La 85-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium 

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « 02 MODE D’EMPLOI » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de les utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE en cours» (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « LEXIQUE EN COURS » (pour mieux définir certains termes employés). Quand un terme ou un.e auteur.e est référencé cela est signalé par le signe *.

Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…

EDITORIAL :

Ce mois-ci les points les plus marquants pour moi ont été le numéro du journal Le Point avec le long entretien de Nicolas Demorand* au sujet de sa maladie bipolaire, le numéro de la revue Sciences Humaines sur l’IA*et surtout le numéro Hors-Série de la revue Pour la science sur la conscience.
Je vous souhaite de bonnes fêtes de Pâques en attendant les ponts de mai…
Bonnes lectures.

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

 

 

 

DANS LES KIOSQUES :

  • Cerveau & Psycho. Avril 2025. 7.5 €.
    • « Le sucre : quels effets sur notre cerveau ? Un dossier de 14 pages.
      • « Ce que les glucides font à notre cerveau ». Martine Cador* conteste l’idée de véritable addiction* mais explique comment les sucres en excès ont des effets pervers sur le cerveau des rats et favorisent l’apparition de la dépression à l’âge adulte. Elle encourage les parents à limiter l’exposition des enfants à ces produits dangereux.
      • « Tout le monde peut dire stop aux sucres ajoutés ». Xavier Fioramonti* explique les dangers des sucres rajoutés dans les aliments industriels et pense qu’ « Il n’y a pas d’addiction au sucre comme il peut y en avoir pour l’alcool ou le tabac » et que : « Quand on est enceinte, il faut limiter au maximum sa consommation de sucre, et ne pas en donner aux petits avant l’âge de deux ans. » 
      • « Edulcorants : des perturbateurs « décisionnels ».  Là aussi Sylvie Granon* et Héloïse Hamelin* présentent des études sur les rats qui montrent les perturbations des circuits de la prise de décision (cortex préfrontal*, striatum*).
    • « Comment la lumière améliore notre humeur ». Découvrez les effets « non visuels » de la lumière et les cellules ganglionnaires rétiniennes intrinsèquement photosensibles qui agissent sur le rythme circadien* et la dilatation des pupilles, mais probablement aussi sur les apprentissages, l’attention, la mémoire… 
    • « La méditation avancée : vers de nouveaux états cérébraux ». A une époque où la recherche fondamentale est gravement menacée (et pas qu’aux USA) il est agréable de lire des articles qui montrent que des recherches sans but thérapeutique immédiat peuvent déboucher (outre une meilleure compréhension du fonctionnement cérébral) sur des pistes d’applications pratiques. C’est le cas de ces recherches sur les états de méditation avancée*, de la méditation concentrative avancée*, des événements de cessation*, etc. que je vous laisse découvrir dans l’article. La découverte des zones cérébrales associées à ces différents états ouvre des pistes de recherche thérapeutique, par exemple en associant méditation, TCC* et stimulation magnétique transcrânienne* ou neurofeedback*. A suivre.
    • « Nous sommes en train de construire une science du sujet ». Dans cet entretien Lionel Naccache* expose ses conceptions de la conscience : « Dès que nous prenons conscience de quelque chose, nous lui attribuons une signification….. Mais l’essentiel des opérations mentales ne sont pas conscientes…. Ces traitements inconscients sont parallèles (un peu comme plusieurs application d’un ordinateur tournent en simultané, complexes, alors que la conscience est sérielle (une pensée suit l’autre) et très lente par comparaison, et elle ne manipule que très peu d’objets mentaux…. Une fois cette pensée devenue consciente vous pouvez en faire ce que vous voulez, car, à la différence des contenus inconscients, elle peut être maintenue active aussi longtemps que vous le souhaitez ; c’est ce qu’on appelle la « disponibilité mentale »….. La disponibilité des concepts a pour effet que ceux-ci s’enchaînent les uns aux autres. Le fonctionnement de l’être humain est ainsi intrinsèquement narratif….. Le traitement conscient correspond à la mise en relation de tous les processeurs cérébraux de haut niveau (on parle d’espace de travail global conscient)…… Notre esprit crée spontanément des récits et des images internes qu’il compare avec ce qu’il observe du monde extérieur…. Il est tout à fait possible que le flux de notre conscience nous semble continu, alors que nous passerions par des états de conscience instantanés, entrecoupés d’états d’inconscience…. Ce qu’il faut pour bien fonctionner en tant qu’individu, c’est toujours maintenir une bonne tension entre notre fiction subjective et l’approche objective des choses -qui, seule, serait une perte d’humanité. » Lisez cet article passionnant qui sait rendre clair des concepts très compliqués.

Au total : Un numéro très riche..

  • Rituelles. N°1 Mars 2025. 9.95 €.
    • De naturel curieux j’aime découvrir des revues que je ne connais pas, à plus forte raison quand il s’agit d’un premier numéro.
    • Evidemment le titre empeste l’ésotérisme mais j’ai parfois eu de bonnes surprises (comme des articles de Bruno Dubos* dans une revue très improbable…) mais ce n’est pas le cas ici.
    • J’ai survolé cette revue, rapidement lassé par les sorcières (de toutes couleurs), rituels, pouvoirs, sortilèges, énergies, miracles, secrets », magies, etc. mis à toutes les sauces et principalement le placement de produits (y compris les livres de cuisine…), le tout saupoudré de psychanalyse jungienne.
    • Quant au chamanisme*, l’article sur la quête de son animal totem est d’une superficialité désespérante ! Lisez plutôt l’article de Nicolas D’Inca* : « L’animal de pouvoir chamanique » dans Hypnose et Thérapies Brèves n° 66 d’Août 2022.

Au total : Aucun intérêt.

  • Inexploré. Avril 2025. 9.9 €.
    • « Alléger le deuil grâce aux psychédéliques ». Une psychologue jungienne initiée à l’usage des drogues psychédéliques en Amérique parle de sa pratique.
    • « Inconscient » : Un grand dossier (37 pages) à la sauce psychanalyste jungienne, que j’ai survolé sans intérêt.
    • « L’attention, un pouvoir oublié : la retrouver pour mieux vivre ». Placement de deux livres.

Au total : Vous avez mieux à lire.

  • Sciences humaines. Avril 2025. 6.9 €.
    • « Ma thèse en trois points : Profs, oubliez les punitions ! » Irène Freyssinet* présente une expérimentation montrant que « Les sanctions ne découragent pas la transgression des règles, mais la renforcent en octroyant à l’élève une récompense extrêmement précieuse : l’attention de l’enseignant ».
    • « L’IA peut-elle penser à notre place ? » Un dossier de 26 pages.
      • « Comment l’IA tisse sa toile ». Historique et présentation des différentes étapes de la mise en place des techniques d’IA*, puis réflexion sur leur intérêt mais aussi leurs défauts : tendance à halluciner, absence de corps (de vie) et de valeurs à défendre, absence d’ancrage dans le réel et de prise en compte de l’environnement, absence de véritable prise de décision, etc.
      • « La frontière ultime entre l’homme et la machine c’est l’expérience vécue. » Daniel Andler* explique le deep learning* et lui aussi insiste sur l’absence de corps vivant des IA* et de la prise de décision par l’homme.
      • « Un miroir grossissant de nos biais cognitifs ». Rémi Sussan* explique la différence entre IA discriminative* et IA générative* et la façon dont elles fonctionnent. Il pointe les interventions humaines ( notamment les équipes qui éliminent les réponses inadaptées ou interdites) et les défauts qui en résultent en évoquant les biais comportementaux (humains) à côté des biais algorithmiques (dus au programme informatique).
      • « Le médecin restera humain ». J’ai trouvé les réflexions de Jean-Philippe Pierron* exceptionnelles dans son analyse de tout ce qui fait la spécificité de la pratique médicale, entre adaptation au contexte et à l’imprévu, présence corporelle et communication personnalisée : « Une intelligence clinique reste nécessaire, nourrie d’attention, de mémoire, d’imagination, de créativité, de sens du singulier et de présence par corps…. Les médecins et soignants pensent pour panser ; et pour panser ils s’engagent. Les IA ne sont pas le sens du soin mais les moyens du soin…. Les soignants et les médecins développent une relation incarnée, nécessaire à l’établissement d’un diagnostic et d’un soin. Le fait d’être un corps et d’examiner celui d’une autre personne étant foncièrement étranger aux IA, elles sont incapables de soigner quelqu’un à proprement parler. L’intelligence soignante a ceci de singulier qu’elle passe par le corps du soignant qui assure et rassure par sa présence enveloppante…. Dire la vérité au malade n’est pas qu’informer. Une IA nous prend en main, jamais par la main…. L’intelligence soignante est interprétative : elle tient compte de la situation du malade, à chaque fois singulière et surprenante, et non comme probable. Elle est affective : le soignant donne, par ses émotions situées et sensibles, corps à des informations numériques qui, elles, sont abstraites et impersonnelles. Elle est narrative. La communauté des soignants réinstalle avec le patient, dans des récits de sa vie, des data sans cela insensées. »

Au total : Un dossier exceptionnel sur l’IA* ; lisez en priorité l’article de Jean-Philippe Pierron sur l’IA* en médecine.

  • Prima. Avril 2025. 3.3 €.
    • « Ces jeux vidéo bons pour la santé ».
      • Pour le déclin cognitif : « Super Mario 64® », « Candy Crush® », « Tetris® » ou « Sea Hero Quest®».
      • Pour la rééducation des troubles dys*, autisme*, TDAH* : « MoveR® ».
      • Pour la souffrance psychique : « Thymia®».
      • Pour la douleur chronique : Snow World® ».
      • Yann Leroux* explique les mécanismes d’action (« Jouer permet de mettre temporairement à l’écart les anticipations négatives, ce qui accorde un « temps de repos » au mental ») et précise à propos de l’addiction* aux jeux qu’en fait « Les patients surinvestissent les jeux parce qu’ils sont en souffrance, et non l’inverse ! »

Au total : Uniquement si vous vous intéressez aux serious games*.

  • Epsilon HS. Avril 2025. 6.9 €.
    • « Songes : le nouvel espace onirique ». Quelques mises-au-point sur les compétences linguistiques des dormeurs et les rêves lucides*, et comme le dit Jean-Baptiste Eichenlaub* : « La question n’est plus de savoir si un cerveau endormi est capable de traiter des informations issues de son environnement, mais plutôt d’explorer quel est le niveau, la profondeur de ce traitement. »
    • « Le nouvel espace mental ». Une carte en 3 D qui relie les aires cérébrales selon les fonctions cognitives qui les activent et prend la forme… d’un neurone !
    • « Espace intime : les lois de notre bulle ». Je vous recommande particulièrement cet article sur la proxémie* qui apporte des informations actualisées, aussi intéressantes que surprenantes, sur notre espace social. Une lecture passionnante.
    • « Pour notre cerveau l’espace est hyperbolique ». Une présentation simple des notions d’espace plat (« Euclidien ») et hyperbolique (en forme d’arc) mais surtout des applications de cette conception au fonctionnement de notre cerveau par l’intermédiaire des « champs de lieu » dans l’hippocampe*.

Au total : Une revue de très bon niveau et facile à comprendre avec un article sur la proxémie* très intéressant.

  • Le Point. 27 Mars 2025. 6.9 €.
    • « Mal de dos : ce qui marche… et ce qui ne marche pas ». Une étude scientifique qui passe au crible 56 « traitements » non chirurgicaux (issus de 301 essais cliniques) et montre que 90% ne marchent pas. Eloge du maintien de l’activité physique et d’une prise en charge globale visant à vivre avec la douleur plutôt qu’à se focaliser sur sa disparition.
    • « Le tabou de la maladie mentale ». Un dossier de 15 pages.
    • « Nicolas Demorand : « Je suis un malade mental ». Le célèbre journaliste de France Inter donne un très long entretien dans lequel il expose son parcours de patient bipolaire, entre errance médicale, prises en charge inefficaces (égratignant au passage François Roustang*), tentative de suicide, déni, etc. Il offre surtout un extraordinaire témoignage sur les souffrances épouvantables dues à cette pathologie, les mécanismes de l’ambivalence qu’elle entraine  (tant les périodes maniaques peuvent être addictives) et la difficulté de vivre une vie « terne » entre les deux extrêmes, tout en redoutant à chaque instant de replonger dans un accès incontrôlable. Ses analyses sont très pertinentes :  « Il faut à la fois baisser les armes et ne pas se révolter contre cet état. Et en même temps accepter de se battre quand même……. Les mauvais médicaments, c’est une calamité absolue…. Je ne suis pas dépressif. J’ai des épisodes dépressifs par lesquels j’entre en bipolarité… L’errance médicale tue. Plus ça va, et plus vous avez mal. La souffrance psychique est une souffrance physique. C’est à hurler de douleur….. Vous vous dites que vous allez mourir. Non parce que vous avez envie de mourir, mais parce que vous voulez arrêter de souffrir…. C’est le deuil le plus insupportable, se dire qu’être heureux est dangereux….. Ce qui m’aide c’est le dialogue plusieurs fois par jour avec mon psychiatre, par téléphone ou par SMS…  Ce n’est pas parce qu’on souffre qu’on doit être soustrait à l’humanité générale, être exclu du monde du travail…. Je suis malade mental et j’ai donc appris le silence, la dissimulation et le mensonge. Je me tais, je vis ce qui m’affecte dans la solitude, je rase les murs… Je suis malade mental dans un monde qui ne sait pas ce qu’est la maladie mentale.»  On a beaucoup parlé de son courage pour briser le mur du silence et de la honte et encourager les malades mentaux à oser prendre la parole, mais ce qui m’a le plus touché dans ce témoignage émouvant c’est l’incroyable courage de Nicolas Demorand* pour vivre, et la grande disponibilité de son thérapeute !
    • « Familles, soignants, travail… En finir avec la stigmatisation ».
      • « Tabous » : Introduction évoquant l’évolution récente des mentalités et l’implication de malades psychiatriques dans les traitements. Comme pour la douleur chronique le but n’est pas la « guérison » mais « la vie avec » la maladie ; pourtant, comme le rappelle Emmanuelle Rémond* : «Le trouble psychiatrique reste le seul domaine de la santé où le diagnostic est une insulte » (ce qui est un peu excessif, d’autres pathologies partageant ce « privilège », l’infection HIV par exemple).
      • « Quand la famille devient le traitement ». Romain Rey* présente le travail des pairs-aidants* et explique que « La psychoéducation des aidants est l’une des interventions thérapeutiques les plus robustes et efficaces en santé mentale….. On admet désormais que les proches font partie de la solution, pas du problème ».
      • « En parler ou non au travail ? » La tolérance des entreprises augmente doucement.
      • « Errance médicale, le combat pour un traitement précoce ». A quand une vraie formation psychiatrique pendant les études de santé, en commençant par apprendre à écouter vraiment les patient.e.s ?
      • « La psychiatrie, mal aimée des étudiants en médecine ». Et si on recrutait les futurs médecins sur autre chose que des compétences en physique et mathématiques !
      • « La double peine face au cancer ». Une espérance de vie réduite de 15 ans : manque de suivi ; mauvaise écoute (voire déni), limitation des soins…
      • « Devenir secouriste en santé mentale ». Eloge de la formation Premiers Secours en Santé Mentale*, avec 20 ans de retard !
    • « La puissance et la fragilité de l’être humain ». Les réflexions de Raphaël Gaillard*.

Au total : Lisez et faites lire le témoignage de Nicolas Demorand*.

  • Dr Good. Mars 2025. 3.3 €.
    • « Expérimentation du cannabis médical : patients et médecins dans le flou ». Nicolas Authier* dénonce le retard à la mise en place de ce traitement pourtant indispensable à la prise en charge correcte des douleurs neuropathiques.
    • « Des compléments alimentaires à base de mélatonine contre les troubles du sommeil, vraiment ? » Une « solution » qui ne peut être que très provisoire.
    • « Secrets de famille : peut-on s’en libérer ? » Un article qui mélange psychanalyse jungienne, loyautés invisibles* et psychogénéalogie*….
    • « Syndrome de l’intestin irritable : une vraie maladie qui se soigne ». Un article très complet qui n’oublie pas l’hypnose dans les traitements.
    • « Douleurs chroniques : on peut les soulager ! » Un dossier (11 pages), avec l’aide d’Éric Serra* et Pierre Volkmann*, qui associe explications, témoignages et traitements (sans oublier l’hypnose).
    • « Patients partenaires : quand le savoir des malades profite à tous ». La médecine a évolué depuis 1950 et a enfin compris tout l’intérêt d’associer les patient.e.s à leur traitement et à celui d’autres patients ayant les mêmes pathologies, d’où l’apparition de patients experts* et de pair-aidants*. Cet excellent article présente leurs rôles et regrette la lenteur de leur reconnaissance et de leur mise en place.
    • « Cigarette électronique : pour ou contre le vapotage chez les adolescents ». Yves Martinet* et Bernard Dautzenberg* ne sont pas d’accord. Instinctivement on pense qu’il vaut mieux éviter un produit qui contient de la nicotine et met en place un geste dangereux, mais il faut aussi tenir compte des conséquences pratiques et vérifier si le remède n’est pas plus dangereux que le mal…
    • « Ma fille est électro-hypersensible : de quoi s’agit-il ? » Les douleurs psychosomatiques* sont réelles, mais l’évitement* n’est pas la bonne solution.
    • « Sucre, produits sucrés : comment en manger moins et mieux ». Huit pages d’explications et de conseils.
    • « Est-ce que je dors suffisamment ? » Un petit test… La vraie question : Comment faire pour dormir suffisamment ?

Au total : Rien de passionnant.

  • Santé magazine. Mai 2025. 2.8 €.
    • « La cohérence cardiaque pour évacuer son stress ». En une page rappel des fondamentaux et proposition de variantes intéressantes.

Au total : Uniquement si d’autres articles vous tentent.

  • Pour la Science HS. Mai 2025. 11 €. La conscience.
    • « La vraie nature de notre conscience est discrète, au sens mathématique ». Long entretien (5 pages) avec Lionel Naccache* sur les notions de conscience et de subjectivité. Celui-ci explique : « Je m’inscris dans une longue tradition philosophique qui définit la conscience comme la capacité à se rapporter, subjectivement, c’est-à-dire à la première personne, un objet mental quel qu’il soit, comme : « Je vois cette tasse » ou « Je me souviens de… ». Il développe ensuite l’évolution des théories sur la conscience et particulièrement celle de l’espace de travail neuronal global* (que son équipe défend) mais aussi la théorie de l’information intégrée* de Giulio Tononi* avec leurs différences et leurs points communs. Il aborde de nombreux sujets comme le sommeil, le mind blanking*, les zombies philosophiques*, etc. Pour les relations entre le corps et la conscience sa position est médiane : « Pour arriver à construire cet objet mental qu’est le sujet conscient, je pense qu’il existe une période précoce qui requiert ces interactions entre le cerveau et le reste du corps, afin de faire émerger une représentation de soi. » Il termine en affirmant que : « La conscience (et la subjectivité) précède toutes les contraintes qui peuvent gêner son épanouissement. » Une lecture ardue mais passionnante.
    • « Un dialogue intérieur vu de l’extérieur ». Lionel Naccache* explique comment les neuroscientifiques explorent le cerveau à partir de théories (ici l’espace de travail neuronal global*) et d’expérimentations. Il explique la différence entre éveil et conscience et le rôle de la formation réticulée et les découvertes récentes sur les périodes d’éveil durant le sommeil, mais aussi la notion de « connectivité fonctionnelle » et ce qu’est une « matrice ».Enfin il évoque la recherche de signatures physiologiques de la conscience et la relation étonnante entre le cœur et la conscience de soi.
    • « La mort imminente, une porte vers la conscience ? » Cet article détaille les études scientifiques faites rétrospectivement sur des sujets ayant eu des expériences de mort imminente*, mais aussi les études prospectives réalisés sur des mourants (arrêt cardio-respiratoire) ayant survécu, en utilisant des enregistrements EEG *, des tests cognitifs, etc. Il signale une plus forte probabilité d’EMI* chez les personnes ayant des épisodes d’« intrusion du sommeil paradoxal » et un « recouvrement frappant » entre les expériences d’EMI* et l’exposition aux psychédéliques (DMT*).
    • Dans la tête d’un zombie » ? Philip Goff* explique le mécanisme des recherches sur la conscience utilisant la notion de zombies philosophiques*, soit une entité complexe conçue pour se comporter exactement comme un être humain,  avec le même traitement de l’information dans son cerveau, mais sans conscience… à la découverte du mystère de l’harmonie psychophysique* !
    • « La guerre des cerveaux ». Je vous ai déjà signalé dans une autre revue cet article très instructif sur la violence des oppositions entre tenants des différentes théories de la conscience et la difficulté d’organiser une réunion de collaboration « adversariale » !
    • « Toutes nos expériences conscientes trouvent leur origine dans cet impératif fondamental qui est de rester en vie ».  Anil Seth* lui penche plutôt pour la théorie de l’information intégrée* mais insiste surtout sur les progrès de la science dans la connaissance de la conscience et le fait que la conscience et la vie sont étroitement liés. Il pense que : « La perception est une construction active dans le cerveau et que son but n’est pas de créer une représentation véridique et précise du monde réel, mais plutôt d’aider à la survie d’un organisme. Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il nous est utile. »
    • « Une subjectivité artificielle ? » Christof Koch* revient sur l’opposition entre les deux théories principales de la conscience (GNWT* et TII*) et des conséquences quant à l’IA*et notamment la possibilité d’avoir ,ou non, un jour une IA* avec une conscience (et donc des droits…).
    • Et plein d’autres articles….

Au total : Si vous vous intéressez aux neurosciences et à la conscience achetez ce numéro exceptionnel, quitte à le lire plus tard !

PARU, PAS LU :

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

  • «Des outils pour soigner les peurs». Colloque de la revue Hypnose & Thérapies brèves. Dimanche 18 Mai 2025. 72 € jusqu’au 12 Mai 2025, puis 84 € (avec replay 4 mois).
  • «15èmes Journées Hypnotiques de l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz ». Organisées par l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz, elles auront lieu à Anglet du 19 au 21 Septembre 2025. Bloquez cette date dès maintenant !

ADDICTIONS :

COMMUNICATION :

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :   

DOULEUR :

GERONTOLOGIE :

GYNECO-OBSTETRIQUE :

HYPNOSE :

  • « La place de l’hypnose en thérapie familiale systémique ». Hamid Zouhairi. Journal de l’hypnose et de la santé intégrative. Février 2025. 13.99 €. Cet article m’a été recommandé par le Dr Christian Escafre*, spécialiste toulousain de thérapie familiale*, dont l’auteur est un élève. Cet article refait l’historique des thérapies familiales* et de leurs relations avec l’hypnose depuis l’Ecole de Palo Alto*, puis donne un exemple très clair de thérapie de couple utilisant l’hypnose conversationnelle*.
  • « Xavier, les secrets du métier d’hypnotiseur ». RTL. Héros. 07 Avril 2025. (37 mn). Faustine Bollaert présente un hypnotiseur (non identifié) qui alterne spectacle et soins divers.

MEDITATION :

  • « 3 minutes à méditer ». France Culture. Initiation à la méditation par Christophe André* en 40 épisodes.

PEDIATRIE EDUCATION :

PSYCHOLOGIE PSYCHIATRIE :

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SEXOLOGIE :

SOMMEIL :

THERAPIE :

TRAUMA PSYCHIQUE :

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • « Secouer les plumes du cocotier » (François et Valentin Morel).

VIDEOS :

TECHNOLOGIE :

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU :

VOCABULAIRE :

  • « Agnotologie » : Etude de la production culturelle de l’ignorance et du doute. Elle peut être produite de manière involontaire ou dans le cadre d’une stratégie délibérée. Par exemple : quelle sont les raisons qui ont amené à privilégier une hypothèse génétique et « oublier » une hypothèse environnementale dans la recherche des causes d’une pathologie.
  • « Méditation avancée » : Pratique de méditation qui permet (généralement après un entrainement prolongé) d’atteindre des stades de méditation profonds et intenses (au-delà du simple bien être) qui semblent amorcer une transformation psychologique profonde.
  • « Méditation d’absorption concentrative avancée » : Forme de méditation avancée* associant calme intérieur absolu, clarté d’esprit, transcendance de soi* et atténuation des frontières entre soi et les autres.

CITATIONS :

« L’usager est un incapable notoire. Il appartient au médecin de décider de ce qui est bon pour lui. »

Louis Marie Joseph Portes.

Président du Conseil de l’Ordre des Médecins (1950).

  «Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous conduire à une meilleure compréhension de nous-mêmes. »

Carl Gustav Jung

« Le plus souvent dans l’Histoire, « anonyme » était une femme. »

Virginia Woolf

« Ce n’est pas notre ignorance qui nous attire des ennuis, mais nos fausses certitudes. »

Mark Twain.

« Seuls ceux qui tentent l’absurde peuvent réaliser l’impossible. »

Maurits Cornelis Escher

« N’imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe. »

Victor Hugo

« Ne laissez jamais personne définir ce dont vous êtes capable en utilisant des paramètres qui ne s’appliquent pas à vous ».

Chuck Close

« De tous les corps de la nature, celui qui agit le plus sur l’homme est l’homme. »

Stephan Sweig.

« C’est souvent lorsqu’elle est le plus désagréable à entendre qu’une vérité est le plus utile à dire. »

André Gide.

« Ce qui est premier dans l’ordre d’intention est dernier dans l’ordre d’exécution. »

Aristote

« Il faut se garder de trois fautes : parler sans y être invité, ce qui est impertinence ; ne pas parler quand on y est invité, ce qui est de la dissimulation ; parler sans observer les réactions de l’autre, ce qui est de l’aveuglement. »

Confucius IH 04 2025

« Moins il y a de solutions thérapeutiques, plus l’implication auprès du patient doit être importante. »

Hacib Aoun

« Nos paroles sont émises au bon moment pour ne pas empiéter sur celles de nos interlocuteurs, et sont étroitement calibrées en fonction du contexte social. Ainsi, elles se chargent de l’émotion appropriée et sont guidées par une motivation, des réflexions, par l’anticipation des réactions d’autrui et par notre propre état d’humeur. »

Douglas Fields.

« Chaque patient est notre enseignant ».

Eric Bardot

« Ce n’est pas le jour où vous sautez de l’avion qu’il faut tisser le parachute. C’est tous les jours un petit peu. »

Jon Kabat-Zinn

« Au lieu de faire des efforts désespérés pour être ce qu’il n’est pas, le client découvre qu’il a de nombreux avantages à être ce qu’il est et à développer les possibilités de croissance qui lui sont authentiquement propres. »

Carl Rogers

« De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu’il n’existe qu’une seule réalité. »
Paul Watzlawick

 

 

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium