La 69-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « 02 MODE D EMPLOI » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « VOCABULAIRE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…
Je ne suis anesthésiste retraité et je ne suis donc pas un thérapeute (ni un neuroscientifique), mais je ne cesse de me former et mes réactions dans ces INFOS sont celles d’un soignant en formation dont les connaissances évoluent chaque jour et qui essaye de partager ce qui lui semble pouvoir aider d’autres soignants en formation. Elles n’engagent que moi et toutes vos remarques sont les bienvenues.
Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Ce mois-ci l’accent est sur la communication thérapeutique*et il est vrai que, même si parfois des stagiaires correctement initiés à l’hypnose ne « pratiquent » pas immédiatement, voire jamais… malgré tout je n’ai pas encore rencontré un(e) ex stagiaire qui n’ait pas modifié sa façon de communiquer après la formation.
Il est toujours possible de rêver qu’une formation en hypnose médicale soit offerte à tous les intervenants de santé dès leur formation de base… mais je trouve incompréhensible qu’une formation en communication thérapeutique* ne soit pas obligatoire dès leur première année de formation, d’autant que cette formation restera utile dans de nombreux autres secteurs professionnels (et dans votre vie personnelle) en cas d’échec et/ou de réorientation.
Et même après des années de pratique vous bénéficierez d’approfondir vos connaissances et de continuer à les enrichir !

DANS LES KIOSQUES :

  • Octobre 2023. 7 €.
    • « Une respiration anti-Alzheimer ? » On n’en finit pas de trouver des propriétés à la Cohérence cardiaque* !
    • « Un enfant sur 8 atteint de trouble mental ». Trouble émotionnel (anxiété, autisme*), trouble oppositionnel (provocationdésobéissance) ou TDAH* présents chez 13 % des enfants de 6-11 ans selon l’étude Enabee de Santé Publique France. 
    • « Synesthésie : la vie en couleurs ». Revue de presse sur cette particularité qui touche une personne sur 23 (généralement vers l’âge de 5 ans) et consiste à associer lettres et couleurs (mais d’autres associations sont possibles : chiffres, sons, etc.) et est associée à des scores cognitifs légèrement supérieurs (2-3 %). Il est possible de s’entrainer à ce phénomène mais Nicholas Root* précise que : « Ce qui fait la spécificité d’un synesthète, ce n’est pas qu’il associe des sons similaires à des couleurs similaires, c’est qu’il en est conscient. » Quelle couleur associez-vous à A ? Une particularité à interroger chez vos patients.
    • « Comment nos souvenirs éclairent l’avenir ». Non il ne s’agit pas du nouveau livre de Charles Pépin* mais d’une étude (sur des escargots) qui montre qu’un entrainement « fort » favorise (transitoirement) la mémoire à long terme.
    • « L’avènement des psychédéliques ». Grande revue de la littérature sur les traitements par Psilocybine*, LSD*, Kétamine*, DMT*, MDMA* avec l’aide de Lucie Berkovitch*. Si vous vous intéressez à ces nouveaux traitements cet article vous passionnera tant il présente de façon claire, complète et très documentée, les avantages et inconvénients de ces traitements, sans occulter la difficulté de leur étude (J’ai ainsi découvert l’effet nocebo* observé chez les « témoins » déçus de ne pas observer les effets psychédéliques et comprenant qu’ils ont reçu le placebo*, ce qui fausse l’étude!). L’article propose d’ailleurs un petit tableau expliquant les étapes d’un essai clinique. Un des gros avantages de ces traitement est d’agir rapidement (contrairement aux antidépresseurs par exemple) avec souvent une seule prise ! Mais les auteurs insistent fortement sur l’importance de l’accompagnement en psychothérapie ( dont l’efficacité est renforcée pendant quelques jours) pendant les effets directs de la prise (30 minutes à 12 heures suivant les produits !) mais également après la prise. Un excellent article.
    • « La psychiatrie de demain sera personnalisée ». Antoine Pelissolo* prend tout d’abord comme exemple les variations de réaction aux traitements de la dépression, et les conséquences en termes d’efficacité, d’effets secondaires et de coût. Sans oublier de rappeler l’importance fondamentale de l’examen clinique, il présente l’utilisation des biomarqueurs avec leurs avantages et leurs risques et termine en pointant sur le risque d’une psychiatrie à deux vitesses.
    • « L’essor de l’e-santé mentale ». Stéphane Mouchabac* nous fait découvrir l’e-santé*en différenciant la télémédecine* et la santé mobile*… puis le phénotype numérique* et explique l’intérêt qu’il peut y avoir, par exemple, à détecter à distance, et dans l’environnement du patient, un début de phase maniaque d’une patient bipolaire ou au contraire d’une phase dépressive (modification du sommeil, heures d’activité sur son smartphone, diminution des déplacements, etc.). Il ne cache pas les difficultés liées à la sécurisation des données et à la définition des « seuils de détection » !
    • La neurostimulation, thérapie de l’humeur ». Présentation de la rTMS* (stimulation externe magnétique du cerveau), son mode d’action, ses modalités pratiques (cures de 10 à 30 séances), ses indications ( dépression résistante, douleur chronique, etc.), ses avantages (très peu d’effets secondaires) et son inconvénient principal : très peu diffusée et non remboursée en France ! L’article ne mentionne pas le prix de la machine, le nombre de machines en France, la durée de chaque séance, la charge en temps de personnel, le délai de rendez-vous, et les tarifs ! Intéressant mais incomplet.
    • « L’ère de la prévention ». Bruno Falissard* aborde les notions de prévention primaire*  (éviter l’apparition des troubles, par exemple en luttant contre les violences intrafamiliales), de prévention secondaire*  ( dépister et traiter rapidement les troubles, par exemple avec les consultations de psychologues remboursées), et de prévention tertiaire*  (prise en charge de la pathologie déclarée pour en limiter l’impact sur le patient et son entourage). Il ne cache pas qu’un des gros enjeux de la prévention secondaire* sera la gestion des faux positifs pour ne pas enfermer définitivement les patients dans des étiquettes ( ex TDAH*, autisme*, etc.) et surtout de mettre en place une éducation à la psychologie et aux neurosciences.
    • « DYOR ! ». DYour Own Research : Faites votre propre recherche ! Nicolas Gauvrit* déconstruit « la formule magique des complotistes qui cloue le bec à leurs adversaires » en leur permettant d’affirmer n’importe quoi sans avoir à le prouver mais en sous-entendant qu’ils ont trouvé sur internet (grâce à leur travail acharné et à leur supériorité intellectuelle ?) des preuves de leurs élucubrations !
    • « Travail de deuil » : un parcours obligé ? » Yves-Alexandre Thalmann* s’en prend au diktat des « étapes du deuil » (déni, colère, marchandage, dépression, acceptation) très populaire dans la littérature du développement personnel* (et extrapolé à partir du modèle développé par Elisabeth Kübler-Ross* pour les réactions des patients à l’annonce de leur mort prochaine). Il présente les travaux de George A. Bonanno* qui montre que ces étapes ne sont pas obligatoires et que de nombreuses personnes sont résilientes (quelle que soit la qualité du lien avant le décès), quoique tristes par moments, et savent utiliser leur mémoire pour retrouver des souvenirs heureux et en profiter plutôt que de les regretter compulsivement (ruminations*), d’autant plus que généralement la personne morte est idéalisée !
    • « Ma douleur, ta douleur ». A lui seul cet article justifie l’achat de cette revue… Intensité et tonalité de la douleur, seuil de perception* et seuil de tolérance*, part de la génétique et de l’environnement, différence de sexe, rôle du sommeil, de la musique, mode de gestion, effet placebo*, etc. Cet article est passionnant de bout en bout. Au passage retenez qu’un enfant opéré qui écoute sa musique préférée a moins mal (facile à mettre en place) et que les femmes sont un peu plus « sensibles » que les hommes (contrairement à ce que je pensais !).

Au total : Achetez ce numéro, ne serait-ce que pour l’article sur la douleur.

  • Cerveau & Psycho. Novembre 2023. 7 €.
    • « Takotsubo : quand le cerveau vous brise le cœur ».

Jan Scheitz* fait le point des connaissances actuelles sur le syndrome du cœur brisé* qui ( contrairement à ce que je croyais), n’est pas uniquement dû à un stress psychique (deuil, rupture amoureuse, grande joie, etc.) mais peut survenir également après des stress physiques (AVC*, maladie pulmonaire, etc.), et touche préférentiellement les femmes (en lien avec la ménopause).
Il explique le role important de l’insula* et de l’amygdale* dont l’altération est un facteur prédisposant.
Une question me taraude : Y a-t-il un lien entre ce syndrome et le Syndrome de Stress Post Traumatique* ?

    • « Peut-on entendre le silence ? » Oui, pour le cerveau le silence n’est pas simplement l’absence de son.
    • « Les paradoxes du narcissisme ». Trois articles pour ce dossier (17 pages) :
      • « Entre grandeur et fragilité ». Ce grand article de présentation est très complet. Le narcissisme* toucherait 8% des américains dont 1% dans sa forme pathologique car de plus en plus on s’oriente vers la conception d’un continuum entre trait de personnalité* et pathologie jusqu’à la forme malfaisante particulièrement dangereuse. Autre particularité : il y aurait cohabitation chez les patients entre la forme grandiose et la forme vulnérable et on retrouve des modification au niveau du « réseau de la douleur sociale » (insula*, cortex cingulaire antérieur*) chez les adolescents ayant des formes sévères de narcissismegrandiose.
      • « Les racines du narcissisme ». Anne-Marie Huiberts* explore le cercle vicieux entre la forme grandiose (grandeur affichée et besoin d’admiration) et la forme vulnérable (manque d’estime de soi) puis présente les différentes hypothèses entre coexistence systématique ou non, d’autant plus difficiles à trancher que les formes grandioses consultent peu !  Pour l’origine du trouble (à partir de 7 ans fréquemment) deux théories s’affrontent donnant la responsabilité, soit au manque de chaleur et d’attention parentale, soit à la mise de l’enfant sur un piédestal. C’est cette seconde théorie de l’apprentissage social avec survalorisation qui est retenue… êtes-vous vraiment sûrs que vos enfants sont des génies ?
      • « Le mot « narcissique » ne devrait pas être une injure ». Sabrina Krauss* décrit la progression du trait de personnalité* à la maladie psychique et s’élève contre le « narcissisme bashing » qui sert surtout à éviter d’affronter nos propres faiblesses et explique le role des parents vis-à-vis de leurs enfants : trop d’attention ou pas assez : deux voies vers le narcissisme ! NB : A comparer à l’article précédent !
    • « Je ne regrette rien » Dommage ! Yves-Alexandre Thalmann* tacle les gourous du développement personnel* et explique les mécanismes (notamment à la lumière du biais rétrospectif*) et l’intérêt des regrets qui nous apprennent à nous améliorer et à respecter certaines valeurs essentielles. « A court terme ce sont plutôt nos actions que nous regrettons, mais à long terme ce sont majoritairement nos inactions. » Enfin il met en garde contre les ruminations* et conclut « Laissez-vous nourrir par vos regrets et non dévorer par eux. »
    • « Thérapies en ligne : l’étude qui teste leur efficacité ».

A ma grande surprise cette étude (sur 27500 personnes) montre une meilleure efficacité en distanciel ! Pire : il s’agit d’échanges par « chat textuel » (échange de messages écrits), même pas de visio-conférence…
Comment expliquer ce résultat (contradictoire avec les travaux de Guillaume Dumas* sur la synchronisation cérébrale* dont je parle plus loin), comment établir et entretenir une alliance thérapeutique* dans ces conditions?
L’article fournit quelques pistes :

  • La rapidité de prise en charge : « Le coût réel des soins de santé mentale ne provient pas du traitement de ces maladies, mais de l’absence de traitement » déclare Ana Catarino* et l’avantage des thérapies en ligne est d’être plus rapidement accessibles qu’en présentiel, donc actives à un stade précoce plus facile à prendre en charge. Les explications sont une meilleure accessibilité physique (déserts médicaux, difficultés de déplacement, etc.) et psychologique ( effet rassurant du domicile pour les anxieuses et dépressifs, etc.), mais cela n’explique pas comment il y a plus de disponibilité des thérapeutes !
  • Les thérapies dominantes sont les TCC* qui apparemment (je ne les pratique pas) ont un aspect assez mécanique (questionnaires à remplir à domicile par exemple), et la thérapie en ligne offre aux patients les conseils d’un thérapeute à chaque étape du processus… (ce qui laisse rêveur sur la qualité du lien thérapeutique en TCC* présentielle)!

L’article comprend aussi trois questions posées à Jérôme Palazzolo* qui est assez séduit pour les TCC* mais précise que « D’autres types de thérapie vont être plus problématiques en ligne : c’est le cas de l’hypnothérapie par exemple , ou encore de l’EMDR* ».
J’ai certainement l’esprit très mal tourné… mais je vois d’un côté une difficulté d’accès aux soins par manque de professionnels (numerus clausus, découragement des vocations par des conditions de travail dégradées, etc.), une baisse de la qualité de prise en charge en présentiel (liste d’attente interminable, temps de consultation raccourci, etc.) avec des patients soignés
plus tard et donc plus difficiles à traiter… et de l’autre une technique (TCC*) qui se prête facilement à la « normalisation », devient facilement accessible en ligne et est plus efficace qu’un présentiel dégradé !

Jérôme Palazzolo* plaide pour une formation des thérapeutes à ces nouveaux outils, pour ma part je crains que l’orientation soit plutôt vers des thérapies en ligne par intelligence artificielle, d’autant qu’une étude récente a montré dans ces conditions un meilleur ressenti d’empathie* avec le robot qu’avec l’humain !

    • « Cours d’esprit critique au collège : quels résultats ? » Nicolas Gauvrit* explique que les résultats sont mitigés mais encourageants.
    • « Apprendre à se reposer ». Le premier problème pour étudier le repos (à différencier du sommeil évidemment) c’est de le définir…  Claudia Hammond* propose « activité réparatrice intentionnelle et relaxante ».

Ceci dit l’article s’intéresse surtout aux résultats obtenus avec « The rest test ». Le temps de repos (cumulé) optimal serait de 5 à 6 heures par jour, en dessous c’est insuffisant, mais trop de repos aussi est néfaste ! Des micropauses régulières de 10 minutes seulement sont efficaces (et recommandées) pour retrouver de l’énergie. Le repos permet d’éliminer le glutamate produit lors des taches cognitives difficiles et qui provoque une baisse du contrôle cognitif.
Les activités pour le repos sont variables (lecture, nature, isolement, promenade, musique, etc.) mais Jessica de Bloom* recommande de respecter les 6 critères DRAMA (de David Newman*) : Détachement (psychologique), Relaxation, Autonomie (fondamental), Maîtrise (apprendre à s’améliorer), Meaning (sens, cohérence avec nos valeurs) et Affiliation (lien social).

Erin Wamsley* elle explique que ces périodes de repos ont le même effet que le sommeil pour l’intégration des nouvelles connaissances et que « Si vous vous reposez quelques minutes après avoir appris quelque chose, vous vous en souviendrez mieux plus tard. »

    • « Il ne suffit pas de ne rien faire pour se reposer ». Aurélia Schneider* reprend un par un les 6 critères de David Newman* et s’intéresse à la « théorie de la restauration de l’attention » de Rachel Kaplan*, à la technique de décentration d’Aaron Beck* ou à la cohérence cardiaque*, sans oublier de souligner l’importance du lien social.
    • « Pour créer, il faut rester concentré ! » Jean-Philippe Lachaux* recadre le cliché du rêveur créatif et le role du réseau par défaut*et explique qu’il faut préparer le travail de l’inconscient et lui donner un but.

Au total : Si vous vous intéressez au repos et aux thérapies en ligne ce numéro vous intéressera.

  • Epsilon. Octobre 2023. 7 €.
    • « La psychologie s’empare de la table ».Cet entretien avec plusieurs psychologues impliquées dans des recherches sur nos modes de consommation alimentaire est agréable à lire mais m’a laissé sur ma faim, notamment sur le côté neurosciences. Ceci-dit j’ai appris que (contrairement à ce que je croyais), la taille de l’assiette ne modifie pas l’estimation de la quantité.

Au total : Pas de quoi justifier l’achat.

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  • Science & pseudo-sciencesOctobre 2023. 5 €.
    • « Programmation neuro-linguistique : des formations sur décalogue ».  J’ai été un peu déçu par cet article qui insiste largement sur les dérives de la PNL* et l’absence de validation scientifique de ses fondements, sans vraiment chercher à préciser, malgré tout, ses apports positifs comme l’importance des liens entre VAKOG* et langage.

o  « La programmation neuro-linguistique et les mouvements oculaires ».  Hughes Delmas* et Céline Paeye* eux s’attaquent à l’interprétation des mouvements oculaires qui est remise en question par plusieurs études scientifiques et particulièrement dans la recherche de signes de mensonge.

o  « Qu’est-ce que l’iridologie ? » La réponse est simple et évidente : une arnaque sans aucun fondement scientifique. L’article est très détaillé et consternant devant la crédulité des patients et l’irresponsabilité des pratiquants. Heureusement l’iridologie* ne propose pas de traitements, mais seulement des supposés diagnostics (à partir de l’examen de l’iris sensé contenir la représentation du corps humain…) par contre elle est souvent associée à la naturopathie*, beaucoup plus dangereuse !

o  « Quand l’Organisation Mondiale de la Santé fait la promotion de pseudo-sciences ». Une dérive inquiétante de la plus haute autorité médicale mondiale.

o  « Carl Gustav Jung : psychiatre psychanalyste et gourou. » Le ton est donné dès le titre… Entre critique de la notion d’archétype* (et surtout de son universalité), sa religiosité, ses expériences de spiritisme et son intérêt pour l’occultisme, pas de cadeau.

o  « Liberté de prescrire ?». Un gros dossier à lire au calme qui détaille le maquis des prescriptions hors AMM* avec notamment un chapitre sur la psychiatrie.

o  « Expertise scientifique et décision publique. Un autre gros dossier qui aborde le sujet délicat des relations entre la science et les politiques de santé… et celui de la responsabilité morale du scientifique !

    • Au total :  Malgré des maladresses cette revue reste un garde-fou essentiel à lire calmement
  • Psychologies. Novembre 2023. 4.9 €.
    • « La boîte à bienfaits, un bouquet d’affection »A partir de l’histoire de son traitement pour un cancer du poumon Christophe André* rappelle que : « Quand nous sommes malades, en danger, il est vital de faire bon usage de toutes les preuves d’affection, de ne pas seulement les recevoir, mais de les incorporer en soi. »
    • « La somatisation ce n’est pas que dans la tête ».  En une page Marine Colombel* donne une excellente présentation de la somatisation* : « Somatiser, c’est donner une forme concrète à une souffrance abstraite mais réelle ». Vous avez dit réification* ?
    • « Manipulateurs : les démasquer, s’en libérer » : Un dossier de 16 pages.
      • « La manipulation, nouveau fléau social ». Article généraliste truffé de name droping*.
      • « Les manipulateurs se glissent dans nos interstices de fragilité ». Dans son entretien Marie-France Hirigoyenprécise le domaine de la manipulation: « La manipulation est un mode de relation, alors que la perversion est une pathologie, un mode de fonctionnement » ; puis elle aborde les mécanismes qui nous fragilisent : « Il faudrait accepter de ne pas être parfait, d’être seulement « moyen ». Un travail de thérapie consiste à aller voir ce que l’on est, à accepter nos imperfections et à apprendre à être relativement autonome sans être trop dépendant » avant de conclure que : « Ce qui compte, c’est l’intentionnalité : la manipulation en soi n’est qu’une stratégie. » D’accord mais qui valide l’intentionnalité ?
      • « Dans la tête (et le cœur) des rois de l’influence ». En fait plus que des « influenceurs » Anne-Laure Buffet* parle de la vie amoureuse et de ces êtres charmants mais vides qui cachent leur manque de confiance en manipulant les autres, exclusivement à leur profit. « Les personnes qui manipulent le font toujours pour mettre un terme à un conflit intrapsychique qu’elles ressentent profondément, à une angoisse qu’elle ne peuvent régler seules et autrement qu’en manipulant autrui», puis donne ses conseils.
      • « Les étapes clés du scénario et les pistes pour le déjouer ». Toujours assez orienté vie amoureuse cet article analyse et conseille (avec l’aide d’Odile Darbon*) étape par étape : savoir douter, clarifier, fixer ses limites, interroger ses propres attentes et ressentis, dire non, fuir, rompre clairement , etc. Et pour sortir de la plainte utilisez la technique du DESC : Décrire les faits, Exprimer ses Emotions, Suggérer un comportement positif, Communiquer la Conséquence positive prévue pour ce changement de comportement.
      • « La marquise de Merteuil : la « science » de la manipulationParlant des « Liaisons dangereuses » Augustin Trapenard* confirme ce que j’ai souvent entendu dans la bouche de Dominique Megglé* : les grands auteurs littéraires sont de grands maîtres de psychologie. Et si vous (re)lisiez Choderlos de Laclos ?
    • « Notre voix écho de nos profondeurs ». Très bel article bien documenté, qui détaille tous les pouvoirs et paradoxes de la voix avec justesse et poésieCeci dit Michel Schneider* est inexact : la première perception du fœtus ce n’est pas la voix, c’est le toucher.
    • « Victor Frankl : l’homme du sens de la vie ». Portrait de ce psychiatre, rescapé d’Auschwitz, qui développa la logothérapie* et l’analyse existentielle* : « Tout peut être retiré à un homme, sauf la dernière des libertés humaines : le choix de son attitude face à une série de circonstances, le choix de son propre chemin. Celui qui a une raison de vivre finira par trouver comment vivre. »
    • « Vivre avec une personne borderline ». Les conseils de Pierre Nantas*.
    • « Je n’aime pas mon corps ». L’atelier de Fabrice Midal*.

Au total : Si un article vous attire, pourquoi pas ? Et en prime un entretien avec Frédéric Lenoir* à propos de son dernier livre sur Carl Jung*!

  • Psychologie positive HSNovembre 2023. 12.9 €.
    • Ce numéro Hors-Série est consacré à l’intuition et je l’ai trouvé très inégal. Une grande partie est consacrée à des témoignages sans valeur scientifique (mais au moins un qui décrit une fausse intuition tout de même), que j’ai effleurés d’un œil désabusé, et des tests, que je n’ai pas faits (sauf un) ! Heureusement il y avait aussi quelques articles plus intéressants…
    • « Ecouter son intuition ». Cet article, qui fait beaucoup référence aux travaux d’Ap Dijksterhuis*, explique les mécanismes de l’intuition, ses liens avec les émotions, ses avantages et ses risques… Deux conseils : écoutez les signaux de votre corps et réservez l’intuition aux décisions complexes mettant en jeu de nombreuses données, car « L’inconscient est mieux en mesure de classer logiquement par catégories des informations non structurées ».
    • « Les dangers de l’intuition ». Harald Merckelbach* présente 5 facteurs qui peuvent altérer notre jugement moral.
    • « N’en croyez pas vos yeux ». Cet article s’intéresse au mensonge, ce qui généralement me rend très prudent d’autant que l’on y parle de conjoint volage, de médium, d’illusionniste… En fait grâce à la contribution d’Aldert Vrij* il est très intéressant.
    • « C’est beau mais c’est faux ». Surgénéralisation, scénario catastrophe, sélection des informations, suggestion de causalité*, etc. cet article dénonce 9 biais qui altèrent notre jugement.
    • « Ce visage ne me revient pas ». Après avoir rappelé les errances de la physiognomonie* et de la phrénologie* l’auteur aborde plusieurs études récentes, présentées par Jaco Berveling*, qui montrent pourtant des corrélations intéressantes (malheureusement l’article ne précise jamais les pourcentages) et essaient de les expliquer. Il semble que sur les 5 traits principaux de notre personnalité (Big Five*) nous ne soyons capable d’évaluer que le niveau d’extraversion et de conscienciosité. Une des hypothèses est l’influence des hormones sexuelles dont le taux affecte notre apparence physique mais aussi notre caractère… Mais de nombreux autres facteurs entrent en jeu et Jaco Berveling* signale que  « La façon dont vous abordez quelqu’un influence la relation, et vous commencez à vos comporter conformément aux préjugés que vous avez sur cette personne » et qu’ « Il faut être très prudent. Il convient avant tout de juger les gens sur leurs actions et non sur leur apparence. » Pour ma part (après ma formation de thérapie narrative) je rajouterai qu’il faut aussi prendre en compte l’intention des actions.
    • « Etes-vous physionomiste ? ». Amusez-vous à faire ce test et lisez bien les réponses qui sont très intéressantes.

Au total : A ce prix-là vous pouvez vous en passer !

  • Santé magazine. Octobre 2023. 2.9 €.
    • « Les douleurs chroniques ».

Ce dossier (13 pages) fait appel à de nombreuses collaborations de qualité pour un problème qui concerne 12 millions de personnes, dont seulement 3 % ont accès à une structure spécialisée (Service de Douleur Chronique*) …
Pour le Dr Célian Bertin* : « La prise en charge la plus efficace associe des thérapies médicamenteuses et non médicamenteuses comme l’hypnose, la neurostimulation* ou les psychothérapies » et le dossier présente les différents médicaments disponibles en précisant bien pour chacun les avantages et inconvénients et en signalant ceux dont la prescription est réservé aux SDC*.
Les TENS* commencent à être mieux connus mais Marc Lévêque* rappelle qu’ « En France 40 000 patients se le voient prescrit alors que 4.5 millions de patients sont susceptibles d’en profiter, y compris dans l’arthrose et la lombalgie. »

Psychothérapies (TCC*, ACT*), méditation hypnose et jeux vidéo sont évoqués.

  • « Les réveils nocturnes ». Quatre conseils par Yasmine Spitz*, autrice du podcast « Bien dormi ? ».
  • « 9 choses étonnantes à savoir à l’arrêt du tabac ».  Jouez au vrai/faux et révisez vos connaissances. Utile et agréable à lire.
  • « Comment réagir face à une personne toxique ? » Marine Colombel*, Pascal Couderc* et Saverio Tomasella* expliquent comment l’identifier et se comporter. Ne tardez pas à vous faire aider.
  • « La méditation : on s’y met ! » 5 conseils de base et des références.
  • « Les vrais bienfaits de la nature ». Sylvie Chokron*, Sophie Rasson* et Charlotte Roura* accompagnent votre découverte de l’ « effet waouh » et proposent un exercice simple face à un beau paysage (les 4 C) : Qu’est-ce que je vois (Contexte), qu’est-ce que je ressens (Corps), qu’est-ce que je pense (Cognition), qu’est-ce que cela me donne envie de faire (Comportement) ?

Au total : Un numéro intéressant et utile pour vos patients.

  • Inexploré. Octobre 2023. 9.9 €.

« Nos illusions pourquoi la réalité nous joue des tours ». Evidemment les autres titres « Valensole un OVNI en Provence », « Chamanisme : je parle à l’esprit des maladies », etc. m’avaient rendu assez méfiant…  mais j’espérais quelques articles intéressants sur les illusions sensorielles et les nouvelles théories de la conscience.

Déception, le seul article que j’ai supporté de lire en entier est « Le cerveau machine à inventer » qui effectivement répond à peu près à mes attentes, même si la journaliste ne peut s’empêcher de déraper vers l’ « Eveil spirituel ». 

Au total : Une revue à oublier.

  • Pour la scienceOctobre 2023. 7 €.
    • « Des cerveaux sur la même longueur d’onde ». Ce grand article très intéressant fait le tour des études sur le synchronisme* (chez l’homme, le rat et la chauve-souris), étudié dans le cadre des « neurosciences collectives », soit la capacité que nous avons de nous mettre « sur la même longueur d’onde » avec nos interlocuteurs.

La journaliste présente sa propre expérience comme cobaye, avant de faire le tour de la question avec plusieurs spécialistes.
On découvre ainsi qu’à côté des neurones miroirs il existe dans le cortex préfrontal des « cellules du soi » et des « cellules des autres » et que la synchronisation intercérébrale prépare les individus à l’interaction (voire prédit les résultats d’interactions futures), ce qui n’est pas sans évoquer les travaux de Porges* sur la synchronisation vagale (malheureusement l’article n’indique pas si l’activité vagale a été étudiée conjointement), et amène à réfléchir aux mécanismes de l’alliance thérapeutique* en hypnose et/ou thérapie (une idée de recherche ?) et de transes collectives (techno, etc.)…
L’article insiste sur le pouvoir de la conversation pour synchroniser les schémas cérébraux (intérêt en hypnose conversationnelle*, thérapie narrative*, etc.) et précise que : « Les personnes qui écoutaient et s’efforçaient le plus de parvenir à un consensus (et non celles qui parlaient le plus) étaient celles dont le cerveau se synchronisait en premier avec les autres, et qui favorisaient la synchronisation au sein du groupe ». A méditer.

o  « L’étude de la synchronisation intercérébrale renouvelle le regard sur le cerveau ».

Grand entretien avec Guillaume Dumas* qui défend une vision de la conscience en relation avec les autres : «C’est l’interaction sociale qui entraine la synchronisation….. Nous sommes tout autant le produit de notre ancrage biologique dans le corps que de nos interactions avec notre environnement, notamment social….. Il faut voir au-delà de la boîte crânienne, inclure le corps, mais aussi l’environnement, y compris social….. La conscience se construit en interaction avec d’autres consciences».
Il indique que la jonction temporo-pariétale droite joue un role important et que « Ce n’est pas la même chose de représenter, dans son cerveau, l’identité de la personne et de représenter, dans son cerveau, le comportement ou le mouvement de la personne ».
Au passage il égratigne fortement les théories des neurones miroirs* et suggère que « Les synchronisations intercérébrales sont susceptibles d’agir dans le mécanisme de formation, d’apprentissage de la représentation conjointe entre soi et autrui au cours du développement » mais surtout rappelle que son équipe a apporté la preuve que « Ces synchronisations inter cérébrales étaient fortement altérées pendant un échange en visioconférence par rapport à un face-à-face. » Quelle surprise !
Au total : Un numéro très intéressant qui justifie son achat, surtout si vous vous intéressez aux neurosciences. Et si en plus la mécanique quantique vous attire…

  • Alimentation bien être HS n°3. Novembre 2023. 17.9 €. « Jamais malade toujours en forme ! »
    • Ce numéro spécial comporte deux dossiers : Immunité et sommeil. J’ai beaucoup hésité à l’acheter tant je l’ai trouvé cher mais après l’avoir feuilleté j’ai finalement craqué.
    • « Renforcez votre immunité ». Rien à dire, je n’ai pas lu ce dossier.
    • « Retrouvez un sommeil réparateur ». Ce dossier de 63 pages est exceptionnel de connaissances et de facilité de compréhension. Bien que sachant qu’il a été rédigé par deux naturopathes je n’ai trouvé presque rien à redire, et très peu de dérapages vers l’ésotérisme ou les pseudosciences (pour l’interprétation des rêves… lisez plutôt Tobie Nathan*), au contraire je l’ai lu avec plaisir et curiosité et y ai même amélioré mes connaissances !
      Au total : Si vous voulez vraiment découvrir le monde extraordinaire du sommeil cet achat peut se justifier.
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  • Ca m’intéresse HS. Automne 2023. 5.95 €. Le guide antistress.
    • Voici exactement le genre de revue qui m’exaspère en mélangeant le pire et le meilleur, informations scientifiques et pseudosciences. Comment s’y reconnaitre ? Le risque majeur est de faire avaler des élucubrations potentiellement dangereuses en leur donnant un air de respectabilité par la proximité avec des articles sérieux.
    • Pour le meilleur :
      • « Faire face au stress post-traumatique ». Les explications d’Isabelle Chaudieu* sont très claires et montrent bien l’état actuel des recherches en neurosciences et thérapie.
      • « La réalité virtuelle au secours des troubles anxieux ». Eric Malbos* est interrogé de façon très intéressante et permet de comprendre tout l’intérêt de ce type de thérapies (phobies, SSPT*, etc.) adoptées par plus de mille psychiatres et psychologues.
      • « Respirer détendre ». un petit article , avec l’aide de Lionel Coudron*, qui présente respiration alternée, cohérence cardiaque* et une introduction à la méditation.
    • Pour le pire :
      • « La détente en lumière ». Apologie des lampes hypnagogiques*. Je n’ai retrouvé aucune référence scientifique !
      • « Mini-granules, maxi effets ? » Apologie de l’homéopathie, médecine douce sans validation scientifique.
      • « Des accessoires pour se détendre ». Hors de prix.
      • Etc.

Au total : Si vous avez de bonnes connaissances et appréciez les bonbons surprises d’halloween… vous pouvez être tenté, sinon passez votre chemin.

NOTES DE LECTURE :

J’avais lu ce livre il y a quelques années… et je l’ai relu avec plaisir dans sa nouvelle édition.
Si vous débutez en hypnose ou communication thérapeutique* ce livre vous conviendra immédiatement tant il réussit à associer la clarté du propos à la pertinence (en clair facile à lire et parfaitement documenté).
Si vous êtes déjà expérimentée vous redécouvrirez avec plaisir tout ce que vous avez intégré dans votre pratique et, avec surprise et enthousiasme, tout ce que vous aviez oublié… ou qui manquait encore à votre formation !
Je sais que beaucoup d’entre-vous se demandent comment je fais pour lire autant… ce à quoi je réponds que je suis retraité et que ma mémoire sélectionne beaucoup (admirez l’élégance de la formulation) mais j’ai vraiment été surpris de la somme de connaissances que j’ai réactualisées grâce à cet ouvrage, alors imaginez avec une mémoire plus jeune…

Au total : Un livre à lire et à relire qui a toute sa place dans votre bibliothèqueSi vous ne l’avez pas encore achetez-le, si vous l’avez, relisez-le.

 

PARU, PAS LU :

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • « Les petits meurtres d’Agatha Christie ». En un claquement de doigt. France 2. 13 Octobre 2023. (91 mn). Assassinat, hypnose de music-hall et spiritisme… du grand guignol avec en prime une abréaction* en gros plan !
  • « Club zéro ». Film de Jessica Hausner en salles actuellement. Une enseignante de nutrition dans une école d’élite… Je vous avais signalé ce film le mois dernier. Je l’ai vu… Caricatural, non crédible, débile. A éviter.
  • « Sage homme ». Canal +. A partir de mardi 14 Novembre 2023. Un beau film, une belle rencontre, une magnifique, et terrible, profession qu’il est difficile de faire sans passion. Regardez ce film qui parle de nos métiers et fait du bien.

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

  • « Les pseudo-experts » Nicolas GauvritUniversité populaire de Toulouse. Les mercredis de la pensée critique15 Novembre 2023 à 20h30. Maison de la philosophie. Visio-conférence. 5 €. Suivez cette conférence du chercheur, chroniqueur de la revue Cerveau & Psycho.
  • « Alcool, toxicomanies et autres addictions ». 12-éme Colloque de la revue Hypnose & Thérapies Brèves. Dimanche 10 décembre 2023. 9h-17h. 72 €. Replay disponible pendant 2 mois (4 mois si inscription avant le 20 Novembre 2023).

 

COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • « Hypnose et santé ». Issy-les-Moulineaux. 29 et 30 Septembre 2023.
    • Un des problèmes que je rencontre quand je vais dans un grand congrès c’est de choisir qui aller écouter ! A Biarritz j’arrive à suivre un atelier sur deux et je connais à peu près la moitié des intervenants… A Issy-les-Moulineaux je connaissais moins de 10% des conférenciers et je pouvais suivre moins de 10 % des ateliers ! Difficile de choisir !

Comme toujours j’ai voulu associer valeurs sûres et découverte et le hasard m’a aidé. Lorsque je suis venu chercher mon dossier la veille j’ai voulu en profiter pour acheter des livres… Le colloque psychiatrie et hypnose était terminé et le stand Satas fermé, mais pas celui d’ Emergences* et j’ai décidé d’acheter la dernière édition de « La communication dans le soin » qu’ils éditent.
Les hôtesses du stand étaient très occupées et j’attendais patiemment… quand j’ai vu arriver un jeune homme (surtout par rapport à moi) à l’air très sérieux, qui faisait visiblement partie de l’organisation, mais que je ne connaissais pas, et qui apparemment venait saluer l’équipe avant de partir.
A ma grande surprise il s’est renseigné auprès d’une hôtesse sur le fonctionnement de la caisse et s’est occupé de moi. C’est ainsi que j’ai connu Stéphane Radoykov*, directeur adjoint d’Emergences*. Je l’ ai chaleureusement remercié et nous avons commencé à discuter…

    • « Troubles psychosomatiques : signaux idéomoteurs et hypnoanalgésie ».

Evidemment le lendemain je me suis présenté à son atelier (1 h 30 x 2) pour confirmer (ou infirmer) cette première excellent impression… et au bout de 5 minutes j’étais totalement sous le charme !
Dès le début de l’atelier Stéphane Radoykov* nous a demandé de nous présenter à nos voisins et j’ai rarement connu un début d’atelier aussi animé et décomplexant, je n’oublierai pas cet enseignement pour mes prochaines formations…
Stéphane Radoykov* est un ancien élève de Dabney M. Ewin*(chirurgien puis professeur de psychiatrie, auteur de « 101 choses que j’aurais aimé savoir quand j’ai commencé à pratiquer l’hypnose ») auprès duquel il a appris une technique particulière de signaling* avec 5 réponses : Index = Oui, Majeur = Non, Petit doigt = Je ne veux pas répondre (ou Je ne peux pas répondre pour le moment), Pouce = Je ne sais pas, Tous les doigts = Je veux faire une pause.
Evidemment il y une façon très précise de mettre en place, valider et utiliser ce signaling que je vous souhaite de pouvoir apprendre avec lui, ce qui nous a pris la moitié de l’atelier.
La seconde moitié fut consacrée à l’utilisation de cet outil pour les troubles psychosomatiques. Le principe de base est de chercher l’idée fixe en rapport avec le symptôme ( si la technique ne marche pas c’est qu’il y a un blocage du à des troubles du schéma corporel, ou à une grande dissociation ou que le patient ne veut pas changer et répond systématiquement je ne peux/veux pas).
Il faut toujours rechercher le ou les évènements sensibilisants (qui ont précédé l’évènement déclenchant) et éventuellement les évènements qui entretiennent le symptôme (en l’automatisant et le renforçant). Parfois le symptôme a trait à la survie ou à la sexualité et prouve que nous sommes vivant. Quand deux émotions cohabitent dans le corps, la plus forte domine.

Il y a 7 causes à rechercher :

  • Un conflit (entre une part de soi-même et une autre).
  • Une métaphore d’organe.
  • Une motivation : le patiente a un avantage à garder le symptôme.
  • Une expérience personnelle du patient.
  • Une identification (fusion avec quelqu’un de proche émotionnellement).
  • Une suggestion par une idée reçue en période de vulnérabilité (Ne bougez pas sinon vous allez rester paralysé ).
  • La culpabilité : auto punition.

Avec l’accord du patient (« Est-ce que c’est ok de rendre conscient ce qui bloque ») le signaling va explorer (en prenant le temps nécessaire) chacune des causes. Chaque fois qu’une cause est identifiée elle est détaillée puis recadrée, après avoir une nouvelle fois vérifié l’accord du patient.
En fin de séance pensez toujours à poser la question magique « Est-ce que l’on a oublié quelque chose ? ».

  • « La communication comme premier soin ».

Thomas Yven*nous a rappelé les bases de la communication thérapeutique* et notamment la première : identifier l’état émotionnel de la patient,  « Quelle séance d’auto hypnose vit-il ? », car l’ascenseur émotionnel ne fonctionne qu’en conscience critique !
Parfois il est possible d’observer une discordance entre les comportements (calme apparent) et les données physiologique (tachycardie sur le scope) : « Je constate que…. est-ce que je peux vous aider ». La ratification est le premier traitement.
Observer, utiliser, redonner, explorer la sensorialité (VAKOG*), utiliser le langage oral et non verbal du patient (mirroring*, synchronisation), remettre en mouvement (en cherchant des ressources dans le passé, ou le futur pour modifier l’attitude vis-à-vis du symptôme), etc.
Le rappel sur la proxémie* m’a particulièrement intéressé : Quand le soignant s’assied le patient surestime le temps passé avec lui et c’est l’inverse pour le soignant. A vos chaises !

  • « Transmettre la communication thérapeutique grâce à l’illustration ».

Laure Watelet* et la dessinatrice Pauline Antoine nous ont présenté leur bande dessinée « La communication ça soigne et ça se soigne » dont je vous ai chaleureusement parlé le mois dernier. Elles ont expliqué la longue et difficile genèse de cet ouvrage dont le leitmotiv était « Le plus juste possible avec le moins de mots possible » (les gens n’aiment pas lire, sauf peut-être dans les toilettes !).
Accessoirement j’ai appris que pour changer une appellation (par exemple box) il est préférable de choisir un mot de remplacement du même genre (au sens de sexe grammatical :par exemple local) et appris le sens du verbe « percoler », mais cela je vous laisse le découvrir dans mon entretien vidéo avec Laure Watelet*…

    • « Parlons parcours ».

Très émouvant d’écouter Franck Bernard* résumer 30 ans d’hypnose et d’anesthésie en quelques conseils pour la prise en charge des femmes enceintes au moment de la césarienne :

      • En France le taux de césarienne est de 21%, pourtant pour certaines femmes cela peut induire un véritable SSPT* !

Parlez de  « césarienne naturelle » et faites souffler les femmes pendant la césarienne.

      • La consultation d’anesthésie du 8ème mois permet de recontextualiser, reformuler, et résumer : « Est-ce que j’ai été assez clair ? ». La césarienne est une façon d’accoucher par en haut, il faut la banaliser.
      • Utilisez signaling*, VAKOG*, dissociation*, catalepsie*, saupoudrage*, confusion*, etc.
      • Projetez dans le futur (jusqu’au retour en chambre).
      • Appréciez l’état émotionnel du coparent (transe négative ?), donnez-lui un rôle.
      • Au moment de la naissance (extraction) proposez au coparent de soutenir et soulever la tête de la mère, faites une fenêtre dans le champ qui isole du site opératoire, vérifiez que la mère est bien ici et maintenant, dîtes bien qu’elle accouche par césarienne, commentez ce qui se passe, accompagnez avec du pacing* et des suggestions adaptées ( « Regardez ce que vous avez fait… » ), le coparent coupe le cordon.
      • Installez le peau à peau*, qui favorise l’attachement* et préparez-le en réchauffant préalablement le thorax de la mère et/ou du coparent.
      • Pour l’analgésie utilisez une échelle de confort.
    • « De la nécessité de l’hypnose en soins palliatifs, ou comment maîtriser la création de l’être sur le chemin de fin de vie »

Laurence Dalem* nous a fait partager son expérience de « médecine de faim de vie », « quand n devient aime »… et rappelé que « care » a la même racine que caresse !
Il faut activer les ressources, accompagner (être avec, guider un pas derrière), rejoindre le patient là où il est et s’adresser à la partie saine (toujours) vivante. Être présent à soi et à l’autre, ici et maintenant, en restant très attentif aux minimal cues* (visage, respiration, etc.).
La morphine enlève la sensation d’étouffement et la douleur…
Demandez : « A quoi puis-je vous être utile ? ». Demandez vous : Que me demande-t-on réellement ? Que puis-je faire avec toi ?
Comme la bougie chaque vie a son terme et se consume de façon individuelle.

  •  
    • « Induction anesthésique : avec ou sans hypnose ? »
      • Jibba Amraoui* nous rappelle quelques bases :
      • A la consultation présentez-vous et lancez le SOS : Sourire, Œil, Serrer la main : « Bonjour je suis…, nous nous voyons aujourd’hui pour… » et si le patient se trompe de siège, c’est qu’il est dissocié ! Il est utile de ratifier que ce n’est pas agréable pour le patient d’être là… avant d’explorer le loisir préféré : « où, seul ou accompagné, en quelle saison ? » Et si la réponse est : RIEN… demandez où le patient ne fait RIEN !
      • Au bloc détectez les transes d’alertes et traitez-les. Si une montée d’émotions (abréaction*) survient ratifiez-la, accompagnez le patient et rassurez-le.
      • En salle de réveil il est utile d’apprendre aux intervenants à réassocier les patients, mais le mieux est de le faire soi-même : « Tout s’est bien passé », et « Gardez de cette expérience ce qui est le plus précieux pour vous » (Yves Halfon

ADDICTIONS :

  • « Snus : les dangers d’une drogue qui séduit les jeunes ». Sciences & Avenir. 13 Octobre 2023. Pire que la cigarette ?
  • « La bigorexie, les malades du sport ». France Inter. Zoom zoom zen. 19 Octobre 2023. (52 mn). Quand le sport devient une drogue.
  • « Substance Podcast » Un podcast consacré à des témoignages de consommateurs, mais pas que… avec notamment un épisode consacré aux recherches sur les expériences de mort imminente* sous MMC* du « trauma group » de Steven Laureys* à Liège.
  • « Tabac : comment réussir son sevrage tabagique ». RTL. 28 Octobre 2023. Un bon rappel, sauf que les preuves scientifiques de l’efficacité de l’hypnose s’accumulent désormais.
  • « Mois sans tabac ». Surtout ne vous inscrivez pas, tant que vous n’avez pas décidé de vous libérer.
  • « Dopamine ». Arte tv. 31 Mai 2023. (8 mn 13). Une analyse vidéo de Waze° assez détonante, autant économique que psychologique. Merci à Stéphanie L* de me l’avoir signalée.
  • « Ecrans, accros ! » RTL07 Novembre 2023. (09.01 mn). Flavie Flament reçoit Laurent Kabila* pour parler de nomophobie*et faire la différence entre addiction* et d’usage inadapté des smartphones.

COMMUNICATION :

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :  

HYPNOSE :

PEDIATRIE EDUCATION :

PSYCHOLOGIE :

  • « Boris Cyrulnik et les ressorts de l’attachement ». Libération. 19 Octobre 2023. Dans cet article (malheureusement réservé aux abonnés) l’auteur présente le dernier ouvrage de Boris Cyrulnik* sur la théorie de l’attachement*. Le titre de la rubrique est psychanalyse, ce qui fait sourire quand on sait à quel point John Bowlby* fut persécuté par les psychanalystes à cause de cette théorie !

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

  • « Zeus, le menteur ». France Inter ? Quand les dieux rodaient sur la terre. 11 Novembre 2023. (53 mn). Guerre de Troie et Syndrome de Stress Post-Traumatique. Amusant d’entendre l’helléniste Pierre Judet de la Combe* parler de Bessel van der Kolk* !

SOMMEIL :

THERAPIE :

RAPPEL DE COURS :

  • « Communication thérapeutique » : Technique de communication médicale qui utilise des outils de l’hypnose pour optimiser la transmission d’une information et la transmettre de la façon la plus efficace et la moins traumatisante possible. Par exemple annonce d’une « mauvaise nouvelle ».
  • « Hypnose conversationnelle » : Utilisation de techniques hypnotiques au cours d’une conversation. A la différence de la communication thérapeutique* en hypnose conversationnelle* ces techniques sont utilisées dans un but thérapeutique (et non uniquement pour optimiser la transmission d’une information) pour proposer au patient un changement. Par exemple : éducation thérapeutique, entretien motivationnel*.

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • Un père a 30 ans de plus que son fils. A eux deux ils ont 50 ans. Quel âge a le fils ? Réponse : 10 ans (et non 20, car 30 +10 = 40 + 10 = 50).
  • Qui est l’enfant de l’épouse de l’oncle de Jules ?  Réponse : son cousin ou sa cousine.
  • Quel est le plus grand nombre : le 1/10 -ème de 100, ou la moitié du 10-ème de 100 ? Réponse : égalité, les deux font 5.
  • Comment s’appelle le dinosaure qui grimpe dans les montagnes ? Réponse : Un escalataure.
  • Comment appelle-t-on un chat qui tombe dans un pot de peinture le 24 décembre ? Réponse : Un chat-peint de Noël.
  • Est-ce que ta main droite peut toucher la partie droite de ton pied gauche ?
  • Familles je vous haime.

HYPNOSE CONVERSATIONNELLE ET COMMUNICATION THERAPEUTHIQUE :

  • « Il n’est pas trop tard » devient : « Il est encore temps », « C’est le bon moment pour… ».
  • « Je suis fier de vous » devient : « Vous pouvez être fier de vous ».
  • « N’ayez pas peur » devient : « Rassurez-vous ».

METAPHORES :

  • Accident de dépressurisation en avion ». Commencez par mettre votre masque à oxygène, sinon vous risquez de ne plus être en état d’aider vos proches à le faire. Votre burn-out serait préjudiciable aussi à vos patients et collègues.

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • Observation des changements dans son problème. Cette prescription classique a plusieurs effets :
    • Mettre iel patient en mouvement, il fait quelque chose : l’observation.
    • Augmenter l’alliance thérapeutique : il accomplit la tâche.
    • Garder le lien entre les séances de thérapie : un peu comme une suggestion post hypnotique*.
    • Centrer iel patiente sur lui-même (auto observation) et/ou sur les autres (leurs changements par rapport iel patient).
    • Et surtout agir comme une prophétie auto-réalisatrice* : quelque chose va changer !

OUTILS :

VIDEOS :

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU :

  • Gestuelle de l’expressivité du sensible : praticienne en fascia-pédagogie perceptive.
  • Naturopathe animalier. Iridologue. Thérapies holistiques.
  • Mon havre de paix : Eveil émotionnel, éveil des consciences, guérison de l’âme.

VOCABULAIRE :

  • « Approche utilisationnelle » : Approche de la thérapie développée par Milton H. Erickson* dans laquelle le thérapeute amène le patient à utiliser ses propres ressources et ses propres capacités pour trouver des solutions à ses problèmes. Le thérapeute  « fait feu de tout bois », en utilisant toutes les ressources que le patient manifeste, et toutes les techniques de thérapie adaptées que le thérapeute maîtrise.
  • « Confusion » : Trouble aigu, transitoire de l’attention, de la cognition et de la conscience. Cet état est parfois volontairement induit en hypnose pour « déconnecter l’esprit critique » et favoriser des suggestions adressées directement à l’inconscient, particulièrement chez des personnes très rationnelles (position haute), « résistantes », qui ont du mal à « lâcher prise », ou lorsqu’une induction rapide est souhaitée. « C’est un procédé rapide et puissant qui permet un passage éclair en conscience hypnotique grâce à une sorte d’éclipse de la conscience critique » (F. Bernard* & H. Musellec*).
  • « Dissolution du soi » : Impression de fusion avec le monde, observée après la prise de psychédéliques.
  • « DYOR » : DYour Own Research : Faites votre propre rechercheFormule utilisée par les complotistes pour les dispenser de toute justification de leurs propos en laissant supposer que les « preuves » existent sur internet pour ceux (comme eux) qui savent les chercher !
  • « E-santé » ou « Santé numérique »  : Ensemble des activités en lien avec la santé qui reposent sur des technologies de l’information et de la communication. Services du numérique au service de la personne.
  • « Génogramme » ou « Génosociogramme » : Variante d’arbre généalogique utilisée en psychogénéalogie* qui représente, en plus de l’arbre généalogique classique, les liens psychologiques ayant affecté les ancêtres de la personne étudiée, voire les faits marquants et les liens affectifs.
  • « Intéroception » : Capacité à évaluer de manière exacte son activité physiologique. Cette prédisposition est l’expression de l’activité de différentes régions corticales : le cortex somato-sensoriel, le gyrus cingulaire, le cortex frontal et le cortex insulaire*.
  • « Iridologie » : Pseudo médecine prétendant faire des diagnostics médicaux à partir de l’examen de l’iris de l’œil. Aucune base scientifique.
  • « Peau à peau » : Technique qui consiste à installer un bébé nouveau-né en position ventrale sur le thorax de sa mère, ou de son père, vêtu simplement d’une couche et d’un bonnet (en néonatalogie) ou nu et recouvert d’un linge réchauffé (en maternité), pendant au moins une heure (voire deux). Cette pratique, recommandée par l’OMS*, a de nombreux avantages pour le nouveau-né (sur le plan cardiaque, respiratoire, thermique, etc.) et favorise l’attachement*(odeur, toucher, etc.).
  • « Phénotype numérique » : Captation par des outils de mesure informatisés, de certaines caractéristiques comportementales se manifestant dans l’environnement numérique.
  • « Santé mobile » ou « mHealth » : Pratiques médicales et de santé publique supportées par des appareils mobiles (smartphones, montres connectées, etc.).
  • « Seuil de perception de la douleur » : Intensité à partir de laquelle un stimulus est ressenti comme douloureux.
  • « Seuil de tolérance de la douleur » : Intensité à partir de laquelle une douleur est ressentie comme intolérable.
  •  « Somatisation » : Trouble psychologique qui se caractérise par des symptômes physiques persistants, accompagnés de pensées et craintes excessives et inadaptées.
  • « Synchronisme » ou « Synchronisation intercérébrale » : Fait que lorsque des individus d’une espèce sociale sont en interaction, l’activité (types d’ondes, zones activées) de leurs cerveaux se synchronise.
  • « Télésanté » : Terme regroupant la télémédecine* et le télésoin*.

« Connect before correct »

Marshall B. Rosenberg

« Je suis un vieil homme et j’ai connu beaucoup de problèmes, mais la plupart ne se sont jamais produits.

 Le problème n’est pas ce que nous ne savons pas, mais ce que nous tenons pour sûr et certain et qui ne l’est pas. »

Mark Twain

« On ne pleure pas les faits, mais l’histoire que nous nous racontons.

Le deuil semble fonctionner comme une machine à embellir les souvenirs et idéaliser le disparu. »

Yves-Alexandre Thalmann.

 

« Les étiquettes n’ont pas que du bon. Parfois elles n’apportent que de la confusion ou une illusion de compréhension là où l’état des connaissances est limité.

Malheureusement l’histoire de la médecine regorge d’exemples de dangereuses transformations causées par l’attribution d’une étiquette à un processus normal ou à l’une de ses déclinaisons. Par pure ignorance, on a ainsi inventé des troubles stigmatisants là où l’on avait simplement affaire à une variante normale de la physiologie humaine.

Quel qu’en soit la définition, le concept de « normalité » doit intégrer l’imperfection, admettre le fait que la variabilité est un avantage biologique pour la survie de toute espèce, y compris « Homo sapiens », et accepter enfin le fait que la maladie et autres troubles sont une part normale de la condition humaine.

Réel ou imaginaire, un trouble est créé du moment qu’on lui attribue un nom.

Reconnaître l’incertitude est un gage d’expertise, non un signe de faiblesse.

Toute maladie ressentie comme telle est réelle, qu’elle s’accompagne ou non d’observations physiques objectives.

L’important est qu’un médecin confirme que la maladie ressentie est réelle, bien que la science médicale ne sache pas l’expliquer.

En choisissant leurs mots, les praticiens peuvent renforcer chez le patient l’impression de contrôler la situation et ainsi réduire leur demande d’analyses et de traitements.

Le discours du bien-être fait de la perfection le but de la vie.

Le discours du bien-être est incapable d’admettre que la maladie, tout comme la santé et le bien-être, fait intrinsèquement partie de la vie humaine. »

Fergus Shanahan.

« La voix ramène plus précisément que l’image à un moment ou à un être singulier.

La voix a ceci d’inquiétant qu’on ne la maitrise pas… Il y a toujours en elle quelque chose qui échappe : que ce soit son volume ou tous les accidents possibles, même discrets. Ce qu’elle révèle en nous est de l’ordre de l’étrange, de l’étranger : de l’autre en nous.  »

Peter Szendy.

« Il y a toujours dans la voix, aussi travaillée soit-elle, un « grain » qui peut être une révélation de l’inconscient ».

Michel Schneider.

« Ce qui régit la majorité de nos comportements et pensées au quotidien n’est pas la réalité ; c’est la théorie que nous nous sommes forgés sur nous-même et sur comment fonctionne le monde, principalement celui des humains. La théorie repose donc sur une mise en cohérence entre les valeurs, les croyances, les références, les conceptions du sujet, au travers d’une histoire qu’il se raconte tellement bien qu’il l’appelle « réalité ».

Fanny Nusbaum.

« Ce sont ses prétendues faiblesses et imprécisions qui rendent votre cerveau si adaptable, si dynamique et créatif. »

Henning Beck.

« Un souvenir est un mélange de passé et de futur coloré par le présent. »

Lionel Naccache.

« Le symptôme est structuré comme un langage »

Jacques Lacan.

« Tout ce qu’on entend est une opinion, pas un fait. Tout ce qu’on voit est une perspective, pas la vérité. »

Marc Aurèle

«Communiquer c’est informer, éduquer, responsabiliser et traiter le patient.

La médecine est une technique et c’est précisément la relation avec le patient qui la transforme en art.

 L’objectif d’une communication réussie reste toujours l’échange d’informations simples à complexes et dans un temps donné.

L’idée de la guérison est déjà de la guérison.

Il existe par le fonctionnement même du cerveau émotionnel un biais d’attention orienté vers les dangers potentiels associés à un biais de négativité.

Cette préférence tend à s’inverser chez le sujet âgé. La régulation des émotions du sujet âgé tend alors vers un « effet de positivité » pouvant dès lors conduire à une plus grande vulnérabilité face à des situations dangereuses.

En mode hypnotique le cerveau ne fonctionne que par concepts, par images. Or, les concepts et les images sont positifs. On ne saurait pas dessiner un homme qui ne creuse pas de trou pour ne pas planter d’arbre. Il faut donc favoriser le langage positif.

L’apprentissage de la communication permet de laisser le patient en position haute et de garder le leading de la relation.

Franck Bernard & Hervé Musellec

« Communiquer, c‘est mettre en commun; et mettre en commun, c’est l’acte qui nous constitue. Si l’on estime que cet acte est impossible on refuse tout projet humain. »

Albert Jacquard.

« L’ordonnance n’est pas une feuille posée sur un bureau, mais le fruit d’une relation entre un thérapeute et un malade, vecteur d’une croyance fondée en partie sur la confiance, la reconnaissance d’une compétence, l’impression d’avoir été écouté et compris dans sa plainte. »

Lionel Naccache.

« Il est extrêmement important pour vous d’être conscient des significations des significations que vous voulez communiquer. Vous devez étudier vos mots ; vous devez apprendre à en reconnaître toutes les significations possibles. »

Milton H. Erickson.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium