La 66-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « Mode d’emploi » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « Qui est-ce ? » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier «Vocabulaire » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…

Je ne suis anesthésiste retraité et je ne suis donc pas un thérapeute (ni un neuroscientifique), mais je ne cesse de me former et mes réactions dans ces INFOS sont celles d’un soignant en formation dont les connaissances évoluent chaque jour et qui essaye de partager ce qui lui semble pouvoir aider d’autres soignants en formation.

Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Ce mois-ci j’ai trouvé le livre idéal à déguster en vacances pour enrichir son esprit tout en le laissant décompresser : « Les secrets de vos rêves » de Tobie Nathan* admirable d’intelligence et de finesse…

J’ai aussi commencé la lecture de « Rencontres hypnotiques » de Daniel Quin*, dont je vous parlerai le mois prochain, mais dont je peux déjà vous recommander la lecture.

Sinon profitez de vos vacances, dès que vous pourrez… et tant que le climat est encore supportable…

 

DANS LES KIOSQUES :

  • Philosophie magazine. Juin 2023. 6.9 €.
    • « Le langage résout – il les conflits ? »
      • En fait j’aurais mieux fait de parcourir un peu cette revue avant de l’acheter car elle est assez éloignée de nos préoccupations en communication thérapeutique par exemple.
      • « Sur le prétendu pouvoir magique de la parole. » Cet éditorial du directeur de la rédaction Alexandre Lacroix ne manque pas de pertinence, et d’impertinence !
      • « La parole est à vous ! » Cet article du rédacteur en chef adjoint Cédric Enjalbert* permet de réfléchir sur les mécanismes de la parole et de la communication à un haut niveau et de mieux en comprendre les enjeux.  Il peut facilement être transposé au dialogue thérapeutique avec ses principes de base : accueillir la parole de l’autre, ratifier, reformuler,  utiliser son langage, tenir compte du contexte, vérifier que l’on a été compris, etc.

Au total : Un achat peu utile.

Santé infoJuillet 2023. 6.9 €.

    • « Eliminer tout stress ».
      • « Sommeil, la clef de la vitalité. » Entretien avec le Pr Pierre Philip* qui n’est pas forcément « le plus grand expert français »… mais certainement un grand expert avec un nouveau livre ! Ceci dit l’article est intéressant, même s’il n’amène rien de révolutionnaire, et insiste beaucoup sur l’importance du chronotype*. Vous êtes « du matin » ou « du soir » ?.
      • « En finir avec les cauchemars ! » Cette fois c’est Benjamin Putois* qui présente son dernier livre sur la « Thérapie par rescénarisation d’images mentales » ou « RIM », technique de TCC* qui permet de traiter les cauchemars récidivants en aidant les patients à en réécrire le scénario, apparemment avec un bon taux de succès. Et pourquoi pas en hypnose avec une double dissociation ?
      • « La mémoire comment ça marche ? » Pas sur d’avoir les idées plus claires après cette lecture…
      • « Restaurer sa concentration. » L’article cite Francis Eustache* « La mémoire effectue un travail de synthèse au jour le jour, à notre insu. Elle va choisir de retenir certaines choses et d’en oublier d’autres»  et Jean-Philippe Lachaux* « Ce que nous appelons la capacité de concentration repose donc sur un ensemble de mécanismes permettant au cerveau de préférer une récompense abstraite et éloignée à une récompense immédiate et concrète », mais est un peu court. Par contre pourquoi ne pas adopter les exercices proposés…
      • « La concentration ça s’apprend ! » Un peu trop de neuro anatomie pour finalement conseiller la méditation !
      • « EMDR : une voie d’autoguérison. » Un article de journaliste mal digéré qui confond thérapie, psychanalyse et autoguérison.

Au total : Bien cher pour rien de passionnant.

  • Sciences HumainesJuillet 2023. 6.5 €.
    • « Harcèlement au collège, du réel au virtuel ». Un article assez « bateau », sans originalité et centré sur les harceleurs.
    • « Susciter l’empathie chez les harceleurs. » Saverio Tomasella* présente un nouveau mode de prise en charge très séduisant.
    • « Les bonnes notes de la musicothérapie ». Un excellent dossier de 21 pages :
      • « La musique stimule le désir de vivre. » Emmanuel Bigand* explique comment « En écoutant et encore plus en pratiquant la musique, vous stimulez la cohabitation complice de ces trois grandes sphères : cognition, émotion, action» et que « Le plaisir musical contribue au bien-être des individus par l’intermédiaire des modifications biochimiques qu’il procure et qui ont des effets durables bien au-delà de l’expérience musicale qui les a produites. »
      • « Les bonnes notes de la musicothérapie. » L’article de Michel Habib* est le meilleur que j’aie lu sur ce sujet. Dyslexie, TDAH*, Troubles du Spectre Autistique*, chaque pathologie est présentée avec les bénéfices obtenus et les explications neuroscientifiques en rapport. « Il est clair que des composantes de l’activité musicale, comme le rythme notamment, sont bénéfiques à la reconstruction des circuits altérés qu’il s’agisse d’autisme, de TDAH, de troubles du langage, de la lecture et autres troubles d’apprentissage. » Une voie prometteuse mais où il ne faut pas faire n’importe quoi !
      • « Notre oreille est-elle culturelle ? » Article très intéressant et bien documenté qui détaille nos modalités de perception et d’interprétation de la musique en insistant sur le rythme et l’intensité et en suggérant l’universalité de la transmission d’émotions basiques, sans occulter l’importance du contexte culturel.
    • « La famille à l’épreuve de l’individualisme ». Si vous n’êtes pas rassasié… vous pouvez lire ce long entretien avec François de Singly*sur l’évolution de la notion de famille.

Au total : L’article qui a attiré mon regard m’a déçu mais le dossier sur la musique est vraiment intéressant. Reste le prix…

  • Cerveau & Psycho. Juillet 20223. 7 €.
    • « Quand l’oubli fait du bien. » Cet article présente de façon assez complète les mécanismes neurophysiologiques  (inhibition de l’hippocampe par le cortex préfrontal dorsolatéral), mais aussi toutes les implications thérapeutiques (SSPT*) et éthiques de l’activation des mécanismes d’oubli volontaire en rappelant notamment que le sens de la causalité des modifications observées reste à déterminer. Pour Jan Kalbitzer* : « Ce n’est pas parce que quelqu’un a eu une enfance et une adolescence difficiles qu’il doit se sentir mal une seconde fois. S’il a bien refoulé ces expériences, il peut en rester là. La question est toutefois la suivante : l’enfance pose-t-elle encore problème dans la vie de cette personne ? »
    • « Pourquoi a-t-on parfois un mot sur le bout de la langue ? » Johannes Gerwien* donne d’intéressantes explications sur les mécanismes de la mémoire et la linguistique, mais aucune solution pratique ! Pour ma part je recommande la pratique de la méditation, cela ne change rien à ce problème, généralement plus agaçant que menaçant, mais permet de l’affronter avec sérénité et d’éviter de s’infliger la « double peine » !

Au total : Rien de passionnant dans ce numéro.

  • Epsilon. HS 7. Juin 2023. 6.9 €.
    • « La malédiction de l’énergie : comment notre cerveau ruine tous nos efforts écologiques ». Un article décevant qui survole le biais d’effet rebond* (que je vous avais signalé en avril 2023), lequel pose d’inquiétantes questions quant à l’efficacité de l’écologie incitative !

Au total : Pas de quoi justifier l’achat, sauf si vous vous intéressez à l’énergie.

  • Psychologies. Juillet 2023. 4.9 €.
    • Il y a bien longtemps que j’avais abandonné la lecture de cette revue tant j’étais consterné par leur courrier internet entre « Quel animal êtes-vous ? », « Quel est votre âge émotionnel ? », et « Buvez ceci avant de dormir pour fondre du ventre » ! Pourtant je dois reconnaitre que ce numéro comporte quelques articles intéressants…
    • « Respirer : l’art de reprendre son souffle. »
      • Un dossier de 16 pages un peu inégal.
      • « La respiration, c’est une hygiène de vie. » Christine Barois* présente les mécanismes et intérêts des différents types de respiration et le rôle du nerf vague*.
      • « A chaque problème sa respiration. » Respiration abdominale, cohérence cardiaque*, respiration alternée*, marche afghane, etc. faites vos courses !
      • « La thérapie : une bouffée d’oxygène. » Edmond Marc* détaille l’importance de la respiration dans les différents types de thérapie.
    • « Comment parler de sexualité à ses enfants ? » Question délicate à laquelle Véronique Baranska*, Suzanne Jolys*, Margot Fried Filliozat* et Jacqueline Schaeffer* répondent de façon tout à fait intéressante.
    • « J’ai la phobie des insectes. » C’est Boris Charpentier* qui présente succinctement le problème : inné ou acquis, hypnose, EMDR*, TCC*. Pour ma part je déconseille de faire les exercices d’exposition sans accompagnement !
    • « Doit-on toujours suivre son instinct ? » En général je suis très circonspect vis-à-vis des « psychopraticiens » mais je doit dire que cet article de Violaine Gelly* est excellent même s’il fait référence au « cerveau reptilien », appellation bien dépassée… Sinon la présentation est intelligente et sait mettre en présence de nombreux points de vue compétents (Marx*Bergson*, Freud*, Jung*, Kahneman*, Einstein*) pour en faire une synthèse cohérente : « Instinct et intelligence représentent donc deux solutions divergentes d’un seul et même problème : celui de l’adaptation» et « L’intuition, ce « truc » qui nous inspire, ce « sixième sens » revendiqué, n’est pas de l’instinct. C’est au contraire un formidable outil de notre cerveau qui, à notre insu, va chercher puis ordonne des informations que nous ne percevons pas pour nous aider à faire un choix. »
    • « Hermann Rorschach : l’homme aux taches. » Présentation (toujours par Violaine Gelly*) de la , brève, vie de l’inventeur du fameux test et de l’intérêt de son utilisation.
    • « Paranoïa. » Courte mais bonne présentation (encore par Violaine Gelly*!) de cette pathologie si particulière.
    • « Aider un enfant grâce à la thérapie familiale. » Cette fois c’est Sébastien Dupont* qui propose une description brève mais très claire des origines et particularités de ce type de thérapie.
    • Je ne peux pas m’empêcher de me plaindre. » Fabrice Midal* nous explique comment sortir de la plainte.

Au total : Une lecture de plage ?

  • Madame FigaroJuin 2023. 2.9 €.
    • « La revanche des princesses. » Dans son nouveau livre (que j’ai bien envie de lireFabrice Midal* propose une relecture des contes, légendes, mythes, etc. libérée de la tradition classique et de la psychanalyse. Séduisant.

Au total : Gardez votre argent pour acheter le livre.

  • Parents. Août 2023. 1.9 €.
    • « Le post-partum ça se prépare ». Les conseils d’Anna Roy* , sage-femme dont je vous ai déjà parlé (en bien !).
    • « Doit-on forcer les enfants à faire un bisou ? » NON… Saverio Tomasella* explique pourquoi.
    • « Stress, colère, fatigue : 3 exercices pour retrouver énergie et sérénité. » « Câlin du papillon », « Souffleur de stress » et « Frappe du thymus ». Les explications sont à prendre avec prudence… mais ces exercices me plaisent bien et n’engagent à rien. Le premier ne vous rappelle pas quelque chose?
    • « Charlette Cordova : une conteuse pas comme les autres. » Présentation de l’autrice de Piratata, série de livres adaptés aux enfants ayant un trouble « dys ».
    • « L’éducation bienveillante en crise : on en est où ? »
      • Depuis un an le débat continue… Ce dossier de 12 pages donne surtout la parole aux adversaires des positions extrêmes d’Isabelle Filliozat* mais de façon assez pondérée. J’aurais aimé plus de contradiction…Les témoignages sont parlants.
      • « La pédagogie positive a parfois prôné des modèles inaccessibles. » Dans son entretien Bruno Humbeek* met en garde contre l’image du parent parfait, qui aboutit au burn out* parental et à une vision fausse de la vie en société pour l’enfant, sans pour autant stigmatiser l’éducation positive : « La pédagogie positive doit faire le deuil du parent parfait, de l’enfant parfait dans un monde parfait. »
      • « Ce que l’on peut jeter, ce qu’il faut garder. » Héloïse Junier* fait le tri, situations cliniques à l’appui : « Les recherches scientifiques sur la fratrie démontrent que la posture de médiateur diminue le sentiment d’injustice au sein de la fratrie et la probabilité des conflits. »

Au total : A ce prix pourquoi pas… si vous vous intéressez à l’éducation positive ?

  • Top Santé. Août 2023. 2.9 €.
    • « Odorat : pas de « nez » sans mémoire. » Gabriel Lepousez* explique l’importance du rétrocontrôle par le cortex pour permettre une détection fine.
    • « Hypnose, EFT, pleine conscience… les méthodes alternatives pour enfin réussir à mincir. » Mais aussi TCC*, yoga, cohérence cardiaque*… bref tout et rien sur le même plan et de plus le référent pour l’hypnose est Benjamin Lubszynski*, bien éloigné des critères de la CFHTB* ! A part l’EFT*, pourquoi pas… mais dans le cadre d’une véritable prise en charge par une thérapeute compétent !
    • « J’ai dompté mon syndrome des jambes sans repos. » Les conseils de Patrick Lemoine* pour une pathologie du sommeil très invalidante, mal connue et surtout difficile à prendre en charge. Assez succinct.
    • « Les douleurs neuropathiques dans tous leurs états. » Christelle Creac’het Nadine Attal* présentent les caractéristiques des douleurs neuropathiques et un panorama très complet des différentes techniques disponibles sans bercer d’illusions sur les délais d’attente (une honte et une aberration économique). Le témoignage de Jessica complète le tableau et je retiens son conseil (même si cela devient de plus en plus difficile)  : « Si votre médecin ne vous croit pas… changez de médecin »!
    • « Comment annoncer sa maladie à son enfant. » Des conseil simples pour des situations difficiles.
    • « L’art-thérapie au chevet des malades. » Un article qui accumule les déclarations enthousiastes sans aborder le fond.

Au total :  Eventuellement, si vous voulez une vue d’ensemble de la prise en charge des douleurs neuropathiques.

 

NOTES DE LECTURE :

  • « Les secrets de vos rêves. » Tobie Nathan. Ed Odile Jacob. (2016/2021). 14.9 €. (302 pages).

En 2022 je vous ai dit tout le bien que je pensais de « Secrets de thérapeute » du même auteur, spécialiste d’ethnopsychiatrie*. Cette fois c’est de l’onirocrite* qu’il est question.

J’ai toujours eu une attitude très réservée sur cette « science » oscillant entre ésotérisme, chamanisme et psychanalyse… mais la grande réputation et l’exceptionnelle expérience de cet auteur ont eu raison de mes réticences ! Bon choix.

Tout d’abord Tobie Nathan* présente le sommeil, le rêve et son interprétation depuis l’antiquité avec une grande érudition mais sans lourdeur. Là où j’ai commencé a être très intéressé c’est quand l’auteur a commencé à expliquer qu’il n’y a pas d’interprétation de rêve sans prise en compte du contexte, que les rêves sont différents suivant les civilisations (voire par exemple la signification des rêves de pertes de dents) mais surtout du contexte personnel de la personne qui rapporte le rêve. Un rêve qui se répète signale un problèmes non résolu et le rôle de l’onirocrite* est triple : traduire le rêve, faire un choix entre les différentes possibilités (il existe plusieurs interprétations possibles pour un même rêve) et révéler une interprétation. Cette interprétation est correcte quand elle apaise l’esprit, résout le problème et propose une action dans la vie réelle. On nage en pleine thérapie !

Tobie Nathan* présente ensuite 32 rêves classés dans différentes « catégories » en expliquant les caractéristiques qui permettent de les rattacher à ces catégories, mais en rappelant sans cesse que c’est le contexte de vie du rêveur qui orientera l’interprétation.

Surtout il termine chaque exposé de cas par son « conseil » et c’est une merveilleuse leçon de prescription de tâche*. Dans mes formations je fais de mon mieux pour sensibiliser les stagiaires (dès l’initiation) à cet art subtil, dont j’ai mis fort longtemps à comprendre les principes de base tant j’étais ébloui en découvrant les exemples proposés par Milton H. Erickson*, Jean Claude Espinosa*, Dominique Megglé*, Daniel Quin*, Yves Doutrelugne*, etc. Plus tard, mes connaissances en thérapie ayant progressé, j’ai compris que comme les métaphores les prescriptions de tâches* prennent forme lors de la séance de thérapie et découlent directement et spécifiquement de la délicate alchimie entre le problème du patient, le contexte du patiente et celui de la thérapeute. Toutefois , comme en jazz, cette « improvisation » n’est possible que grâce à un long travail de préparation (tout comme l’ « illumination » géniale décrite par Henri Poincaré*) et vous inventerez d’autant mieux une métaphore que vous en aurez déjà étudié beaucoup… Ne négligeons pas le recyclage ! Il en est de même pour les prescriptions de tâches, c’est pourquoi ce livre est un véritable trésor à découvrir sans tarder.

Au total : Cet été faites-vous plaisir : offrez-vous ce livre et lisez-le, vous enrichirez vos connaissances sans même vous en rendre compte. Un plaisir utile !

  • « Le décodeur de la manipulation ». Yves-Alexandre ThalmannEd First. (2011/2023). 3.5 €. J’aime bien les articles de cet auteur dans la revue Cerveau & Psycho mais ce petit livre de poche ne m’a pas fait sauter au plafond… Si vous vous intéressez à la manipulation vous y trouverez les notions de base mais je trouve les solutions proposées parfois assez difficiles à mettre en œuvre. La dernière partie présente, brièvement, l’analyse transactionnelle* d’Éric Berne*, la Communication Non Violente* de Marshall Rosenberg*, la Programmation NeuroLinguistique* de Bandler* et Grinder* et la méthode ESPERE* de Jacques Salomé*. Le chapitre sur l’hypnose est correct mais très succinct. Malgré tout ce petit livre est une bonne introduction qui peut précéder la lecture d’ouvrages plus détaillés comme le « Petit traité de manipulation » de Joule* et Beauvois*ou plus axés sur la prévention comme « L’antiguide de la manipulation » de Fabien Olicard*.

Au total : A lire comme introduction à des achats plus complets (et plus chers).

 

PAUSE PARKING :

  • « La relaxation. » Ed Aedis(2023). 3.5 €. (8 pages). Dans la même collection (trouvée dans les grands présentoirs des stations d’autoroute) j’avais bien aimé le fascicule sur L’hypnose mais cette fois j’ai été déçu. La relaxation progressive de Jacobson* et le training autogène de Schultz* sont assez bien expliqués mais ensuite (sophrologie*, yoga, méditationrelaxologie*, relaxothérapie*) je trouve que c’est beaucoup moins clair et convaincant.

Au total : Un achat inutile.

 

 

 

  • « Dites pas ci, dites cela. » Gilles-Marie ValetEd Hugo. (2020). 17/4 €. (223 pages). Vous l’avez probablement remarqué je me méfie des excès de l’ éducation positive*… mais j’ai été agréablement surpris par le livre de ce pédopsychiatre consacré à la communication positive en éducation. Ce n’est pas un simple répertoire d’expressions à ne pas employer mais une analyse pertinente et bienveillante de nos comportements et de ceux des enfants, assortie de conseils judicieux et bien détaillés. De plus vous pourrez vous amuser à y retrouver la mise en œuvre de principes de thérapie (ratification, recadrage, prescriptions paradoxales, détournement d’attention, alliance, respect, etc.) que vous connaissez bien maintenant. Evidemment je ne suis pas d’accord pour qualifier de « truismes » des généralités sans fondement comme « Les garçons ne pleurent pas », ni pour croire que nos enfants « n’ont pas demandé à venir au monde » (mes stagiaires se souviennent je pense de ma réaction face à cette réplique adolescente…), mais ce ne sont que des détails et vous apprendrez beaucoup de choses en lisant ce livre, dont je vous recommande particulièrement le paragraphe sur le mensonge compensatoire*, aussi instructif que rassurant.

Au total : A ce prix achetez-le, soit pour votre vie familiale…, soit pour réviser et approfondir vos compétences en communication. 

 

PARU, PAS LU :

  • « Les princesses ont toujours raison. » Fabrice Midal. Ed Flammarion. (2023). 19 €. (208 pages).
  • « Eloge de la plage. » Grégory Le Floch. Ed Rivages. (2023). 19 €. (240 pages).

 

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • « Musée de l’illusion ». A Paris, Lyon et Marseille. 12 €. Une bonne façon pour faire ressentir à vos proches les complexités du fonctionnement du cerveau. Où est la réalité ?

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

  • « Journées Hypnotiques de Biarritz ». Elles auront lieu à Anglet du 15 au 17 Septembre 2023. Un rendez-vous exceptionnel auquel je tiens et où j’espère vous retrouver ! Découvrez la programmation et profitez des dernières places.
  • « Hypnose et santé ». Congrès Emergence. Paris du 29 au 30 Septembre 2023.

ADDICTIONS :

  • « Enfin, un médicament contre l’addiction au cannabis ? » Medscape. 14 Juin 2023. Diminution des effets « positifs » du cannabis, diminution de l’envie de consommer, pas de syndrome de sevrage… ce produit qui inhibe partiellement le récepteur CB1 ne manque pas d’intérêt selon Guillaume Davido* qui précise évidemment qu’il devra être utilisé en complément d’une thérapie…

ANESTHESIE – REANIMATION :

COMMUNICATION :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :

PEDIATRIE EDUCATION :

PSYCHOLOGIE :

  • « Peur et phobie ». France InterLa tête au carré. 12 Janvier 2015. (54 mn). Antoine Pelissolo* vous dit tout

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SOMMEIL :

THERAPIE :

RAPPEL DE COURS :

  • « La question écureuil» :

C’est ainsi que les stagiaires de ma dernière formation à Bayonne ont rebaptisé la question incongrue* : cette technique d’amnésie qui consiste à poser une question totalement hors de contexte au patiente juste au moment où il sort de transe et revient ici et maintenant, avec un grand sourire et un étirement en mirroring*. Ils avaient remarqué que dans mes démonstrations j’utilisais souvent comme question : « Vous aimez les écureuils ? » ou « Tu as vu l’écureuil ? »… et je pense que je vais réutiliser cette appellation sympathique qui favorise la mémorisation (un peu comme la « Pomponette* » pour l’ « Ami John* »).

Mais quelle est l’utilité de cette technique ? Sans rentrer dans la polémique entre partisans et adversaires de l’utilisation de l’amnésie en hypnose… la question incongrue* est une des techniques qui permettent d’obtenir cette amnésie, mais sa particularité par rapport aux autres techniques (amnésie par bornes, saupoudrage, confusion, métaphores, suggestions diverses, etc.)  c’est qu’elle est utilisée à la fin de la séance et ne nécessite aucune préparation pendant la séance. Elle permet donc d’ajouter un effet amnésique même quand on le décide au dernier moment.

Elle fonctionne en rompant le lien entre le souvenir de la séance et la conscience( ici et maintenant) de la même façon qu’au réveil, la moindre perturbation (sonore, visuelle, mouvement du conjoint, etc.) interrompt le rappel du souvenir du rêve que l’on était en train de faire !

Pour les praticiens favorables à l’amnésie elle permet, par exemple, au patient de ne pas garder un mauvais souvenir d’un moment pénible pendant un soin, mais surtout en thérapie elle offre la possibilité à l’esprit inconscient d’examiner en toute tranquillité (loin des remarques et des croyances limitantes de la conscience critique) les suggestions proposées pendant la séance pour en apprécier librement les avantages et les inconvénients et proposer éventuellement un changement.

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • « En ramant on recule pour avancer : on regarde d’où on vient et ce qu’on laisse derrière soi en avançant en tournant le dos vers où l’on va. » (Daniel Quin).
  • « Tout le monde sait que le présent d’aujourd’hui n’est que le futur du présent d’hier, et quand le présent d’aujourd’hui deviendra le présent de demain aujourd’hui deviendra le passé pour ce présent du futur qui est encore en devenir, car ce qui maintenant est sera bientôt l’était du futur d’hier, tout comme il sera l’était de demain. » (EricksonMeggléQuin).

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • « Les fléchettes ». Pour le sevrage tabagique il est utile de proposer des gestes de substitution qui permettent d’occuper l’esprit lors des épisodes de craving*, courts mais très pénibles… L’idéal est de trouver une occupation associant l’esprit, , la main et la bouche…et facilement disponible… Boire une gorgée de sa bouteille d’eau est une bonne solution.

J’aime bien aussi proposer le lancer de fléchettes (prix modique, peu encombrant) car lors de la séance d’hypnose j’utilise la métaphore du ballon rouge de René Baux* dans laquelle la patient en transe répète (au moins trois fois…) « Je jette le besoin, l’envie, le geste » tout en jetant les cigarettes écrasées dans un seau que le ballon rouge fera disparaitre dans les cieux …

S’il n’est pas possible d’installer une cible de fléchettes, une corbeille à papier et des boulettes de papier sont une alternative intéressante.

Dans les deux cas il peut être intéressant de changer de main pour l’exercice 

VIDEOS :

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

  • « L’art de l’illusion ». Arte.fr. Twist. 14 Mai 2023. (29 mn). (re)Découvrez les illusions d’optique d’Escher*.
  • « Une journée de travail ». France Culture. 29 juin 2023. (28 mn). De Truman Capote je connaissais surtout la réputation sulfureuse… Ce texte lu par Jean-Pierre Cassel fut l’occasion de découvrir un excellent écrivain et surtout une magnifique leçon d’humanité.

VOCABULAIRE :

  • « Mensonge compensatoire » : Pour le pédopsychiatre Giles-Marie Valet* c’est une habitude transitoire constatée chez l’enfant vers 3-4 ans quand il commence à se détacher de ses ascendants. Sa fonction est de rassurer l’enfant sur le caractère hermétique et inaccessible de ses pensées.
  • « Onirocrite » : Celui qui interprète les songes.
  • « Question incongrue » ou « Question écureuil » : Question insolite, totalement hors de contexte, que le praticien pose au patient juste au moment où il sort de transe et revient ici et maintenant. Elle favorise l’amnésie de la séance et permet au travail inconscient de se faire tranquillement loin du regard de la conscience…
  • « Syndrome des jambes sans repos » ou « Restless legs syndrome » : Trouble neurologique chronique caractérisé par un besoin impérieux (urgent et irrésistible) de bouger les jambes (impatiences), associé à des sensations désagréables au niveau des membres inférieurs survenant au repos.

CITATIONS :

 

« L’hypnose ne fait rien. Elle crée seulement un contexte favorable. C’est le patient qui fait la thérapie. »

Milton H. Erickson.

 

«Nous avons une idée assez précise quoiqu’inconsciente de ce que le patient devrait faire pour aller mieux. »

Michael Balint.

 

« Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions. »

Rainer Maria Rilke.

 

« Raconter, c’est inscrire l’être humain dans un monde plus vaste.

Seul le consentement permet de nouer un lien véritable. »

Fabrice Midal.

 

« Il sera toujours judicieux de ménager des moments de temps libre, sans activité organisée particulière, des temps de pause pour lire, rêver et s’ennuyer.

Que nous apprend cette erreur ?

L’intonation est en lien direct avec l’émotion.

Mentir, comme respirer, est vital pour un enfant ! Le fait de mentir est un processus essentiel ans son développement affectif. En effet il contribue à l’élaboration de l’imaginaire, de la pensée symbolique et des processus de gestion des émotions.

Un principe central est de rester attentif aux moindres occasions où l’adolescent vous sollicite spontanément et, le cas échéant, d’essayer de se montrer disponible.

L’expérience ne se transmet pas, elle s’acquiert.

Les propos de votre enfant adolescent sont à cette période de sa vie la traduction de son malaise intérieur. Il teste, en se rendant insupportable, la solidité des liens, afin de pouvoir se rassurer sur la possibilité de s’émanciper sans risquer la rupture définitive.

Se taire est parfois le meilleur usage que l’on peut faire de la parole, pour mieux entendre ce qu’un comportement muet ou l’expression silencieuse d’une émotion bruyante peuvent vouloir nous dire.

Heureusement ce que la parole abîme, la parole le répare, et il n’est jamais trop tard pour reprendre ce que l’on vient de prononcer, pour améliorer, atténuer, corriger, modifier, préciser, récuser ce qui vient d’être dit. Oui, si les mot peuvent blesser, les mots réparent et sauvent. »

Gilles-Marie Valet.

 

«Je crois qu’il n’existe pas de signification automatique, mais toujours un chemin intime, qui n’appartient qu’au rêveur, seul capable de vous guider à travers les circonvolutions de ses pensées.

 J’ai toujours pensé que la grandeur du métier de psychologue se mesurait à la capacité du professionnel à prédire, à accompagner la personne dans un devenir et non à décrire, à expliquer, à le replonger dans son passé, voire à l’y assigner.

Mais si le rêve est littéralement pré-vision, c’est-à-dire mise en images d’une vision de l’avenir, il a besoin de l’interprète pour devenir pré-diction, parole sur un devenir qui, parfois, influence subtile, fait pression sur la destinée… Car des paroles bien dites, des béné-dictions, ont des capacités auto-réalisatrices.

Le rêve est une machinerie complexe dont la logique est de rechercher inlassablement des solutions.

Le rêve ne fait pas qu’exprimer des pensées, des sensations et des sentiments qui lui préexistaient ; il ne se contente pas de traduire en images le panorama des réflexions du moment, il crée aussi, il invente ! Il trouve la solution pour autant que l’ensemble du problème a longtemps été labouré dans les jours et dans les mois qui ont précédé.

Lorsqu’une métamorphose s’annonce, on ne sait où l’on va, on ne connait pas l’être qui va apparaître maintenant. Il est simplement possible de préparer sa venue en se débarrassant des oripeaux du vieil être.

Chaque rêve mérite une interprétation singulière, une parole toujours spécifique, qui permet au rêve de s’accomplir dans la réalité et qui ne peut survenir qu’après avoir recueilli l’expérience intime du rêveur.

Le rêve est plus audacieux, plus critique, plus intelligent que le rêveur.

Il constitue toujours un appel adressé à la cantonade, une exigence d’interprétation.

Rien, à mon sens, ne pourra remplacer la ruée de l’énergie vers le réel que provoque l’interprétation par un tiers investi, un onirocrite.

Chaque analyse de rêve est nécessairement une plongée dans la vie de la personne… et chaque interprétation un élan vers sa destinée.

Si souvent la vie n’est pas un rêve, rêver, c’est toujours renaître à la vie. »

Tobie Nathan.

 

« Chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, il est possible de réactiver des souvenirs grâce aux émotions musicales. »

Laura Ferreri.

 

Les oreilles n’ont pas de paupières. »

Pascal Quignard.

 

« La plupart des signaux transmis d’homme à homme sont non verbaux.

En observant les patients lorsqu’ils attendent ou se déplacent jusqu’à la salle de consultation, le médecin avisé repère souvent un problème, indépendamment de ce que le patient lui confie.

Un médecin consciencieux doit s’interroger sur les signes non verbaux que lui-même envoie et sur la façon dont le patient peut les interpréter.

Ainsi par un simple langage corporel le médecin peut créer un climat de confiance et de réconfort.

Il est dommage de se priver d’observer le patient avant le début de l’entretien.

Toute autre attitude qu’une écoute attentive est inacceptable.

Les détails ne sont instructifs que s’ils sont pris dans leur contexte, de façon nuancée, sans extrapolation.

Si, dans une conversation, tout le monde ressent le besoin de remplir les blancs, un bon intervieweur laisse à la personne interrogée le soin de le faire. 

Le silence est un élément à part entière d’une bonne communication médecin-patient.

….

C’est un processus actif et non passif, qui ne se réduit pas à attendre avant de parler.

 

Fergus Shanahan.

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium