La 61-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le MODE D’EMPLOI (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « LEXIQUE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Dans ce numéro je vous recommande des choses très différentes : un film exceptionnel « La famille Asada », un article très émouvant et instructif sur les enfants stellaires* dans Cerveau & Psycho, un très grand cru de la revue Hypnose & Thérapies brèves, une nouvelle théorie surprenante sur la conscience dans Sciences & Vie, un bon article sur l’hypnose dans Ca m’intéresse, la fin du compte rendu du colloque sur les techniques d’induction et une promotion sur les livres présentant la théorie polyvagale* de Porges*. Je parlerai aussi du grand sujet à la mode le logiciel d’Intelligence Artificielle ChatGPT* et ce que l’on peut en espérer, ou craindre…

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

  • Numéro 68. Février 2023. 9 €.
    • « Initier une thérapie de deuil ».

François Cartault* montre comment « la thérapie narrative dissocie la perte physique de la relation toujours vivante avec la personne décédée, pour permettre au processus d’anticipation de retrouver sa place ». En permettant de retrouver la relation perdue la thérapie narrative* permet de travailler ensuite sur l’autonomisation de la personne endeuillée. Vient ensuite la transcription d’une séance qui permet de voir comment le thérapeute amène la patiente à prendre conscience des valeurs de son mari qui ont enrichi leur relation et qui restent vivantes en elle. Un bon article pour découvrir la thérapie narrative*.

    • « Thérapie du truc : le pourquoi du comment ! »
      Le mois dernier je vous ai dit tout le bien de l’intervention de Solen Montanari* dans le Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Techniques d’induction du 15 Octobre 2022. Cette fois à défaut d’observer son non verbal vous avez le texte issu de cette intervention qui utilise les techniques de la thérapie du lien et des mondes relationnels* pour aider Elisa, jeune patiente en abandon scolaire et grande souffrance psychologique. Je vous invite particulièrement à lire le témoignage de la mère d’Elisa (notamment sa description du cabinet de la thérapeute) qui conclut l’article et que je trouve exceptionnel. Pourquoi ne pas lire cet article puis revoir la vidéo, si vous avez la chance d’en disposer ?
    • « L’hypnose est-elle un placebo ? »
      Ce thème a longtemps été très débattu et la réponse est connue : NON, ce n’est pas que cela. Actuellement l’effet placebo est de mieux en mieux connu, notamment sur le plan neuroscientifique, et ne cesse de nous surprendre, la théorie du conditionnement pavlovien n’explique pas tout. Dans son article Olivier de Palézieux* fait un tour d’horizon assez complet de nos connaissances en insistant notamment sur la chronologie de leur évolution et aborde le problème des difficultés de ces études. Seul regret : l’absence de référence aux travaux du professeur Fabrizio de Benedetti* et de définition d’effet placebo pur et impur*, mais cet article est exceptionnellement documenté sur un sujet encore trop rarement traité.
    • « Corps et espace sécure : changer le monde du patient. »
      Les chirurgiens pratiquant l’hypnose sont suffisamment rares pour que vous lisiez cet article où Jean-François Desjardins* décrit avec modestie (oui cela existe aussi chez les chirurgiens !) une belle prise en charge d’un cas en apparence désespéré. Bravo.
    • « Esther, le sport et nous. Anorexie : stratégie et institution ».
      Maxime Devars* nous fait vivre la difficile prise en charge d’une adolescente anorexique avec option bigorexie* ! Une magnifique leçon de thérapie à base de « décélération sportive » très progressive, en marge des critères classiques de traitement en institution, avec une implication musclée de l’équipe soignante et beaucoup de modestie. A lire pour comprendre comment aborder une thérapie et trouver une alliance avec une patiente très difficile.
    • « Nico Tine et le petit diable rouge ». 
      Anne Surrault* présente la retranscription d’une thérapie pour sevrage tabagique avec déconstruction cognitive, ancrage corporel et utilisation très habile de mouvements alternatifs sonores. Un exemple à suivre.
    • « L’injonction de sevrage tabagique : quand il faut arrêter. »
      Nathalie Denis* détaille la prise en charge de ces patients qui n’ont pas encore choisi d’arrêter de fumer mais y sont contraints… et la mise en place progressive d’une alliance efficace. Cette présentation est exhaustive entre recadrage d’idées reçues sur la nicotine, information scientifique et pratique sur les substituts, déconstruction du geste, pourrissement du symptôme, évolution du regard du fumeur sur lui-même, déculpabilisation et auto observation, utilisation des échelles, recherche de solutions, mise en mouvement, etc. Du beau travail.
    • « Le corps n’oublie pas ».
      Adrian Chaboche*relate sa rencontre avec une patiente souffrant des années après de séquelles d’anesthésies réalisées brutalement sans respect des patients. Je me souviens avoir appris pendant mes études de médecins (années 70 !) que les circuits de la douleur des jeunes enfants étaient immatures… Je me souviens surtout des récits de mes patients ariégeois ayant été opérés à vif des amygdales ou végétations dans la cuisine de la ferme familiale… C’est pourquoi j’insiste toujours pour que dans une structure de santé les premiers services formés à l’hypnose (ou à la communication thérapeutique) soient la pédiatrie et les urgences qui sont souvent le lieu du premier contact avec l’hôpital. On n’a qu’une seule fois l’occasion de donner une bonne impression !
    • « J’ai du mal à écouter mon corps. »
       Sophie Cohen* montre à nouveau l’importance de réassocier les patients avec leur corps, ici Daniel qui souffre de phobies d’impulsion*et à qui elle va permettre d’accueillir et utiliser ses peurs.
    • Au total : Et je n’ai pas cité tous les articles… Cette revue coûte 9 € le numéro et je reste rêveur quand je vois le prix de certains ramassis d’articles sans intérêt dans des revues grand public. Nous avons la chance de disposer d’une revue de haut niveau à un tarif très raisonnable, profitez-en !

DANS LES KIOSQUES :

  •  Cerveau & Psycho. Février 2023. 7 €.
    • « Jack London, père du « reality shifting ». Dans cet article Sebastian Dieguez* présente le « Reality shifting* » (dont je vous avais parlé en octobre 2022), ses techniques, ses liens avec l’autohypnose et la méditation, ses avantages et ses risques, notamment la « rêverie compulsive* » et le « respawning* ».
    • « Comment perd-on l’appétit quand on est malade ? ».  En cause le complexe vagal dorsal*. Porges* quand tu nous tiens…
    • « Coma : comment détecter la conscience ? » Un bel article qui fait le point sur nos connaissances et les techniques d’exploration. Découvrez la notion d’état de « conscience cachée », encore trop peu exploré et qui touche 15 à 20% des patients dans le coma.
    • « Certains signaux électriques sont porteurs d’espoir ». Lionel Naccache* explique l’importance de l’étude de tracés EEG perfectionnés dans le coma, la possibilité de les utiliser pour une stimulation de type biofeedback* et les difficultés de la « neuropronostication ».
    • « Fatigue mentale : la molécule qui épuise les neurones ». C’est l’accumulation de glutamate dans le cortex préfrontal latéral qui est en cause. Une piste pour le syndrome de fatigue chronique ?
    • « La force de l’odorat ». Ce dossier comporte cinq articles et les deux premiers m’ont intéressé.
    • « Le parfum du passé » présente les connaissances sur la physiologie de l’odorat, le rôle de la génétique et les recherches en neurosciences sur l’importance de l’odorat pour la mémoire (NB Victor Hugo avait devancé Marcel Proust), l’apprentissage, le déclin cognitif, etc.
    •  « On apprend mieux avec le nez » est un entretien avec Roland Salesse* qui confirme l’importance de l’odorat pour les émotions, l’apprentissage, la sociabilité… et cite aussi son implication dans le stress et la dépression mais aussi son utilisation en gérontologie ou en dépistage médical. Il insiste sur les liaisons entre le tubercule olfactif et les circuits de la récompense et propose des pistes thérapeutiques notamment pour l’anosmie*.
    • « Sommes-nous intrinsèquement bons ? » Yves-Alexandre Thalmann* continue son entreprise de démolition des idées reçues en présentant le biais cognitif* connu sous le nom d’« erreur fondamentale d’attribution* ». Vous découvrirez le monde merveilleux des « comptes mentaux » et le « jeu de l’ultimatum » …
    • « Quand la naissance est un adieu. » Je ne connaissais pas la notion d’enfant stellaire* mais la maternité où je travaillais prenait soin de photographier les petits morts après fausse couche ou mortinaissance. Dans cet article Jasmin Schreiber* présente cette pratique mais surtout les conséquences sous estimées de ces morts et les différents moyens d’y faire face en laissant s’exprimer ce deuil trop souvent caché. Benoît Bayle* insiste sur l’importance de lutter contre l’isolement et de préserver le couple. Un article très important que je vous conseille de lire en priorité.

Au total : toujours d’excellents articles. Surtout ne manquez pas celui sur les enfants mort-nés.

  • Cerveau & Psycho. Janvier 2023. 7 €. « Qu’héritons-nous vraiment de nos ancêtres ? »
    • Un petit complément sur un excellent article lu tardivement…
    • « Se forcer à oublier, c’est possible ! » Cet article de neurosciences très complet insiste sur le rôle du cortex préfrontal et sur de nouvelles techniques de traitement. Quand l’autrice, Ingrid Wickelgren*, explique que Paula Hertel* a montré que « les personnes souffrant de dépression avaient des difficultés à supprimer leurs souvenirs » et que « Certaines des recherches de Hertel* suggèrent que des solutions de rechange sont nécessaires pour les personnes déprimées, par exemple en leur fournissant une nouvelle pensée à associer à l’indice pour remplacer la pensée gênante » je ne peux m’empêcher de penser à la thérapie narrative* ! Un excellent article.
  • Ça m’intéresse. 2023 02. 4.2 €.
    • « Comment nos pensées nous soignent ». Cet excellent dossier aborde méditation, hypnose, méthode Coué*, effet placebo*, EMDR*, neurofeedback* et psychologie positive* avec de bonnes références.
    • « L’hypnose, une pratique bienvenue à l’hôpital » présente l’hypnose de soin avec de Nicolas Fuscoet Jean-Marc Benhaiem* de façon simple et honnête. Pour une fois pas d’illustration exaspérante issue d’une grande banque d’images mais scène de bloc opératoire et une, rare, photo d’Yves Halfon* en plein travail !
    • « Méditer aide notre corps à trouver son équilibre ». Michel Le Van Quyen*, Gaël Chételat*, Fulvien Mazzola*et Patrick Clervoy* présentent les fondements scientifiques et les applications cliniques de cette technique avec en prime une adresse internet sérieuse pour trouver une formation.
    • « Effet placebo : les prouesses de l’autoguérison ». Cet article rédigé avec la participation de Didier Bouhassira* est le meilleur que j’aie lu sur ce sujet depuis longtemps dans une revue grand public (voyez aussi celui d’Hypnose et Thérapies Brèves). Dopamine*, endorphines*, endocannabinoïdes*, la liste des neuromédiateurs* sécrétés sous l’influence du placebo ne cesse de s’allonger, ainsi que celles des pathologies qui y sont sensibles (à condition que le cortex préfrontal* ne soit pas lésé).
    • « Les bienfaits des émotions positives ». Cette fois la présentation est due à Nathalie Rapoport-Hubschman* et Michel Lejoyeux* et est tout à fait intéressante mais j’ai particulièrement apprécié l’entretien avec Sylvie Dolbeault* qui explique que « Devoir être positif est une pression énorme pour les malades et que « Le moral est 50% de la guérison » est un message catastrophique lorsqu’il n’est pas explicité et nuancé » ou qu’« il faut proposer aux patients de construire leur « trousse de distraction. Des photos, des lectures, des vidéos… qu’ils consultent quand ils sont tristes ».
    • « Les images choquantes sont une manière de dévoiler l’invisible ». Autre article intéressant cet entretien avec le politologue Emmanuel Taïeb* qui analyse de façon très intelligente les aspects controversés de l’utilisation d’images choquantes.

Au total :  Ne vous privez pas de cet excellent numéro à un tarif abordable.

  • Science & Vie. Février 2023. 4.9 €.
    • « La nouvelle théorie de l’inconscient : c’est lui qui commande ! » Vraiment j’ai été déstabilisé en lisant ce passionnant article sur la théorie d’Andrew Budson*qui explique (expériences à l’appui) que la conscience ne serait que le souvenir tardif d’un ensemble de perceptions et d’actions opérées de manière inconsciente » et qu’« En réalité nous ne percevons pas directement le monde, mais nous nous souvenons consciemment des décisions que nous avons prises et des actions que nous avons réalisées. » Pour lui la conscience arrive trop tard pour pouvoir être le siège des décisions et aurait surtout pour rôle de « donner un sens » à ce qui s’est passé (lisez à ce sujet l’article dans la revue Epsilon) et l’intégrer dans une base de données d’apprentissage : « Je pense plutôt que la conscience consiste en un processus de mémorisation. »

Cette théorie n’est pas incompatible avec celle de l’ « Espace de travail neuronal global* » mais diffère sur l’importance donnée au rôle de la conscience. Une théorie à connaître et à commenter.

    • « Droit au suicide assisté : peut-on laisser des IA décider ? » Evidemment les positions du « Dr Death » sont très provoquantes mais vous verrez qu’elles ouvrent la porte à des discussions très intéressantes et que les réponses peuvent être surprenantes. Une belle leçon de réflexion et de tolérance. Un article à lire et à méditer.

Au total : Si vous vous intéressez aux neurosciences et/ou à l’éthique achetez cette revue.

  • Epsilon. Février 2023. 5.9 €.
    • « Méditation : peut-elle vraiment soigner ? »

Voici un excellent article qui fait le point sur les connaissances scientifiques et les applications cliniques sans occulter les interrogations et les idées reçues avec l’aide de nombreux scientifiques reconnus : Emmanuel Mellet*, Elizabeth Hoges*, Gaël Chételat*, Antoine Lutz*, Eric Bui*, etc.  On y parle de l’étude INSERM sur l’eczéma et le psoriasis, du programme SMART*pour le SSPT*, de la dépression, etc. mais Antoine Lutz* précise qu’« Il n’y a aucune preuve que la MBSR* produise des changements structurels » dans le cerveau et Elizabeth Hoges* rappelle que « La méditation est enseignée par un professeur de méditation qui n’a besoin d’aucun diplôme clinique» (ce qui est également le problème de l’hypnose médicale !) Une excellente lecture.

    • « Homo fictionus : pourquoi notre espèce se raconte des histoires ».

Cette première partie du dossier comporte trop de références pout toutes les citer mais elles sont toutes pertinentes. Psychologie, archéologie, linguistique, anthropologie, neurosciences, etc. cet article réunit harmonieusement de multiples points de vue pour expliquer l’importance des histoires dans notre développement et dans le fonctionnement cérébral.
« Tous les groupes humains ont un récit qui raconte leur propre origine…. De tout temps, le mythe dit la vérité dans le groupe humain auquel on appartient » dit Jean-Loïc Le Quellec* et Nancy Huston* affirme : « Aucun groupement humain n’a jamais été découvert circulant tranquillement dans le réel à la manière des autres animaux : sans religion, sans tabou, sans rituels, sans généalogie, sans contes, sans magie, sans histoires, sans recours à l’imaginaire, c’est-à-dire sans fictions ».
Pour Samuel Nastase* : « Lorsqu’une personne entend le récit oral du vécu d’une autre, elle recrée dans son cerveau des représentations de haut niveau du sens et du contenu narratif qui ressemblent à ce que la première personne avait dans son cerveau lorsqu’elle en a fait l’expérience » et pour Uri Hassonpour qu’une synchronisation s’installe, il ne suffit pas de partager les mêmes histoires : il faut en partager les interprétations et « Ceux qui comprennent l’histoire de la même façon ont des schémas neuronaux similaires dans le réseau qui participe au traitement de haut niveau des évènements et des récits. » Bonne introduction à l’article suivant : « Notre cerveau est une machine à créer des fictions. » 
J’ai commencé cette lecture sans a priori et immédiatement j’ai été captivé tant cet article recoupe les débats actuels sur le fonctionnement du cerveau et particulièrement la conscience. Paolo Bartolomeo*, Hélène Loevenbruck*, Francis Eustache*, Emmanuel Mellet*, Frédéric Bernard* et Lionel Naccache* apportent une contribution facilement compréhensible et de haut niveau. Ils nous expliquent que notre cerveau utilise des souvenirs d’épisodes discrets qui servent de points d’ancrage d’un souvenir autobiographique donné.
Pour Lionel Naccache* : « Nous mettons sans cesse à jour nos fictions afin qu’elles épousent au mieux les contours du réel », tandis qu’Hélène Loevenbruck* pense que « Nous sommes équipés pour produire des dialogues mentaux qui nous aident à revivre des situations de dialogues passées et à anticiper le futur……. Nous nous racontons nos propres histoires pour échafauder et renforcer nos propres « soi. »
Un article simple et passionnant qui résonne avec l’article de Sciences & Vie sur « La nouvelle théorie de l’inconscient ». Lisez-le vite.

Au total : un excellent numéro d’une excellente revue qui mérite son prix. Et souvenez-vous que l’hypnose c’est raconter des histoires… Un achat plus qu’utile ! 

  • Pour la scienceFévrier 2023. 7 €.

« Comment le cerveau fait son marché ». Cet article de Mandy Viktoria Bartsch* est mot pour mot le même que celui publié dans le numéro de Janvier de Cerveau & Psycho (sous le titre « Comment trouver des tomates au milieu des concombres »), dont je vous ai brièvement parlé, et qui est tout à fait intéressant. Il explique de façon très détaillée les mécanismes qui permettent à notre cerveau de choisir les informations pertinentes malgré les perturbations qui sont analysées mais très rapidement ignorées.

Au total : un article intéressant si vous vous intéressez aux neurosciences, mais qui revient cher.

  • Science & cerveauDécembre 2022. 6.95 €.
    • « Cerveau et nature : un lien crucial pour la santé mentale ». Cela faisait longtemps que je n’avais pas acheté cette revue et j’ai craqué pour ce dossier malgré quelques craintes, hélas justifiées. Entre citations littéraires, réflexions philosophique et platitudes saupoudrées de quelques références scientifiques (Michel Le Van Quyen*, Alix Cosquer*, Qing Li*, etc.) ce dossier reste très superficiel et assez ennuyeux même s’il est agréable de voir qu’il cherche réellement à s’appuyer sur des ressources scientifiques, voire même à les critiquer. Pourquoi ai-je l’impression que ChatGPT* aurait pu le rédiger ?
    • « Décrypter les pleurs de bébé ce n’est pas inné. » Et ce n’est pas non plus réservé aux femmes. La recette du succès : l’écoute attentive et l’entrainement.
    • « Tromper le cerveau pour réapprendre à marcher ! ». Présentation de l’IVS*, version technologique (et beaucoup plus chère) de la Mirror box*.
    • « Notre horloge interne contrôle l’intensité de la douleur ». Claude Gronfier* plaide pour une prise en compte de cette courbe sinusoïde.
    • « Apprentissage et remémoration ». Christoph Schmidt-Hieberet Ruy Gomez-Ocadiz* comment nous passons du mode apprentissage au mode remémoration dans l’hippocampe*.
    • « Cerveau et malbouffe ». Jean-Michel Lecerf* explique que notre cerveau aime le gras ce qui nuirait à l’hippocampe*, zone du cerveau impliquée dans la mémoire et…le contrôle de l’appétit !
    • « Cerveau et Covid-19 : les dernières avancées de la science ». Un bilan complet, et guère rassurant, des atteintes neuropsychiques dues au virus.
    • « HPI : réalité scientifique ou astuce marketing ? » Entre biais de recrutementet tests facturés jusqu’à 700 €… l’article est très justement critique.

Au total : Beaucoup d’articles assez intéressants sans plus.

  • Femme Actuelle. 23 Janvier 2023. 2.5 €.
    • « La rigolothérapie, c’est du sérieux ». Bonne surprise : cet article, avec la participation de Sylvie Chokron*, est un exemple de vulgarisation scientifique réussie et pour ma part je ne connaissais pas encore les études de Norman Cousins sur le traitement de la douleur chronique par le rire. Cela me rappelle une scène de film où Charlot assiste à la projection d’un film comique en prison et découvre les propriétés d’évasion du rire ! Je pense que le rire active le nerf vague ventral, ce qui expliquerait les effets du « rire forcé ». A vérifier.
    • « Caresses et massage : les bienfaits du toucher pour la santé ». Autre bonne surprise, cet article avec les conseils d’Armelle Simon* est un bon résumé de pratiques faciles à mettre en place. Véronique Lefevre des Noëttes* présente elle le massage en gériatrie et soins palliatifs.

Au total : Deux bons articles à un prix raisonnable.  

  • Santé magazineMars 2023. 2.9 €.
    • « Les boucliers antistress ». Cohérence cardiaque*, relaxation progressive de Jacobson*, auto hypnose, méditation, respiration, etc.  Aurélia Schneider*et Valérie Dupuy Lafon* donnent quelques exemples.
    • « Devenir secouriste en santé mentale ». Jérôme Palazzoloet Emilie Piouffre-Jaufret* présentent ce nouveau type de secourisme. Testez votre motivation altruiste : la formation coûte 250 € (mais peut être prise en charge par des entreprises ou des associations).
    • « Sommeil : faut-il essayer la lumière rouge ? » François Duforez* présente cette nouvelle technologie censée favoriser l’endormissement (encore en évaluation). Entre 39 et 139 € trois appareils sont proposés…
    • « Développer son libre arbitre ». Les conseils de Séverine Falkowicz* et Julien Intartaglia* sans surprises et deux livres en promotion.
    • « Arnaque ou pas : le nerf vague booste-t-il notre santé mentale ? » Pour Philippe Domenech* « Il existe désormais un bon niveau de preuve pour affirmer que la stimulation du nerf vague est efficace pour traiter la dépression résistante ». Il s’agit de stimulation électrique (son domaine de recherche à l’ICM*) et non de la théorie polyvagale* de Porges* mais Sonia Pellissier* évoque clairement le changement de fonctionnement du nerf vague* face au danger.
    • « Les réseaux sociaux ont intensifié l’anxiété sociale ». Entretien avec Christophe André* sur les risques des réseaux sociaux.

Au total : Rien de palpitant, mais rien d’énervant.

  • Côté Santé. Décembre 2022. 3.9 €.
    • « Dormir et sans médicaments ! ». Patrick Lemoine*, spécialiste bien connu,  ne tient pas toutes les promesses du titre et offre plus des conseils pratiques classiques que des solutions alternatives (yoga, relaxation, sophrologie*, luminothérapie*) qui sont juste évoquées à côté de la mélatonine* (utile en spray pour les réveils nocturnes), les plantes : ValérianeEschscholtzia (à prendre en comprimé pour éviter de stimuler la vessie avec des tisanes…) et un nouvel usage de l’aspirine ou du paracétamol (pour faire baisser la température ce qui favorise l’endormissement). En prime un « Publi-communiqué » pour des appareils de traitement des apnées du sommeil.
    • « La vulvodynie ce n’est pas dans la tête ! ». Un bon article sur cette pathologie souvent méconnue (comme beaucoup de pathologies féminines…), et les pistes pour le traitement (rééducation pelvienne, TCC*, cure thermale et psychologique, etc.) et le diagnostic (y compris le « test du coton tige » que je ne connaissais pas).

         Au total : Rien révolutionnaire, mais rien d’exaspérant. 

  • Mieux pour moiMars 2023. 3.3 €.
    • « Je me libère de mes douleurs chroniques sans médicaments ». Trois intervenants. Marc Lévêque*, neurochirurgien, insiste sur la nécessité de rester mobile même en cas de douleur (particulièrement les lombalgies) et propose des pistes de traitement intéressantes, Marc Goëb* a une huile essentielle pour chaque pathologie et Nathalie Goujon* ne dit pas grand-chose.
    • « Fin de vie ». Patrick Lemoine* fait une bonne présentation des différences entre sédation terminale, suicide assisté et euthanasie. Je trouve cet article bien fait et vous encourage à le lire. Une question me taraude : l’auteur est psychiatre et neuroscientifique, enseignant, chercheur, spécialiste du sommeil, très présent dans les médias et sa liste d’ouvrages publiés est impressionnante. Quand est-ce qu’il dort ?  
    • « Je dépasse mes peurs pour mieux profiter du moment présent ». Vu la qualification des « thérapeutes » je me suis évité la lecture.
    • « Quand l’art influe sur notre psychisme ». Dialogue entre Ariane Bilheran* et Susie Hodge très imprégné de psychanalyse.
    • « Dans la tête d’un enfant autiste ». Trois intervenants directement concernés par l’autisme permettent de mieux comprendre les difficultés rencontrées. Intéressant.

         Au total : une revue très inégale avec au moins un article intéressant et un prix encore raisonnable.

  • Entre nous. Janvier 2023. 4.9 €.
    • Après Michel CymesAli Rebeihi (le seul à ne pas être en photo sur chaque couverture), Sophie Davant… cette fois c’est Faustine Bollaert qui veut avoir son magazine ! Dans le meilleur des cas on alterne des entretiens avec des invités (en promotion de leurs ouvrages) et des articles sur des sujets « tendance » par des journalistes plus ou moins spécialisés, au pire c’est du rédactionnel avec placement de produit. Ici on peut faire son marché dans la diversité humaine : miracle, euthanasie, analphabétismepolyamour, deuil, enfant né sous X, etc. n’en jetez plus. ! Est-ce bien utile ?
    • « La générosité : un acte vraiment pour les autres ? ». La psychologue Claire Mizziest associée à d’autres « spécialistes » (Françoise Dorn*, Soizig Castelnérac*, Thomas d’Ansembourg*) pour des conseils de base : pensez à vous, apprenez aussi à refuser, etc.
    • « Trouver son plein potentiel grâce à la kinésiologie ».  Deux pages d’explications vagues sur cette pseudoscience sans aucun recul avec une entrepreneuse reconvertie.
    • « La PNL pour déverrouiller nos blocages ». Tellement creux que je pense que ChatGPT* aurait fait mieux !

Au total : Faites des économies, n’achetez pas cette revue.

  • Les Tidoudous. Décembre 2022. 5.95 €.

Nouveau magazine (difficile à trouver) pour les tout-petits, lancé par le magazine Psychologies.
Ce premier numéro parle de la peur des monstres et donne des solutions classiques ainsi qu’une posture de yoga : « le papillon ».

         Au total : cher pour ce que c’est.

 

NOTES DE LECTURE :

  • « Applications cliniques de la théorie polyvagale ». Stephen W. Porges et Deb Dana. Ed Satas (218/2022). 68 €. Ce livre vient en complément de celui de Deb Dana« La théorie polyvagale en thérapie », dont je vous ai dit tout le bien que j’en pensais en Janvier. Il comporte plus de 20 contributions de thérapeutes, de pratiques très diverses, ayant découvert et intégré la théorie polyvagale à leur pratique thérapeutique et est donc très axé sur des témoignages et exemples d’applications pratiques en psychothérapie ou en médecine. Il comporte également un article de Stephen W. Porges* : « La théorie polyvagale une introduction » qui mérite totalement son nom et je vous recommande de commencer la lecture de ces deux livres par cet article, puis de lire les explications détaillées de Deb Dana* et enfin de piocher librement dans les différents articles du second volume. Je n’en ai pas terminé la lecture et je vous en reparlerai le mois prochain, mais le coût d’achat de ces deux livres est important et justement les Editions Satas proposent jusqu’au 28 Février 2023 d’acquérir les deux ouvrages au prix de 81.7 € port compris. Une occasion à saisir.
  • « Le guérisseur des lumières ». Frédéric Gros. Ed Le Livre de Poche. (2019/2022). 7.2 €.

Ce livre me pose un gros problème : il est composé de lettres censées être adressées par Mesmer*, à l’approche de sa mort, à son confrère Karl Christian Wolfart* et lui résumer les étapes importantes de la vie du créateur du « magnétisme animal* ».
Hélas je n’ai pas l’érudition de Gérard Fitoussi* et suis bien incapable de discerner le vrai du faux dans ce récit qui me semble très romancé !
On y comprend mieux toutefois l’ambiance assez hostile dans laquelle Mesmer* s’est débattu toute sa vie, sa volonté de validation scientifique, ses relations décevantes avec les sociétés savantes, avec la franc-maçonnerie, son amour de la musique et son caractère passionné, sans être désintéressé. A lire éventuellement comme un roman historique.

  • « Mieux communiquer grâce à l’hypnose ». Aurélien Guihéneuf. Ed Kiwi. (2022). 16 €.

Voici encore un livre censé apprendre à communiquer grâce à l’hypnose qui va probablement énerver Pierre Castelnau* (le président de la CFHTB*) qui apprécie peu (avec raison) que ces techniques soient proposées au grand public par des « coachs » ou « formateurs », étrangers au monde de la santé.
Ceci dit ce livre n’est pas horrible et représente un petit résumé de cours d’initiation assez potable qui se lit facilement. Evidemment sur 140 pages, 50 sont des pages de titre ou de transition… un peu cher pour relire ce que vous savez déjà. Un achat inutile.

PAUSE PARKING :

  • « Le petit livre des bains de forêt ». Bettina Lemke. Ed Albin Michel. (2018). 3€ /12.9 €.

Quand j’ai acheté ce livre, en solde à Intermarché°, j’avais peur de tomber sur un plaidoyer pour les bains de forêt*, un peu illuminé, mêlant ésotérisme, naturopathie* ; aromathérapie*, sagesse ancestrale… comme la revue Happinez affectionne, avec des théories pseudoscientifiques du genre « turlututu chapeau pointu » !
En fait peu de tout cela.  Les premiers chapitres rappellent les bases scientifiques des bienfaits de la sylvothérapie*, de façon simple et convaincante, sans nous ensevelir sous une pluie de citations, mais sans les éluder non plus.
Ensuite ce livre alterne des petits chapitres tantôt consacrés aux arbres : comment les reconnaitre, quelle est leur symbolique suivant les pays (sans grand délire mystique), leurs propriétés médicinales (à vérifier  je suis incompétent sur ce sujet) ou gastronomiques, leurs possibles influences spirituelles (à prendre ou à laisser), … et des chapitres pratiques avec exercices de méditation (ou d’autohypnose), de yoga, de sensorialité, de respiration, de visualisation positive, voire d’escalade (avec modération), etc.

         Au total : un manuel intéressant pour découvrir le Shinrin-yoku*, à un prix très raisonnable.

PARU, PAS LU :

TROUVAILLES CHEZ LE BOUQUINISTE :

  • « Molly Moon et le livre magique de l’hypnose ». Georgia Byng. Ed Albin Michel. (2003). 3€.  Ce livre m’a été donné par Frédérique Honoré* que je remercie. Je ne sais pas ce qui a déclenché mon intérêt pour l’hypnose dès mon enfance : « Belphégor », « Fantômas », « Fantômette » … mais je suis certain que ce livre m’aurait passionné et contribué à ma « vocation ».

Ne rêvez-pas, même si Milton H. Erickson*était capable d’hypnotiser à distance 2 personnes dans une assemblée de plusieurs dizaines de spectateurs, à ma connaissance aucun hypnotiseur n’a jamais réussi des exploits comparables à ceux de Molly dans ce livre à mi-chemin entre un roman de Charles Dickens* et un dessin animé de Walt Disney.
Alors oui la réalité de l’hypnose est bien différente, mais pourquoi ne pas laisser vos enfants se révolter, rêver, frissonner un peu et se rassurer après des péripéties originales et des « coups de théâtre » pas si prévisibles en passant du rêve américain aux poupées russes psychologiques (mise en abyme disent les critiques).
A ce prix ne vous privez pas de ce moyen amusant d’ouvrir la discussion sur l’hypnose… (et de susciter des vocations ?), faites leur plaisir sans vous prendre la tête.

  • « Qui a piqué mon fromage ? » Spencer Johnson. Ed Michel Lafon. (1998). 6/14 €.

 Lorsque j’ai commencé ma formation en hypnose (à Biarritz en 2009), en dehors de quelques restes de cours sur les théories de Freud*, mes connaissances en psychiatrie, psychologie ou psychothérapie étaient proches de zéro…
Je pense que c’est lors de cette formation que j’ai entendu parler de Milton H. Erickson* pour la première fois et lorsque Jean-Claude Espinosa* nous a parlé de Palo Alto* j’ai écouté poliment sans vraiment comprendre pourquoi il nous en parlait !
Depuis j’ai progressé grâce aux formations, ateliers, congrès, webinaires, émissions de radio, podcasts et innombrables lectures d’ouvrages variés mais aussi de revues (au contenu scientifique très inégal…).
J’ai découvert l’importance (en volume) des publications dites de « développement personnel *» ou de « bien être » et j’ai rapidement entendu parler d’ « ouvrages cultes » aux tirages faramineux comme « L’alchimiste » de Paolo Coelho*, « Les quatre accords Toltèques » de Miguel Angel Ruiz*, ou « Un petit pas peut changer votre vie : la voie du Kaizen » de Robert Maurer*, etc.
Justement ce livre fait partie des « etc. » et j’étais curieux de le lire, d’autant plus que son auteur était médecin et psychologue.
J’ai vite été déçu ! Je pourrais parler d’attribution interne ou externe*, d’agentivité*, de mise en mouvement, etc. mais en fait je pense plutôt parler du profond ennui éprouvé en lisant un livre qui nous vend en 100 pages ce qui se résume en quelques lignes : dans la vie rien n’est acquis, le monde est dangereux mais plein de ressources et ce n’est pas en restant assis sur son cul à exiger « son dû » que l’on règle ses problèmes.

Faites des économies : n’achetez pas ce livre

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • « Horizons olfactifs ». Toulouse. 19 Janvier- 19 Mars 2023. Entrée libre. Venez avec vos yeux et votre nez pour cette dernière (hélas) exposition.
  • « Les micro-agressions linguistiques ». Galerie des Bains Douches. 09700 Saverdun. Entrée libre du mardi au samedi jusqu’au 25 Février 2023. Des graffs et des photos pour une approche innovante d’une réalité de communication souvent sous-estimée (surtout à la capitale…).
  • « La famille Asada ». Film japonais (sous-titré) de Ryota Nakano (2020) sorti en France le 25 Janvier 2023. Pas d’hypnose dans ce récit (à partir d’une histoire vraie) de la vie d’un photographe original et de sa famille, mais beaucoup d’humour, de fantaisie de surprise et d’émotion sans « pathos » et une magnifique leçon de thérapie par la photographie. Le film qui m’a le plus fait rire et touché depuis des années. Un hymne magnifique à la famille et à la solidarité.

Allez-y en famille puis prescrivez-le.

·       « Je pars sans moi ». Spectacle d’Isabelle Lafon inspiré des œuvres du psychiatre Gaëtan de Clérambault* et des écrits de Fernand Deligny*. A voir en tournée ? Ou à la radio ?

  • « La grande magie ». Film de Noémie Lvovsky, avec Denis PodalydèsSergi LopezFrançois MorelJudith Chemla, etc. En salle actuellement. J’ai trouvé ce film, avec des parties chantées et dansées, aussi surprenant que séduisant. Je vous laisse y découvrir ce qui à côté de l’illusion relève de l’hypnose, des hallucinations positives, des distorsions temporelles, des prescriptions de tâches, des difficultés des psychothérapies « sauvages », etc. dans un film poétique et thérapeutique entre le fou-rire et l’émotion. A découvrir sans a priori.

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • « Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves : Techniques d’induction ». 15 Octobre 2022. Replay disponible. 72 €.
    • « Doit-on faire attention à la fixation de notre attention par… ».

Yves Halfon* se demande s’il est important d’amener le patient à réduire ses champs de perception pour l’induire en transe. Pour lui « l’objectif primordial de l’hypnose c’est le clivage entre le raisonnement et l’imagination du patient pour favoriser l’imagination ».
En hypnose formelle le thérapeute donne une part importante à la focalisation de l’attention du patient tandis qu’en hypnose de soin la fixation de l’attention est instantanée. C’est en légitimant les peurs, les craintes du patient qu’on fixe son attention.
C’est pourquoi il « n’utilise presque jamais l’hypnose formelle sauf en éducation thérapeutique ».
L’important ce n’est pas la fixation de l’attention, c’est la dissociation qui est importante et en hypnose de soin on n’a pas besoin d’un temps important pour amener le patient à entrer dans une transe hypnotique. Suivant le contexte soit l’imagination, soit le raisonnement domine mais de toutes façons ils marchent ensemble.
Il faut toujours se poser la question « Qu’est-ce qui se joue dans cette rencontre ? » et se rappeler que n’importe quelle conversation peut amener le patient à s’intérioriser. « C’est l’enfant rêveur qui nous montre ce qu’est la transe hypnotique » dit-il en mêlant Jacques Prévert et le football !
Milton H. Erickson* explique que c’est pendant les transes spontanées des patients que ses thérapies sont les plus efficaces, ce qu’Ernest Rossi* a formalisé en parlant de rythmes ultradiens*.
Pour raconter un souvenir, un ressenti, le patient doit s’intérioriser et se met donc déjà en transe aussi Julien Betbèze* souligne l’intérêt de saisir cet instant d’autohypnose.
Pour Yves Halfon* en hypnose de soin le fait de respecter le patient, de légitimer sa plainte, d’être bienveillant, permet une alliance rapide.
Julien Betbèze*explique alors que l’hypnose dans le soin est une technique cognitive qui aide le patient pour un soin, pour naviguer dans un ailleurs plus confortable, tandis qu’en thérapie l’hypnose est un outil qui permet de mobiliser l’imagination pour atteindre les objectifs du patient. Mais créer une transe hypnotique n’est pas thérapeutique en soi, la mobilisation de la créativité du patient est de l’ordre de la psychothérapie. On utilise l’hypnose pour faire basculer le patient dans un mode de fonctionnement où l’imagination agit. L’hypnose permet de mieux contourner les limitations du patient et c’est parce qu’on fait basculer le patient dans un espace imaginaire que la créativité peut émerger.
Pour Yves Halfon* dans le soin on est obligé de diriger le patient, tandis qu’en psychothérapie on peut laisser le patient trouver ses solutions, activer sa créativité.
Julien Betbèze*confirme que dans le soin on vise le confort et en thérapie on vise la créativité.

En conclusion pour Yves HalfonMilton H. Erickson* a permis de libérer l’hypnose de ces inductions très longues et donc de l’utiliser efficacement en hypnose de soin. L’hypnose de soin c’est comme une mère qui tient fermement la main de son enfant pour traverser une rue, tandis que l’hypnose de thérapie c’est quand cette mère accompagne son enfant qui essaye de faire un puzzle.

    • « Induction par la boule de cristal ».

Pour Frédérique Honoré* un script c’est un canevas et comme le dit Marc Galy* : « Le script c’est le malade ». Elle cite alors Hegel*, qui dans son livre « Le magnétisme animal : Naissance de l’hypnose », déclare que « Rien n’est dit de la nature même de cette induction ». Il y aurait deux manières d’agir :  produire de l’absurde pour notre mental, vider le langage de sa signification habituelle (« et même en rendant contradictoire le mode de prescription ordinaire ») ou par la concentration « en rendant son ampleur, sa précision, son acuité à la sensorialité ».
Quant à Korzybski*(l’auteur de « La carte et le territoire »), il pense que « Les mots sont les panneaux indicateurs et non pas les chemins » et donc ils définissent imparfaitement ce qu’ils désignent ».
Puis Frédérique Honoréprésente plusieurs cas pratiques en insistant sur sa façon d’établir l’alliance thérapeutique. Pour le premier cas elle « fait l’œuf » pour déstresser sa patiente (je ne connaissais pas cette technique empruntée à un jeu de cour de récréation et j’ai hâte de l’expérimenter). Pour le second sa patiente n’arrive pas à exprimer son problème mais se dit « atterrée » et elle la prend au mot. Dans le troisième, face à un adolescent qui se sent « sale et indigne de vivre » elle établit l’alliance grâce à un tour de magie avec un Rubik cube° (avoir un père magicien facilite les choses) et un livre « Je suis un Zèbre, et alors ? » Le quatrième cas l’amène à utiliser sa « vraie » boule de cristal… pour aider une jeune femme n’arrivant pas à être enceinte à se projeter dans son avenir de maman. Enfin dans le dernier cas elle amène une mère, venue pour des terreurs nocturnes chez son enfant de trois ans, à « accepter d’avoir peur de penser qu’il ne se passe rien, parce que vous n’en savez rien. »
Elle insiste sur l’importance d’être sûr de soi-même à 100 %, sans pour autant vouloir réussir, d’être réactif dans le corps et la tête et d’OSEZ être créatif. C’est le patient qui fait la thérapie, dans une course c’est l’arbitre qui donne le départ, mais c’est le coureur qui court. L’hypnose est une relation d’humain à humain qui sera réussie si vous OSEZ être créatifs.

    • « Induction et hypnose profonde. »

Dominique Megglé*explique tout d’abord que « L’hypnose profonde manifeste le fonctionnement de la personne sans aucune interférence objective pour le sujet. En hypnose profonde le sujet ne visualise pas une scène alternative, il l’hallucine, elle est vraie pour lui » et qu’en hypnose profonde l’amnésie est totale.
Il existe deux formes d’hypnose profonde. Dans la forme somnambulique le sujet semble totalement éveillé et vaque à ses occupations normalement. Seul un très léger retard à répondre ou une discrète raréfaction du clignement des paupières peut s’observer et cet état est souvent difficile à identifier. Induction ratée ou hypnose profonde ? Lui-même s’est fait avoir plusieurs fois. « La transe profonde n’a pas toujours besoin d’être induite, elle survient spontanément et notre affaire, qui n’est pas mince, est de savoir la reconnaitre pour l’utiliser ! »
Dans la forme stuporeuse dès la consigne d’induction donnée le sujet semble s’endormir, il ronfle, ses réponses sont retardées, incomplètes, monotones et répétitives. Le patient se réveille dès qu’il entend la demande de réorientation. Souvent le praticien a l’impression d’être exclu du phénomène pourtant cet état est thérapeutique et le danger est de prendre cette transe pour du sommeil. Dans la « vie ordinaire » cette transe est de plus en plus fréquente, notamment dans la dépression et il ne faut pas réveiller ces patients mais les encourager à dormir. Pas besoin de chercher à induire une transe stuporeuse, le sujet nous l’offre spontanément.
Dans certaines transes moyennes ou légères des transes profondes peuvent apparaitre spontanément, ce sont les besoins actuels du patient qui commandent leur apparition, l’important est de les reconnaitre et de les utiliser.
Pour obtenir une transe profonde on utilise des moyens classiques et d’autres plus spécifiques. Chaque patient a une personnalité hypnotique spécifique avec plus de facilité à exprimer certains phénomènes hypnotiques (amnésie, catalepsie, lévitation, hallucinations, anesthésie, modifications sensorielles, distorsion temporelle, régression en âge, etc.) que d’autres et il lui faut de l’entrainement pour acquérir et développer ces derniers. Lors de cet entrainement il faut rassurer, encourager, complimenter impliquer les patients et surtout REPETER les suggestions, toutes les suggestions. André Weitzenhoffer* a formalisé l’homoaction* (« Toute répétition d’une suggestion augmente l’intensité de de la réponse à cette suggestion ») et l’hétéroaction* (« Toute réussite d’un phénomène hypnotique donné prédispose à en réussir un autre totalement différent. »)
Qui dit entrainement dit temps passé à s’entrainer et Milton H. Erickson* parle de 8 à 16 heures mais c’est une moyenne qu’il faut nuancer. Il existe des sujets très doués et en cas d’urgence (problème organique ou échéance inéluctable, ce que Milton H. Erickson* qualifie de « situations autoritaires ») la transe profonde apparait très vite en quelques suggestions directes simples.
Il existe 6 techniques spécifiques d’approfondissement et les trois dernières sont les plus importantes :

        Demander d’entrer en transe profonde de façon répétitive avec une voix chaleureuse dirigée vers le bas (les pieds des patients).
La confusion est toujours utile et il faut la répéter, surtout avec les sujets intelligents (qui repartent facilement dans le contrôle cognitif).
 Quand le contexte le permet parler très près et très doucement en articulant bien.
Les suggestions multiples permettent d’explorer la personnalité hypnotique des patientes et il faut préparer à l’avance une grande phrase les contenant toutes et quand un premier phénomène est observé la répéter pour utiliser l’hétéroaction* et obtenir ainsi un état de dissociations multiples.
« L’amnésie n’est pas un phénomène hypnotique comme les autres, il est central, essentiel parce qu’oublier c’est faire travailler la mémoire, oublier quelque chose l’envoie à l’inconscient pour qu’il s’en occupe et fabrique les inspirations que nous recevons en retour. L’amnésie est la clef de la créativité. Quand elle et totale elle signe la transe profonde, elle permet les suggestions post-hypnotiques* et en assure l’exécution automatique. » Pour être efficaces les consignes d’amnésie doivent être répétées pendant la séance (de préférence sous forme directe), et dans cet exercice d’ « assouplissement mental » qu’est l’hypnose on peut suggérer l’amnésie, sa levée plus tard sur un signal donné et sa réapparition sur un autre signal.
Les suggestions post-hypnotiques* (SPH) sont données pendant une transe profonde pour être exécutées après celle-ci sur un signal convenu à l’avance. Leur structure générale est « Dès qu’il se passera telle chose vous ne pourrez pas vous empêcher de faire ceci et après vous aurez tout oublié. » Leur intérêt est quadruple : leur exécution confirme que le sujet était bien en transe quand elles ont été données (puisqu’il s’agit d’une réactivation de transe) ; elles contribuent fortement à l’exercice de « kinésithérapie mentale » en cours ; elles permettent des suggestions thérapeutiques spécifiques (Par exemple se focaliser sur une démangeaison dans la main qui apparait dès que le dentiste demande d’ouvrir la bouche et disparait avec le rinçage de fin de soin)  et elles permettent de gagner du temps lors des séances suivantes : « Et maintenant vous pouvez laisser dans cette séance tout ce que vous voulez y laisser et revenir ici,  jusqu’à la prochaine séance qui sera encore plus confortable ».

En conclusion Dominique Megglé* rappelle qu’Erickson* n’était pas un « éricksonnien moderne » …. « Erickson* pratiquait essentiellement l’hypnose profonde, il était direct chaque fois qu’il pouvait, et c’est-à-dire très souvent, il aimait la transe profonde, il recommandait de l’apprendre, il aimait la transe profonde parce qu’elle lui offrait de pouvoir travailler tout droit avec l’inconscient du patient pour raccourcir la durée des thérapies. »

Dans la discussion qui suit Julien Betbèze* insiste sur la difficulté de reconnaitre l’hypnose profonde somnambulique et Dominique Megglé* rappelle que parfois Erickson* utilisait des patients somnambuliques connus pour détecter la présence d’autres patients en hypnose profonde. D’ailleurs lui-même a testé cette méthode lors de séances de formation ! Par contre quand on a identifié une hypnose profonde chez un patient on ne peut plus la rater.

Julien Betbèze*précise qu’« A partir du moment où les gens n’ont pas de tiers sécure*, si tu fais de l’hypnose moyenne ou légère tu n’arriveras pas à te connecter avec l’expérience de l’inconscient dans laquelle le sujet est en lien avec sa créativité dans la relation. » et insiste sur l’importance de l’hypnose profonde pour les patients en situation de trauma et de difficulté de relation au monde et l’importance de la présence.

Dominique Megglé* explique que certains échecs de l’hypnose sont dus au fait que les praticiens n’ont pas utilisé l’hypnose profonde. Erickson* présentait l’entrainement à l’hypnose profonde comme une pré-thérapie pour apprendre à utiliser cet outil et le plus souvent l’apprentissage suffisait !

    • « Induction debout ».

Sophie Cohen* explique que ses patients sont souvent en état d’alerte ou de transe négative avec des pathologies dissociatives (addictions, etc.) et qu’elle cherche surtout à les réassocier à leur corps.

Faire toute la séance debout permet cette réassociation aux sensations du corps en passant le poids du corps d’un pied à l’autre afin de commencer à sentir les sensations de la plante des pieds (nus si possible), puis d’avant en arrière (talons/pointes sans déséquilibre important) pour observer le balancement, les micro-ajustements, pieds écartés de la largeur du bassin.
L’insistance sur les pieds permet de diminuer les pensées cognitives (fréquentes dans les problèmes anxieux) puis progressivement remonter dans le corps. Dans cette séance d’apprentissage elle insiste sur le fait de « laisser couler » les sensations dans les pieds et de ressentir la force de l’attraction terrestre, de bien sentir les sensations des épaules qui tombent vers les hanches puis vers les genoux, puis vers les pieds ; de laisser couler et partir tout ce qui est de trop dans notre tête. La proprioception permet d’être présent à son corps. Si la position debout set difficile il est possible d’utiliser une position assise dos droit.
Elle présente et commente alors un enregistrement vidéo d’une téléséance avec une patiente paniquée avant un examen de permis de conduire (malgré 45 heures de cours) et explique que les personnes anxieuses ont peur du vide et en même temps leur esprit est encombré de pensées. Il faut les amener à ouvrir un espace pour accueillir quelque chose de vivant, de nouveau (et l’espace entre les mains en est la métaphore). Les mains comme les pieds laissent s’échapper dans le sol tout ce qui n’a pas besoin de rester. L’équilibre n’existe pas, c’est une succession de micro-déséquilibres.
L’hypnose permet de créer un réservoir de souvenirs, d’expériences, pour affronter le problème, en utilisant, par exemple, les apprentissages réussis. La visualisation, en hypnose, du passage de l’examen, avec succès, permet d’halluciner un souvenir mais en ramenant en permanence aux sensations physiques (mains, pieds et jamais la tête), en répétant les messages et en s’appuyant sur les exceptions positives (explorées auparavant).
Elle l’encourage sa patiente à être surprise en constatant sa tranquillité, son plaisir de conduire (« Vous savez que vous savez conduire, continuez de ne rien faire… c’est aussi facile que de respirer »), à profiter de cette joie intérieure et à sentir cet espace à l’intérieur d’elle-même. L’idée est de la réassocier en permanence avec son corps tout en hallucinant le succès.

Julien Betbèze* souligne que quand la patiente à confiance dans le balancement de son corps elle peut accéder à la confiance en soi et que l’énergie descend dans la terre au lieu d’être bloquée dans la tête.

Sylvie Cohen* insiste sur le rôle fondamental des pieds : la plupart de ses patients ne sentent pas leurs pieds, d’où ce travail pour leur faire prendre conscience de ce contact et les réassocier avec leurs pieds. L’idée, face à des patients en transe négative (perception étroite), est de les ramener en conscience critique (ici et maintenant) avant de les amener en conscience élargie. Il faut réassocier au corps. Le patient accepte qu’il y ait un espace avec du vide parce qu’il a confiance dans ses appuis. Les personnes anxieuses ne savent pas rester sans rien faire et il faut les amener à comprendre que « Le déséquilibre fait partie intégrante de la vie » et le travail fait en début de séance permet de le ressentir. Nous ne sommes pas faits pour être assis, nous somme faits pour être debout et nous asseoir quand nous sommes fatigués.

    • « Conclusion ».

Julien Betbèze* termine la session en rappelant que son but était de montrer comment l’hypnose s’intègre aux thérapies brèves. Depuis Erickson* on peut remplacer induction par « stimulation » des ressources du patient pour partager une transe relationnelle. L’important c’est le corps et la relation pour remettre en mouvement, laisser l’imagination émerger et libérer la créativité.

ADDICTIONS :

·       « Video game addiction : noticing warning signs, getting help. » (Dépendance aux jeux vidéo : remarquer les signes avant-coureurs, obtenir de l’aide). Medscape. 23 Janvier 2023. Observer, observer, observer.

         « Dans l’Actu : dépister la consommation de cannabis. » Medscape27 Janvier 2023. Une étude américaine.

ANESTHESIE :

 COMMUNICATION :

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :

  • « Deuil périnatal : 7 rituels pour aider les parents à se relever ». Psychologies. 15 Octobre 2019. J’ai beaucoup de réticences pour la « spécialiste », autoproclamée, du deuil périnatal, Hélène Guérin*, kinésiologue* de surcroit… mais tout n’est pas inintéressant dans cet article.
  • « What is the psychological cost of performing CPR ? » (Quel est le coût psychologique de la pratique de la Réanimation d’un arrêt cardiorespiratoire ?). Medscape. 06 Février 2023. Je n’avais pas imaginé à quel point ces gestes de secourisme pouvaient être traumatisants pour des personnes non préparées ! L’article plaide avec raison pour un suivi psychologique de ces sauveteuses bénévoles et j’espère que l’application SAUV life y a pensé !

DOULEUR :

GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

MEDITATION :

·       « Méthode HEAL : 4 étapes pour entraîner son cerveau à être positif. » Psychologies. 24 Janvier 2023. Les préconisations du professeur Hanson*.

PEDIATRIE :

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

·       « Psychiatric illnesses share common brain network » (Les maladies psychiatriques partagent un réseau cérébral commun). Medscape. 25 Janvier 2023. Un article très intéressant qui est en faveur de l’altération d’un réseau neuronal (plutôt que d’un site précis) dans de nombreuses pathologies psychiatriques ou psychologiques mais aussi post-traumatiques. Du souci à se faire pour la boxe, le rugby, le foot, le plongeon … ?

·       « Pourquoi se parle-t-on à soi-même ? » France Culture. Avec philosophie. 30 Janvier 2023. (58 mn). Stéphanie Smadja* et Hélène Loevenbruck* parlent de l’endophasie* et donnent quelques pistes intéressantes pour éviter les ruminations.

SOMMEIL :

STRESS & SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

  • « Brain differences suggest therapeutic targets in Takotsubo » (Les différences cérébrales suggèrent des cibles thérapeutiques dans le Takotsubo*). Medscape. 17 Janvier 2023. Cette étude suggère une cause neuropsychologique à ce syndrome cardiaque sévère et le système nerveux autonome n’y est pas pour rien. Porges*, quand tu nous tiens !
  • « Comment surmonter son anxiété sociale ? France Inter. Grand bien vous fasse. 24 Janvier 2023. (53 mn). Une excellente émission avec Christophe André* et Antoine Pelissolo* qui aborde aussi le rôle des réseaux sociaux et du distanciel. Pour vivre malheureux vivons cachés !

THERAPIE :

  • « Qu’est-ce qui nous empêche d’être heureux ? ». France InterGrand bien nous fasse. 17 Janvier 2023. (51 mn). Avec Fabrice Midal* et Rebecca Shankland*.
  • « L’inconscient ». France Inter. Un podcast sur la psychanalyse avec Juan-David Nasio*, Clotilde Leguil*, Caroline Eliacheff*, et Laurie Laufer*. Je vous ai déjà dit tout l’ennui que j’en pensais !
  • « Hasard, destin, coïncidences : comment repérer les signes de synchronicité ? ». Psychologies19 Janvier 2023. Au lieu de lire ça, lisez plutôt l’article de Nicolas Gaillard* : « Psychogénéalogie : nos ancêtres nous hantent-ils vraiment ? », dans Cerveau & Psycho de Janvier 2023.   

·       « Psychogénéalogie, l’héritage de nos ancêtres. » France Inter. Zoom-zoom-zen. 24 Janvier 2023. (55 mn). L’émission reçoit Evelyne Bissonne-Jeufroy* qui a fréquenté Françoise Dolto* et Anne Ancelin-Schutzenberger*. Un seul conseil : écoutez plutôt « Qu’héritons-nous vraiment de nos ancêtres ? » France Inter. Grand bien vous fasse. (51mn) du 10 Janvier 2023 avec Christophe André*, Sébastien Bohler* et Nicolas Gaillard* ou relisez l’article de ce dernier dans le numéro de janvier de Cerveau & Psycho.

·       « Music tied to improved mood, less stress during crises » (Musique et amélioration de l’humeur, moins de stress en temps de crise). Medscape. 23 Janvier 2023. Une étude sur 700 adultes montre l’influence bénéfique de l’écoute de la musique.

  • « Comment bien choisir son psy et sa thérapie ? » » France Inter. Grand bien vous fasse. 26 Janvier 2023. (54 mn). Avec Aurélia Schneider*, Sylvie Wieviorkaet Catherine la Psy*. Emission intéressante qui parle d’alliance thérapeutique, de TCC*, d’EMDR* mais aussi de psychanalyse avec modération. Rassurez-vous les mouvements alternatifs* marchent très bien même si votre thérapeute n’a pas le copyright d’EMDR France !
  • « Comment utiliser notre esprit pour soigner notre corps ? » Europe 1. Bienfait pour vous. 30 Janvier 2023. (44 mn). Avec Nathalie Rapoport-Hubschman* et Nicolas Fusco*.
  • « La résilience ». France Culture. En-quête d’idées. 2-4 Février 2023. Une série de quatre émissions (15 mn) avec Boris Cyrulnik*.

·       « Guidelines recommend CBT alone for mild acute depression, more options for more severe cases. » (Les directives recommandent la TCC seule pour la dépression aiguë légère, plus d’options pour les cas plus graves »). Medscape. 24 Janvier 2023. Des recommandations américaines.

·       « Bright light therapy boosts therapeutic response in bipolar depression. » (La thérapie par la lumière vive stimule la réponse thérapeutique dans la dépression bipolaire). Medscape. 10 Février 2023.

  • « Pourquoi écrire fait du bien ». France InterGrand bien vous fasse. 14 Février 2023. (54 mn). Les ateliers d’écriture. Avec Nayla Chidiac* et Sonia Feertchak.

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

·       « Size of meals, not timing, linked to weight loss » (L’importance des repas, est liée à la perte de poids, pas leur horaire). Medscape. 20 Janvier 2023. Pas d’argument en faveur du jeûne intermittent.

  • « Foutons la paix aux gens avec leur poids ». France InterAlors voilà. 02 Janvier 2023. (4 mn). Baptiste Beaulieu* rappelle que la culpabilisation aggrave les choses.

CONFUSION :

  • « Et la morale de ceci, c’est : soyez ce que vous auriez envie d’avoir l’air d’être ! ou pour parler plus simplement : ne vous imaginez pas être différente de ce qu’il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraitre autre que vous n’étiez avant d’être devenue ce que vous êtes. » Lewis Caroll*. Alice au pays des merveilles.
  • « Pour vivre malheureux vivons cachés ».
  • Devinette : « Je suis ce que je suis, mais je ne suis pas ce que je suis, car si je suis ce que je suis, je ne suis plus ce que je suis. Qui suis-je ? » Une personne qui suit un cercueil. A utiliser avec doigté !
  • « Pour suivre une pensée il faudrait déjà qu’elle soit partie, qu’elle soit en route. Mais si ma pensée est partie c’est la déroute. Etonnant non ? » Stefano Colombo.

 METAPHORES :

  • « L’hypnose de soin c’est comme une mère qui tient fermement la main de son enfant pour traverser une rue, tandis que l’hypnose de thérapie c’est quand cette mère accompagne son enfant qui essaye de faire un puzzle ». (Yves Halfon*).
  • « Il ne nous viendrait jamais à l’esprit d’arrêter de toucher notre chien parce qu’il a dépassé le stade de chiot ! » (Moira Theede*). Soyez tactiles !

 PRESCRIPTION DE TACHES :

  • Deux ou trois fois par mois une promenade de deux heures en forêt (téléphone coupé c’est encore mieux).
  • Proposez à vos patients de composer une « trousse de distraction » avec des photos, des lettres, des livres, des films, des CD, des parfums, des recettes, des doudous, etc. pour les moments de tristesse. (Sylvie Dolbeault*).

MODELE DE SCRIPT :

Voici un script d’hypnose pour traiter la phobie des araignées :

  1. Introduction : Bonjour (nom du patient), je suis heureux de vous accueillir pour cette séance d’hypnose. Aujourd’hui, nous allons travailler ensemble pour vous aider à surmonter votre phobie des araignées.
  2. Induction hypnotique : Fermez les yeux et concentrez-vous sur votre respiration. Imaginez que vous êtes en train de marcher dans un endroit calme et paisible. Vous pouvez sentir l’air frais sur votre peau et entendre le bruit des oiseaux. C’est un endroit où vous vous sentez en sécurité et en paix.
  3. Imagerie mentale : Imaginez maintenant que vous êtes en train de marcher dans une forêt et que vous rencontrez une araignée. Observez attentivement comment vous vous sentez. Peut-être remarquez-vous que vous vous sentez tendu ou anxieux. C’est tout à fait normal. Maintenant, imaginez que vous pouvez contrôler ces sentiments. Vous pouvez choisir de vous sentir calme et en paix, même en présence d’une araignée. Vous pouvez ressentir de la curiosité et de l’intérêt pour cet animal fascinant, au lieu de la peur.
  1. Suggestions post-hypnotiques : Maintenant, je vais vous donner quelques suggestions post-hypnotiques pour vous aider à intégrer ces sentiments de calme et de confiance en présence d’araignées. Lorsque vous verrez une araignée dans le futur, je veux que vous vous souveniez de cette sensation de calme et de paix. Je veux que vous sachiez que vous pouvez contrôler vos sentiments et que vous pouvez choisir de vous sentir en sécurité et en paix.
  1. Réveil : Maintenant, je vais compter jusqu’à cinq et vous allez vous réveiller, vous sentant calme et détendu. Vous allez vous souvenir de tout ce qui s’est passé pendant cette séance et vous allez pouvoir utiliser ces sentiments de calme et de confiance pour surmonter votre phobie des araignées. 1… 2… 3… 4… 5…Bien, ouvrez les yeux et sentez-vous reposé et détendu.
  2. PS : Pas terrible, assez léger et un peu brutal : pas d’argumentaire scientifique rassurant (TTC*), pas de double dissociation*, etc. En fait ce script a été pondu en 30 secondes par ChatGPT* avec la demande : « Ecrire script séance hypnose phobie araignées ». Qu’en pensez-vous ? Pour ma part je pense que l’hypnose reste avant tout la rencontre de deux personnes pour un objectif thérapeutique commun.

OUTILS :

VIDEOS :

TECHNOLOGIE :

  • « Serenity, une startup de réalité virtuelle au service du bien-être ». Les trophées Europe 1. 19 Janvier 2023. (08 mn 50). Association sophrologie et réalité virtuelle avec une centaine de programme. Distribué uniquement aux professionnels et utilisé au CH de Douai. A voir.
  • La couverture lestée (7 Kg). Elle est sensée améliorer le sommeil. Je la teste depuis plusieurs jours et j’aime bien. Je l’ai achetée pour moins de 40 € à Action° ce qui me semble bien plus raisonnable que les prix autour de 150 € annoncés ailleurs.

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

VOCABULAIRE :

  • « Biais rétrospectif » : Tendance qu’ont les personnes à surestimer rétrospectivement le fait que les événements auraient pu être anticipés moyennant davantage de prévoyance ou de clairvoyance. Tendance à rationaliser après coup un événement imprévu et à le considérer a posteriori comme plus probable ou prévisible qu’il n’était avant sa survenue. « Avec le recul, vous révisez votre interprétation d’une situation qui s’est déjà produite, pour la rendre cohérente avec son résultat réel » (Megan Giroux*).
  • « Enfant stellaire » : Enfant qui meurt à la naissance, ou peu avant, ou juste après et qui n’a pas le temps de prendre sa place dans ce monde. (Jasmin Schreiber*).
  • « Hétéroaction » : « Toute réussite d’un phénomène hypnotique donné prédispose à en réussir un autre totalement différent. » (André Weitzenhoffer*).
  • « Homoaction* : « Toute répétition d’une suggestion augmente l’intensité de de la réponse à cette suggestion. » (André Weitzenhoffer*).
  • « IVS » ou Intensive Visual Simulation » : Version technologique de la « Mirror box* ».
  • « Magnétisme animal » ou « Mesmérisme » : Ensemble d’anciennes théories et pratiques thérapeutiques qui se développèrent de la fin du XVIIIᵉ siècle à la fin du XIXᵉ siècle en occident à la suite des théories de Franz Anton Mesmer* et qui eurent un impact important sur le développement de la médecine, de la psychologie et de la parapsychologie. Mesmer* croyait en l’existence d’un fluide universel qui réglait les interactions des humains avec les corps célestes et celle des humains entre eux. Pour lui la maladie était causée par une mauvaise distribution dans le corps de ce magnétisme animal et la guérison demandait une restauration de cet équilibre perdu, ce que Mesmer* se disait capable de faire grâce à ses talents de magnétiseur.
  • « Mirror box » : Appareil de rééducation (basé sur l’activation des neurones miroirs*) qui permet de rééduquer un membre paralysé en faisant observer au patient les mouvements de son membre sain placé dans une boite équipée d’un miroir. L’observation de l’image (inversée) dans le miroir « trompe » le cerveau et permet de rétablir plus facilement les circuits neuronaux lésés.
  • « Pareidolie » : Phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable. (Par exemple retrouver un visage dans un nuage ou une silhouette d’animal dans un rocher…). ChatGPT :  Phénomène psychologique consistant à voir des formes ou des motifs familiers dans des objets aléatoires ou indéterminés. Cela peut se produire dans divers contextes, tels que la perception visuelle d’images dans les nuages ou les dessins sur les rochers, ou encore dans la détection d’images cachées dans des sons ou des bruits. La pareidolie peut être considérée comme un exemple de la façon dont le cerveau peut interpréter de manière erronée les informations sensorielles pour les faire correspondre à des modèles familiers.
  • « Phobie d’impulsion » ou « Pensée intrusive » : Crainte obsédante de commettre un acte délictueux, transgressif, ou dangereux pour soi-même ou pour autrui (en fait il n’y a jamais de passage à l’acte). Elle peut être l’un des symptômes d’un trouble obsessionnel compulsif*.
  • « Relaxation progressive de Jacobson » :  Technique qui consiste à tendre différents groupes de muscles volontairement sur une période de 5 à 10 secondes puis à relâcher la tension (détente). Chaque contraction peut être faite une seconde fois avant de passer à la suivante.  
  • « Respawning » : En jeu vidéo c’est la résurrection des personnages. En psychopathologie c’est le projet de quitter définitivement la réalité ordinaire pour rester dans sa réalité désirée, soit en mourant, soit en créant un « clone » qui prendrait « notre place » dans notre corps réel, tandis que notre « vrai moi » évoluerait en permanence dans d’autres mondes…
  • « Rêverie compulsive » ou « Rêverie inadaptée » : Condition dans laquelle les gens s’engagent dans des rêveries très détaillées et réalistes qui peuvent durer des heures au détriment du fonctionnement normal. Elle n’est pas reconnue comme un syndrome psychiatrique formel.
  • « Rythmes circadiens » :  Rythmes biologiques d’une durée de 24 heures environ, qui possèdent au moins un cycle par période de 24 heures.
  • « Rythmes ultradiens » :  Oscillations biologiques dont la fréquence d’oscillation est plus élevée et la période est moins élevée (< 24h) que les rythmes circadiens*. Ernest Rossi* a montré l’importance de ces rythmes alternant des périodes d’ « éveil » (de 90 mn) avec des périodes de « repos »( de 20 mn) correspondant à des transes naturelles.
  • « Shifting » ou « Reality shifting » : Pratique à la mode chez les jeunes depuis 2020 consistant à se glisser mentalement dans des réalités alternatives, à se transporter dans une autre réalité juste par la force de la pensée. On est quelque part entre la méditation et l’autohypnose. 
  • « TOC » ou « Troubles Obsessionnels Compulsifs » :  Pathologie caractérisée par l’apparition d’idées ou d’images répétées, persistantes, non désirées et souvent anxiogènes (obsessions*) fréquemment à l’origine de comportements répétitifs (compulsion*), censés neutraliser l’anxiété et l’angoisse dues aux obsessions*.

CITATIONS :

« Le rire nait d’un décalage entre ce que l’on attend et ce qui arrive vraiment. 
Le rire est un antagoniste naturel du stress.

Sylvie Chokron.

 « La nature n’est jamais aussi bénéfique que quand nous en faisons directement l’expérience. Le fait d’être au contact avec la nature décuple ses effets bénéfiques et le meilleur moyen consiste à s’y immerger complètement, charnellement, et non d’une manière virtuelle.
Nous sommes visiblement faits pour réagir favorablement à la simple vue de la nature, qu’elle soit réelle ou artificielle. »

Michel Le Van Quyen.

 « La méditation améliore les capacités de régulation attentionnelle et émotionnelle, qui ont tendance à diminuer avec l’âge. »

Gaël Chételat.

 « Des variations génétiques dans les voies des neurotransmetteurs du cerveau modifient la réponse au placebo ».

Didier Bouhassira

 « Le cerveau agit sur les émotions négatives comme du Velcro° et sur les positives comme du Téflon°. »

Rick Hanson.

 « Les machines risquent de reproduire en mase les biais véhiculés par les ensembles de données »

Germano Vera Cruz

 « Le bain de forêt est le moyen de renforcer notre lien avec la nature, sciemment et en pleine conscience.

Le simple fait de regarder la forêt est déjà salutaire. »

Bettina Lemke

 « La méditation ce n’est pas essayer d’arriver quelque part. C’est s’autoriser soi-même à être exactement là où on est et à être exactement tel que l’on est, et autoriser également le monde à être ce qu’il est à cet instant ».

Jon Kabat-Zinn

  Ne devenez pas un ericksonien ou un freudien, vous rateriez l’opportunité de devenir vous-même ».

Peter Bloom.

 « Tout effet thérapeutique est la résultante d’un effet non spécifique, constant quelle que soit la méthode utilisée et, éventuellement, d’un effet spécifique qui permet une action directe sur la maladie, son évolution et/ou ses symptômes.

Concernant la puissance symbolique de la relation médecin-malade, l’effet placebo est un espace thérapeutique à réhabiliter pour le bénéfice premier des patients. Espace majeur, loin d’être une tromperie… »

Gérard Ostermann.

 « La confiance est un élixir merveilleux »

Alain.

 « Parfois il faut savoir sortir du cadre pour y rester »

Alain Amselek.

 « La privation de sommeil augmente la fréquence des souvenirs intrusifs ainsi que la probabilité de développer des problèmes de santé mentale. »

Scott Cairney

« L’odeur est très profondément ancrée dans notre mémoire émotionnelle. »

Eric Vermetten.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium