antistress » à malaxer (de préférence avec des aspérités pour ressembler à un hérisson).
A vous de compléter cette boite selon vos goûts et les opportunités (pour ma part j’y ai ajouté un jeu de cartes avec des illusions d’optique).
Pensez aussi au « mobile » à accrocher au plafond de la salle d’examen…
Vous le savez je n’aime guère les masques de réalité virtuelle que je considère comme « L’hypnose du pauvre ». L’équipe m’a confirmé que les masques dont elles disposent leur reviennent à 1000 € environ, logiciels compris, ce qui effectivement est un investissement bien plus économique, à court terme, que la formation de personnel.
Ceci dit elles ont la chance de passer par un prestataire de service indépendant assez intéressant qui travaille à la demande et leur présentation m’a plus convaincu que d’habitude car elles ont insisté sur des points importants :
Pour les petits prévoyez des jeux interactifs de courte durée avec des scores.
Pour les grands optez plutôt pour des programmes de relaxation.

Testez bien vous-même tous les programmes pour être capable de commenter les différentes phases (sans les voir !).

Pensez à « customiser » le casque (avec de gros yeux collants et/ou des gommettes par exemple).
Les conférencières ont alors présenté « Buzzy », petit dispositif analgésique ludique en forme d’abeille, associant vibration et froid, qui permet de diminuer significativement la douleur liée à certaines effractions cutanées (vaccins, prises de sang…). Autrefois diffusé par l’Association Sparadrap il est maintenant disponible sur internet. Un seul frein à son utilisation : son prix de 75 €.
Vint alors une présentation de leur façon d’utiliser le « gant magique » qui doit être très beau, utiliser les ressources du VAKOG et remonter « aussi haut que nécessaire ». Il est très utile d’associer à ce gant un « bouclier » virtuel qul’enfant pourra dessiner et décorer à son gré avant de le positionner, mentalement, à l’endroit de son choix (pour ne pas voir les soignants ou l’endroit du soin ou autre chose).
Dernier conseil : pensez aux « cadeaux » (diplômes et autres) pour récompenser les enfants et veillez à ce que la « boite à bisous » soit toujours disponible et bien remplie (par les soignants, les accompagnants, les enfants, etc.). 

         Vraiment une très agréable et intéressante formation.

 ADDICTIONS :

« What’s the best age to stop smoking ? Study offers clue ». (Quel est le meilleur âge pour arrêter de fumer ? L’étude offre un indice) ». Medscape. 26 Octobre 2022. Plus de bénéfice avant 35 ans.
« Mois sans tabac : « Je ne pensais pas tomber autant dans l’addiction », confient des jeunes fumeurs ». francetvinfo.fr. 01 Novembre 2022.
78 000 morts par an… A quand l’interdiction de la « puff* » ?
« Pourquoi on continue de fumer ? » HypercondriaqueTop Santé magazine. 11 Octobre 2019. (17 mn). Avec Bertrand Dautzenberg*. C’est la première question à se poser. Les fumeuses ne sont pas des « cons », s’ils fument malgré tous les effets néfastes et/ou mortels c’est qu’ils ont de bonnes raisons pour cela.
« Les risques et dangers liés à la puff*. » CRIPS Ile-de-France. 04 Novembre 2022. Un excellent article pour découvrir ce nouvel engin de mort de l’industrie du tabac… et s’étonner qu’il soit encore autorisé.
« Pourquoi les femmes ont plus de mal à arrêter de fumer. » Psychologies. 07 Novembre 2022. Une étude qui n’a rien de rassurant.
« FOMO : comment empêcher les réseaux sociaux de nous stresser ? ». Psychologies. 16 Avril 2016. Le problème…
« Le ROMO, ce phénomène anti-stress opposé au FOMO »Psychologies10 Novembre 2022. Et une solution !

 COMMUNICATION :

« Processus d’annonce d’un diagnostic psychiatrique sévère à un patient adulte : enjeux, principes et place de l’entourage. » HAS. Septembre 2022.
Je vous encourage à lire cet article et à télécharger les 3 documents joints.
« The art of breaking bad news (and good news, too) ». (L’art d’annoncer une mauvaise nouvelle (et une bonne aussi). Medscape. 25 Octobre 2022. Lisez cet article exceptionnel… dû à un chirurgien ! En Allemagne 1/3 des étudiants disent ne pas avoir été préparés pour cette épreuve… et en France ?
« La Relation Médecin-Malade ». Académie Nationale de Médecine. 22 Juin 2021. Un rapport qui mérite d’être connu, lu et appliqué…
« Les bienfaits scientifiquement prouvés de la gentillesse ». Psychologies. 03 Novembre 2022. Un peu d’empathie*, ça paye… à condition de garder une distance thérapeutique pour éviter le burn-out*. Les rappels du Pr Laurent Bègue*. A propos quelle est pour vous la différence entre empathie* et gentillesse* ?
« Mental distress : prostate cancer’s « elephant in the room ». (Détresse mentale : l' »éléphant dans la pièce » du cancer de la prostate). Medscape. 02 Novembre 2022. Savoir annoncer une mauvaise nouvelle est une bonne chose… reste à se donner les moyens de prendre en charge les conséquences psychologiques ! Et si le médecin généraliste était informé et impliqué … Ne sous-estimez pas le poids du mot « cancer », il y une vie avant et une survie après l’annonce. A vous d’aider le patient à se remettre dans un mouvement de vie.
« Pourquoi faut-il parfois se fier à la sagesse des patients ? » France Inter. Alors-Voilà. 10 Octobre 2022. Baptiste Beaulieu*nous rappelle que la ratification est la base de l’alliance thérapeutique et la curiosité indispensable à la thérapie.

COVID-19 :

« Healthy diet, less news were key to preventing anxiety, depressive symptoms during covid » (Une alimentation saine, moins de nouvelles étaient essentielles pour prévenir l’anxiété et les symptômes dépressifs pendant l’épidémie de COVID). Medscape. 19 Octobre 2022. Pourquoi se limiter aux périodes d’épidémie ?
« Addiction drug shows promise lifting long covid brain fog, fatigue ». (Un médicament utilisé contre la toxicomanie promet de lever le brouillard cérébral du COVID long et la fatigue). Medscape. 18 Octobre 2022. Ce n’est pas la panacée mais cela mérite d’être confirmé.
« Long covid experts : « so incredibly clear what’s at stake ». (Pour les experts du COVID long : « Ce qui est en jeu est incroyablement clair »). Medscape 18 Octobre 2022. Un tableau peu rassurant des effets neurologiques du Covid.
« Dans l’Actu : l’anxiété ». Medscape. 30 Septembre 2022. Anxiété et Covid.
« Covid long, recherche en cours ».  France Culture. 17 Octobre 2022. (58 mn). Cette pathologie touche 2 millions de patients ! Le chercheur Viet-Thi Tran*fait le point.

DEUIL SOINS PALLIATIFS :  

«
What is palliative sedation, and how is it administered ? » (Qu’est-ce que la sédation palliative et comment est-elle administrée ?). Medscape. 27 Octobre 2022. Pour ne pas confondre « sédation terminale » et « euthanasie ».µ
« Comment aborder le sujet de la mort avec les enfants ».  francevinfo. 21 Octobre 2022. Les conseils du pédo psychiatre Thierry Baubet*.  

DOULEUR :


« Protocol reduces opioid use after knee or shoulder surgery »Un protocole réduit la consommation d’opioïdes après une chirurgie du genou ou de l’épaule). Medscape 18 Octobre 2022. Ok mais cette étude a des limites et ne peut pas être directement généralisée.
« La douleur, parlons-en » : 1h30 de conférences à suivre gratuitement sur YouTube. » Sciences & Avenir. 10 Novembre 2022. Présentation de la conférence « Paintalks France » du 15 Novembre 2022.

GERONTOLOGIE :

« Bien vieillir, c’est bien s’entourer ». IRCANTEC.20 Juillet 2022. Des conseils et des adresses pour les mettre en pratique.

GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

« Maternal deaths show that « racism does exist among physicians » (Les décès maternels montrent que « le racisme existe chez les médecins »). Medscape 22 Octobre 2022. Rassurez-vous il s’agit des USA… Je me demande ce que donnerait une telle étude en France incluant des mères noires et arabes ?
« Violences conjugales et « suicides forcés » : « Ces femmes ne savent plus comment sortir de cette situation d’emprise ». Libération. 03 Novembre 2022. La psychiatre Marie-France Hirigoyen* insiste sur les violences psychologiques (qui précèdent toujours les violences physiques) et leurs effets dévastateurs.
« Ces “thérapeutes” qui prétendent guérir l’endométriose ». Radio France.  04 Novembre 2022. Un reportage édifiant à utiliser pour informer vos patientes. Et si on essayait de mettre moins de 10 ans pour faire le diagnostic ?
« Les gourous de l’endométriose ou comment exploiter la douleur des femmes. » France Inter. 05 Novembre 2022. (35 mn). Deux millions de malades en France.
« Faites des gosses ». Louie Média. Une série de podcasts sur la parentalité avec Emmanuel Graton*.
« E-learning sur la santé sexuelle et le VIH/Sida ». CRIPS Ile-de-France. 20 Octobre 2022. Découvrez et faites connaitre ces télé-enseignements gratuits destinés aux élèves d’IFSI*.

 MEDITATION :

« Yoga and other mind-body work good for diabetes control. » (Le yoga et d’autres travaux corps-esprit sont bons pour le contrôle du diabète). Medscape. 17 Octobre 2022. A défaut de yoga la méditation régulière marche aussi (en agissant sur le taux de cortisol).
« Stress, mémoire, addictions… Les bienfaits de la méditation pour la santé mentale. » RTL19 Octobre 2022. Vous commencez quand ?

PEDIATRIE :

« Setting up toddlers for success entails less screen time. » (Configurer les tout-petits pour réussir implique moins de temps d’écran). Medscape. 17 Octobre 2022. Pour moi limiter les écrans c’est de l’éducation positive.
« Exposure to « blue spaces » linked to better mental health. » (L’exposition aux « espaces bleus » liée à une meilleure santé mentale). Medscape17 Octobre 2022. Une bonne habitude à prendre dès l’enfance.
« Le trouble de l’attention (TDAH) et la sensibilité à la douleur sont liés et s’aggravent mutuellement. » Sciences & Avenir. 20 Octobre 2022. Les explications de Marc Landry*, notamment sur le role du Cortex Cingulaire Antérieur* et de l’Insula*.
« Ô temps d’écran, suspends ton vol ». France Culture. 19 Octobre 2022. (59 mn). Quel est le véritable impact des écrans ? Avec la participation de Séverine Erhel* et Daphné Bavelier* ainsi qu’un reportage sur la collaboration d’Irène Altarelli* au jeu éducatif « Skies of Manawak« .  
« Dyslexie, au pied de la lettre. » France Culture. 08 Novembre 2022. (58 mn).  Avec Catherine Billard*, Yann Mikaeloff* et Franck Ramus*.
 SOS pédopsychiatrie : quand les soignants cherchent des plans B pour mieux s’occuper des enfants. » Radio France. 08 Novembre 2022. (4 mn).  Face à cette situation catastrophique (12 à 18 mois d’attente pour une consultation !) découvrez les solutions du Pr Richard Delorme*.
 « Harcèlement scolaire : quelle attitude adopter quand son enfant est concerné ? » France Inter. 10 Novembre 2022. Un rappel utile et bien structuré.
« Les réseaux sociaux, frein ou outil pour l’éducation des jeunes à la sexualité ? » Medscape. 08 Novembre 2022. Le Dr André Corman* intervient dans le cadre des Journées francophones de sexologie et de santé sexuelle.  

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

« Votre cerveau, avec Albert Moukheiber ». France Culture. Octobre-Novembre 2022. Ce podcast reprend la formule qui a fait le succès de « Parlez-vous cerveau » avec Lionel Naccache* en 2017 : 6 petits épisodes de 10 minutes accessibles à tous pour une excellente introduction aux neurosciences avec comme « fil rouge » l’audition (ou plus exactement l’interprétation des sons) et un lien permanent avec les conséquences psychologiques sociétales de ces phénomènes illustrées par des références à notre vie de tous les jours.  A écouter en priorité, on n’entend pas le temps passer !
« Pourquoi les caresses sont-elles vitales ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 25 Octobre 2022. (51 mn). Ecoutez Véronique Lefebvre des Noëttes* (pédopsychiatre devenue spécialiste de gériatrie), Christophe André* et Cécile Guéret* vous expliquer l’importance de ces gestes, particulièrement aux âges extrêmes de la vie, mais pas que ! Et bravo à l’infirmière de bloc qui tient la main des patients. Une émission qui fait du bien.
« Effet placebo, effet nocebo, aucun effet, vraiment ? » InsermCanal détox. 08 Février 2022. Connaissez-vous la « chirurgie placebo » ?
« Biais cognitifs : la fabrique des histoires ». France Culture. La méthode scientifique. 30 Septembre 2019. (58 mn). Avec Stefano Palminteri* et Olivier Houdé*.
« Comment déjouer les biais cognitifs ? » Radio FranceSous le soleil de Platon. 04 Août 2021. (52 mn). Charles Pépin* reçoit Albert Moukheiber* que vous pouvez retrouver dans l’excellent podcast « Votre cerveau ».
« Spirale infernale ». Artips. 02 Novembre 2022. Les 50 premières pages du « Petit traité de manipulation » (de Joule* et Beauvois*) sur « Les pièges de la décision » résumées en 5 diapos grâce au cinéaste Léo Carax. Super exemple.
« Implant cérébral : paralysé, il s’exprime par écrit en imaginant parler. » Sciences & Avenir. 08 Novembre 2022. De quoi redonner un peu d’espoir à certaines malades.
« Imaging IDS brain activity related to dissociative symptoms » (L’imagerie identifie l’activité cérébrale liée aux symptômes dissociatifs). Medscape. 10 Novembre 2022. Les SSPT* ont une « signature » particulière.

SOMMEIL :

« Les milles et une nuits de la narcolepsie. » France Culture18 octobre 2022. (58 mn). Avec Isabelle Arnulf*, Yves Dauvilliers* et Emmanuel Mignot*(qui a découvert la cause de cette maladie).
« Pourquoi certains enfants arrêtent de faire la sieste à 3 ans, quand d’autres continuent jusqu’à 6 ans ». Sciences & Avenir. 27 Octobre 2022. Une nouvelle théorie qui mise beaucoup sur la maturation cérébrale et l’hippocampe*.
« Less than 6 hours of sleep a night linked to serious, chronic illness »(Dormir moins de 6 heures par nuit est lié à une maladie chronique grave). Medscape21 Octobre 2022. Un facteur de risque à prendre en compte.
« Wake-up call on sleep and cardiovascular health ». (Qualité du sommeil et santé cardiovasculaire). Medscape. 22 Octobre 2022. Pensez-y dès le début de vos études de santé, pour vos patiente(e)s et pour vous !
« Quels sont les impacts du changement d’heure sur notre organisme ? » Psychologies. 30 Octobre 2022. Marc Rey* explique que le plus important est de s’exposer suffisamment au soleil pour rester en harmonie avec les cycles de lumière.
« Positive sounds during rem sleep may help nightmares ». (Les sons positifs pendant le sommeil paradoxal peuvent aider à soigner les cauchemars). Medscape. 31 Octobre 2022. Quand la « thérapie par répétition d’images* » est insuffisante.
« Hormone changes : the star of every stage in women’s sleep ». (Changements hormonaux : l’étoile de chaque étape du sommeil des femmes). Medscape. 14 Octobre 2022. Une étude qui s’intéresse aux spécificités du sommeil chez les femmes.

 SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

« Brussels terror attack victim euthanized at age 23 ». (Une victime de l’attentat de Bruxelles euthanasiée à 23 ans)Medscape. 25 Octobre 2022. Une histoire aussi dramatique qu’inquiétante, sachant que cette patiente (suivie en psychiatrie avant l’attentat) avait refusé la prise en charge par un thérapeute spécialisé et n’aurait reçu que des antidépresseurs (et donc pas de traitement de type EMDR*).
On aimerait connaitre les raisons de ce refus et les arguments des deux psychiatres qui ont validé la demande (mais il faut respecter le secret médical, qui protège les patients et non les soignants je le rappelle). Cette euthanasie est légale (suivant les critères belges), reste à savoir dans quelle mesure elle est « éthique ».

THERAPIE :

« Médecines alternatives, mieux vaut prévenir que guérir ». France Culture. 26 Octobre 2022. (58 mn). Avec Bruno Falissard*, Romy Sauvayre*, Vincent Renard* et un reportage (de 7 mn) avec Marie-Charlotte Desmaizières*(médecin anesthésiste à l’hôpital Saint Joseph et hypnopraticienne depuis trois ans) que je vous conseille d’écouter tant il est clair.
« Home-based transcranial stimulation succeeds for major depression. » (La stimulation transcrânienne à domicile est efficace pour la dépression majeure). Medscape. 17 Octobre 2022. Une étude (sur 26 personnes) en faveur de la Stimulation Transcrânienne à courant continu* (tDCS).
« La surdouance, la curiosité de chaque instant ». France Inter. Zoom, zoom, zen. 19 Octobre 2022. (53 mn). Wilfried Lignier*
« Confirmed : ECT tops ketamine for major depression. » (C’est confirmé : l’ECT est meilleur que la kétamine pour la dépression majeure). Medscape. 19 Octobre 2022. Une méta-analyse (publiée en ligne) sur 340 patients, à partir de 6 études (de qualité faible à modérée) en faveur de l’ « électroconvulsivothérapie* ».
« Danger, death, and disgust : why we just can’t look away ». (Danger, mort et dégoût : pourquoi nous ne pouvons pas tout simplement détourner le regard). Medscape. 25 Octobre 2022. Les évolutions de la « Thérapie d’exposition*.
« Listen up : birdsong may calm anxiety, paranoïa ». (Ecouter le chant des oiseaux peut calmer l’anxiété et la paranoïa). Medscape. 27 Octobre 2022.
Par contre les enregistrements des bruits de la circulation, y compris les moteurs de voiture, les sirènes et la construction, augmente les états dépressifs. Encore un argument pour les « bains de forêt* ». A quand des prescriptions chez « Nature et Découvertes » pour des musiques d’ambiance ?
« La thérapie par l’écriture, les bienfaits des mots ». Psychologies. 27 Octobre 2022. Présentation de sa pratique par Emmanuelle Jay*.
« Cognition-boosting ‘smart drugs’ not so smart for healthy people ». (Les « médicaments intelligents » stimulant la cognition ne sont pas si intelligents pour les personnes en bonne santé). Medscape 21 Octobre 2022. En fait ils sont nocifs ! Qui a autorisé leur mise sur le marché ?
« Dans l’Actu : l’anxiété ». Medscape. 30 Septembre 2022. Anxiété et Covid.
« Single dose of psilocybin for major depression tied to short-term remission ». (Une dose unique de psilocybine pour la dépression majeure liée à une rémission à court terme). Medscape. 03 Novembre 2022. Avec une dose de 25 mg les résultats sont intéressants pendant 3 semaines (et parfois 3 mois). Le protocole comporte 3 à 6 semaines de préparation dont 3 séances de psychothérapie de 6-8 h avec deux psychothérapeutes… Vous avez le personnel suffisant ?
« Comment renforcer son estime de soi ? ». HypercondriaqueTop Santé magazine. 22 Septembre 2022. (28 mn). Avec Lisa Lai*.
« Anxiété : 7 méthodes efficaces pour la calmer. » Psychologies. 07 Novembre 2022. Gestalt-thérapie*, sophrologie*, méditation*, thermalisme, phytothérapie*, EMDR* (Emmanuel Contamin*), TCC* (Stéphane Rusineck*). Tout y passe, mais les présentations sont assez claires.
« Relaxation : 16 idées efficaces pour se détendre vraiment ». Psychologies. 30 Septembre 2022. Des idées très variées. Pourquoi ne pas en utiliser certaines comme prescription de tâche ?
« Pourquoi les chevaux nous font du bien ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 09 Novembre 2022. (58 mn).  Avec Catherine Mercier* et Nina Maroglou*.
L’équithérapie* se développe et est de plus en plus reconnue ; tant mieux.  Il est tentant de proposer de « faire de l’équitation » à des enfants pour développer leur confiance en eux (si leurs familles en ont les moyens…).
C’est vrai que de voir une gamin de 25 kg « maîtriser » un cheval de 300 kg bien plus grand qu’elle cela impressionne ! Pourtant il ne faut pas partir sur une fausse piste.
Le but de l’équitation n’est pas de diriger le cheval mais d’apprendre à le comprendre, l’écouter et communiquer avec lui (par la parole, les caresses, le contact et/ou la position du corps, etc.) pour vivre ensemble des moments exceptionnels.
Pour moi l’équitation est avant tout une école de communication et de maîtrise et connaissance de soi. Veillez à confier vos enfants à des moniteurs qui en ont conscience et respectent la cheval et le cavalière.
« Study finds high rate of psychiatric burden in cosmetic dermatology patients » (Une étude révèle un taux élevé de fardeau psychiatrique chez les patients en dermatologie esthétique). Medscape. 10 Novembre 2022. Cette étude est particulière car elle a comparé les clientèles des centres médicaux et celle des centres esthétiques non médicaux.

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

« Uncomfortable after eating ? Step into a virtual world for help ». (Mal à l’aise après avoir mangé ? Entrez dans un monde virtuel pour obtenir de l’aide)Medscape. 02 Novembre 2022. La réalité virtuelle au secours de la dyspepsie* : 20 minutes par jour pendant 2 semaines. 

CONFUSION :

Nous sommes rentrés grenouilles.
Les ogres aiment manger des hommes de terre.
Rien est l’anagramme de nier.

 METAPHORES :

La toupie, le vélo : Pour être stables ils doivent être en mouvement.

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • Achetez les « Dossiers de la langue française. « 200 expressions insolites » (Août 2022. 3.95 €) et notez pour chaque expression le canal VAKOG* (PAVTOG*) dominant. Pensez à laisser trainer cette revue (pour vos enfants) …
  • Préparez votre « boîte à distraction » pédiatrique (cf. compte rendu des 7ème Journée Pédiatrique de l’Ariège).
  • Fabriquez votre propre « boîte à bonheur » en écrivant sur des petits bouts de papier vos bons souvenirs et en les glissant dans une jolie boîte où vous aurez du plaisir à les retrouver si nécessaire. Pourquoi ne pas prévoir un moment précis chaque semaine pour en rajouter de nouveaux et d’apprendre à vos enfants à le faire ?

OUTILS :

  • « Elie l’écureuil a une verrue » ; « Sidonie la souris a un hémangiome infantile » ; « Rudy le renard t’accompagne pour ton vaccin » ;« Roméo le rhinocéros a une dermatite atopique ».
    C’est le laboratoire Pierre Fabre qui diffuse gratuitement ces petits fascicules destinés aux services prenant en charge des enfants et qui associent des explications simples et dédramatisantes à de jolies illustrations et quelques jeux.

Au niveau communication il y a quelques imperfections mais ce genre d’initiatives est à encourager. Pourquoi s’en priver ?

  • Relaxation : Marconi Union « Weightless ». YouTube. (8 mn). Existe aussi en version 10 heures !
  • « Clépsy » : Des fiches gratuites pour accompagner les familles par le service de pédopsychiatrie du CHU Robert Debré à Paris.
  • « Canal-Détox » : Un excellent site de l’ « INSERM* » pour lutter contre les « fake news* » médicales.

VIDEOS :

« Jean-Claude Espinosa : Mythes, contes et plus ». JHB 2022. (11 mn 23). Apprenez à les différencier,à les utiliser avec doigté et n’hésitez-plus à retrouver Dark Vador dans le « cloud » !
« The power of words. » YouTube. (2011).  (1 mn 47). Pensez à bien choisir les mots que vous employez.
« Daniel Quin : les phobies ». JHB 2022. (08 mn 37) Avez-vous peur des pigeons ?
« Master Class hypnose et anesthésie » Formation Biarritz 2022. (3 mn 31). Les ressentis des participants.

 VIE PROFESSIONNELLE :

« Exit les naturopathes : Doctolib annonce se recentrer sur les professionnels référencés par les autorités de santé ». LibérationCheckNews. 26 Octobre 2022.
De temps en temps il y a des nouvelles qui me font vraiment plaisir, celle-là je vais y repenser ce soir avant de m’endormir…
Il ne reste plus qu’à espérer la création d’un registre national facilement consultable de ces « professionnels référencés ».
« Naturopathes, sophrologues… Doctolib va retirer 5 700 praticiens de sa plateforme ». Radio France. 26 Octobre 2022.
Et les hypnotiseurs qui ne sont pas des professionnels de santé ?
« Gourous masculinistes, mouvement ultra-féministe, guérisseurs ésotériques : la faune des sectes en expansion ». Libération. 02 Novembre 2022. Nous aussi luttons contre les pseudos thérapeutes en informant sur nos pratiques.
« Surcharge de travail : Comment réagir ? ». Psychologies. 26 Octobre 2022. J’ai adoré les explications et les conseils d’Adrien Chignard*. Lisez l’article en pensant à la gestion de l’hôpital…
« Doctors misbehave on both sides of the pond : study ». (Les médecins se conduisent mal des deux côtés de l’Atlantique : étude). Medscape. 25 Octobre 2022. Une étude édifiante qui compare les « mauvais comportements » des médecins aux USA et au Royaume uni. Et chez nous ?
« Des gens qui se décrètent naturopathes » : Sonia Backes alerte sur les dérives sectaires « 2.0 » dans la santé ». Radio France. 03 Novembre 2022. (8 mn). Tiens, le gouvernement se réveille, ou « surfe sur la vague » ?

VOCABULAIRE :

« Biais d’ancrage » : Biais de jugement qui pousse à se fier à l’information reçue en premier dans une prise de décision. Difficulté à se départir d’une première impression
« Biais de chambre à écho » : Version internet du « Biais de confirmation* » qui consiste à ne consulter volontairement que les sites qui sont en accord avec son point de vue.
« Biais de confirmation ». Également dénommé « Biais de confirmation d’hypothèse »Biais cognitif* qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions, ce qui se traduit par une réticence à changer d’avis. Pour internet on parle de « Biais de chambre à écho* » pour les internautes et de « Bulle de filtrage* » pour les algorithmes. 
« Biais de corrélation illusoire » : Biais cognitif* qui consiste à percevoir une corrélation entre deux évènements, corrélation qui n’existe pas ou qui est bien plus faible en réalité. Découvert en 1967 par J.L. & J.P. Chapman*.
« Biais d’essentialisme » Biais cognitif* qui consiste à surestimer la mesure dans laquelle une personne est définie par la catégorie sociale à laquelle elle appartient. Autrement dit, cela mène au fait de penser que l’on peut déduire beaucoup d’informations sur un individu simplement par son appartenance à un groupe social.  (Ex : tous les médecins sont empathiques…).
« Biais d’oubli de la fréquence de base » ou « Négligence de la taille de l’échantillon » : Biais cognitif* lié aux lois statistiques, qui se manifeste par le fait que les gens oublient souvent de considérer la fréquence de base de probabilité de survenue d’un événement lorsqu’ils cherchent à en évaluer une possibilité. Le plus souvent, cela conduit à surestimer cette probabilité. (Ex : si vous rencontrez dans la rue une femme qui lit « Le Monde » vous avez plus de probabilité qu’elle soit employée de bureau qu’enseignante parce qu’il y beaucoup plus d’employées dans la population que d’enseignantes).
« Bulle de filtrage » : Variante informatique du « Biais de confirmation*» où c’est l’algorithme qui oriente systématiquement l’internaute vers un seul type de contenu à son insu.
« Causalité » : Influence par laquelle une cause produit un effet considéré comme sa conséquence.  (Par exemple le fait qu’il pleuve et que le sol soit mouillé). A différencier de la corrélation* qui définit le rapport entre deux évènements qui évoluent de façon coordonnée mais dont aucun n’est directement cause de l’autre (Par exemple les ventes de glaces et les insolations évoluent de la même façon mais la cause est en fait l’augmentation de l’ensoleillement !). Quand on prend une corrélation* pour une causalité on parle d’« effet cigogne* ».   
« Causalité linéaire » ou « Causalité directe » : Relation entre deux évènements dans laquelle une cause A entraîne un effet B qui, éventuellement, entraîne un effet C, etc. Le symptôme prend son point de départ dans le passé. (Yves Halfon*).
« Causalité circulaire » : Relation entre deux évènements dans laquelle une cause A provoque un effet B qui lui-même influence la cause A par rétroaction* (Yves Halfon*).
« Compassion » : Alors que l’empathie fonctionne comme un simple miroir des émotions d’autrui, la compassion implique un sentiment de bienveillance, avec la volonté d’aider la personne qui souffre.
« Corrélation » : Quand il existe une corrélation entre deux variables, cela signifie simplement qu’il existe une relation entre ces deux variables. Cette relation peut être : positive (lorsque les deux variables bougent dans la même direction) ou négative (lorsque les deux variables bougent dans une direction opposée). La corrélation est différente de la « causalité* » car même si les deux variables évoluent de façon coordonnée, aucune n’est directement la cause de l’autre (Par exemple les ventes de glaces et les insolations évoluent de la même façon mais la cause est en fait l’augmentation de l’ensoleillement !) et les confondre donne l’ « effet cigogne* ».
« Dyspepsie » : Gêne ou inconfort ressenti au creux de l’estomac (région épigastrique), de façon chronique ou ponctuelle. Le « syndrome dyspeptique » recouvre un ensemble de symptômes tels qu’une sensation de plénitude gastrique gênante (pesanteur, « trop-plein »), des douleurs et/ou brûlures épigastriques, des nausées, des ballonnements, des éructations (rôts). On parle de « dyspepsie fonctionnelle » quand aucune cause « organique » (ulcère, gastrite, cancer) n’est retrouvée.  
« EEM » : Emotion Enhanced Memory. Effet des émotions sur la mémoire. L’encodage, la consolidation et la récupération sont améliorées lorsque l’information encodée a procuré une émotion modérée à la personne.
« Effet cigogne » : C’est le fait de confondre causalité et corrélation et prétendre que si deux événements sont corrélés, alors, il y a automatiquement un lien de cause à effet entre les deux …Ce n’est pas parce qu’un évènement donné a lieu avant ou en même temps qu’un autre évènement que les deux sont forcément liés. Deux évènements corrélés n’ont pas forcément de lien de cause à effet. (Le nom fait référence à une corrélation erronée entre le nombre de nids de cigognes et le nombre de naissances humaines…).
« Effet de positivité » : En vieillissant, les individus privilégient les affects positifs et évitent ou réduisent au contraire leurs affects négatifs
« Effet Dunning-Kruger » Biais cognitif* aussi appelé « effet de surconfiance » selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. Enoncé en 1999 par David Dunning* et Justin Kruger*.
« Effet placebo ouvert » : Effet observé quand le patient sait qu’il reçoit un produit « inactif » (Ce placebo est efficace si l’on explique au patient les bases scientifiques de l’ « effet placebo* »).
« Effet Rosenthal & Jacobson » ou « Effet Pygmalion » :  Prophétie autoréalisatrice* qui provoque une amélioration des performances d’un sujet, en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement. Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès, et est un cas d’effet d’étiquetage*. (Le nom fait référence à la légende grecque du sculpteur Pygmalion amoureux de sa statue Galatée à qui la déesse de l’amour Aphrodite donnera vie…).  
« Effet d’étiquetage » : Théorie soulignant comment le concept de soi et le comportement des individus peuvent être déterminés ou influencés par les termes utilisés pour les décrire ou les classer. Elle est reliée aux concepts de déviance, de prophétie auto-réalisatrice* et de stéréotype et fait partie des techniques de manipulation. (Si vous dites à une personne qu’elle est serviable… vous obtiendra plus facilement d’elle un service). 
« Effet Golem » :  Phénomène psychologique mettant en œuvre une prophétie autoréalisatrice* dans laquelle des attentes moins élevées placées sur un individu le conduisent à de moins bonnes performances. (C’est l’inverse de l’ « effet Pygmalion* » et le nom fait référence à un mythe de la culture juive où le golem est un être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateur).
« FOMO » : « Fear Of Missing Out » ou « Anxiété de ratage ». Sorte d’anxiété sociale caractérisée par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un autre événement quelconque donnant une occasion d’interagir socialement (souvent due à l’oubli de son téléphone portable).
« Heuristiques de jugement » : En 1950 l’économiste Herbert Simon* (Prix Nobel d’économie en 1978) donne ce nom à des règles de raisonnement approximatives mais fournissant des réponses souvent satisfaisantes.
« Heuristiques implicites » : Art d’inventer, de faire des découvertes. Au sens le plus large, l’heuristique est la psychologie de la découverte, abordée par différents mathématiciens. Au sens étroit, plus fréquent, une heuristique est une méthode de calcul qui fournit rapidement une solution réalisable, pas nécessairement optimale ou exacte, pour un problème d’optimisation difficile. Elle peut être à l’origine de « biais cognitifs* ». Dans le traité pratique de l’hypnose d’Erickson-Rossi (p 434 et ant) : le sens est : suggestions indirectes.
« Mouvements alternatifs » : Techniques de thérapie qui associent des stimulations corporelles alternant le côté droit et le côté gauche soit par des mouvements de la main du thérapeute suivis par les yeux du patient, soit par des tapotements (« Tapping* ») sur les genoux et/ou les épaules, soit par des sons. Ces techniques sont particulièrement utilisées dans le traitement des « SSPT* » et se présentent sous différentes appellations : HTSMA*, EMDR*, MATH*, MESMAY*etc. Leur mode d’action est encore sujet à controverses.
« Neurones miroirs » : Neurones qui présentent une activité aussi bien lorsqu’un individu exécute une action que lorsqu’il observe un autre individu (en particulier de son espèce) exécuter la même action, ou même lorsqu’il imagine une telle action, d’où le terme miroir. Découverts par Giacomo Rizzolatti* et Leonardo Fogassi* au début des années 1990, ils jouent un rôle dans la cognition sociale, notamment dans l’apprentissage par imitation, mais aussi dans les processus affectifs, tels que l’empathie.
« Nod » : hochement de tête.
« Pomponette » ou « Ami John » : Procédé utilisé par Milton H. Erickson* qui consiste à faire des suggestions indirectes à un patient en faisant semblant de parler du cas d’une autre personne. Le nom français fait référence à une scène célèbre du film de Marcel Pagnol : « La femme du Boulanger ».
« Puff » : Petite cigarette électronique jetable prête à l’emploi (généralement avec des parfums sucrés pour séduire les jeunes).
« Ratification » : Technique d’hypnose qui consiste à observer le patient en transe et à valider ses réactions (respiration, mouvement, etc.) en les approuvant (« C’est bien ») ou en les décrivant (vos paupières papillotent ») ce qui augmente l’alliance et approfondit la transe. On utilise aussi cette technique en hypnose conversationnelle. En thérapie il est fondamental pour l’alliance thérapeutique de ratifier la plainte du patient, au sens de valider, reconnaître la souffrance (mais pas forcément l’interprétation du patient). 
« Rétroaction » :  Processus dans lequel un effet intervient aussi comme agent causal sur sa propre origine, la séquence des expressions de la cause principale et des effets successifs formant une boucle de rétroaction. On parle alors de « causalité circulaire* ».
« Rigolothérapie » ou « Rigologie » : Thérapie par le rire. « Yoga du rire », « Sophrologie ludique », « Clubs du rire », etc. Manque de confirmation scientifique.
« ROMO » : Relief Of Missing Out. Soulagement de manquer quelque chose. Technique de lutte contre l’anxiété qui consiste à préserver son bien-être en limitant son rapport aux informations et aux mauvaises nouvelles. C’est l’inverse du FOMO*.
« Stress » : Mot inventé par Hans Selye* pour définir l’ensemble des réactions d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de l’environnement, les stresseurs . Ces réactions dépendent toujours de la perception qu’a l’individu des pressions qu’il ressent. Selon la définition médicale, il s’agit d’une séquence complexe de situations provoquant des réactions physiologiques, psychosomatiques. On distingue le « stress aigu » (réaction de défense normale et utile) et le « stress chronique » (pathologique).
« Test du marshmallow » :  Etude sur la gratification différée, conduite en 1972 par le psychologue Walter Mischel* de l’université Stanford, qui consiste à proposer à des enfants de résister (seuls) à la tentation de manger immédiatement une friandise… contre la promesse d’en avoir deux plus tard (15 mn). Le résultat à ce test est censé être corrélé avec la réussite sociale ultérieure.
« Thérapie d’exposition » : Technique de désensibilisation utilisée en TCC* en cas de phobie qui consiste à exposer très progressivement le patient à la situation qui le stresse.
« Thérapie par répétition d’images » ou « Thérapie par répétition d’imagerie mentale » : Technique de psychothérapie utilisée pour le traitement du « trouble cauchemars » et les cauchemars associés au « stress post-traumatique* », qui consiste à modifier le contenu d’un cauchemar en créant un nouvel ensemble d’images positives et en répétant, à l’état d’éveil, ce scénario de rêve réécrit.

CITATIONS :

« On s’est tous fait piéger avec la psychologie positive : vouloir empêcher le chagrin d’apparaître et de durer, c’est impossible, c’est même toxique…Consoler quelqu’un c’est tenter de remettre la personne en mouvement…Il y a toujours une part de culpabilité dans le chagrin…Si j’ai consacré ma vie à soigner les autres, c’est certainement pour réparer chez eux ce que j’aurais voulu qu’on répare chez mes parents ».

Christophe André.

 « Douter ce n’est pas non plus rejeter celui qui énonce un fait qui vous paraît invraisemblable. Douter c’est avant tout écouter, comprendre et questionner…Un véritable argument doit être réfutable. Il tire sa valeur du fait même que toutes les tentatives pour le réfuter ont échoué ».

Audric Mazzietti.

 « 97 % des arrêts sans accompagnement se soldent par un échec. Demander aux fumeurs d’arrêter n’a pas de sens : il faut soigner cette maladie »

Olivier Galera.

« Le cannabis est moins addictif que le tabac lui-même composant les joints ».

Laurent Kabila.

 « Notre cognition est incarnée…Le cerveau est incarné dans un corps, et ce corps est incarné dans un contexte. »

Albert Moukheiber.

« La peau est un soin, un partenaire de soin, un besoin animal, une source d’apaisement. »

Héloïse des Monstiers.

« Nous devons prendre en compte que celui qui est en face de nous ne se réduit ni à une maladie, ni à une peur mais qu’il est une personne. »

Pascale Favre.

 « L’euthanasie est une transgression alors que la sédation est une option thérapeutique. »

Réjean Boivin.

 « Sans la mémoire il n’y aurait pas de cognition ni d’intelligence…La mémoire fait de l’être humain un être cognitif, capable de prendre en main sa destinée, et métacognitif, capable de réfléchir sur son propre fonctionnement psychique, sa place et son rôle dans la société et dans l’environnement…Lors des processus de rappel de souvenirs et d’anticipation d’expériences personnelles, les régions cérébrales activées sont sensiblement les mêmes…Avoir des connaissances sur le monde stockées dans notre propre mémoire est indispensable pour les compiler entre elles, réfléchir et prendre des décisions. »

Francis Eustache.

 « Ce n’est pas parce qu’une tâche n’est pas achevée que le cerveau envoie des rappels sous forme de pensées intrusives, mais parce qu’il ne voit pas clairement comment s’y prendre pour la terminer. »

Yves-Alexandre Thalmann.

 « Ce n’est pas parce que nous avons oublié quelque chose que ce quelque chose ne reste pas tapi quelque part dans notre cerveau, avec une influence potentielle sur toute notre façon de voir le monde et de raisonner…Même si le souvenir ne peut pas être ravivé d’une manière contrôlée et consciente, sa trace neurale contribue à sculpter nos pensées de façon non consciente.

Ce n’est donc pas la même chose d’avoir oublié une connaissance et de ne l’avoir jamais acquise ! »

Jean-Philippe Lachaux

 « Oublier c’est faire travailler la mémoire inconscienteLes séances d’hypnose sont intrinsèquement thérapeutiques, en dehors même de toute suggestion spécifique au problème ayant motivé la consultation…L’hystérie repose sur la croyance erronée du patient d’avoir un Moi inconsistant, et au maximum d’être vide…La ratification est le traitement de la douleur : elle rompt la misère et la solitude en captant l’attentionDans la névrose, la dissociation est pénible et rigide…On ne nait pas avec une phobie ou des obsessions. Elles s’implantent…Pour qu’une idée idiote arrive à s’implanter, il faut qu’au moment où elle se présente, l’esprit soit dans un état de faiblesse où il ne fait pas attention…A chaque fois que nous ne faisons plus attention nous devenons hypersuggestibles et nous pouvons contacter une phobie ou des obsessions.
Nous devenons hypersuggestibles à chaque fois que notre attention est diminuée, dispersée ou explosée…La dispersion de l’attention, donc l’hypersuggestibilité, peut être individuelle ou collective…L’attention est explosée dans les états de confusion où, privés brutalement de tous nos repères habituels, nous recherchons désespérément du sens : alors, nous sommes prêts à gober n’importe quoi…L’hypnose physiologique réalise un état d’hyposuggestibilité parce que l’attention y est focalisée à l’extrême…Le sabotage de la logique se pratique par un usage large des paradoxes, de la confusion et de l’humour…La ratification sincère et enthousiaste de tous les avantages que l’habitude délétère procure au patient est le fondement de la thérapieLe but n’est pas de la thérapie n’est jamais de priver le sujet de son habitude, comme le voudrait le contrôle socialLa psychose c’est l’effort d’être reconnu comme fou…Aller au bout de son raisonnement est le pire qui puisse arriver à l’être humain. » 

Dominique Megglé.

 « Des situations modérément émotionnelles conduisent systématiquement à de meilleurs rappels en mémoire. On parle de « emotion-enhanced memory » (EEM) pour rendre compte du fait que l’encodage, la consolidation et la récupération sont améliorés lorsque l’information encodée a procuré une émotion modérée à la personne…L’émotion est un indicateur de la valeur potentielle d’un stimulus…Lorsqu’il faut prendre une décision, les réactions émotionnelles qui ont pu apparaître durant une situation similaire sont automatiquement réactivées, permettant de guider l’individu vers les choix les plus favorables. »

Olivier Luminet.

 « La perception, qui est la base des processus cognitifs à travers lesquels nous connaissons le monde, est le fruit d‘une élaboration sensorielle, mais n’est pas elle-même, la réalité…..Dans la science, la curiosité qui découle de l’intuition est soutenue par le bénéfice du doute, qui sera ensuite un objet d’étude, en vue d’une confirmation ultérieure ou d’une réfutation…Les personnes qui souffrent d’un système de perception-réaction redondant paranoïaque perçoivent dans un acte de communication essentiellement et immédiatement l’aspect de « relation » (le non verbal, les symboles liés à l’émotivité et à l’affectivité) plutôt que l’aspect de contenu (le rationnel, ce qui se dit), qui peut même s’avérer indifférent.

Emanuela Muriana & Tiziana Verbitz.

 Les patients, en effet, ont souvent l’impression de ne pas parler la même langue que leur docteur. Pourtant ce n’est pas une fatalité.
L’un des grands paradoxes de la médecine moderne est que les progrès réalisés ont largement contribué à réduire le temps que médecins et patients passent ensemble.
Or, à cause de ce fossé linguistique, ce temps déjà limité n’est pas utilisé au mieux. C’est regrettable.
Le dialogue entre patients et médecins est le socle de toute thérapie efficace, mais tandis que les médecins parlent la langue de la pathologie (disease), les patients parlent de celle de la maladie (illness).
La maladie est le ressenti de quiconque souffre d’une pathologie ; c’est l’ «expérience vécue » de la pathologie…Je me méfie en général des termes qui exigent une explication, surtout si l’on peut facilement les remplacer par des mots ordinaires…Je suis suffisamment expert pour me méfier des experts…Prêter attention aux mots que nous utilisons, pas seulement lors des consultations cliniques mais dans tous les champs d’intervention de la médecine est sans doute la leçon la plus importante de notre profession…Entre patients et médecins, les mots ne servent pas qu’à communiquer. Ils peuvent aussi inspirer, informer, transformer ; ils ont potentiellement un rôle thérapeutique…Le langage qui informe notre représentation de la maladie se doit d’être clair et précis…Médecin = science + émotion + passion et… curiosité.
Quand la crise rencontre la routine, la routine doit se montrer curieuse. Grâce à la curiosité, le médecin fera preuve d’ouverture d’esprit, d’engagement, de motivation pour tenter de comprendre aussi bien la maladie que la pathologie. Soigner les patients implique de se soucier d’eux, une attitude dont la curiosité est le moteur…Chez une personne malade, la perception du temps est bouleversée : le passé éveille tristesse et regret, le futur est incertain et le présent est comme ralenti, alors qu’il file toujours aussi vite pour les médecins et le personnel soignant…S’il est vrai que les médecins doivent être plus attentifs à ce qu’ils disent et à la manière dont ils le disent, les échanges non verbaux avec leurs patients sont souvent encore plus importants. Inconsciemment, les personnes malades sont hypersensibles aux signaux non verbaux qui expriment la sollicitude, l’intérêt des autres à leur égard (ou au contraire à leur absence) : le contact d’une main amie, le réconfort d’un sourire rassurant…L’échange ne sert pas qu’à exposer des faits : s’il est bien mené, le dialogue en soi peut être thérapeutique…L’ « empathie » est aujourd’hui la qualité que les patients attendent unanimement de leurs médecins et du personnel soignant…A mon sens, c’est un avatar inutile de la gentillesse et de la compassion, qualités plus accessibles et plus réalistes…« Soin », « dignité » et « empathie » sont des mots chargés de paradoxes et d’ambiguïtés…Dire honnêtement « Je ne sais pas quoi dire » est souvent le mieux…Les personnes malades ou en situation de handicap sont sensibles à tout changement, même subtil, dans l’attitude des autres face à leur infortune…La relation patient-médecin demeure la pierre angulaire des soins médicaux, mais cette relation change en permanence. Les patients ont besoin de l’expertise de leur médecin et du temps d’échange avec lui, mais ils ne dépendent plus de lui pour obtenir des informations. Dans le cas des maladies chroniques, la consultation devient une collaboration et le rôle du médecin s’apparente plutôt à celui d’un coach aidant le patient à s’orienter au sein du système de soins…Le langage n’est pas seulement un outil de communication, c’est aussi le miroir de nos façons de penser et d’exercer notre métier…Il y a une grande différence entre éviter de donner de faux espoirs et volontairement retirer tout espoir à un patient…La souffrance est ce qui sépare le monde tel qu’il « est » du monde tel qu’il « devrait être » selon nous…Chercher les causes de la souffrance implique de dépasser les contours physiques de la maladie…Pour nombre de patients, le déni est un mécanisme de protection temporaire, un bouclier contre la brutalité et la soudaineté d’un diagnostic grave…Le déni de la maladie n’est pas le fait des seuls patients ; c’est aussi un phénomène sociétal et professionnel. 

Fergus Shanahan.

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium