La 60-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le MODE D’EMPLOI (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier QUI EST-CE (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier VOCABULAIRE (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…
Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Ce début d’année a été très riche mais pour moi la révélation a été le livre de Deb Dana* sur la Théorie polyvagale* de Stephen W. Porges* qui m’a ouvert de nombreuses pistes de réflexion et nous en reparlerons le mois prochain avec un autre ouvrage.
Sinon j’ai beaucoup aimé le livre de Rosa Jové* qui (je l’espère) vous permettra de venir en aide à de nombreux jeunes parents… et pour rester dans le monde des enfants (grands et moins grands) je vous recommande d’acheter le hors-série de Sciences & Vie Junior sur « Les illusions » qui est exceptionnel et d’un prix raisonnable.
Enfin je vous invite à écouter l’émission de France Inter Grand bien vous fasse sur la psychogénéalogie* qui précise bien les limites entre croyance, hypothèse et science.
Bonne année, bonne santé et gardez votre calme et vos forces pour arriver jusqu’à la retraite !

 HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

Le nouveau numéro est bientôt disponible, je vous en parle le mois prochain.

 

 

 

 

DANS LES KIOSQUES :

  • Science & Vie Junior HS cerveau. Janvier 2023. 5.9 €. « Spécial illusions ».
    Ce hors-série est absolument GENIAL. Si vous avez des enfants parmi vos patients ou dans votre entourage précipitez-vous pour l’acheter et recommandez-le à tous les enseignants scientifiques que vous connaissez ! Vous disposerez ainsi d’un outil extraordinaire pour capter (et détourner) l’attention des enfants mais également pour servir d’introduction à des notions de neurosciences (très utiles pour déconstruire des « pensées limitantes* » en TCC* par exemple).
    La qualité et la variété des illustrations sont exceptionnelles mais cette revue propose également des chapitres consacrés aux autres sens avec de nombreuses expériences très simples à réaliser tout en s’amusant (de quoi faire relativiser le refus des épinards par exemple !)
    « Et ce n’est pas tout » (phrase classique des bonimenteurs de foire !) vous trouverez également des chapitres sur l’utilisation des illusions dans les effets spéciaux au cinéma et dans les jeux vidéo, sans oublier une bande dessinée sur une belle illusion utilisée lors de la seconde guerre mondiale.

Au total : ACHETEZ CE NUMERO EXCEPTIONNEL et parlez-en autour de vous.

  • Cerveau & Psycho. Janvier 2023. 7 €. « Qu’héritons-nous vraiment de nos ancêtres ? »
    • « Psychogénéalogie : nos ancêtres nous hantent-ils vraiment ? ». Dans cet article magistral Nicolas Gaillard* montre comment une analyse scientifique de base permet de déconstruire une pseudoscience dangereuse et les raisons de son succès. Lisez et faites connaitre cet article.
    • « Le trauma à travers les générations ». Rachel Yehuda* montre comment l’épigénétique explique la transmission de conséquences du stress (notamment par une baisse du taux de cortisol de base) et son rôle dans la sensibilité au SSPT*. Elle explique aussi que ces modifications peuvent être réversibles et que les psychothérapies par TCC* sont efficaces.
    • « Il faut mesurer le risque avant de dévoiler un secret de famille ». Jacques Dayan*précise que la révélation n’est pas automatiquement bénéfique et que ses avantages et inconvénients doivent être analysés au cas par cas avec les patients.
    • « Un attrape-rêve 2.0 contre les cauchemars. » Ce bandeau semble donner de bons résultats pour la maladie des cauchemars*.
    • « Comment trouver des tomates au milieu des concombres. » Mandy Viktoria Bartsch* explique comment notre cerveau est capable de prioriser les informations malgré leur multiplicité.

Au total : Une excellente revue encore une fois que je n’ai pas encore terminée mais rien que l’article de Nicolas Gaillard* justifie l’achat.

  • Cerveau & Psycho Numéro collector. Décembre 2022. 12.9 €. « Psychonutrition : l’équilibre est dans l’assiette. »
    • « La psychonutrition, un nouvel élan pour la santé mentale. » Guillaume Fond présente cette nouvelle approche avec ses références scientifiques et ses avantages, mais aussi les erreurs à éviter.
    • « Il faut retrouver le sens de la satiété ». Christophe André* explique comment défaire l’association stress-alimentation en analysant ses mécanismes et propose des solutions, sans oublier de mettre à l’honneur TCC* et méditation. Je vous recommande particulièrement l’ « exercice du grain de raisin » que vous retrouverez à la rubrique prescription de tâche.
    • « Le chocolat vraiment bon pour le moral ? » Jean-Michel Lecerf* nous explique que oui, mais pas forcément pour les raisons que vous imaginez.
    • « Se libérer des régimes ». Si vous ne devez en lire qu’un seul lisez cet article de Charlotte Markey*, simple, documenté et convaincant. Un modèle du genre, vous y trouverez tous les arguments pour éviter à vos patients la tyrannie des réseaux et de la presse grand public.  

Au total : Même si je suis loin d’avoir fini de lire tous les articles rien que ceux-ci m’ont convaincu d’avoir entre les mains une excellente revue dont je vous recommande la lecture si vous vous intéressez à l’alimentation et sa psychologie.

  • Le Monde diplomatique. Décembre 2022.5.4 €. « Des usages de la compassion ». Un article un peu difficile d’accès (pour moi) qui amène à réfléchir sur des concepts à la mode comme « solidarité », « responsabilité », « vulnérable », « vivre-ensemble », etc.
  • Spécial paranormal. Décembre 2022. 8.5 €.
    • « Messmer hypnotiseur et fascinateur : Nous sommes tous dotés de pouvoirs extraordinaires ». Vous imaginez bien dans quel état d’esprit j’ai commencé la lecture de cette enthousiasmante revue qui propose dans le même numéro : numérologie, OVNIS, réincarnation et sorcières blanches. Déjà j’ai remarqué que les pouvoirs « surnaturels » de la couverture étaient devenus simplement « extraordinaires ». Que voulez-vous on n’attrape pas les mouches ésotériques avec du vinaigre ! En fait j’ai été très agréablement surpris en lisant un excellent entretien entre Valérie Loctin* et Messmer*où le « fascinateur » s’exprime très librement sur sa formation (autodidacte), son ex-cabinet de « thérapeute » et surtout sa vie d’homme de spectacle et la façon dont il organise ses représentations. Il déclare associer hypnotisme, PNL*, sophrologie* dynamique et magnétisme (référence à Anton Mesmer*, mais véritable croyance ou posture théâtrale ?). J’ai été moins convaincu quand il déclare avoir choisi la voie du spectacle pour populariser et faire découvrir l’hypnose thérapeutique… Pour ma part j’ai surtout observé un effet inverse ! Dernière surprise :la fin de l’article et l’encadré qui suit font allusion à sa prochaine tournée de … 2015. La rédaction du journal n’a même pas jugé utile de réactualiser cet entretien, ce qui en dit long sur leur respect des lecteurs !
    • « L’hypnose au service de l’Homme ». Dès que j’ai vu cet article j’ai eu une impression de « déjà lu » (mais je ne me souviens plus où) ! J’ai trouvé le début de l’article sur l’historique et les principes de base de l’hypnose correct, par contre j’ai été beaucoup plus plus réticent quand la ou le journaliste (A.M.) a présenté la description d’une séance d’hypnose de façon très stéréotypée ; puis déçu par le survol très superficiel des effets et indications de l’hypnose ; et carrément en désaccord avec la présentation de l’hypnosédation qui est restrictive et dépassée. En fait la fin de l’article est très instructive puisqu’elle comporte une présentation détaillée de l’IFH* et de l’Arche*(deux écoles qui ne respectent pas les codes déontologiques de la CFHTB*). Enfin les ouvrages cités en référence sont ceux de Mireille Meyer* (conseillère technique pour l’article ?) parus en 2014 et je ne serais pas étonné que cet article, comme le précédent, soit un « réemploi » de l’époque, non actualisé lui aussi puisqu’un des ouvrages cités (que j’ai commenté dans les infos hypnose en 2018) a été réédité depuis et que l’image est celle de l’ancienne édition !

Au total : A n’acheter que si vous aimez les conserves rances hors de prix, ou voulez devenir une sorcière blanche…

  • Monde inconnu. Janvier 2023. 6.9 €.
    • « Puissance de l’esprit VS anti-douleurs ». Quelle escroquerie ! Que fait cet article (hélas non signé) d’excellente qualité au milieu d’articles sur les OVNIS, le voyage astral, le groupe Bilderberg, la réincarnation, etc. Pour tout dire cet article (qui cite M.E Faymonville*, le cortex préfrontal et les télomérases entre autres) peut figurer (retiré de la revue…) dans votre salle d’attente en toute tranquillité. Hypnose, douleur, méditation, effet placebo, neurofeedbackrien à redire sur le fond. Pire la présentation des transes spectaculaires (fakirs) est faite de façon à faire comprendre que ces expériences « incroyables » sont en fait tout à fait explicables par la science. Je n’ose pas imaginer le nombre de lecteurs de la revue qui ont dû être dégoutés par cette approche si terre à terre !
    • « Le parcours de la conscience identifié ». Cette revue est surprenante ! Plusieurs pages assez claires pour présenter la théorie de l’ « espace neuronal de travail conscient » de Stanislas Dehaene* ! Un bon article pour s’initier aux réflexions sur le thème de la conscience et des neurosciences.

Au total : Deux articles intéressants suffisent-ils à faire oublier le prix et les mauvaises fréquentations ? Dans le doute abstenez-vous.

  • Femme Actuelle.19 Décembre 2022. 2.4 €. « Les bienfaits prouvés de la méditation ». Un article très bien conçu avec la participation de Jean-Gérard Bloch*, Corinne Isnard-Bagnis*et Pauline Jouet*, qui présentent l’intérêt de la méditation dans les maladies cardio-vasculaires (MBSR*), les douleurs chroniques (pas diminuées mais mieux acceptées), le « syndrome de l’intestin irritable » (en signalant que l’hypnose aussi est validée dans cette indication) les addictions (MBRP*) et les TCA*.

 

 

Santé pratique magazineDécembre 2022. 6.9 €. « Spécial sommeil ».

    • Encore une revue avec presque uniquement des articles rédigés par des journalistes plus ou moins bien documentés et très adeptes du placement de produits !
    • « Anti stress et anti douleurs : j’apprends l’autohypnose ! » Article superficiel qui donne pour référence internet un site correspondant à une juriste reconvertie à l’hypnose par l’ « Arche* » et qui renvoie au site « Annale Akashique ». Sans commentaire.
    • « Surmonter son anxiété c’est possible » : Jean-Luc Ducher * conseille respiration abdominale, lutte contre les ruminations et TCC*.
    • « Comment vaincre nos phobies ? » : Un survol assez correct des peurs de l’enfant et de l’adulte entre TOC* et phobies*.
    • « S’endormir ça s’apprend ! » : Salade composée de différentes causes d’insomnie.
    • « 30 astuces naturelles pour bien dormir » : Entre conseils de base et placement de produits…
    • « Vivre est un acte d’amour » : Entretien avec Jacques Salomé* et son épouse Valeria à propos de leur livre commun sur les violences conjugales et la communication dans le couple.
    • « Emotions : les contrôler pour mieux vivre » : Article creux citant Michèle Freud* et Luc Nicon*.
    • « Et si on arrêtait de ruminer ? » : Un peu de « bla-bla » avec de petits encadrés sur Christophe André* et David Le Breton*pour parler de la méditation.

Au total : Une revue de peu d’intérêt avec des références souvent non validées, voire très ésotériques. A éviter.

  • Santé magazine. Février 2023. 2.9 €.
    • « Laissez-nous souffler ». Bon article avec la participation de Steven Laureys*, Jérôme Palazzolo* et Stéphane Perrey* pour nous inciter à faire des pauses et faire l’éloge du « mode par défaut* ».
    • « Cigarette électronique comment arrêter ? » Un bon article avec la participation de Marion Adler* et Gérard Dautzenberg*qui explique de façon très pratique comment l’intégrer dans le sevrage.
    • « Le doomscrolling : une pratique inquiétante pour la santé ». Anne Cordier* et Olivier Duris* jouent au vrai/faux sur cette pratique dangereuse et donnent des pistes pour en sortir.
    • « La médecine quantique est-elle une arnaque ? » Une seule réponse OUI.

Au total : Uniquement si vous vous intéressez au sevrage tabagique.

  • Le Monde Sens & SantéDécembre 2022. 14 €. « Antistress ».

Ici encore un numéro complet écrit par deux journalistes et sans références précises (une petite bibliographie très disparate en dernière page). Beaucoup d’articles relèvent plus des rubriques « bien être » que de la psychologie ou des neurosciences et d’ailleurs ce que je trouve le plus intéressant ce sont les très nombreux exercices et conseils pratiques. Cette revue est la plus chère du mois alors à ce prix là ne vaut-il pas mieux s’offrir un bon livre ?

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  • Dossiers de synthèse Sciences HS. Décembre 2022. 12.9 €. « Cerveau & neurosciences ».

Je suis loin d’avoir lu en entier ce numéro spécial (écrit en totalité par deux journalistes) mais je ne peux m’empêcher de me sentir déçu. Beaucoup de sujets sont abordés sans que je retrouve un axe précis, les articles sont intéressants sans être vraiment passionnants et ils ne citent aucune source scientifique précise. Je n’arrive pas à comprendre quelle « cible » est visée tant on oscille entre trop et pas assez de science. A ce prix n’achetez cette revue que si vous voulez faire une révision de vos connaissances en neurosciences. Trop cher et pas assez convaincant.

  • Parents. Janvier 2023. 2.9 €.
    • « Il « crise » ! : 15 phrases pour le calmer ». Excellent article avec la participation d’Aurélie Callet* : ratification*, reformulation*, recadrage*, choix illusoire*, lutte contre les phrases négatives, dévalorisantes, humiliantes…, éducation au respect, recherche d’alternatives par l’enfant, etc. J’aime tout.
    • « Il a des TOC… ». Anne-Laure Benattar* propose ses solutions à base de signaling*, réification*et de projection dans l’avenir. Je rappelle que les fleurs de Bach* ne sont pas validées scientifiquement et ont, au mieux, un effet placebo*.
    • « Elle coupe la parole ». Les bons conseils de Johanna Rozenblum*, et d’autres petites rubriques sur des cas pratiques.

Au total : Un article intéressant sur la gestion des crises avec en prime un dossier sur l’alimentation et un exemplaire gratuit de « T’choupi mange de tout ».

  • Magicmaman. Octobre 2022. 4.5 €.
    • « Comment décrypter la douleur physique chez le tout-petit ? » Un excellent article avec la pédiatre Catherine Devoldère* de l’association Sparadrap*.
    • « Ces méthodes alternatives qui accompagnent les couples infertiles ». Yoga, acupuncture et sophrologie* cohabitent avec ostéopathie et naturopathie…
    • « L’hôpital de mon doudou ». Une initiative originale et intéressante de l’association PharmaVie pour les enfants souffrant de cancers traités par radiothérapie à l’hôpital Gustave-Roussy de Villejuif.
    • « Comment savoir si mon enfant va bien ? » Hélène Romano* donne quelques pistes.
    • « Les écrans on dit non ? » Fabrice Pastor* done un mode d’emploi pratique de ces objets redoutables sans les diaboliser systématiquement.
    • « Une dette bien coûteuse ». Entretien avec Marc Rey* sur les méfaits de la dette de sommeil chez les jeunes parents. Et si vous lisiez le livre de Rosa Jové* !

Au total : Bien cher pour les conseils de Catherine Devoldère*. 

  • Magicmaman. Décembre 2022. 4.5 €.
    • « This is the rythm of the night, oh yeah ! » Sur le modèle questions-réponses un bon ensemble de conseils pas si fréquents sur le sommeil. Dommage que tout se gâte quand il est question de « médecines douces* » …
    • « Les 8 ruses du marchand de sable » : Le pédiatre Bernard Bédouret* donne d’excellents conseils, dont celui de ne pas alterner les lecteurs d’histoires pour dormir le même soir (L’attente de la seconde personne empêche l’endormissement).
    • « De quoi a besoin Bébé pour bien grandir et s’épanouir ? » Révisez la Pyramide de Maslow* et les règles de base du confort de bébé.
    • « Pourquoi mon enfant fait-il des crises pour rien ? » Didier Pleux* nous explique qu’en fait il y a des raisons et nous donne des pistes pour les trouver.
    • « Se séparer de bébé sans stresser » : Christine Brunet* et Béatrice di Mascio* précisent les enjeux et la bonne façon de procéder.
    • « Raconte-moi une histoire » : Les conseils d’Eve Piorowicz* sont intéressants et devraient vous donner envie de lire « Histoires pour bien dormir » de Rosa Jové*. 
    • « 7 questions que vous vous posez sur le doudou de votre bébé » : Les conseils de base pour choisir, entretenir, désacraliser et abandonner cet objet transitionnel*.
    • « 10 erreurs à éviter avec un enfant hypersensible ». Anna Pech de Laclause* donne les conseils de base.
    • « Pourquoi les punitions ne servent à rien ? » L’opinion de Marie Costa* et les préceptes de l’Education positive*.

Au total : Rien de passionnant. Un concurrent de Parents* plus luxueux et plus cher avec des « experts » de niveau très variable.

NOTES DE LECTURE :

  • « La théorie polyvagale en thérapie ». Deb Dana. Ed Satas. (2018/2022). 35.76 €

Autant le dire tout de suite lorsque j’ai reçu ce livre en service de presse (merci aux éditions Satas) je n’avais jamais entendu parler de cette théorie qui date de 1994 ! (En tout cas je n’en avais aucun souvenir conscient…). Pourtant dès le début de la lecture j’ai compris qu’il s’agissait d’un outil passionnant pour comprendre et traiter les traumas et particulièrement les Syndromes de Stress Post-Traumatiques*.
La théorie polyvagale repose sur les travaux de Stephen W. Porges* (dont Deb Dana* est une proche collaboratrice) et a ensuite été reprise dans de très nombreuses publications scientifiques. Elle se base sur l’étude de la physiologie du « système nerveux autonome » (système dont l’étude m’a beaucoup fait souffrir il y a quelques années…) qui désigne un ensemble de nerfs dont le fonctionnement n’est généralement pas « volontaire » mais « automatique » et qui concerne de grandes fonctions vitales comme la circulation sanguine, la digestion, la respiration, etc.
Ce système comporte deux composantes principales : le système (ortho)sympathique* (médiateurs les catécholamines : adrénaline, dopamine et noradrénaline) et le système parasympathique* (médiateur l’acétylcholine) dont le nerf principal est le « nerf vague » (Xème paire de nerfs crâniens) qui sont globalement antagonistes et prédominent à tour de rôle en fonction du contexte.
En se basant sur des études anatomiques et des études embryologiques comparant l’évolution des espèces, Porges* a montré que le nerf vague présente en fait deux branches aux fonctions très différentes, une branche « dorsale » archaïque non myélinisée (à conduction lente) et une branche « ventrale » myélinisée (à conduction rapide) récente et qui n’existe que chez les mammifères.
Il insiste également sur le fait que le nerf vague est à 80 % sensoriel et informe en permanence les structures cérébrales engendrant de nombreuses boucles de rétroaction*. Rassurez-vous j’arrête ici les considérations neuroanatomiques !
L’important pour nous c’est que Porges* a montré que la branche « vagale dorsale » est impliquée dans les phénomènes d’immobilisation, dissociation, défécation, syncope, face à un danger mortel, tandis que la branche « vagale ventrale » est elle activée en situation de sécurité et permet d’établir des relations sociales (d’autant plus qu’elle innerve les muscles de la face et de la tête), alors que le système sympathique lui est activé en présence d’un danger « modéré » (a priori surmontable, non directement mortel) et permet de mobiliser nos ressources pour la fuite ou le combat.
Nous retrouvons ici une base fondamentale de notre vie et notamment sur ce passage progressif (continuum) entre sécurité relationnelle (vagale ventrale), danger (sympathique) et survie (vagale dorsale), particulièrement importante pour comprendre, observer et traiter les victimes de stress.
De plus cette explication est fondamentale pour déconstruire les pensées négatives (honte, culpabilité, etc.) provoquées par l’apparente absence de réaction (figé, dissociée, évanoui, etc.) face à un stress majeur en expliquant scientifiquement aux victimes que leur réaction était un processus normal, inconscient et automatique, incontrôlable à ce moment.
Ce livre explique comment observer et prendre conscience de ces trois « états autonomique » puis ensuite les rééduquer par des exercices progressifs lorsqu’ils ont été déréglés par un stress.
Evidemment le fait que la respiration soit la seule fonction autonome facilement accessible à la volonté explique pourquoi tant de thérapies « corps-esprit » (hypnose, méditation, yoga, etc.) l’utilisent pour mettre en place des boucles de rétroaction* bénéfiques.
Vous avez compris que la lecture de cet ouvrage vous sera extrêmement utile si vous avez des activités de thérapeute et particulièrement si vous traitez des cas de SSPT*.
Mais si ce n’est pas votre cas, et que vous pratiquez uniquement l’hypnoanalgésie, je vous en recommande aussi la lecture pour développer votre alliance avec le patient en suivant le conseil de base de Milton H. Erickson* : Observer (le patient), Observer (vos réactions), Observer (comment évolue votre relation avec le patient) en améliorant votre capacité d’observation des patients mais également de votre propre ressenti. Vous apprendrez ainsi à améliorer vos séances, détecter et prévenir plus facilement les « abréactions* » et les prendre en charge.
Porges* et Dana* utilisent le terme de neuroception* pour décrire la perception inconsciente de notre état autonomique et signalent que cet état est « contagieux » de façon inconsciente (paraverbal, non verbal, etc.), c’est pourquoi il est fondamental que la praticien soit conscient de son propre statut autonomique et reste en mode « vagal ventral » pour sécuriser le patiente.

Au total : Un livre assez scientifique au premier abord mais vraiment fondamental dont je vous recommande fortement la lecture et qui changera votre compréhension du stress.

  • « Histoires pour bien dormir ». Dr Rosa Jové. Ed Les Arènes. (2020). 19.9 €.

Mon premier regret lorsque j’ai eu terminé la lecture de ce livre (merci aux Editions Les Arènes) a été de ne pas avoir réussi à le finir à temps pour l’inclure dans les infos de décembre, tant c’eût été un magnifique cadeau de Noël à « double détente » : pour des enfants avides d’histoires du soir et pour des parents avides de sommeil…
Mais rien ne vous empêche de (vous) l’offrir pour la Saint Valentin (ne négligeons pas l’influence néfaste du manque de sommeil sur l’empathie et la libido…), pour la fête des mères ou des pères (et envoyer un discret message sur la diminution de la charge mentale et le partage des tâches d’éducation ?)
Le second regret fût (j’aime bien le passé simple) de ne pas encore avoir lu le précédent ouvrage de Rosa Jové* : « Dormir sans larmes » dont j’imagine qu’il est du même niveau que celui-ci et dont je me délecte à l’avance.
Même si vous êtes une lecteur expérimentée d’histoires ce livre vous sera utile tant il regorge de conseils avisés par une thérapeute expérimentée et vous évitera d’erreurs. A quel âge commencer les histoires, que faire avant cet âge (des berceuses), comment choisir ses histoires, comment inventer ses propres histoires, comment les lire, comment préparer cette lecture pour une efficacité maximum, etc. Elle vous montrera aussi comment intégrer des techniques hypnotiques (les mouvements alternatifs par exemple) à ce moment privilégié et je suis certain que mon maître Jean-Claude Espinosa*(spécialiste des contes thérapeutiques) adorera ce livre très facile d’accès et aisé à mettre en pratique.
En outre vous apprendrez une technique d’occlusion oculaire très douce et réviserez le conte de Grimm : « Les musiciens de Brème » qui peut également s’utiliser en gériatrie et soins palliatifs.

Au total : Si vous avez de jeunes enfants (ou petits-enfants) ou si la pédiatrie fait partie de votre clientèle achetez ce livre et dévorez-le en vous souvenant que Milton H. Erickson* se définissait comme un « conteur d’histoires ». Un livre que toutes les crèches devraient posséder et utiliser. Bonne nuit les petits (et les grands).

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

COMPTE RENDU DE FORMATION :

« Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Techniques d’induction ». 15 Octobre 2022. Replay disponible. 72 €.

  • « Introduction ». Julien Betbèze donne l’orientation générale de cette formation : mettre en relation les techniques d’induction et les thérapies brèves.

Au XIXème siècle les hypnotiseurs visaient à mettre les patients dans un état particulier où ils étaient censés être réceptifs aux suggestions. Erickson* a changé tout cela et remplacé l’induction par une stimulation, ou une facilitation, des ressources qui permet une transe relationnelle. C’est un état naturel dans lequel on peut rentrer en étant attentif à ce que dit l’autre et en partageant des expériences sensorielles avec lui. Il n’y a pas de rupture entre l’étape d’induction et l’étape de créativité partagée dans laquelle les ressources peuvent s’exprimer.
Erickson* a également beaucoup développé les conversations hypnotiques pour amener le patient à décrire des exceptions sensorielles. Il suffit alors de proposer au patient de fermer les yeux pour qu’il entre dans une expérience partagée avec le thérapeute.
Il faut tenir compte des processus dissociatifs qui comportent toujours des ruminations* qui diminuent la pertinence de la pensée, l’accueil des ressentis corporels et l’observation de ce qui se passe dans la relation avec le thérapeute. Pour Erickson* la confusion est une technique capitale pour déconnecter la pensée de cette perception étroite. Le travail sur l’idéomotricité (Rossi*) et l’accueil des ressentis corporels sont également des portes d’entrée possibles.
En fait certaines inductions sont du côté de l’approche centrée sur les solutions tandis que d’autres sont plutôt du côté des blocages dissociatifs (ruminations*, blocages sensoriels, gestes automatiques, etc.) mais les deux sont des voies d’entrée dans une transe relationnelle.

  • « Induction par la page blanche ». Marc Galy* présente sa technique (déjà décrite dans la revue Hypnose & Thérapies brèves) qu’il a développée pour s’adapter aux contraintes techniques du travail en bloc opératoire ou aux urgences et qui consiste à présenter au patiente une page blanche (objet connu et rassurant) en lui proposant de la fixer et d’y mettre librement « tout ce que vous voulez ».
    Le rôle du praticien est d’être présent (à l’autre) et d’accompagner sa libération de l’imaginaire par des suggestions très larges, très floues, parfois confusionnantes, pour laisser toute liberté au patiente de se promener librement dans la métaphore qu’il a choisi.
    L’intervenant propose ensuite (en vidéo) le témoignage d’une patiente qui, rétrospectivement, avait très peur de l’hypnose et explique comment elle a utilisé et apprécié la page blanche.
    Cette technique est très simple à comprendre mais les questions de Julien Betbèze* qui terminent l’exposé permettent de bien en préciser les indications et les modalités techniques tout en approfondissant l’analyse, écoutez-les attentivement.
  • « Induction et dialogue stratégique ». Pierre Jeanne-Julien*explique les liens entre le dialogue stratégique* de Giorgio Nardone*et l’hypnose et donne pour exemple le cas d’une patiente souffrant de lavage compulsif des mains où cette technique utilisant une hypnose sans transe (formelle) permet un recadrage de la plainte et un début de sortie d’un système figé.
    Ce dialogue se développe comme un entonnoir pour amener la personne à ressentir à travers cette « expérience émotionnelle correctrice » comment ce qu’elle a mis pour l’instant en œuvre a aggravé la situation et comment ce sont d’autres façons de faire qui vont permettre le changement et la sortie du piège.
    Dans ce dialogue les questions proposent toujours une alternative binaire (« Quand vous avez une crise de panique est-ce que vous avez peur de mourir ou de devenir fou ?») pour réduire l’activité cognitive et entrainer une description : on explique comment cela se passe et jamais pourquoi cela se passe. Ces questions alternatives ont un effet de contextualisation et de description qui permet de visualiser de façon interne les situations dans lesquelles le problème se présente et se développe.
    Au début ce dialogue peut sembler assez rigide mais si la structure du problème est assez fixe, par contre chaque situation est particulière et doit être prise en compte et c’est là que la reformulation* est fondamentale. Toutes les deux ou trois questions la thérapeute reprend les paroles du patiente (« Si je comprends bien, vous me dîtes…dîtes-moi si j’ai bien compris. ») ce qui met le thérapeute en position basse, redonne la main au patient et favorise l’accordage. De plus cette reformulation* permet au patiente de se désassocier de son problème en entendant sa « propre » voix (son propre discours) mais mis à distance ce qui a un effet inducteur très fort.
    Dans un deuxième temps le dialogue stratégique* explore les tentatives de solutions pour montrer qu’elles ont en fait aggravé le problème en faisant toujours plus de la même chose (inefficace) et rigidifié le système. Le thérapeute peut même pousser le paradoxe à l’extrême en demandant à la patient ce qu’il pourrait faire pour aggraver le problème afin de faire ressurgir le processus pathologique. Dans cette étape l’effet hypnotique est surtout un effet de surprise et de confusion pour le patiente qui pensait bien faire et découvre que toutes ses solutions ont en fait aggravé le problème. C’est souvent le moment où le dialogue bascule.
    Dans le troisième temps, la troisième paraphrase a pour but et fonction de créer un choc émotionnel : l’ « expérience émotionnelle correctrice » et d’ancrer émotionnellement la prise de conscience du patiente avec des formules choc (« Vous portez les blessures des combats que vous n’avez jamais menés ») et c’est généralement le moment de transe le plus profond.
    Ensuite la prescription de tâches pour mettre en œuvre quelque chose de différent n’est que le prolongement de l’expérience faite dans le dialogue, sinon elle n’a pas de sens car le patient ne mettra en œuvre ces tâches que si quelque chose de suffisamment fort émotionnellement s’est passé pendant le dialogue.
    Après avoir résumé les étapes Pierre Jeanne-Julien* présente alors une vidéo de Giorgio Nardone* (que vous pouvez retrouver dans la rubrique vidéo) où celui-ci traite une patiente dysmorphophobique.
    Dans la conclusion Julien Betbèze* explique que les métaphores ont l’intérêt de favoriser une compréhension plus émotionnelle que rationnelle et que de discours stratégique* fait vivre et ressentir de l’intérieur à la patient que plus il contrôle, moins il contrôle et suggère que toutes les thérapeutes qui utilisent les approches stratégiques devraient avoir une formation en hypnose.
  • « Induction, création d’un espace commun et mouvements alternatifs ». Solen Montanari*présente deux cas pratiques de prise en charge par la thérapie du lien et des mondes relationnels* pour montrer la mise en place d’un espace permettant de créer une relation pendant la consultation.

A partir du cas d’Elisa, adolescente de 14 ans déscolarisée et en errance thérapeutique, et de celui de Bénédicte, femme de 40 ans accompagnant une adolescente révoltée par les injustices, elle montre comment le fait d’externaliser le problème libère la parole et permet l’alliance.
Mais pour moi le plus important est ailleurs :  j’ai été extrêmement touché par la façon dont Solen Montanari*analyse et expose ses propres ressentis au cours de la thérapie et les met dans l’espace partagé pour une co-construction avec ses patientes.
D’ordinaire je regrette la perte de communication due au « distanciel » mais dans ce cas je vous recommande de bien observer le langage paraverbal et non verbal de cette thérapeute qui montre bien à quel point elle est présente dans sa thérapie.
J’ai hâte de lire son article sur la créativité dans le prochain numéro de la revue.

  • « La confusion des sentiments ». Reprenant le titre d’un livre de Stephan Zweig, Jean-Marc Benhaiem* explique que le doute sert à perdre la maitrise. Pour espérer un changement il faut bien perturber quelque chose. Pour déstabiliser il faut créer le doute, susciter la curiosité, ne pas s’attaquer aux croyances mais trouver une nouvelle information compatible avec les croyances du patiente.
    Il présente alors plusieurs cas célèbres d’Erickson* qui illustrent cette démarche et explique que la confusion sert aussi à éteindre les émotions.
    Le paradoxe crée une confusion utile dans les addictions et il donne alors une longue liste d’exemples de dialogues de recadrage. La confusion permet d’ouvrir vers une perception plus large et sur le jeu. On perturbe le sens visuel, l’interprétation, le mental, la logique.
    La confusion est une ouverture à l’autre, une disponibilité, un espace de liberté pour accueillir l’intuition, le nouveau, la création. Si le patient ne sent pas la créativité, l’alliance ne se fait pas et cela demande une véritable présence du thérapeute : « Le thérapeute doit être sans pensée, c’est-à-dire sans intention, sans projets, sans technique et sans stratégie… Il doit seulement vérifier qu’il est entièrement là, que ses soucis personnels ont disparu, qu’il n’a rien à prévoir, rien à attendre non plus, qu’il est indifférent au résultat obtenu avec son interlocuteur, qu’il s’est vidé jusqu’au manque d’espoir que quoi que ce soit puisse émerger de cette situation. » (François Roustang*).
    Après la visualisation du film « Le figuier » (que vous retrouverez dans la rubrique vidéo) la discussion s’engage avec Julien Betbèze*qui compare la confusion aux dribbles du football (effet coupe du monde ?) et rappelle que c’est elle qui va faire apparaitre quelque chose qui servira d’appui pour initier le changement. Mais il faut que le thérapeute accepte d’être lui-même dans la confusion pour ensuite débloquer les lignes.
    Pour Jean-Marc Benhaiem* le patient est bloqué par une croyance, une logique, une souffrance et il faut que le thérapeute soit dans la liberté de tout remettre en doute pour qu’il soit imité par le patient car celui-ci a besoin de sentir que le thérapeute est libre pour le rejoindre.

En conclusion Julien Betbèze* rappelle que la souplesse, l’humour, le jeu font partie intégrante de la présence.

  • Il reste encore des interventions d’Yves Halfon*, Frédérique Honoré*, Dominique Megglé* et Sophie Cohen* dont je vous parlerai le mois prochain.

ADDICTIONS :

    • « Vivre avec un addict ». France Inter. Le téléphone sonne. 15 Décembre 2022. (37 mn). Fabienne Sintes reçoit Amine Benyamina*, Jordana Bellegarde* et Jacqueline Kerjean* pour parler du rôle (et des souffrances) des proches de personnes addictes.

COMMUNICATION :

COVID-19 :

  • « Psychonutrition : bien manger pour aller mieux » – Conférence avec Christophe André* et Guillaume Fond* du 16 Novembre 2022 organisée par Cerveau & Psycho. (1h18 mn). En complément du numéro spécial : « Psychonutrition : l’équilibre est dans l’assiette ».

RAPPEL DE COURS :

Par quoi remplacer le trop classique « N’ayez pas peur » :

         « Rassurez-vous, tout va bien se passer ».
« Vous vous sentirez bien mieux dès que j’aurai fini ».

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • Chaque jour s’offrir 5 minutes pour revivre (idées, émotions, ressenti physique) un évènement positif de notre vie et, de temps en temps quand c’est possible, le partager avec d’autres personnes.
  • Exercice du grain de raisin proposé par Christophe André* :
    • Prenez un raisin sec sans le manger immédiatement, regardez-le, sentez-le, palpez-le en écoutant le bruit que cela fait.
    • Mettez-le dans votre bouche sans l’avaler, passez votre langue dessus et cherchez les saveurs.
    • Donnez un premier coup de dent sans mâcher ni avaler, sentez le goût du raisin diffuser dans votre bouche et votre nez.
    • Donnez un second coup de dent, mâchez, avalez.
    • Que reste-t-il dans votre bouche et votre nez ?

OUTILS :

  • AIGA : Des pictogrammes gratuits pour illustrer vos tableaux de création de contes.
  • EVENDOL : Evaluer la douleur chez l’enfant de moins de 7 ans.
  • EDIN Evaluer la douleur et l’inconfort chez le nouveau-né.

VIDEOS :

VIE PROFESSIONNELLE :

« Télémédecine et responsabilité ». MACSF. 07 Décembre 2022. Un article très détaillé dont je vous recommande la lecture si vous pratiquez les téléconsultations.

CHEMINS DE TRAVERSE :

VOCABULAIRE :

  • « ChatGPT » :  Prototype d’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle développé par OpenAI et spécialisé dans le dialogue. L’agent conversationnel est un modèle de langage affiné à l’aide de techniques d’apprentissage supervisé et d’apprentissage par renforcement.
  • « Choix illusoire » ou « Alternative illusoire » : Technique de manipulation qui permet de faire passer de force une situation de contrainte indéniable dans un enrobage illusoire de choix chez la personne forcée en lui laissant le choix sur des détails mais en imposant l’essentiel. « Vous préférez un allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans ? »
  • « Dialogue stratégique » : Méthode de dialogue mise au point par Giorgio Nardone*, pour conduire un entretien de façon à faire changer d’avis le patient, sans que ce changement semble imposé de l’extérieur. Il s’agit de le faire apparaître comme le dénouement naturel du problème. 
  • « Nerf vague » ou « Nerf pneumogastrique » : Xème nerf crânien et principal acteur du système nerveux autonome*. Il comporte une branche ventrale myélinisée (thorax, face) issue du noyau ambigu, impliquée dans la sécurité et les relations sociales et une branche dorsale non myélinisée (principalement sous diaphragmatique) issue du noyau dorsal du nerf vague, impliquée dans les réactions face au danger de mort.
  • « Parasympathique » : Le système parasympathique (ou vagal car géré par le nerf vague*) est un des deux versants du système nerveux autonome (système qui contrôle les muscles involontaires, comme le muscle cardiaque ou ceux des intestins).
  • « Pensée limitante » : Etat d’esprit ou croyance à votre sujet qui vous freine d’une manière ou d’une autre. Ces croyances sont souvent de fausses idées que vous vous faites sur vous-même et qui peuvent entraîner un certain nombre de conséquences néfastes. Ex : « C’est trop dur pour moi », « Je ne comprendrai jamais rien à la musique », etc.
  • « Psychogénéalogie » ou « Analyse transgénérationnelle »  : Pratique développée dans les années 1970 par Anne Ancelin Schützenberger* selon laquelle les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d’un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables. Aucune validation scientifique. Pseudoscience.
  • « Recadrage » : Recadrer signifie : modifier le contexte conceptuel et/ou émotionnel d’une situation ou le point de vue selon lequel elle est vécue en la plaçant dans un autre cadre qui correspond aussi bien, sinon mieux, aux “faits” de cette situation dont le sens, par conséquent, change … Proposer une interprétation différente, et plausible, aux « faits » rapportés par le patient.
  • « Reformulation » : La reformulation consiste à extraire les émotions et les significations sous entendues ou exprimées de façon périphérique dans le discours du patient et de les lui restituer pour l’aider à éclaircir sa pensée. Il s’agit donc de reprendre la matière apportée par le patient pour lui en faire un retour plus explicite et vérifier l’accordage sur l’interprétation donnée. « Si je comprends bien vous dites…… est-ce bien cela ? »
  • « Sympathique » ou « Orthosympathique » : Branche du système nerveux autonome* impliquée dans les réactions de fuite ou de combat face au stress. Médiateurs : les catécholamines (adrénaline, noradrénaline, dopamine).
  • « Système nerveux autonome » : Partie du système nerveux qui dirige les fonctions involontaires du corps (celles que le corps contrôle de lui-même de façon inconsciente, comme la respiration et la digestion). Il comporte deux composantes antagonistes : le système nerveux « (ortho)sympathique* » et le système nerveux « parasympathique* ».
  • « Théorie polyvagale » : En se basant sur des études anatomiques et des études embryologiques comparant l’évolution des espèces Stephen W. Porges* a montré, en 1994, que le nerf vague (une composante essentielle du système nerveux autonome*) présente en fait deux branches aux fonctions très différentes :  une branche « dorsale » archaïque non myélinisée (à conduction lente) impliquée dans les réactions au danger mortel, et une branche « ventrale » myélinisée (à conduction rapide) impliquée dans la sécurité et les relations sociales (laquelle n’existe que chez les mammifères). Il insiste également sur le fait que le nerf vague est à 80 % sensoriel et informe en permanence les structures cérébrales engendrant de nombreuses boucles de rétroaction ce qui a permis de proposer de nouvelles pistes de thérapie pour les victimes de Syndrome de Stress Post Traumatique* notamment.

CITATIONS :

« A chaque fois que la personne intercale un espace de conscience au sein de la séquence automatique qui s’accomplit, elle diffère l’accomplissement de l’impulsion et, peu à peu, entrave ses automatismesLe but pour le patient est de savoir détecter son propre niveau de satiété, afin de savoir s’arrêter au bon moment. Les méditants, plusieurs études l’ont montré, détectent mieux que les autres personnes ce niveau de satiété. »

Christophe André.

 « Un principe de fonctionnement du système nerveux autonome est que « toute réponse est une action au service de la survie »…Pour travailler efficacement les thérapeutes formés au traitement des traumatismes doivent comprendre que « la perception est plus importante que la réalité »…Ces transgressions répétées des attentes neurales au sein de la dyade thérapeute-client influencent les prévisions autonomiques du client. Lorsque le système nerveux du client se met à anticiper différemment, l’ancienne histoire ne cadre plus et on peut en explorer une nouvelle…C’est par la zone située aux coins externes des yeux, celle qui se plisse en pattes d’oie, que commence notre recherche de signaux de sécurité…Ce ne sont pas les mots eux-mêmes, mais les motifs du rythme et du son ainsi que la fréquence, la durée et l’intensité de la parole qui révèlent nos intentions…Notre système nerveux autonome oscille entre ce qui est juste, trop et pas assez, aussi bien pour les changements à grande échelle que pour les micro-fluctuations. Ce qui nous semble juste à un moment donné peut, le moment suivant, nous sembler trop ou pas assez…Le tonus vagal régule nos réponses aux émotions positives et aux facteurs de stress et influence notre capacité de connexion sociale et un tonus vagal plus élevé est lié à des réponses adaptatives aux exigences environnementales…L’alliance thérapeutique repose sur la présence thérapeutique, la résonance et la réciprocité…Le fait de se connecter aux soupirs régulateurs peut être le premier pas de vos clients vers la conviction que leur corps n’est pas endommagé au-delà de toute réparation…Parler fait appel à des éléments du système d’engagement social : le nerf vague ventral qui contrôle la respiration, le larynx qui émet des sons, les voies auditives car nous entendons le son de la voix, le nerf crânien V (nerf trijumeau) car la bouche bouge pour émettre des sons et le nerf crânien VII (nerf facial) car notre visage exprime ce que nous disons…Ne pas aborder le thème du toucher en dit autant à vos clients que de l’aborder…Faire revivre intentionnellement des souvenirs positifs est un moyen proactif de maintenir et d’approfondir un état vagal ventral…Le fait de s’asseoir en silence avec quelqu’un sans ressentir le besoin de remplir l’espace avec des mots est une façon de mesurer le sentiment de sécurité dans l’immobilité…Les clients sont invités à voir leurs comportements et leurs croyances comme des réponses adaptatives au service de la survie. Au fond, l’approche polyvagale aide les clients à se libérer du fardeau de la honte qu’ils portent ».

Deb Dana.

 « La théorie polyvagale de Porges joue un rôle central pour comprendre comment notre système nerveux répond aux besoins d’adaptation à l’environnement. Porges décrit comment on décode un message en le transformant en idées, concepts et images mentales à partir de signaux non verbaux provenant de l’interaction avec autrui. »

Emmanuela Muriana et Tiziana Verbitz.

 « Il y a des histoires qui favorisent le sommeil, et d’autres qui au contraire l’empêchent…Raconter à son enfant une histoire avant qu’il s’endorme est une chose ; la raconter de telle sorte qu’il s’endorme en est une autre…Une histoire propice au sommeil doit avoir une fin heureuse et apaisante…La plupart des contes considérés comme des « classiques » de la littérature jeunesse ont été écrits par des adultes pour un public adulte…Avant ses sept mois, le bébé préfère le son de la voix humaine, et notamment celle de ses parents, à toute musique instrumentale…C’est moins l’histoire qui détend l’enfant et facilite le sommeil que la présence de la personne qui la raconte…Expliquez à votre enfant que vous allez lui raconter une histoire (ou une chanson) pour rêver (parfois les enfants ne veulent pas dormir, mais « rêver » a une connotation bien différente, et il devient plus facile de les convaincre d’aller au lit) ».

Rosa Jové.

 « C’est l’hypnose qui permet de comprendre les thérapies brèves. »

Pierre Jeanne-Julien.

 « Les médecins ne devraient pas prescrire des solutions qui ne sont pas soutenables sur le plan environnemental ».

Guillaume Fond.

 « Le problème avec une idée intuitive et séduisante, c’est qu’on peut tout lui faire dire en enchaînant deux ou trois arguments d’apparence logique, ce qui conduit parfois beaucoup trop loin. »

Guillaume Jacquemont.

 « Il n’est pas tout à fait exact de dire que le secret agit : en réalité c’est le trauma qui agit sous couvert du secret. ..Il faut sortir de l’idée naïve que le dévoilement d’un secret produit les mêmes effets sur tout le monde : il est parfois positif pour les uns, mais négatif pour les autres…Pour les anthropologues, une fonction essentielle du secret est de diviser le monde en deux parties : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Au sein de chaque groupe règne une alliance très forte, et entre les deux, l’exclusion…Les évènements qui sont enfouis de la sorte sont ceux qui ne sont pas vraiment admis socialement. »

Jacques Dayan.

 « Tous les régimes classiques « grand public », aboutissent à une prise de poids plutôt qu’à une perte…Mon conseil : ne suivez pas de régime…Un des problèmes avec les régimes, c’est que lorsqu’on cède à la tentation après une période de restriction, on verse plus facilement dans l’excès…Ne pas respecter un régime ou simplement croire ne pas l’avoir fait suffit-donc à vous faire perdre la maîtrise de vous-même…Pour beaucoup de personnes, il existe non seulement un effet rebond post-régime, mais le prix à payer, en matière de bien-être physique et mental, est aussi très lourd. »

Charlotte Markey.

 « L’apprentissage de nouveaux schémas de pensée et de comportement nécessite une période de déstabilisation-confusion ».

Milton H. Erickson.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium