La 62-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « Mode d’emploi » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « Qui est-ce ? » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « Lexique » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…
Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Ce mois-ci je vous invite à écouter l’émission de France Inter Grand bien vous fasse sur le sommeil avec le Professeur Philip* car elle est excellente. Je m’acharne à proposer des références sur le sommeil dans ces INFOS HYPNOSE parce que les troubles du sommeil sont une pathologie très fréquente, encore très mal connue des soignants, peu enseignée malheureusement, soumise à une forte pression des marchands de sommeil pharmaceutiques… mais surtout en lien avec de nombreuses pathologies psychiatriques ou psychologiques où l’hypnose et les thérapies brèves ont toute leur place et je vous conseille de vous y former.
Découvrez également l’entretien avec Anna Roy* et Baptiste Beaulieu* dans la revue Causette et la première partie du « Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Hypnose enfants et adolescents », en attendant la seconde partie le mois prochain.
Enfin, si vous vous intéressez à la thérapie, je vous encourage à vous procurer dès que vous le pourrez, les deux ouvrages sur la « Théorie polyvagale de Porges » dont je vous parle depuis 3 mois et qui sont exceptionnels.

DANS LES KIOSQUES :

  • Causette. Mars 2023. 5.9 €.
    • « Anna Roy et Baptiste Beaulieu : ils se battent pour mieux soigner. » Vous avez probablement remarqué que j’apprécie les chroniques du Dr Baptiste Beaulieu* sur France Inter et c’est ce qui m’a fait acheter cette revue assez éloignée du monde de l’hypnose et des thérapies ! Je n’ai pas regretté mon achat tant ce médecin et cette sage-femme (également intervenante sur France 5 dans « La maison des maternelles ») défendent une vision humaine de leurs métiers et mettent la communication au centre de leur pratique, dénonçant les pressions de l’« Institution » qui les empêchent de les exercer correctement (sans hésiter à citer la fameuse T2A par exemple). Je ne vais pas résumer ce magnifique entretien mais simplement vous dire que je suis en accord avec tout ce qui est dit et que sa lecture vous permettra de réfléchir profondément à votre pratique. Merci à Causette d’avoir donné la parole à ces soignants qui honorent leurs métiers et donnent envie de les pratiquer.

Au total : Lisez et faites lire cet article.

  • Science & Vie. Mars 2023. 4.9 €.
    • « L’inquiétante explosion des dérives sectaires en santé. »  Il y a en France 4000 « psychothérapeutes » auto déclarés, plus de 6000 naturopathes*, 800 kinésiologues*et 400 « médecines alternatives » ! Cet article clair et bien documenté fait appel à des connaisseurs : Bruno Falissard*, Christian Gravel*, Grégory Ninot* et Romy Sauvayre*, et alerte sur le développement de ces dérives notamment en raison de l’épidémie de Covid, du développement d’internet et du manque de formation et d’information des médecins.

Au total : Un article intéressant.

  • Que choisir. Février 2023. 4.8€.
    • « Traitements de l’insomnie : peu d’efficacité et des risques ». A force de me lire vous avez dû comprendre que je n’adore pas les « somnifères » qui, pour moi, servent surtout à éviter aux médecins de trop réfléchir aux plaintes de leurs patients et à enrichir les pharmaciens et les actionnaires de nombreux laboratoires pharmaceutiques, en donnant au mieux un faux sommeil et au pire des effets secondaires (parfois mortels) et de gros risques de dépendance.
      Pourtant ce dossier très critique me laisse sceptique car autant j’ai confiance dans la pertinence des tests réalisés par les laboratoires de cette revue pour évaluer téléviseurs, lessives, trottinettes, etc. autant je ne vois pas où est leur compétence en pharmacie d’autant plus que je n’ai pas trouvé de nom d’auteur pour cet article.
      Alors restons dans notre domaine de compétences et laissons à la revue « Prescrire » (par exemple) le soin de rédiger ce type d’article.
      Au total : Un essai de « revue générale » de médiocre qualité. Sans intérêt véritable.
  • L’essentiel de la science. Mars 2023. 8.9 €.
    • « Conscient et inconscient … Où est la limite ? », « Cerveau, mémoire, les chercheurs se mettent « à table », « Les dernières découvertes sur la mémoire ».
      Cette revue m’a fait penser au menu du vendredi à la cantine… Souvent le cuisinier recycle les restes de viande de la semaine sous le nom de « boulettes » ou de « hachis parmentier » avec une consistance grossièrement homogène et un gout assez indéfinissable… quand des épices n’essayent pas de donner vie à la fadeur ou de cacher trop de senteurs incertaines !
      En ouvrant cette revue j’ai eu l’impression que les journalistes avaient rapidement parcouru un gros tas de dépêches d’agence de presse (avec une préférence pour celles venant de l’université de Genève) avant de choisir quelques titres racoleurs et remplir du mieux possible les espaces entre ces titres avec un patchwork de « brèves » de niveau et d’intérêt très variable…
      Certains articles sont intéressants, d’autres trop « pointus » (pour moi), d’autres lu et relus et j’ai la désagréable impression de partir dans tous les sens et de chercher une perle dans une botte de foin !

         Au total : Pour ce prix vous pouvez trouver bien mieux.

NOTES DE LECTURE :

  • « Applications cliniques de la théorie polyvagale ». Stephen W. Porges et Deb Dana. Ed Satas (218/2022). 68 €.
    J’ai la mémoire assez paresseuse et je suis très réticent à l’idée de me forcer à apprendre, c’est pourquoi j’ai toujours privilégié la répétition et préféré apprendre par imprégnation plutôt que par « bourrage de crâne » !
    J’applique cette méthode dans mes formations et les stagiaires sont prévenus dès le premier jour que : « la répétition fait partie de la formation » et que pour moi une notion est acquise quand ils sont capables de terminer mes phrases, voire de les anticiper (l’étape suivante est d’arriver à critiquer la formation mais c’est un niveau plus tardif) !
    Vous le savez je ne suis pas thérapeute de formation et mes quelques connaissances actuelles, en dehors de stages avec de grands enseignants (merci à Jean-Claude Espinosa*, Yves Doutrelugne*, Eric Bardot*, Julien Betbèze*, Yves Halfon*, Dominique Megglé*, etc.) viennent de mes lectures, c’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié en lisant ce livre de pouvoir me remémorer facilement les bases de la Théorie polyvagale* tout en en voyant les applications concrètes.
  • Ce livre est le complément indispensable du livre de Deb Dana« La théorie polyvagale en thérapie » dont j’ai parlé il y a deux mois.
    Vous y trouverez une excellente présentation de sa théorie par Stephen Porges* (que je vous recommande de lire avant même de commencer le livre de Deb Dana*) puis de multiples témoignages de thérapeutes très divers qui tous ont intégré cette théorie à leur pratique et expliquent pourquoi et comment.
    Evidemment chacun(e) en profite pour faire sa promotion (copyright à l’appui, ce sont des praticiens américains et leurs patients sont des clients…) mais l’ensemble est saisissant et j’ai regretté parfois que certains exercices ne soient pas plus détaillés.
    J’ai particulièrement apprécié certains articles : « Mise en place d’une sécurité « profonde » pour les enfants victimes d’abus », « Base polyvagale de la thérapie Theraplay° : combiner l’engagement social, le jeu et l’éducation pour créer la sécurité, la régulation et la résilience » et « Renforcer le circuit de sécurité : Application de la théorie polyvagale dans l’Unité néonatale de soins intensifs » qui montrent l’importance de cette théorie pour une prise en charge efficace des enfants traumatisés dès la naissance et proposent des solutions pratiques ; mais également « Le deuil à travers le prisme de la théorie polyvagale : humaniser notre réponse clinique à la perte » ou les articles consacrés directement à notre pratique de soignant « La théorie polyvagale confirme l’importance des soins infirmiers » et « Le PlayLab polyvagal : aider les thérapeutes à faire découvrir la théorie polyvagale à leurs clients ».
    Les deux derniers articles sont des récits vécus de l’intérieur par des thérapeutes, aussi émouvants qu’instructifs sur tous les progrès à accomplir dans nos institutions et nos pratiques !
    Mon seul reproche est l’absence d’un article montrant les liens entre théorie polyvagale et méditation tant cette dernière me semble être une voie royale pour expérimenter l’ « immobilisation sécure ».

Au total : Deux livres indispensables qui changeront fondamentalement vos connaissances et, je l’espère, votre pratique pour plus de compréhension et d’efficacité.

  • « Les 50 règles d’or pour s’initier à la méditation ». Helen Monnet. Ed Larousse. (03/2016). 3.95 €. Déjà le parti pris de la collection est critiquable : délayage, saucissonnage, superficialité… au choix. Ensuite la rédactrice « psychopraticienne » avec imprégnation bouddhiste me laisse dubitatif.

Au total : Un achat inutile.

 

 

PAUSE PARKING :

  • « 1 mois pour arrêter de fumer ». Camille Bonneau. Ed Hachette. (2020). 4/7.9 €.  Je suis toujours dubitatif quand je commence la lecture d’un de ces ouvrages censés nous guider sur la voie du sevrage, à plus forte raison quand l’autrice est en fait une Instagrameuse qui nous livre son expérience personnelle … Pourtant ce petit livre n’est pas si mal fait, et peut être utile pour préparer ou accompagner une véritable cure de sevrage, enrichir un entretien motivationnel* ou servir de prescription de tâche*.

A ce prix-là pourquoi pas ?

 

PARU, PAS LU :

  • « Le dernier souffle.  Accompagner la fin de vie. » Claude Grange et Régis Debray. Ed Gallimard. (02/03/2023). 13.5 €.

 TROUVAILLES CHEZ LE BOUQUINISTE :

  • « Relaxez-vous, préparez-vous à votre intervention ». Patricia Failletaz. Angel Therapy Music. J’ai trouvé ce CD en soldes à la FNAC. Apparemment cette psychologue suisse a développé toute une game de CD de relaxation… Si les autres produits sont de la même qualité : un seul conseil
    THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :
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  • « Le bal des folles ». Film de Mélanie Laurent avec Mélanie Laurent. (2021). Spiritisme et psychiatrie version Charcot*, voyeurisme, inexactitudes historiques, etc. je n’ai pas supporté longtemps. Ceci-dit Charcot* était le plus grand neurologue de son temps, mais probablement pas le meilleur psychiatre et ses « séances publiques » des spectacles pour privilégiés qui ne correspondent pas à mon idée du respect des patientes. J’ai connu un hôpital psychiatrique où les pensionnaires d’un pavillon de « chroniques » allaient à la douche en troupeau « à poil » tous sexes confondus ! Les progrès sont lents…

 CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

 COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • « Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Hypnose enfants et adolescents » 04 Décembre 2022Replay disponible72€

o  Introduction.

Julien Betbèze* trace les grandes lignes de cette journée de formation et rapporte les propos d’une collègue surprise devant l’augmentation du nombre de jeunes consultant pour douleur chronique et leur difficulté à se projeter dans l’avenir.
Chez l’enfant la question du corps et la relation sont au premier plan et le travail sur l’imaginaire est très agréable. Il faut aussi travailler la relation entre les familles et les enfants.
Les jeunes enfants sont principalement confrontés à des difficultés d’apprentissage mais dès l’adolescence le principal problème est la construction de l’identité qui est d’autant plus difficile avec le contexte actuel pessimiste et les addictions aux écrans comme substitut familial.
Julien Betbèze* évoque alors les blocages en pédopsychiatrie dus à la mainmise d’un « courant de pensée » hostile à l’hypnose et aux thérapies brèves et constate avec plaisir que la situation a changé !
Ce qui prédomine c’est la difficulté de rentrer en lien, difficulté due aussi au contexte social car le lien est peu pensé dans notre culture basée sur un imaginaire technique avec une autonomie très cognitive et sans la relation ce qui empêche d’habiter le corps et est source de pathologies et de développement d’addictions, notamment de difficultés de se construire une identité dans un espace où la relation au corps n’est pas présente et de difficultés pour vivre son corps vivant dans des relations.
Notre approche est une hypnose relationnelle dans laquelle cette dimension du corps relationnel est centrale, permettant aux enfants de trouver un espace psychique, sensoriel, affectif dans lequel leurs vies peuvent reprendre un essor. Cette approche est pragmatique mais avec un sous-bassement théorique très fort.
Dans la présentation des intervenants il insiste sur l’importance de la notion de groupe en pédopsychiatrie institutionnelle et comment remettre du lien, mais aussi sur la sécurité relationnelle ou la notion de violence sourde.

o  « Apport des thérapies brèves plurielles dans les groupes thérapeutiques d’enfants et d’adolescents ».

Dominique Farges-Quereaux* et Hervé Fischer*présentent leur pratique en CMPP* avec des enfants de la 6ème à la 3ème au travers de nombreux groupes (22) et notamment deux d’entre eux.
D’une façon générale chaque groupe élabore un « projet commun » entre les enfants et les thérapeutes. Les buts sont : de socialiser, sécuriser, améliorer la concentration (TDH), développer le relationnel, aborder les difficultés de la relation duelle, donner des outils d’autonomisation.
Hervé Fischer*présente alors le fonctionnement du groupe « Hypnose Pleine conscience ». Après l’accueil des participants la séance commence par un temps d’autohypnose (assez ludique) suivi d’échanges sur la séance et d’une pause (tisane) puis d’un temps de pleine conscience bienveillante (de durée progressive) suivi d’échanges et la conclusion avec prescription de tâches* (refaire les exercices d’autohypnose et de méditation). Les aspects positifs sont : le plaisir, l’enthousiasme, la bienveillance entre les participants.
C’est au tour de Dominique Farges-Quereaux* de présenter le groupe « Sensori’Pop » axé sur la sensorialité et la proprioception* et destiné aux enfants présentant des troubles du développement des coordinations et des difficultés de mémorisation, de concentration. Elle explique l’importance de la proprioception* : « GPS du corps, doublé du fil à plomb » et du sens haptique* (toucher, température, forme, volume, poids, dureté, texture) avant de présenter une séance pour des enfants de 10-14 ans : accueil, définition des objectifs individuels, élaboration du « projet commun » de groupe, activités sensorielles et/ou motrices et/ou hypnotiques (lieu sécure*), métacognition* (pour comprendre le lien entre les objectifs et les outils utilisés), échelles, échanges et conclusion avec prescription de tâches* (d’observation ou de reproduction des exercices). Des rencontres avec les parents ont lieu régulièrement et la plupart des enfants ont également un suivi individuel. Les aspects positifs sont la place de co-thérapeutes des autres enfants, le partage agréable, l’efficacité vis à vis des problématiques, l’objectivation facile des progrès. Les points à améliorer sont la durée des séances (passer d’1h à 1h30 ?) et la création de groupes plus homogènes.

En réponse à une question de Julien BetbèzeDominique Farges-Quereaux*insiste sur l’importance du PAVTOG* qui permet (en association avec la visualisation) de créer de nouvelles associations et de nouveaux schémas moteurs.

o  « Ce que les enfants et les adolescents m’ont appris sur l’hypnose et les thérapies brèves. »

Jacques Puichaud* réfléchit sur sa longue expérience de pédopsychiatre en expliquant qu’il a toujours associé l’hypnose et les thérapies brèves (sans forcément le signaler au début de sa carrière en raison de sa mauvaise image à l’époque). En fait les enfants ne sont pas intéressés par le mot hypnose, ce qui les intéresse c’est de se sentir mieux, les questions viennent principalement des familles et il attend plutôt les éventuelles questions au lieu de les devancer.
Il a constaté qu’en fait c’est avec les anciennes contre-indications de l’hypnose (autisme, psychoses) que celle-ci l’a le plus aidé ! « Hypnose pour tous, hypnose avec tous ».
Pour lui il n’y a pas de moment pour faire de l’hypnose : l’hypnose est nécessairement présente car elle est présente dans la communication. En consultation il s’adresse en premier à l’enfant mais les parents sont inclus d’emblée dans la relation. Les séquences d’acceptation* sont très utiles.
Il fait toujours de l’hypnose mais pas toujours de la même façon. Le principe est d’adapter à la relation, au contexte et à l’intervention de soin pour garder l’attention de l’enfant. Les techniques d’induction servent à ponctuer le passage d’un contexte à un autre. Les objets permettent d’utiliser la focalisation de l’enfant, le questionnement est une approche efficace et subtile pour changer le contexte et est à la fois une technique d’induction et une stratégie d’intervention, enfin il y a toutes les autres techniques : stimulations sensorielles, toucher, mouvements, etc.
L’hypnose est le cadre dans lequel on va faire passer la stratégie. Le langage doit être simple et indirect (sur le contenu).
Il insiste alors sur les « suggestions pré-hypnotiques », qu’il utilise notamment dans le « manque de confiance en soi (ou dans la relation) », qui consistent à faire faire à l’enfant en mode conversationnel jusqu’à ce qu’il le réussisse, ce qu’il va ensuite lui proposer pendant la transe. C’est une illustration du changement. Par exemple on peut utiliser le mélange des couleurs qui donnent une autre couleur (type point neutre émotionnel*) pour réassocier des ressources.
Faut-il raconter des histoires aux enfants ? Ce n’est pas l’histoire qui compte c’est la relation. L’histoire qui compte et qu’il note c’est celle de leur vie, il leur fait raconter leur histoire. Pour les métaphores, inutile de les préparer à l’avance : elles doivent émerger de la relation vivante pendant la séance.
L’hypnose n’est ni une thérapie, ni une théorie psychologique, c’est la technique de soin qui est première, la stratégie thérapeutique. Parfois des patients disent venir « pour l’hypnose » (alors qu’en fait ils viennent pour la prise en charge d’un problème), c’est la conséquence de l’image de l’hypnose dans le public… et le recadrage s’impose.
Pour Jacques Puichaud* l’appellation  « hypnose de soin » n’est pas un bon terme car l’hypnose est toujours présente dans la relation au service de l’intervention de soin qui est première. L’hypnose est un ajout, un plus pour la compétence. Il pense que c’est une erreur de séparer « hypnose de soin » et « hypnose thérapeutique » car dans les deux cas le corps est au centre de la relation et que cette séparation crée une dissociation. Même dans l’« hypnose thérapeutique » l’enfant recherche un confort.
Pour Julien Betbèze* dans l’« hypnose de soin » l’objectif est précis : c’est le confort, tandis que dans l’ « hypnose thérapeutique » le but est de permettre à quelqu’un de développer sa liberté, son autonomie, dans un contexte relationnel et on ne sait pas ce qui va émerger. Mais dans les deux cas la dimension relationnelle et le corps sont centraux. Quand le jeune va mieux cela passe par une sensation corporelle. Aller mieux, c’est se sentir mieux.

o  « Notions clefs et cas cliniques dans la prise en soin des enfants et des adolescents. »

Marie-Clotilde Wurz-de-Baets* rappelle que les enfants sont les champions de l’hypnose, en fait l’hypnose fait partie de leur vie (jeux, écoute, etc.) mais il faut tenir compte de certaines particularités : la temporalité n’est pas la même : les enfants vivent dans l’ici et maintenant et ont du mal à se projeter dans l’avenir ; leurs modèles identitaires sont leurs parents ; l’enfant est une « éponge familiale » qui capte tout ; la plaque tournante de l’enfant ce sont les parents et il faut les inclure dans la thérapie.
La première séance se fait avec les parents seuls pour préciser la demande et le contexte. A la seconde le(s) parent(s) amène l’enfant puis l’attend(ent) dans la salle d’attente. Après la séance l’enfant la raconte à son ou ses parents en présence de la thérapeute.
L’autohypnose est facile et utilisée systématiquement. Souvent les enfants rentrent en hypnose en restant en mouvement. Enfin le travail est pluridisciplinaire.
Ensuite elle présente le cas clinique de Katia (9 ans) qui n’arrive plus à dormir seule depuis qu’elle a vu un clown effrayant dans un film d’horreur. D’abord elle rappelle aux parents les principes de base : pas d’écran moins de 30 mn avant le coucher ; dormir dans un lieu agréable mais qui ne sert pas qu’à dormir ; lumière tamisée, etc. puis aide Katia à régler le problème du « vilain perturbateur » en hypnose avec l’aide d’un doudou, d’une licorne et d’un attrape rêve… avant de prescrire des séances d’autohypnose.
Après ce cas elle présente un conte pour les enfants du divorce : « La tribu des enfants verts » : la tribu de chasseurs jaunes vit dans la montagne tandis que celle cultivateurs bleus vit près de la rivière… Un jour « soleil d’or » rencontre « bleu d’azur » et de leur union nait « vert tendre » ! Ce conte est raconté de façon hypnotique et montre que « vert tendre » a le droit de rester lui-même dans chacune des tribus.
Pour les ados ils vivent également dans l’ici et le maintenant mais leur modèle identitaire c’est leur groupe social (et il est important d’observer les fréquentations des pré-ados avant que les choix soient définitifs). Le challenge c’est d’établir le lien, de s’accorder, étayer, empathie, reformulation, alliance… on s’apprivoise ! Les principes de base sont la synchronisation asymétrique et respectueuse ; lui montrer que l’on reconnait sa valeur ; être attentif à tout ce qu’il dit car ce qui peut nous sembler futile ne l’est pas pour l’ado ; être direct et sans jugement, honnête et franc, délicat et sans langue de bois ; expliquer que le contenu de l’entretien est secret (sauf si l’ado dit qu’il va mettre sa vie en danger ou a un comportement dangereux) : rien ne sera dit à ses parents sans son accord et il sera informé des éventuels contacts avec ses parents.
La première séance se fait avec les parents seuls pour préciser la demande et le contexte puis il n’y a plus de contact sauf cas exceptionnel. Là aussi le travail est multidisciplinaire chaque fois que cela est nécessaire.
Puis vient le cas clinique de Marco (16 ans) qui souffre de migraines et anxiété avec perturbation de la vie scolaire, problème facilement réglé par une métaphorisation (réification*) de la douleur ressentie en autohypnose (avec l’aide de la séance d’hypnose enregistrée sur téléphone et envoyée par WhatsApp).
Clara (17 ans) est adressée pour algodystrophie après un accident de scooter. En fait elle présente un Syndrome de Stress Post Traumatique* et est restée figée lors d’un épisode d’harcèlement au lycée et d’une violente agression verbale par sa tante. Le traitement utilise les techniques apprises avec Dominique Megglé* :  MESMAY*(mouvements alternatifs*), Photoshop mental (double dissociation*) et saupoudrage répétitif avec une phrase refrain rassurante (type mantra* laïc) : « Tout se cicatrise, tout peut se cicatriser ».
Pendant la discussion Julien Betbèze* insiste sur l’importance d’être en permanence transparent pour l’ado sur les rapports avec ses parents et de ne discuter avec eux que des points définis auparavant avec l’ado, tandis que Marie- Clotilde Wurz-de-Baets* précise qu’elle s’efforce toujours de voir les deux parents, ensemble ou séparément, pour éviter tout conflit de loyauté* à l’adolescent (en cas de divorce notamment).

o  « Sécurité relationnelle et troubles du comportement ».

Arnaud Zeman* présente tout d’abord ce qu’est un ITEP* avec sa triple mission (instruction, éducation et thérapie) et évoque d’emblée les comportements parfois violents des enfants vis-à-vis de leurs pairs ou même des adultes. L’enjeu est d’articuler la clinique (rencontre), la théorie (représentation) et la thérapie (pratique) : le point de convergence c’est la relation. Il explique que quand l’enfant utilise la violence comme moyen de communication il se retrouve dans un cul de sac et il lui est très difficile de revenir en arrière et de voir d’autres modes de gestion des conflits dans la relation à autrui.
Arnaud Zeman* propose alors un schéma sous forme de boucle de rétroaction : au départ l’enfant est dans une relation insécure à l’autre (famille, école, etc.) et se sent menacé par l’autre, d’où une vision du monde insécure (où il ne peut compter que sur lui-même) ce qui l’empêche d’accueillir ses ressentis corporels face aux émotions et provoque des actions défensives-agressives (attaque).
Ce cercle vicieux peut être abordé de différentes façons : agir physiquement au niveau des actions physiquement (contention) ou cognitivement (recadrage*, explication des notions de proxémie*, etc.) mais cette attitude reste du domaine de la réaction et critique le monde de l’enfant. Il est possible aussi d’agir au niveau des ressentis corporels (explication sur les émotions, etc.) mais cela reste très cognitif.
En fait ce qui est fondamental c’est d’agir sur la dynamique de la relation. L’enjeu est de percevoir que le comportement de l’enfant est en relation avec son insécurité relationnelle et d’accepter d’accueillir les ressentis générés chez le thérapeute pour agir, et non réagir, et se sentir soi-même en sécurité. Il faut accepter ce qui se passe et le traduire sans rejeter l’enfant mais en le rejoignant dans son monde ce qui ouvre une autre possibilité relationnelle.
En offrant à l’enfant l’expérience d’une expérience sécure relationnelle on enclenche une nouvelle boucle de rétroaction : relation sécure, perception des intentions positives de l’autre, vision du monde sécure, accueil des ressentis corporels, action libre et adaptée.
Evidemment ce n’est pas magique, il y a de nombreux aller-retour entre les deux boucles, entre le monde des troubles du comportement et celui de la coopération et l’évolution est progressive. La thérapie est finie quand l’enfant perçoit tous les bénéfices de la coopération.
Arnaud Zeman* présente alors le cas d’Alvin (8-9 ans) violent avec sa sœur jumelle. La bascule survient lorsque Alvin demande à être libéré de cette violence.  Une première séance associe hypnose et mouvements alternatifs* autour d’un moment constructif avec la sœur d’Alvin. Lors de la séance suivante Alvin parle de ce qui a changé (il arrive à dire à sa sœur quand elle l’énerve) puis évoque son amitié avec Bastien et leurs parties de ping pong. La discussion lui permet d’identifier l’absence de jugement, le partage des connaissances, et la sécurité des confidences expérimentés avec cet ami. Tous ces outils sont alors repris en hypnose avec ancrage et un dessin clôture la séance.
En conclusion l’important est de faire découvrir à l’enfant une expérience de sécurité relationnelle où il perçoit les intentions positives d’autrui et dans laquelle il peut se sentir dans son corps avec d’autres ressentis. Les troubles du comportement interrogent sur l’identité et semblent refermer cette identité sur des options très peu nombreuses à tous les niveaux (comportemental, cognitif, relationnel, ressenti). Le travail du thérapeute est de déployer de nouvelles options pour l’identité par l’expérience de la sécurité relationnelle, de construire une nouvelle histoire autour de nouveaux thèmes, de nouveaux personnages, etc. et de passer d’une histoire fermée à une histoire plus riche, devenir auteur de son histoire.
Julien Betbèze* insiste sur l’importance du travail sur l’intentionnalité (thérapie narrative*) et Arnaud Zeman* précise qu’il est très important que toute l’équipe de l’ITEP* comprenne cette insécurité relationnelle de l’enfant qui provoque ses troubles du comportement. Il faut mettre en place de la sécurité y compris dans l’organisation de la structure (adaptation des lieux, stabilité des équipes, formation et soutien des autres membres de l’équipe, etc.). La relation est l’axe central autour duquel gravitent les actions (troubles), les émotions, les pensées (cognition) et les ressentis corporels.

o  Les quatre interventions suivantes le mois prochain !

 

ADDICTIONS :

 

 COMMUNICATION :

  • « La conspiration du silence ». Medscape. 02 Février 2023. Pendant toute ma carrière je me suis battu contre cette pratique minable, non respectueuse, humiliante, etc. qui sous prétexte de protéger le patiente, ne lui permet pas de mobiliser toutes ses ressources, l’infantilise, l’empêche de communiquer sainement avec son entourage et sert surtout à cacher la lâcheté, l’absence d’empathie et l’incompétence relationnelle de certains médecins. Annoncer de « mauvaises nouvelles » (mort prochaine, cancer, maladie incurable, handicap, maladie chronique, maladie génétique héréditaire, etc.) fait partie de notre métier et il est « anormal » (je reste calme) que cela soit si peu enseigné aux soignants. Alors formez-vous et réclamez des formations (qui existent) en vous souvenant que « Vous n’êtes pas responsables des mauvaises nouvelles que vous annoncez, mais vous êtes responsables de la façon dont vous les annoncez ». Lisez cet excellent article.
  • « Patients experts ». France Culture. LSD. La santé autrement08 Mars 2023. (58 mn). Des ressources à utiliser pour le bien de toutes.
  • « L’institut national de jeunes sourds de Paris » utilise une intéressante carte de promotion.

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :  

DOULEUR :

 GERONTOLOGIE :

« On retrouve un sourire » : une peluche thérapeutique utilisée en maison de retraite. » francebleu.fr. 19 Février 2023.  Julien Betbèze* parlerait de « lien thérapeutique », Porges* d’« activation du système d’engagement social », les formatrices IFSI de « bienveillance », les psychanalystes d’ « objet transitionnel* », etc. Au total une initiative simple, efficace et peu coûteuse.

 GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

PEDIATRIE :

  • « Ce soir T’Choupi, demain le Nobel ». Louie Média. Faites des gosses. 15 02 2023. (41 mn). Rencontre avec Jennifer Tamas, professeure de littérature à Rutgers University dans le New Jersey sur le rôle des histoires pour les enfants.
  • « ADHD beyond medications. » (Le TDAH au-delà des médicaments). Medscape. 10 Janvier 2023. Un intéressant tout d’horizon des traitements non médicamenteux (régimes, sport, écrans, thérapies) efficaces ou trompeurs.
  • « À Amiens, les doudous se font soigner à l’hôpital. » francebleu.fr. 02 Mars 2023. En a-t-on parlé au colloque du 09 Mars ?

 « Toudou »Radiofrance.fr. 08 Mars 2023. Un podcast (20 épisodes de 4-8 mn) qui s’adresse à la fois aux tout petits (2-4 ans) et à leurs parents, proposé par Sylvie Chokron*.

 « Comment ne pas transmettre ses traumatismes à ses enfants ? » Louie Média. Emotions. 05 Mars. (34 mn). Avec le psychiatre Serge Tisseron*.

 « Antidépresseurs : la consommation chez les jeunes a augmenté de plus de 62% en sept ans. » francebleu.fr 13 Mars 2023. Le rapport du Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Age est alarmant.

 SCIENCES & NEUROSCIENCES :

    • « Comment améliorer son cerveau ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 21 Février 2023. (53 mn). Rendez-vous mensuel avec la revue Cerveau & Psycho qui fête ses 20 ans. L’émission m’a semblé partir un peu dans tous les sens (attention, concentration, alimentation, méditation, etcion…) mais de façon très sympathique et donnant envie de s’intéresser aux neurosciences et à la psychologie avec en prime des astuces pratiques. Merci à Jean-Philippe Lachaux*, Sébastien Bohler*, Anaïs Roux*et Guillaume Fond*.
    • « Comment expliquer le goût pour les para-sciences et l’occultisme ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 09 Mars 2023(53 mn). Arnaud Esquerre*, Abdu Gnaba* et Jérémie Peltier* commentent le récent rapport de la Fondation Jean Jaurès. Je ne crois pas aux puissances occultes mais à l’influence de celles-ci sur ceux et celles qui y croient… et iel ne manquent pas ! A propos Mesmer* a fait sa thèse de médecine sur l’influence des planètes… alors avant de critiquer, commençons par nous auto-critiquer et écoutez cette émission pour utiliser des arguments valables !

SOMMEIL :                                                             

  • « 23 -ème Journée du sommeil ». Vendredi 17 Mars 2023. Avec Marc Reyà l’organisation. Découvrez dès maintenant plusieurs modules à consulter : sommeil et tabac, neurosciences, etc.
  • « Qu’est-ce qui nous empêche de bien dormir ? » France Inter. Grand bien vous fasse. 20 Février 2023. (52mn). Je vous conseille fortement d’écouter cette excellente émission qui sort des sentiers battus. Le Pr Pierre Philip*sait parfaitement capter l’attention et utilise des termes simples, faciles à comprendre. Il insiste sur le phénomène de Jet lag social* et sur l’importance de garder une heure de réveil régulière afin de favoriser l’endormissement par une durée d’éveil suffisante, tout en proposant des pistes pratiques pour mieux comprendre son sommeil et l’optimiser. Claude Gronfier* renchérit et Aurélia Schneider* défend cohérence cardiaque* et to do list* (sur un papier, pas sur un écran !) enfin Adrian Chaboche*remplace Baptiste Beaulieu*pour sa chronique.  En formation d’hypnose j’interroge systématiquement les stagiaires sur les facteurs qui font qu’à un certain moment nous avons envie de dormir. Sans surprise la génétique et la température sont ignorées, mais je suis toujours étonné de ne jamais voir citer la durée d’éveil (responsable de la « pression de sommeil » par accumulation d’ATP) qui est pourtant un facteur fondamental ! A quand une campagne nationale sur ce thème ?
  • « Pokémon Sleep » ou la gamification du sommeil. » Radio France. 01 Mars 2023.  Je ne suis pas persuadé que ce jeu de chasse aux esclaves améliore le sommeil des enfants. Je ne serais pas étonné de voir bientôt des publicités de somnifères et autres « produits naturels » se vanter d’améliorer les scores au jeu!

SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

THERAPIE :

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

« Soignons mais sans culpabiliser nos patients ! » France InterAlors voilà. 06 Février 2023. (3 mn). Baptiste Beaulieu* et les « gros ».

RAPPEL DE COURS :

Le point neutre émotionnel :

  • Pensez à une situation désagréable.
  • Laissez venir toutes les sensations physiques ou morales que vous éprouvez dans cette situation.
  • Associez une couleur a cette situation et validez par un mouvement de la tête (signaling).
  • Pensez à une situation agréable.
  • Laissez venir toutes les sensations physiques ou morales que vous éprouvez dans cette situation.
  • Associez une autre couleur a cette situation et validez par un mouvement de la tête (signaling).
    • Passez de la situation désagréable a la situation agréable en faisant venir à chaque fois les sensations et les couleurs à votre rythme mais sans jamais vous arrêter puis Accélérez progressivement.
    • Au bout d’un moment tout se brouille et vous avez de plus en plus de difficultés à distinguer ce qui est désagréable de ce qui est agréable.
    • De la même manière les couleurs se mélangent et créent une troisième couleur.
    • Quand cette couleur est présente signalez-le avec un mouvement de la tête et observez ce que vous ressentez.
    • Ce mélange c’est le point neutre émotionnel et il va être symbolisé par cette couleur issue du mélange des deux autres.
    • Si cette couleur ne respecte pas les règles chromatiques du mélange des couleurs cela n’a aucune importance car c’est votre esprit inconscient qui a choisi cette couleur.
    • Vous pouvez aussi imaginer que vous prenez une bouteille dans laquelle vous mettez deux liquides de couleur et de densités différentes.
    • Au repos ils se mélangent un peu mais il est tout à fait possible de les distinguer.
    • Mais si vous secouez la bouteille fort et longtemps tout se mélange et change de couleur et c’est cela le point neutre émotionnel.
    • Je vous laisse à présent un moment pour bien acquérir ce point neutre émotionnel…
    • Et quand vous aurez bien acquis ce point neutre émotionnel vous allez bien le mémoriser avec ses sensations et sa couleur…
    • Chaque fois que vous serez dans une situation difficile et susceptible de provoquer chez vous des emotions ou des comportements gênants vous ferez revenir les sensations et la couleur de ce point neutre émotionnel.
    • Au début ce sera de manière volontaire puis totalement involontaire.
    • Ce point neutre émotionnel va agir comme un petit rideau qui vous protège de la brulure du soleil mais laisse passer une chaleur et une lumière douces et agréables.
    • Refaites cet exercice le plus souvent possible, et si au début vous le trouvez un peu difficile au fur et à mesure vous allez le faire de plus en plus facilement, comme quand vous avez appris à marcher ou à lire, et vous n’y penserez même plus.
    • Et quand votre esprit inconscient aura bien compris comment acquérir ce point neutre émotionnel vous revenez ici et maintenant plein d’énergie, calme et confiant.

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • Dans la phrase : « Le voleur de la vieille dame a été mis en prison hier » où est le sujet ? Réponse : en prison !

METAPHORES :

Marie-Clotilde Wurz-de-Baets* explique l’intérêt d’avoir une séance d’hypnose avec une thérapeute plutôt qu’en libre-service sur un site internet en disant que si l’on achète un manteau XXL il réchauffera tout le monde mais que c’est plus agréable, et élégant, d’avoir un manteau à sa taille.

PRESCRIPTION DE TACHES :

La pratique des « bains de forêt* » n’est pas toujours aisée à mettre en place pour les citadins… Mais des études ont montré que la simple vision de la nature (par une fenêtre, mais aussi en image) a des effets bénéfiques. Pourquoi ne pas prescrire l’achat (9.9 €) du magnifique recueil : « 100 photos pour la liberté de la presse : Arbres » paru en Avril 2022 et encore disponible sur le site de Reporters Sans Frontières ?

OUTILS :

« Sphère d’Hoberman » : Ce jouet d’un prix raisonnable (10 €) est intéressant pour enseigner les techniques de respiration (mirroring*) mais a également sa place dans la « trousse de distraction » en pédiatrie.

« Neurosapiens ». Un podcast gratuit d’Anaïs Roux* entre neurosciences, psychologie et bien être. A découvrir et plus si affinité.

VIDEOS :

TECHNOLOGIE :

  • « Can artificial intelligence chat bots help prevent suicide ? » (Les chatbots d’intelligence artificielle peuvent-ils aider à prévenir le suicide ?Medscape. 06 Mars 2023. Une légitime incitation à la prudence !

VIE PROFESSIONNELLE :

« MODELE D’INFORMATION PREOCCUPANTE Enfants et adolescents en danger ou risque de danger. » Une proposition du conseil de l’ordre des médecins.

VOCABULAIRE :

  • « Conflit de loyauté » : Sentiment inconfortable et nuisible que l’enfant ressent lorsqu’il a l’impression de devoir prendre parti ou de devoir choisir entre des adultes importants pour lui.
  • « ITEP » Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique. Structure accueillant des enfants ayant des troubles du comportement et associant des enseignants, des éducateurs et des thérapeutes.
  • « Jet lag » : Ensemble des symptômes résultant du dérèglement de nos horloges internes habituelles lié au décalage horaire. Il survient lors du passage rapide des fuseaux horaires quand on voyage en avion.
  • « Jet lag social » : On emploie ce terme lorsque l’horloge biologique et le rythme de vie ne sont plus en adéquation. Changer ses horaires en fin de semaine aurait le même effet qu’un décalage horaire sur l’organisme (la « grasse matinée » du dimanche diminue la durée d’éveil et gène l’endormissement le dimanche soir).
  • « Point neutre émotionnel » : Exercice d’autohypnose qui consiste à associer une couleur à une émotion agréable puis une autre couleur à une émotion désagréable (avec à chaque fois tout le ressenti sensoriel et cognitif) puis à passer d’une couleur à l’autre de plus en plus rapidement jusqu’à ce que les couleurs se mélangent et donnent une nouvelle couleur (pas forcément conforme aux règles chromatiques !) qui représente l’équilibre et est associée à de nouvelles sensations.
  • « Prescription de tâche » : Outil de thérapie issu de la pratique de Milton H. Erickson* qui consiste à demander au patient de réaliser une action dans l’intervalle avant la prochaine consultation. Ces tâches sont très variées et adaptées à chaque cas. Souvent la tâche a un sens caché (pour l’esprit conscient) et agit comme une métaphore pour inciter à un éventuel changement ou une prise de conscience. Dans d’autre cas son but principal est de confirmer l’alliance thérapeutique. (Dans mes formations dès le premier jour je demande à mes stagiaires de changer de main pour se laver les dents le lendemain et quand tous ont accompli cette expérience étonnante et détaillé leurs sensations…je leur explique la différence entre « de main » et « demain » !)
  • « Pression de sommeil » : Besoin de dormir. Elle augmente parallèlement à la durée d’éveil et diminue avec la durée de sommeil. Elle est due à l’accumulation d’Adénosine.
  • « Sphère d’Hoberman » : Structure qui ressemble à une géode, mais capable de se plier à une fraction de sa taille … (C’est un jeu utilisé en thérapie pour visualiser les mouvements d’expansion/rétractation notamment la respiration).
  • « To do list » : Liste de tâches qui contient tout ce que vous devez accomplir. En thérapie on peut prescrire à un patient de prendre quelques minutes chaque soir pour écrire sur un papier (pas un écran…), trois choses importantes à faire le lendemain et ainsi lutter contre les ruminations* nocturnes et favoriser le sommeil.

CITATIONS :

« Soigner des gens, c’est aussi une façon de faire baisser un peu le thermomètre de la méchanceté globale du mondeSi la personne te dit : « stop, on arrête », et bien stop on arrête. Le consentement tacite et illimité, ça n’existe pas, ni en amour ni dans un cabinet médical. »

Baptiste Beaulieu.

 « A l’hôpital on est maltraitants. Et c’est pour ça que les soignants fuient. Ce n’est pas pour des questions de salairePar exemple, il y a des femmes qui arrivent et leur bébé est mort à l’intérieur. La façon dont on va leur annoncer ça, le mot que tu vas dire, il y a une répercussion sur la vie de la personne. » 

Anna Roy.

 « Le cerveau décide si une pensée se réfère au présent ou non avant même que l’on se rende compte de cette pensée. »

Armin Schnider

 « Les malades ne parlent qu’aux personnes capables de les entendre. »

 Claude Grange.

« Les forêts sont des royaumes dont chaque arbre est un châteauSe tenir droit et silencieux, les pieds dans la terre, la tête dans le soleil, solides et souples, forts et légers : voilà le programme commun édicté par le premier arbre et répliqué dans la forêt. »

Sylvain Tesson.

 « Les mammifères possèdent deux voies vagales : l’une liée aux états de calme et à la communication sociale, et l’autre liée à une réaction de défense par immobilisationLes survivants de traumatismes traversent souvent la vie sans avoir la possibilité de comprendre leurs réactions corporelles au traumatisme ou de retrouver la capacité de réguler et de co-réguler leur état physiologique et comportemental. Beaucoup de ces personnes qui parlent de leurs expériences sont à nouveau victimisées et se voient fréquemment reprocher de ne pas avoir lutté ou fui. D’autres se voient reprocher de ne pas se remettre psychologiquement alors qu’il n’y a pas de dommage physique apparent. »

Stephen W. Porges.

 « La carte n’est peut-être pas le territoire, mais elle peut vous aider dans vos déplacementsOn peut non seulement devenir conscient de ses états viscéraux, mais il s’avère essentiel de cultiver cette perception pour apprivoiser diverses sensations et émotions traumatiques ou difficiles telles que la peur, la rage, le chagrin et la hontePour transformer nos états émotionnels, il est nécessaire de modifier d’abord les sensations autonomiques, viscérales et kinesthésiques sous-jacentes ».

Peter A. Levine.

 « La plupart des cliniciens savent que les visages et la qualité de voix de leurs patients (leur prosodie, laquelle est contrôlée par les muscles de la face et de la tête) traduisent fidèlement leur état physiologique et utilisent ces informations pour choisir leurs interventions. Nous nous sommes également rendu compte progressivement que nos propres expressions faciales, le ton de notre voix et nos mouvements corporels peuvent avoir des effets profonds sur l’état d’esprit des personnes que nous traitons. »

Bessel van der Kolk.

« En musique, la modulation consiste à changer de clé, ce qui affecte l’humeur du morceau et donc du musicien et de l’auditeur. Passer d’une tonalité plus haute à une tonalité plus basse, d’une tonalité majeure à une tonalité mineure, et accélérer ou ralentir le tempo, tout cela a le pouvoir d’influencer l’état d’une personneLes clients sont soulagés lorsque les symptômes et les comportements sont recadrés comme le résultat d’une neuroception défectueuse, un mécanisme de survie conditionné pour évaluer les rappels du passé au moment présent comme des menaces immédiates plutôt que comme un défaut ou un déficit personnel. Quand ils comprennent que la neuroception est automatique et inconsciente et qu’elle ne peut être modifiée par la cognition, leur embarras et leur autodépréciation diminuent immédiatementPeu importe que les déclencheurs soient liés à un traumatisme ou à l’attachement, ou aux deux, la compréhension du caractère automatique d’une neuroception défectueuse remet en question les schémas cognitifs de déficience, d’infériorité et d’indignitéLa thérapie débute avec la présence du thérapeute, laquelle permet aux clients d’avoir une neuroception suffisamment sûre pour se lancer dans le voyage souvent effrayant de la découverte de soiLa sécurité, que ce soit avec un ami, un amant ou un client résulte non pas d’échanges verbaux mais d’échanges non verbauxLes indices auditifs et expressifs non verbaux sont automatiquement neuro-perçus sans pensée conscienteLe thérapeute doit s’assurer que ses clients perçoivent des indices de sécurité dans la relation ici-et-maintenant, les accompagner quand cette sécurité est compromise et rétablir l’engagement social de manière interactive, le cas échéant.

Pat Ogden

« L’état physiologique qui permet les réactions corporelles et le sentiment de sécurité, optimise le comportement social et par là-même la santé, la croissance et le rétablissementLa neuroception décode et interprète fonctionnellement le but supposé des mouvements et des sons provenant d’objets vivants et d’objets inanimésLa théorie polyvagale propose que l’état physiologique est une partie fondamentale, et non un corrélat, de l’émotion ou de l’humeur. Selon cette théorie l’état autonomique fonctionne comme une variable intermédiaire qui influence notre détection et notre évaluation des signaux environnementauxGrace à la métaphore du jeu, le système d’engagement social est couplé au système nerveux sympathique. Ce couplage permet de contenir les signaux corporels de mobilisation dans un cadre social et d’éviter qu’ils ne dégénèrent en agression…La théorie polyvagale fournit une stratégie optimiste pour la thérapie qui serait basée sur un « re-accordage » du système nerveux autonome via les portes d’entrée du système d’engagement social. »

Stephen W. Porges.

 « Le plus apte peut aussi être le plus gentil, car la survie requiert souvent aide mutuelle et coopération. »

Theodosius Dobzhansky

« Nous révélons constamment aux autres l’état de notre système nerveux autonome par la prosodie de notre voix, la qualité de nos gestes, la tension ou le relâchement dans et autour de nos yeux, et la qualité de notre écouteTout ce que nous pouvons offrir pour dissiper la honte a le pouvoir d’ouvrir la porte à la connexion et à la guérison ».

Bonnie Badenoch.

« La présence thérapeutique implique d’être enraciné dans son soi, tout en étant réceptif à l’expression verbale et non verbale du vécu du client dans l’instantLa manière dont les gens utilisent leur visage, leur voix, leur respiration et leur corps peut en dire long sur le calme ou l’activation qu’ils ressentent à un moment donnéLes longues expirations sont un moyen efficace de désactiver le système nerveux sympathique et les voies de défense vagales du thérapeute (et du client) suscitant un sentiment de calme, d’ouverture et de confiance. »

Shari M. Geller.

« Il y a plus de sagesse dans votre corps que dans votre philosophie la plus profonde…Toutes les vertus sont des conditions physiologiques. Nos convictions les plus sacrées sont des jugements de nos muscles. »

Nietzche

 « Ce que tu nies te soumet. Ce que tu acceptes te transforme. »

Carl Jung.

 « La technique de confusion ou déstabilisation thérapeutique est l’une des plus importantes contributions à l’hypnose. »

Milton H. Erickson.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium