La 70-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

Soyez nombreux à vous inscrire au forum de bordeaux dont le programme sera passionnant. Lisez la newsletter ici Newsletter 2

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « Mode d’emploi » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « Qui est-ce ? » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « Lexique » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…
Ces INFOS sont celles d’un soignant en formation dont les connaissances évoluent chaque jour et qui essaye de partager ce qui lui semble pouvoir aider d’autres soignants en formation. Elles n’engagent que moi et toutes vos remarques sont les bienvenues.
Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

Je viens d’apprendre avec beaucoup de tristesse qu’Alain Vallée* est décédé récemment de maladie. J’avais eu l’occasion de le rencontrer plusieurs fois aux Journées Hypnotiques de Biarritz* (soit comme formateur, soit comme compagnon de congrès), et commenté ses publications dans la revue Hypnose et Thérapies Brèves*. J’avais été impressionné par sa grande culture, son intelligence, son sens de la pédagogie, mais surtout par sa gentillesse et sa gaieté. J’adresse mes pensées les plus amicales à ses proches.
Le 13ème Forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves : L’hypnose le reflet des possibles aura lieu du 15 au 18 Mai 2024 à Bordeaux, mais vous avez encore jusqu’au 31 Décembre 2023 pour bénéficier d’un tarif préférentiel. Ce Forum a la particularité de vous proposer de participer comme conférencier(e) de différentes façons (atelier, communication brève, exposé en conférence plénière, poster, table ronde), à condition d’envoyer vos propositions de communications avant le 31 Décembre 2023. Pour vous aider à préparer votre communication utilisez leur guide très détaillé. Dépêchez-vous ! Vous trouverez sur le site du Forum ou d’Hypnosium* (rubrique médias/vidéos) plusieurs vidéos de présentation du Forum et des intervenants dontcelles que je viens de réaliser.
Sinon ce mois-ci deux grandes lectures. Pour commencer « Cartes des pratiques narratives » de Michael White*, un livre fondamental, à lire dès que vous commencez à aborder la thérapie. Ensuite « Les chaussettes trouées » de Dominique Megglé*. Un livre très riche, à déguster chapitre par chapitre, accessible à tous, à condition d’accepter de rire et de remettre en question ses préjugés sur l’hypnose, la thérapie, la médecine, etc.
Je préviens toujours mes stagiaires que mes répétitions sont volontaires… vous pourrez le remarquer encore une fois dans ces infos, et si vous ressentez une légère irritation en (re)lisant certains termes ou noms… c’est que j’ai bien fait mon travail pour vous !
Cette année a été bien triste en général et la précédente aussi… Je vous souhaite donc de passer des fêtes en paix et de rencontrer en 2024 l’espoir et la tolérance. Bonne Année.

LEXIQUE EN COURS QUI EST HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

Le numéro 71 de novembre 2023 est paru.

  • « Technique des signaux idéomoteurs : hypnoanalyse selon Ewin ». « Les signaux idéomoteurs combinent un ressenti intérieur non verbal avec un mouvement d’une partie du corps ». Je vous ai dit le mois dernier tout le bien que j’avais pensé de mon expérience d’ atelier avec Stéphane Radoykov*(au congrès d’Issy-les-Moulineaux), voici l’occasion de lire la présentation de cette technique par le conférencier lui-même, et peut-être répondrez-vous à son appel à collaboration. Dans son article l’auteur explique la notion d’imprit* : « Mécanisme comparable à la suggestion post-hypnotique agissante, s’imprimant finalement dans l’inconscient soit parce qu’elle nous a été répétée sans cesse durant notre enfance ou plus tard ; soit parce qu’il résulte d’une suggestion unique que nous avons reçue lors d’un moment de conscience diminuée de différentes natures. Elle peut « s’imprimer » dans notre inconscient et y rester active à notre insu, modifiant significativement notre réalité ». Cette notion définie au départ par David Cheek* recroise tout à fait les articles récents de Dominique Megglé* sur l’hypersuggestibilité* !
  • « QIM : les 7 clés. LeCron et Cheek. Variations au fil de la pratique ». Tout comme Dabney Ewin*, Yves Doutrelugne* a appris le Questionnement sur l’IdéoMotricité auprès de David Cheek* et l’a rapidement intégré à sa pratique. Cet article s’associe donc parfaitement au précédent et permet de bien s’imprégner de cette technique tout en s’autorisant à l’adapter. Yves Doutrelugne* suggère de rajouter une 8ème clé proposée par François Roustang* : attendre qu’une autre idée vienne…
  • « Hypnose en gynécologie : lorsque l’examen est difficile ». Juliette Heinrich* présente l’utilisation très simple (et très respectueuse) de trois métaphores adaptées à ces situations difficiles. J’ai beaucoup aimé les « petits détails » : montrer que l’on n’est pas pressée, limiter la nudité au strict nécessaire, vérifier le consentement (pour l’examen et pour l’hypnose), laisser le spéculum de côté durant l’induction, etc.  A faire lire à vos gynécologues…
  • « Dialogues avec les tiers sécurisants ». Dès que l’on commence à s’intéresser à la thérapie on rencontre la notion de tiers sécure* (ou sécurisant).  Arnaud Zeman* nous explique très clairement cette notion en insistant bien sur le fait que l’important ce n’est pas la personne mais ce qu’elle fait et son intention. Il explique que « les ressources qui ne sont pas reliées aux relations deviennent vides » et que le rôle des relations de soutien (et en premier le thérapeute) est de « montrer, répéter, encourager et valider ».. Il termine son article par un exemple de conversation thérapeutique à la recherche de ces personnes ressources.
  • « La douceur des cailloux ». A partir d’un cas de douleur chronique, Magali Farrugia*, Yolaine Bocahu* & Jenyfer Kennis* montrent l’importance pour la patiente de s’approprier le résultat de la réification*.
  • « Autohypnose du coureur de fond ». Autant j’aimais le sprint, autant j’ai toujours détesté l’endurance et considéré le jogging comme une torture. Heureusement j’ai découvert la marche nordique et largement profité des promenades et randonnées autour de mon domicile à la fois très campagnard et montagnard ! J’avais déjà remarqué que lorsque j’étais seul j’associais systématiquement de longues périodes d’endophasie* et de méditation (ou d’autohypnose) à ces marches (Bon nombre d’articles de ces infos ont commencé ainsi). Nicolas Ferrier* lui propose aux coureurs de fond d’associer autohypnose et effort solitaire prolongé et bien que non pratiquant j’ai trouvé son protocole passionnant. Je vous encourage à le mettre en pratique (si vous êtes concernés), en pensant bien à vous libérer de vos écouteurs et à choisir des parcours dans la nature chaque fois que vous pourrez le faire.
  • « Château, dragon, colère ». Augustine Granger* parle de la gestion des émotions et explique à quelle place mettre notre dragon pour qu’il soit efficace et sans danger.
  • « Kit d’urgence relationnelle face à l’émotion générée par une crise ».  Riche, très riche article de Thierry Piccoli*qui donne une belle leçon de thérapie à l’aide de plusieurs exemples, lesquels m’évoquent immédiatement les réflexions de Dominique Megglé* sur le fait que beaucoup de pathologies (TOC*, TAG*, phobies*,etc.) s’implantent dans notre esprit à l’occasion de moments de faiblesse (et donc d’hypersuggestibilité*). Au passage il pointe quelques maladresses, préconisant de remplacer « Comme je vous comprends » par « Votre histoire me touche » et de demander aux patients « Comment faites-vous, malgré tout, pour… », car si les patients « sont toujours là, installés face à nous, c’est qu’ils ont déjà traversé les pires moments de leur vie et qu’ils ont des ressources … ».    

Au total : Rien de changé… toujours passionnant, et si vous n’êtes pas encore abonné, pensez à vous faire ce cadeau pour Noël.  

              DANS LES KIOSQUES :

  • Cerveau & Psycho. Décembre 2023. 7 €.
    • « L’humain, champion de l’entraide ». Guillaume Dezecachenous propose une étude de la psychologie des foules très éloignée de la pensée de Gustave Le Bon*… et c’est tant mieux ! A partir de plusieurs études (dont une auprès de rescapés des attentats du Bataclan) il explique que les comportements « supportifs » (entraide) sont bien plus fréquents que les « non supportifs » (chacun pour soi), mais que la proximité du danger et la possibilité, ou l’impossibilité de s’y soustraire jouent un rôle. Il développe alors la notion de « confiance sociale » et l’importance de l’étudier pour savoir la favoriser en prévision des risques à venir (pénurie d’eau, réchauffement climatique, etc.). Malheureusement dans la mesure où cette « confiance sociale » repose sur la prise de risque et le temps long (au-delà des prochaines élections) je doute que nos élus et gouvernants se sentent très motivés !
    • « Synchroniser son cerveau pour mieux collaborer. » Les revues Cerveau & Psycho & Pour la science appartiennent au même groupe de presse, d’où quelques « mutualisations »… Cet article est la (très légère) remise en forme de l’article « Des cerveaux sur la même longueur d’onde » paru dans Pour la science d’octobre 2023 et dont j’ai fait la (bonne) critique le mois dernier. Si vous ne l’avez pas lu voici une nouvelle occasion de le faire.
    • « Nous sommes des coopérateurs conditionnels ». J’ai bien aimé cet article de Jacques Lecomte* qui nous aide à déchiffrer le monde qui nous entoure et mieux comprendre les enjeux de l’altruisme*, entre éthique des vertus, éthique de la justice et éthique de la sollicitude. Pour lui « Nous sommes en partie façonnés par des modèles humains qui nous sont transmis par la culture et les médias » (ce qui peut être assez inquiétant quand on sait quelles personnes ont le plus de followers sur les réseaux !), mais surtout il explique de façon très intéressante que « Le médiateur n’a pas de pouvoir sur le résultat, mais sur le processus. Il distribue la parole. Et il doit le faire en respectant des règles essentielles : permettre à chacun de s’exprimer jusqu’au bout sans l’interrompre ; faire en sorte que personne ne porte de jugement de valeur ou prête d’intentions cachées ; ne tenir quiconque à l’écart des négociations ; intégrer le maximum de parties prenantes y compris les plus conflictuelles ». Bizarre, cela me fait penser à une thérapie… et (de façon bien moins optimiste) à ce que devrait être un débat télévisé par exemple !
    • « Le soi, entre corps et esprit ». Pour William James*, le soi* est composé du moi* et du je*. Les travaux de Josef Parvizi* ont cherché à situer dans le cerveau les structures impliquées dans la conscience d’habiter son corps (Je*) et ont montré le rôle très important du précuneus* antérieur.  Pour sa collaboratrice Dian Lyu* il existerait deux systèmes cérébraux distincts pour le traitement du soi* : « L’un est le soi narratif, reposant sur la mémoire, et l’autre est le soi corporel. En d’autres termes le moi et le je sont situés dans des réseaux différents du cerveau ».
    • « Schizophrénie : et si on parlait pour guérir ? » Matthew M. Kurtz*explique que cette maladie sévère comporte des composantes génétiques et biologiques, mais montre également l’importance des expériences et environnements « négatifs », défavorables, dans le développement de la pathologie, particulièrement dans les populations de migrants.  Il explique alors qu’une prise en charge par Thérapie Cognitivo Comportementale*, luttant contre les pensées intrusives et accompagnant des tâches comportementales, donne de bons résultats dans les formes « négatives » de la maladie (repli sur soi ) pour lesquelles les antipsychotiques sont inefficaces. Un bel article à lire en miroir de celui de Dominique Megglé* sur le même thème dans « Les chaussettes trouées ».
    • « La meilleure façon d’être curieux ». Moteur de connaissance et de créativité ou vilain défaut ? Cet article permet de mieux comprendre notre soif de connaissance pour faire face à l’incertitude, l’ importance de l’ « écart informationnel » (attiser la curiosité mais pas trop pour ne pas décourager… pour ma part la mécanique quantique m’intrigue, mais j’ai renoncé à essayer de bien la comprendre…) et le rôle central du cortex préfrontal* (mais aussi de l’hippocampe* et du cortex cingulaire antérieur*). Le risque est d’être trop avide de réponses et du coup de les accepter sans vraiment les critiquer (ce qui doit vous rappeler la technique de la confusion qui permet de faire plus facilement accepter la suggestion placée immédiatement derrière… le cerveau a besoin de se rassurer !). Vous découvrirez dans cet article les 5 dimensions de la curiosité identifiées par Todd Kashdan* et les types de curieux qui en découlent. A quel type pensez-vous appartenir ? (Un conseil : demandez aussi à quelqu’un de votre entourage de vous évaluer,peut-être a-t-il une réponse différente…).

Au total : Un bon numéro, encore une fois. Vous vous abonnez pour Noël ?

  • Science & VieDécembre 2023. 4.9 €.
    • « L’empathie peut-elle vraiment s’apprendre à l’école ? Oui et c’est déjà le cas dans plusieurs pays avec des résultats très satisfaisants. J’ai beaucoup aimé le « jeu des quatre mousquetaires ». Reste à savoir si ces résultats obtenus dans un contexte éducatif coopératif se maintiendront dans un contexte compétitif (notes, classements, etc.)… Et si on changeait le contexte français?
    • « Plongée dans le non-imaginaire ». Je ne connaissais pas l’aphantasie*, cette incapacité à se projeter des images mentales qui touche 1 à 2% de la population, et j’ai immédiatement fait le parallèle avec mon daltonisme* ! Par contre cette pathologie qui montre un faible accès à la mémoire épisodique* et à la mémoire sensorielle (Proustn’en souffrait pas !) s’accompagne aussi d’une difficulté à se projeter dans le futur et je pense qu’elle doit poser de sérieux problèmes en hypnose et thérapie ! Des tests permettent de la rechercher… chez vous, chez vos patients ?

Au total : Deux articles intéressants qui peuvent justifier l’achat, et si en plus vous vous intéressez à la fin du système solaire…

  • Epsilon . Décembre 2023. 5.9 €.
    • « A la recherche de notre petite voix intérieure ». Un article très intéressant consacré à l’endophasie* et ses mécanismes. Au passage on retrouve l’aphantasie* qui a justement des relations mystérieuse avec l’endophasie*. Un bon thème de réflexion (intérieure ?).
    • « Obésité : enquête sur le médicament qui va tout changer ».  A priori assez éloigné de l’hypnose… sauf si vous vous intéressez aux Troubles des Conduites Alimentaires*. En fait ces médicaments vont probablement bouleverser la prise en charge d’une pathologie qui tue 10 millions de personnes par an dans le monde, alors que 50% des français sont en surpoids ! Heureusement l’article pointe aussi les risques de dérapage et Boris Hansel* rappelle que « Soigner l’obésité ne se résume pas à faire perdre du poids. Pour bien prendre en charge les patients, il faut aussi diagnostiquer et traiter les troubles du comportement alimentaire. » J’ajouterai qu’il faut aussi prendre en compte le contexte socio-économique et pousser les gouvernements à avoir une politique de prévention efficace. Quant à vous, continuez à aider vos patients à « gagner des kilos de légèreté » comme le préconise Sophie Cohen*.
    • « Le cassetête de l’expérimentation animale ». Un double tableau très instructif sur un sujet très sensible et complexe.

Au total : Une revue toujours intéressante, surtout si vous vous intéressez aux TCA* (et à la forêt en prime).

  • MagicmamanDécembre 2023. 4.5 €.
    • « Se séparer de bébé sans stresser ». D’excellents conseils de Christine Brunet* et Béatrice di Mascio* pour faciliter l’autonomie et ne pas transmettre ses inquiétudes.
    • « Qu’est-ce que le sommeil intuitif de Bébé ? ». La réponse de Catherine Salinier* est très claire : cette pratique qui consiste à laisser l’enfant libre de ses heures de sommeil en toute liberté… est à déconseiller.
    • « Pourquoi mon enfant fait-il des crises … pour rien ? ». Parce qu’en fait il a une raison (besoin, frustration) que vous ne savez pas identifier.
    • « 7 questions que vous vous posez sur le doudou de votre bébé ». Simple, clair, pratique.
    • « Do you speak bébé ? ». Rappel de l’évolution du langage chez le bébé.
    • « Faut-il avoir une dent contre le pouce et la tétine ? ». Jean-Baptiste Kerbrat* explique parfaitement pourquoi c’est souhaitable à partir de 3 ans et comment y arriver progressivement avant 5 ans maximum. Vous pouvez aussi regarder la vidéo de Dominique Megglé* qui vous livre sa méthode personnelle…
    • « Doit-on en finir avec l’éducation positive ? ». Pas totalement, mais prendre ses distances oui répondent Didier Pleux*, Aude Sécheret*, Vincent Joly*, Patrick Ben Soussan et Pierre-Henry d’Argenson*. Pour la position adverse, résumé des positions de Caroline Goldman*(qui n’a pas souhaité répondre).
    • « Quand arrêter de prendre un bain avec son enfant ? ». Les conseils de Florence Millot*.
    • « Et si c’était un éveil confusionnel ? ». Une parasomnie* bénigne, à différencier des terreurs nocturnes*.

Au total : Un peu cher mais des articles intéressants.

  • Femme Actuelle. 11 Décembre 2023. 2.4 €.
    • « Nos meilleures solutions pour bien dormir selon votre profil ». Un dossier de 8 pages, réalisé avec l’aide de Marc Rey*, Benjamin Putois* et Bertrand de la Giclais*, qui m’a bien plu même si j’ai regretté parfois l’absence de rappel des mesures de bon sens (bien isoler du bruit et de la lumière, éviter les colas au même titre que le café et le thé, etc.) ou la recherche de causes classiques de la nycturie* (apnées du sommeil, prostatisme, tisanes du soir par exemple).

Par contre j’ai découvert avec intérêt le « biofeedback périnéal » (et l’exercice proposé pour rééduquer la vessie à domicile), l’utilisation des cotons-tiges pour quantifier les réveils, ainsi que l’article sur les sueurs nocturnes et celui sur la literie (je rappelle que j’ai acheté une couverture lestée pour 23 €  au lieu de 129 € ! ).

Pour les traitements : Thérapie d’Acceptation*, RIM*, mélatonine*, phytothérapie*, cohérence cardiaque* et autohypnoseEn fait plusieurs exercices sont proposés, tous issus de l’autohypnose !

Au total : Un dossier sans prévention et parfois innovant à un prix raisonnable (et plein de recettes…)Pourquoi pas ?

  • Top Santé. Janvier 2024. 2.9 €.
    • « 6 questions pour comprendre le consentement et le faire respecter lors des soins ». Excellent article qui donne des réponses claires et n’esquive pas les difficultés en posant les questions indispensables à Régis Aubry*, Karine Lefeuvre* et Anne-Marie Trarieux*. La base : respect, alliance et communication thérapeutique. A propos un rappel : la personne de confiance* est le porte-parole du patiente mais en aucun cas elle ne doit prendre de décision à sa place.
    • « Les médecines douces validées par la science ». Article surprenant : à côté des huiles essentielles, du thermalisme, de l’homéopathie (présentée par la responsable scientifique du laboratoire Boiron° !), on trouve l’hypnose pour le sevrage tabagique (pourquoi cette seule indication, alors que d’autres sont plus validées ?) défendue par Grégory Ninot* qui renvoie sur le site de l’IFH*, mais aussi sur celui du SNH* ! Comment s’y retrouver ? Un article à oublier.

Au total : Uniquement si vous voulez améliorer vos connaissances sur sur le consentement.

  • Sciences Humaines. Décembre 2023. 6.9 €.
    • « Olivier Houdé : comment fonctionne notre cerveau ». Les biais cognitifs* et les fake news* sont au cœur de l’actualité médiatique… Daniel Kahneman* avait montré l’existence de deux circuits : le système I (rapide, intuitif, automatique et économe en énergie, mais sujet à des erreurs) et le système II  (plus lent, réfléchi, plus coûteux en énergie, mais plus fiable).

Olivier Houdé*propose un système à trois composantes : un système heuristique*(automatique, intuitif, système I), un système algorithmique (logique, réfléchi, système II) et un système d’inhibition qui contrôle le choix entre les deux précédents et est relié à une aire spécifique du cortex préfrontal* : le système III.

Ce qui est passionnant c’est que ce troisième système peut être entrainé avec succès et des coffrets pédagogiques sont déjà diffusés pour les enseignants ( « Entrainer le cerveau à résister »), avec d’excellents résultats en permettant de développer un automatisme de métacognition*.

« Faut-il renommer la schizophrénie ? ». Une idée à creuser, défendue par le collectif Schizophrénies pour éviter la stigmatisation de ces malades.  

« L’ecstasy, remède au stress post-traumatique ». Un traitement maintenant autorisé en Australie.

     Au total : Un article passionnant et de haut niveau, tout en étant facile à lire et comprendre. Dommage que la revue soit si chère !

NOTES DE LECTURE :

  • « Les chaussettes trouées. CXXX petites pensées sur la psychiatrie et l’hypnose. (textes 2011-2023) ». Dominique Megglé. Ed Satas. (2023). 23.75 €. (395 pages).

Dominique Megglé* a de la chance ! Il y a quelques siècles il eût été brûlé en place publique. Heureusement il a évité le sort de Bruno Giordano* ou de Socrate*, n’ayant droit qu’à l’exil intellectuel et universitaire ( déjà expérimenté avant lui par John Bowlby*entre autres), imposé par des ignares fanatiques préférant le dogme à la science.

Mais quels sont ses crimes ? Innombrables, et ce livre en révèle trois particulièrement inacceptables.
Tout d’abord il cite autant les grands auteurs de la littérature classique que ceux de l’hypnose ou de la psychiatrie, s’exprime dans un français extrêmement châtié (soutenu diraient les enseignants), et s’autorise même à de nombreuses reprises l’usage de l’imparfait du subjonctif (avec des terminaisons en isse, asse, eusse, etc.), ainsi que des mots incompréhensibles comme aporie*, anagogique, dilatoire, coquecigrue ou coquetel… tout en proposant d’utiliser les faits divers en thérapie… MDR* !
Ensuite il expose ouvertement sa foi catholique, attitude certes habituelle dans les ouvrages américains, mais rarement lue dans des ouvrages médicaux français et qui en révulsera plus d’un. Pire : il est vraiment pratiquant et tolérant… et va jusqu’à utiliser la foi comme ressource* !
Enfin il ose proférer des vérités sur la psychiatrie et la thérapie qui ne peuvent que révolter des milliers de praticiens bien-pensants et solidement enfoncés dans leurs a priori rassurants. Pensez donc : il fait l’éloge des électrochocs*, des antidépresseurs et des anxiolytiques, propose de réhospitaliser nombre de schizophrènes, de laisser reboire les alcooliques, de consacrer 40 % des cours de thérapie à l’effet placebo*, de réhabiliter l’hystérie et ose aider au sevrage tabagique alors que lui-même fume… Intolérable.
Evidemment il égratigne aussi les psychanalystes lacaniens, l’industrie pharmaceutique, les politiques de santé, le service de santé des armées, et la bêtise en général, mais cela c’est de la gnognotte comparativement à ces premiers crimes.

Alors qu’est-ce que ce livre ? En fait c’est un élégant mélange de « 101 choses que j’aurais aimé savoir quand j’ai commencé à pratiquer l’hypnose » de Dabney M. Ewin* (pour le coté collecte d’articles et réflexions de toute une carrière), du « Dictionnaire encyclopédique d’hypnose » de Gérard Fitoussi*( pour le classement alphabétique) et de « Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson » de Jay Haley* (pour le côté spectaculaire et enthousiasmant).

Ici point de recherche d’exhaustivité ni d’enseignement structuré mais un ouvrage pragmatique, sincère, bourré d’humour, de passion, de révolte et de cas pratiquesCertains articles font quelques lignes, d’autres plusieurs pages ; certains sont de simples remarques, d’autres de vraies leçons, parfois des reprises d’articles complets publiés dans des revues spécialisées.Evidemment les enseignements sur la pratique d’Erickson* (directif, pragmatique, adepte de l’hypnose profonde) sont au cœur de cet ouvrage, preuves à l’appui, comme vous pourrez le voir aux chapitres suggestions directes, hypnose profonde, amnésie, suggestions post-hypnotiques, etc. mais Dominique Megglé* a aussi prévu quelques cadeaux, voire des raretés… et c’est ainsi que j’ai pu lire ce que je n’avais jamais osé lui demander : les guides d’interprétation de son célèbre texte « La mouette à tête rouge » !Enfin que dire de son bilan sur l’hypnose en 2023, si ce n’est qu’il a malheureusement raison et je pense pour ma part que le vrai combat ce n’est pas la science contre l’ignorance, mais contre le pouvoir de la finance. Un congrès sur les « hypnotiques » sera toujours plus facilement financé qu’un congrès sur l’hypnose…

         Au total : Un livre aussi inclassable qu’indispensable, un de ces livres qui vous réveillent, vous émeuvent, vous enthousiasment et font naître des vocations. Si vous vous intéressez à l’hypnose et à la thérapie précipitez-vous pour le lire, car même si tous les articles ne vous sont pas immédiatement accessibles ils sèmeront ces petites graines qui feront de vous un véritable soignant, un thérapeute pragmatique et humain. Merci Dominique.

  • Construire la communication thérapeutique avec l’hypnoseAntoine Bioy, Thierry Servillat et Coll. Ed Dunod. (2017/2020). 31 €. (270 pages).

Plus je me documente sur la communication, plus je découvre des ouvrages intéressants qui m’avaient échappé jusque-là, et celui-ci en fait partie . La difficulté que j’ai rencontrée tient à ce que la cible des articles est inégale, oscillant entre infirmières et thérapeutes, et donc certains chapitres pourront vous sembler difficiles d’accès car ils ne se cantonnent pas à donner des « recettes ».Un bon exemple est « Communication » (le premier chapitre de la première partie « Théorie ») qui met en place les bases de la communication et vous surprendra peut-être au début… avant de vous amener à réfléchir (comme Monsieur Jourdain, le bourgeois gentilhomme, découvrant qu’il fait de la prose sans le savoir !). Par contre les chapitres « Langage » et « Interactions langagières » vous sembleront plus faciles à découvrir.
La seconde partie « Pratique » montre bien cette recherche de double objectif et Philippe Aïm* parle plutôt aux thérapeutes à propos de la façon de « Mener un entretien » et aux soignants de façon plus générale en abordant « La relation de soin ».
Mais ce livre comporte aussi une troisième partie consacrée aux applications pratiques avec deux excellents chapitres sur « Le domaine du soin » et « Le domaine médical ».

Au total : un ouvrage intéressant mais inégal.

  • Supposons que la vie soit un voyage ». Alain Moneaert. Ed Satas. (2011). 5.70 €. (160 pages).

Je viens de relire ce petit ouvrage sans prétention (illustré une page sur deux par Brigitte Somers) qui présente la thérapie comme un voyage, avec toutes ses surprises et aventures et destiné à l’information des (jeunes) patients.

   Au total : A laisser trainer en salle d’attente.

PARU, PAS LU :

  •  La princesse sans bouche . Florence Dutruc-Rosset. Ed Bayard. (2020). 13.9 €. (32 pages). Un thème peu abordé en littérature enfantine : l’inceste !
  •  L’expertise sans peine Nicolas Gauvrit et Sebastian Dieguez. Eliott Eds. (2023). 21 €. (223 pages). Ces deux chercheurs ( chroniqueurs à Cerveau & Psycho) expliquent, avec humour, comment les faux experts envahissent les médias.
  •  Ancré Deb Dana. Ed Quantum Way. (2023). 24 €. (232 pages). Un nouvel ouvrage sur la théorie polyvagale de Stephen Porges*, dont je vous ai déjà beaucoup parlé (en janvier et mars 2023), à l’occasion de deux autres ouvrages édités par Satas.
  • Mémoire et traumatisme ». Francis Eustache. Ed Dunod. (2023). 24 €. (224 pages). Un grand spécialiste français de la mémoire.

CLASSIQUES :

  • Cartes des pratiques narratives. Michael White. Ed Satas. (2009). 30 €. (300 pages).

Je le répète souvent je vis un cruel dilemme, partagé entre la répugnance à l’effort de ma mémoire et mon insatiable curiosité, associée à mon envie de transmettre. Une des solutions que j’ai trouvées consiste à multiplier les sources de formation pour imprégner ma mémoire par la répétition (contourner la résistance) en utilisant l’aiguillon de la diversité  (détourner l’attention) pour activer ma curiosité et fractionner mes efforts.
Après ma formation initiale en hypnose, lorsque j’ai commencé à lire la revue Hypnose et Thérapies Brèves, j’ai assez rapidement repéré des expressions « similaires » chez certains auteurs, ce qui a aiguisé ma curiosité… Quelques lectures (de livres) plus tard j’ai compris qu’il s’agissait de thérapeutes formées par François Roustang* (soit directement, soit par ses écrits).
Après quelques mois (voire années) de lectures supplémentaires, j’ai commencé à repérer de plus en plus d’ « allusions » à la thérapie narrative* et j’ai cherché à améliorer ma connaissance, d’abord par un atelier aux Journées Hypnotiques de Biarritz ( c’est d’ailleurs un de leurs grands intérêts : permettre de découvrir facilement des pratiques très éloignées de la sienne) avec Julien Betbèze*, puis, quelques mois (années ?) plus tard une initiation de 3 jours à Biarritz avec le même spécialiste.
Ces formations m’ont permis de commencer à « sentir » comment fonctionnait cette thérapie mais je la « ressentais » aussi comme extrêmement complexe (pour un « non thérapeute » comme moi)… Malgré tout la curiosité l’a emporté et j’ai acheté ce livre. Rétrospectivement je regrette de ne pas l’avoir lu avant mon initiation avec Julien Betbèze*, car je pense que cela eût considérablement augmenté le profit retiré de cette formation et je vous conseille donc de le lire avant la formation.
Pour être tout à fait franc, en plus le titre ne m’inspirait pas…, problème qui déjà m’avait longtemps fait différer la lecture d’un livre génial « Créer le réel » de Thierry Melchior* , je crois que je préfère les titres assez « terre à terre » !
J’ai donc commencé ma lecture assez prudemment et là, le déclic s’est fait dès les premières pages : Michael White* au lieu de me rebuter par des explications intellectuelles préalables m’a immédiatement plongé dans un cas clinique pour bien faire comprendre son approche et j’ai été totalement captivé, secoué, motivé. Bien sur ce livre comporte une grande accumulation de notions théoriques, mais toujours mises en lumière par de nombreux exemples pratiques, longuement expliqués et repris en fonction des différents niveaux d’analyse (cartes) utilisés.
Alors je ne dirai pas que ce livre est facile à lire (j’ai mis trois mois pour le déguster), ni qu’il s’adresse aux débutants, mais, même si ce sont les « thérapeutes » qui en tireront le plus grand profit, je pense que vous pouvez commencer à le lire dès que vous commencez à vous poser des questions sur la façon dont fonctionnent les thérapies, ou l’hypnose conversationnelle, et vous découvrirez à quel point la thérapie narrative* est présente, de façon aussi discrète qu’efficace, dans nos pratiques, y compris en communication thérapeutique*.

Conversations externalisantes*, conversations pour redevenir auteur*, conversations de regroupement*, cérémonies définitionnelles*, etc. autant d’étapes (cartes) que je ne vais pas m’aventurer à résumer mais que je vous laisse découvrir.

Au total : Un livre fondamental en thérapie moderne, lisez-le dès que vous commencez à vous intéresser à la thérapie et avant-même de commencer une formation à cet extraordinaire outil.

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • La famille AsadaCanal + cinémas.  01 Décembre 2023. Film de Ryota Nakano. (2020). (2 h). Je vous avais signalé ce magnifique film lors de sa sortie en salles et vous conseille vivement de regarder cette émouvante histoire vraie sur la thérapie du deuil par la photographie, tout en découvrant une famille hors norme. Rire, émotion et réflexion, un beau mélange.
  • Infirmières, notre histoireFrance 3. 29 Novembre 2023. ( 1 h 30). Un documentaire de Mathilde Damoisel, résolument du côté des infirmières, qui retrace toute l’histoire de cette profession sans éluder les problèmes du machisme et de la suffisance médicale, mais se termine , sans surprise, sur un constat d’échec de la reconnaissance des conditions de travail et des salaires indignes.
  • Nous, soignantsFrance 3. 29 Novembre 2023. ( 1 h 30). Documentaire de Claire Feinstein & Gilles Perez. Des témoignages.
  • « Complexes ». Agit ThéâtreIris et Clémentine à la découverte de l’école et de la vie sociale. Un spectacle d’Ines Fehner et Clémence Barbier.
  • « Les petits mâles ». Documentaire de Camille Froidevaux-Metterie et Laurent Metterie. En salles depuis le 29 Novembre 2023. (1h13). Une trentaine de garçons (entre 7 et 18 ans) s’expriment sur des thèmes au cœur des combats féministes.
  • « Cogito ». Compagnie Nouons-nous. (2023). Spectacle qui mêle théâtre, cirque (mât chinois) et marionnette, sur les petites phrases anodines ou piquantes que l’on reçoit durant l’enfance et qui deviennent nos petites voix intérieures. Incomplet (pour moi) mais intéressant sur un thème peu fréquent : les pensées limitantes*.
  • « Cerebrum, le faiseur de réalité ». Cie Yvain Julliard. La Roseraie. Uccle. Belgique. 25 & 26 Janvier 2024 à 20h. 8/10 €. (A partir de 15 ans). Un spectacle étonnant sur les neurosciences et les biais cognitifs*.

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

  • « 13ème Forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves : L’hypnose le reflet des possibles ». Organisées par HypnOse33Du 15 au 18 Mai 2024. Bordeaux . Tarif réduit jusqu’au 31 Décembre 2023.
  • «14èmes Journées Hypnotiques de l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz ». Organisées par l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz, elles auront lieu à Anglet du 13 au 15 Septembre 2024. Réservez cette date !

COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • « Emotions, amour et attachement ». 11-éme Colloque de la revue Hypnose & Thérapies Brèves. Dimanche 08 octobre 2023. 72 €. Replay disponible pendant 2 mois.
    • Introduction. Julien Betbèze* présente brièvement les 8 intervenants et leurs interventions.
    • Présentations. Chaque intervenant intervient ensuite pour se présenter et expliquer l’orientation de son intervention.
    • Amour et permanence du lien en thérapie.

Peut-on parler de relation d’amour entre le thérapeute et son patient ? Stéphane Roy* part de sa formation philosophique pour présenter différents types d’amour et insiste sur l’amour agapé*, altruiste, qui s’applique à la relation thérapeutique, puis rappelle l’importance du manque d’amour dans l’enfance, comme l’ont montré Boris Cyrulnik* et John Bowlby*, avant de s’interroger sur la naissance de la vocation de thérapeute à partir de ses propres blessures… Il évoque alors 3 composantes de la relation psychothérapique : relationnelle, herméneutique* et réelle.

Il explique alors les axes de la Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels* (restauration et stabilisation du lien d’attachement et travail sur la relation à la communauté), puis présente le travail d’attachement thérapeutique à travers notamment la technique de la main de soutien, en insistant sur le fait que c’est le patient qui retire sa main quand la relation est intériorisée. La discussion avec Julien Betbèze* permet de préciser la technique et les indications de cet outil exceptionnel.

    • « Emotions, attachement, amour et thérapie centrée solutions : entre continuité et changement ».

Pour Marie-Christine Cabié* un seul lien social n’est pas suffisant et elle indique que la psychologie positive* insiste sur trois besoins fondamentaux ; autonomie, compétence et lien social.
Elle rappelle les concepts de la thérapie orientée solutions* et de l’ « Ecole de Bruges » (autour de Luc Isebaert*), et considère que « La thérapie est une conversation au cours de laquelle le thérapeute crée un contexte dans lequel le client dispose de choix, précise ses objectifs et construit ses propres solutions à partir de ses propres ressources et compétences et celles des systèmes auxquels il appartient…Le thérapeute est responsable du processus : mettre le client au travail… Au cours de cette conversation le langage est utilisé pour créer de nouvelles réalités. ». Il est important de prendre le temps nécessaire et de conduire la conversation « un pas en arrière ».
Même si Steve De Shazer* en a peu parlé, les émotions sont importantes dans cette thérapie qui utilise deux axes : orienter vers l’avenir  (projet commun, futur préféré, objectif utile) et travailler sur le présent et le passé pour construire une histoire de compétences (exceptions, valeurs, ressources familiales et personnelles, changements déjà engagés, etc.) et coconstruire une relation thérapeutique (affiliation, contexte de choix, contexte de sécurité, évaluation). Elle précise l’importance de l’évaluation des séances et la façon de la conduire, puis définit les niveaux de relation (demande d’aide engagée, travaillable ?) et la façon de les faire évoluer. Au passage elle critique l’ « étiquetage » classique (touriste, plaignant, client) qui définit la personne et non la relation.
Enfin elle expose un cas clinique où elle présente le travail sur la colère (vis-à-vis d’une personne) avec notamment la rédaction de cinq lettres successives (qui sont rédigées, puis déchirées) : la première très crue, violente ; la seconde plus policée ;la troisième écoutable par le tiers ; la quatrième sur ce qui a été positif et négatif dans la relation et qui justifie la colère et la dernière sur la réponse souhaitée du tiers.

Julien Betbèze* engage la discussion sur le travail sur les niveaux de relation puis sur l’utilisation de l’hypnose.

    • « Dépendance amoureuse & jalousie pathologique ».

Pascale Chamicommence par interroger l’assistance :

      • « Qu’est-ce que l’amour pour vous ? » puis analyse les réponses en privilégiant les ressentis sensoriels et précise la notion de jalousie et ses représentations historiques.
      • « Est-ce que la jalousie est inhérente à l’amour ? » Elle présente des exemples artistiques (roman, théâtre, film) qui montrent l’association désir de possession, avoir et voir, rôle du tiers et de l’ego, maladie du contrôle et de l’imagination…
      • « Le crime passionnel est-il défendable ? » C’est l’occasion de signaler la perversité du terme.

En thérapie la peur est omniprésente. Pascale Chami* donne des exemples où la souffrance amène à consulter. A chaque fois l’attitude consiste à interroger autour de la peur et du manque, et aider le patient à faire l’expérience du manque, à s’autonomiser.
En prévention elle invite les parents à offrir un sac à leurs enfants : Sécurité, Amour, Confiance.
Elle propose alors un exercice (qui justement permet de remplir ce SAC !) :  prendre le temps, maintenant, de revivre, de ressentir (en autohypnose) ces petits moments qui représentent pour vous l’amour (à partir des réponses données à la première question).
En conclusion : « Oui la jalousie a à voir avec l’amour. Un peu d’amour rend jaloux et beaucoup d’amour nous en libère ».
Dans la discussion Pascale Chami* explique que la fragilité narcissique des patients les incite à rajouter du contrôle dans la relation et signale l’évolution moderne des techniques de surveillance… Le rôle essentiel du thérapeute est de restaurer un lien sécure pour faire comprendre ce qu’est l’amour (et elle donne un exemple). Julien Betbèze* renchérit sur l’importance du lien avec le thérapeute. Quand l’amour est peur il nous enferme et il faut apprendre à l’élargir à l’autre, à aller au-delà de la peur pour accepter que l’autre est autre.

    • « La confusion des sentiments ».

Pierre Castelnau* commence par rappeler les bases de l’estime de soi (la connaissance de soi, les représentations de soi et l’amour de soi), puis explique que ses travaux s’appuient sur les neurosciences. Il présente alors trois grands réseaux : le réseau du mode par défaut*, le réseau exécutif* et le circuit de la récompense*, qui relient des zones parfois très éloignées du cerveau et d’origine différentes dans l’évolution. Ces voies anciennes et robustes sont activées pendant la transe hypnotique.                                              
Le cerveau en activité consomme énormément d’énergie et nous avons développé des stratégies pour l’économiser et la consommer de la façon la plus intéressante, notamment en priorisant les émotions par rapport au raisonnement, ce qui a permis notre survie. En fait le cerveau humain utilise ses erreurs systématiques (biais cognitifs*) pour économiser l’énergie et réagir vite.
Pierre Castelnau*présente alors quelques exemples : le biais de répétition, l’effet Lady Macbeth, l’expérience de Milgram, l’expérience de Asch. Malheureusement : « Nous pouvons détecter les manipulations qui portent sur nos opinions et nos émotions, moins sur nos intentions et nos actions ».
Il développe ensuite la notion de système II et surtout celle de système I de Kahneman*, qui intervient très rapidement et avec peu d’énergie et est axée sur la survie (Par exemple nos perceptions sensorielles sont modifiées et un bruit inquiétant est considéré comme plus proche qu’il n’est réellement).
Il présente alors de nombreux exemples de biais qui peuvent intervenir dans les comportements amoureux : biais d’engagement, biais de confirmation*, etc. avant de donner des exemples d’utilisation en thérapie : saupoudrage*, faux proverbes, prescription de tâches*, pomponette*, réification*, etc.
Pour terminer il évoque la pensée de François Roustang* et synthétise les liens entre l’hypnose et ces systèmes neurologiques. Julien Betbèze* précise que plus le patient est insécure, plus ces biais sont actifs et donc l’hypnose indiquée. Les bonnes décisions impliquent les émotions, et donc le corps et les circuits courts sont l’avenir des neurosciences.

    • « Remembering : entre relation et amour de soi ».

Charlotte Thouvenotexplique que dès la naissance la qualité du lien d’attachement* avec les parents va conditionner l’élaboration de l’identité. L’identité se forge à partir du regard de l’autre (ce que Michael White* appelle club de vie*), et un des enjeux est de rester autonome en relation : comment s’accepter et de faire accepter tel que l’on est (avec ses qualités et ses défauts).
Elle présente alors l’intérêt du remembering* pour dissoudre les identités négatives (croyances limitantes) du patiente (Je ne suis bon à rien, etc.), à partir du cas clinique d’une femme de 39 ans dépressive depuis 20 ans qui présente un problème d’estime de soi.
Elle explore les 4 étapes classiques de cette « carte » de thérapie narrative :

        • Qu’est-ce que cette personne proche apporte à la patiente ?
        • Comment l’identité de la patiente est perçue par cette personne proche ?
        • Qu’est-ce que la patiente apporte à cette personne proche ?
        • Quelle valeur (de l’une ou de l’autre) cette relation avec la personne proche renforce ?

Puis elle lui apprend à déjouer son propre harcèlement pour aboutir à l’ancrage* permanent et l’intériorisation de l’amour envers soi, à travers un exercice sur la perception de la permanence des objets.
En réponse à Julien Betbèze* elle précise l’importance du remembering* dans sa pratique : traumatisme, dépression (auto-maltraitance), et même troubles psychotiques. Elle a remarqué que cette technique permet d’obtenir plus rapidement une autonomie de la part des patients. Les séances d’hypnose formelle se font en complément lors des séances suivantes, notamment avec un exercice d’ancrage sensoriel.

    • « Quand l’attachement ne permet plus l’amour ».

Wilfrid Martineaucommence par différencier émotion (fugace, intense, ressentie et exprimée dans le corps, consciente mais involontaire et sensible à l’environnement, etc.), attachement (suscité en partie par l’émotion et le besoin, renforcé par l’émotion avec une incertitude sur la durée et la réciprocité, en lien avec les sentiments) et amour (émotionsjoie, partage, sentiments, durée, projet, engagement, etc.).
Il explique que notre sphère affective est très personnelle, mais non autonome car engagée au cœur de la relation, de plus certaines émotions peuvent conduire à un attachement à … des objets, et pourtant c’est la relation aux autres qui construit l’être humain. L’homme est soumis à ses émotions et les premières dépendent d’autrui, cette ambivalence crée aussi bien l’attachement que le détachement.
La relation de couple se construit sur les bases des premiers attachements de l’enfance : sécure ou insécure. L’émotion est à l’origine d’un mouvement… qui peut rapprocher ou éloigner ! Mais y-a-t-il place pour une émotion amoureuse ? Celle-ci peut faire naître le sentiment amoureux, avec un attachement plus ou moins sécure et, peut-être, l’amour.
L’attachement est créé par une succession de satisfaction de nos besoins et augmenté par le manque, l’attente anxieuse. Il y a une ambiguïté de l’attachement qui permet une liberté et la contredit. En amour on peut observer deux pôles d’attachement : possessif (satisfaction de nos besoins, mais insécurité, doute de soi et donc de l’autre, etc.) et oblatif* (altruiste, tourné vers l’autre) qui permet de construire l’amour. Chacun navigue entre ces deux pôles (qui sont les extrêmes d’une ligne continue) en fonction du mode de relation construit dans l’enfance.
Quand l’attachement est insécure la peur de l’abandon peut conduire à la haine (jalousie, possessivité, érotomanie, etc.). Plus on est proche, plus les tensions peuvent s’installer avec un repli sur soi., début du cercle vicieux… et le ressentiment peut renforcer l’attachement.
Dans l’entretien il faut arriver à permettre à chacun de s’oublier et d’entendre de l’autre quelque chose de positif à son sujet pour obtenir un recadrage émotionnel à l’origine de changements. Pour cela on utilise un questionnement croisé en posant les question qui concernent l’un à l’autre (et vice versa), puis en demandant de corriger, ou confirmer, les réponses et en abordant tous les sujets de la vie affective du couple, afin d’augmenter l’empathie, faire cesser les ruminations (en distinguant les faits et les interprétations) et permettre l’échange.
On explore les champs cognitif, émotionnel, relationnel, perceptif et comportemental en utilisant un questionnement solutionniste et narratif. On va surtout aborder le ressenti des émotions mais aussi les comportements, les réactions de l’entourage, le couple, les objectifs, les valeurs, etc. Wilfrid Martineau* donne alors des exemples de questions.
Ce travail permet de préciser les différences, de pointer les exceptions, de rechercher les intentions, etc. et d’arriver à changer le regard sur l’autre en sortant de son auto centrage pour arriver à de petits changements… et plus si affinité.

Julien Betbèze* insiste sur le manque de confiance sur sa valeur dans la jalousie et l’importance des relations dans l’enfance, puis fait préciser que le questionnement a une dimension hypnotique, avant de regretter le manque de développement en France des thérapies de couple. Wilfrid Martineau*rappelle qu’il faut d’emblée interroger les couples sur la personne à l’origine de la demande de consultation et vérifier avec iel conjoint ce qu’iel attend de cette consultation, car souvent les couples viennent très tard…

    • « De l’importance des liens secure ».

Tout d’abord Catherine Guibert-Leloutre*insiste sur l’importance de nouer des liens suffisamment secure dès l’enfance (comme cela a bien été formulé dans la théorie de l’attachement*) et les conséquences graves en cas de carence, car ces relations précoces vont structurer les relations futures. Heureusement ces liens s’enrichissent et se diversifient tout au long de la vie.
Nous sommes un corps pensant et la sensorialité est au cœur de la relation. Nous sommes dans un youpala relationnel multidirectionnel et heureusement tout ne se joue pas avant 6 ans… il y a des compensations possibles et des perspectives thérapeutiques pour permettre au patient de se positionner de manière plus fluide dans sa vie.
La posture du thérapeute est fondamentale : il doit être intensément présent et disponible de façon inconditionnelle pour permettre au patient de faire une expérience qui va le modifier et lui permettre de « prendre sa place qui est toujours réservée ». Elle donne deux exemples cliniques (accompagnés de références à l’œuvre de François Roustang*) et rappelle que c’est le patient qui doit pouvoir s’attribuer le résultat de la thérapie.
La sensation interne de sécurité est le second point fondamental. La safe place* doit être un lieu (psychique) où on se sent en totale sécurité et qui condense les liens sécure de la personne, ce qui permet de mettre en place un ancrage*.
La représentation des liens est le troisième point important. Il est présenté au travers d’un exercice qui consiste à visualiser tous les liens qui nous relient (depuis notre corps) à chaque personne (vivante ou décédée) importante pour nous et bien détailler les caractéristiques physiques de chaque lien. Cet exercice peut ensuite être utilisé en thérapie narrative pour décrire des récits alternatifs.

Julien Betbèze* demande enfin une précision sur la notion de « surmoi facétieux » utilisée par François Roustang*.

    • « L’attachement précède-t-il l’amour ? »

Gérard Ostermann* rappelle tout d’abord l’importance des liens d’attachement comme besoin social primaire et inné* qui permet à la fois la protection et l’exploration ( d’après les travaux de John Bowlby*). La fonction essentielle d’un bon attachement, c’est une grande régulation émotionnelle et son rôle fondamental est de maintenir la proximité de la figure d’attachement*.
Le lien est d’abord la représentation d’une réalité que nous construisons et ce lien sécure (quiétude pour Gérard Ostermann*) permet l’exploration du monde. Un enfant sans attachement n’a aucune chance de se développer et le système de l’attachement reste actif du berceau à la tombe. Stress et attachement forment un couple indissociable.
Il évoque alors les travaux de René Spitz*et Claude Béata* sur la séparation ( terme qu’il préfère à celui de détachement) et la notion de modèle interne opérant*, avec construction d’un modèle de soi (digne d’être aimé ?) et un modèle d’autrui (sécure ?), puis la notion de la relation d’objet psychanalytique. L’attachement est un lien vital mais qui n’est pas forcément de l’amour, dont la définition est difficile.
Il présente également des auteurs modernes qui critiquent cette théorie de l’attachement, avant de citer Boris Cyrulnik* : « On tombe amoureux et on se relève en s’attachant », et la notion de cristallisation amoureuse. La passion amoureuse n’est pas l’attachement, l’attachement suppose une tranquillité et l’amour lui semble impossible à définir, surtout en français où il n’existe qu’un seul mot… L’amour ne peut pas se confondre avec le manque.
Un attachement réussi est un lien qui rend libre et l’important est de soigner l’amour : accueillir, soutenir, contenir et tenir, prendre conscience du manque et se rapprocher de la personne dans la (re)découverte de ses ressources. Gérard Ostermann* conclut en faisant un parallèle avec la prise en charge de l’alcoolisme. Il faut sans doute que l’hypnothérapeute accepte de devenir la figure d’attachement du patient, la transe hypnotique c’est « être ensemble ». En réponse à une question il précise enfin les relations entre stress et attachement.

    • « Synthèse » .

Julien Betbèze* souligne que le désir est en relation avec l’amour mais aussi avec le besoin et que nous avons un besoin d’attachement et de stabilité. Nous avons aussi des désirs, parfois différents de nos besoins et l’amour est plus proche du désir. Dans la jalousie l’autre devient un obstacle et non un modèle, car l’attachement n’est pas en place et dans cette insécurité plus la différence est petite, plus la violence est importante. Reconnaitre sa possibilité d’être en dehors d’un cadre habituel apaise les relations.

      • L’amour est en rapport avec la haine, mais aussi avec l’indifférence, d’où l’importance, par exemple, du remembering* (de la thérapie narrative*). La posture du thérapeute, sa présence à l’autre, est fondamentale et va permettre d’affronter ensemble le monde et ses difficultés, pour expérimenter de nouvelles relations et se sentir digne d’être aimé.

 

ADDICTIONS :

COMMUNICATION :

COVID-19 :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :  

GERONTOLOGIE :

GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

PEDIATRIE EDUCATION :

PSYCHOLOGIE :

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SOMMEIL :

SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

THERAPIE :

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • « En notant » / « En ôtant ». Par exemple : « Laissez votre esprit vagabonder tout en (n)ôtant l’endroit du corps où cette sensation…. ».
  • « Est-ce que les portes des magasins ouverts 24h/24h ont des serrures ? »
  • « Quel est le synonyme de synonyme ? »
  • « Quand un caméléon se regarde dans une glace, quelle est sa couleur ? »
  • « Combien est-ce que vous mettez de café dans votre sucre le matin ? »
  • « Si après demain est dimanche,  quel jour est le lendemain d’avant-hier. Réponse : Jeudi.
  • « Pourquoi n’y a-t-il plus de mammouths ? » Réponse : « Parce qu’il n’y a plus de papouths ». 
  • « De deux choses lune, l’autre, c’est le soleil. » (Jacques Prévert*).

HYPNOSE CONVERSATIONNELLE ET COMMUNICATION THERAPEUTIQUE :

  • « Je suis tombée enceinte » devient : « Je suis devenue enceinte ».
  • « Il n’est jamais trop tard pour… » devient : « Il est encore temps de… ».
  • « Prendre en charge » devient : « Tendre la main ». Dominique Megglé*.
  • « N’oubliez pas de… » devient : « Pensez à ».

OUTILS :

  • « Way4Good ». CHU Angers. Une appli gratuite pour pister le « mal-être » (stress, émotions, troubles du sommeil, TCA*, addictions) chez les 11-25 ans.
  • « Aphantasia club ». Pour vos patients souffrant d’aphantasie*.
  • « Entrainer le cerveau à résister ». Kit pédagogique pour développer les capacités d’inhibition des enfants, élaboré à partir des travaux d’Olivier Houdé* et Grégoire Borst*.

VIDEOS :

VIE PROFESSIONNELLE :

CHEMINS DE TRAVERSE :

  • « Robot et humains : qui se ressemblent trop s’assemblent mal ». Sciences & Avenir. 30 Novembre 2023.  Est-ce pour cela que certains soignants ressemblent de moins en moins à des humains ?
  • « Des tribunaux aux hôpitaux, les animaux nous font du lien ». Libération. 07 Décembre 2023. Cet article (malheureusement réservé aux abonnés) décrit l’utilisation thérapeutique des animaux dans différents milieux : prisons, écoles, tribunaux, etc. Et vous, en primaire,  avez-vous eu la joie de ramener le hamster à la maison pour le week-end ?
  • « Claire Oppert, violoncelliste et musicothérapeute ». France Inter. 08 Décembre 2023. (36 mn). Je vous ai déjà signalé cette artiste internationale et ses interventions en EPHAD*. Ici elle intervient en soins palliatifs. A côté du caractère anecdotique, et forcément très limité, c’est toute la démarche qui est intéressante, tant elle est similaire à la nôtre. Humaniser les soins…

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU :

  • « Passeuse de vie » : Un cours d’euthanasie ?
  • « Psychocartomancienne » : Redondance ?

VOCABULAIRE :

  • « Aphantasie » : Incapacité (innée ou acquise) à se représenter des images (et/ou sons, odeurs, etc.) mentales. En fait il existe un continuum entre l’hyperphantasie* et le déficit complet. Ce trouble (1-2 % de la population) est probablement dû à un problème de coordination entre le gyrus fusiforme* et d’autres aires du cerveau, entrainant un déficit de l’accès à la mémoire sensorielle, avec souvent une faible mémoire épisodique* et des difficultés à se projeter dans le futur.
  • « Cérémonie définitionnelle » : En thérapie narrative* ce sont des rituels qui reconnaissent et re-valorisent la vie des patients en leur permettant de raconter les récits de leur vie et de leur rendre hommage devant un auditoire de témoins extérieurs soigneusement choisis (anciens patients ayant vécu des situations comparables, autres thérapeutes, etc.) qui réagissent par des re-narrations (façonnées selon un modèle spécifique de reconnaissance encadré par le thérapeute).).
  • « Club de vie » : En thérapie narrative* ce sont les personnages significatifs du passé, du présent et de l’avenir projeté du patient (dont bien sûr les tiers sécures*).
  • « Conversations externalisantes » : En thérapie narrative* ce terme désigne des entretiens qui permettent aux patients de se dissocier de leurs problèmes, de retrouver une identité propre distincte de leurs problèmes. Le problème cesse de représenter « la vérité » à propos de l’identité des gens.
  • « Conversations pour redevenir auteur » : En thérapie narrative* ce terme désigne des entretiens où le thérapeute amène les patients à sortir de leur histoire dominante*, pour écrire une histoire alternative* à partir de l’observation d’expériences considérées comme des exceptions* ou des évènements uniques*.
  • « Conversations de Re-groupement » ou « Remembering » : En thérapie narrative* ce terme désigne des entretiens qui permettent aux patients de réexaminer leurs liens avec leur entourage et de remanier la liste des membres de leur club de vie*  (personnages significatifs de la vie présente des patients et de sa projection dans l’avenir). NB : En anglais il y a un jeu de mot entre « remember » (se souvenir) et « re member » (à nouveau membre).
  • « Endophasie » : Langage (voix, parole) intérieur qui n’est perceptible que par le sujet lui-même. Familièrement « petite voix intérieure ».
  • « Exception » ou « Evènement unique » : En thérapie systémique* ou solutionniste* on considère que les tentatives de solution* inefficaces et répétitives ne font qu’aggraver le problème… On recherche alors avec le patient les (rares) cas où les choses se sont passées différemment ( les exceptions) afin d’y trouver des pistes de changement efficace. En thérapie narrative* on utilise ces exceptions pour changer le regard du patient sur l’histoire dominante* de sa vie et l’amener à écrire une histoire alternative* en redevenant auteur de sa vie.
  • « Histoire alternative » : En thérapie narrative* le thérapeute amène le patient à reconsidérer l’histoire de sa vie avec un éclairage nouveau, en travaillant sur les exceptions* ou évènements uniques* (et les intentions qui les sous-tendent), pour lui permettre d’écrire cette histoire, différente de la version « officielle » (histoire dominante*).
  • « Histoire dominante » ou « Histoire du problème » : En thérapie narrative* on considère que le patient est enfermé dans un système de définition (l’histoire dominante*) qui l’empêche de se voir tel qu’il est réellement et le but de la thérapie est de lui permettre de réécrire l’histoire de sa vie (redevenir auteur de sa vie) avec un point de vue différent : une histoire alternative*.
  • « Hypersuggestibilité » : Acceptation accrue des suggestions reçues qui, selon Dominique Megglé*, peut être due à une attention soit diminuée (fatigue physique et/ou psychique), soit dispersée (propagande, anxiété), soit explosée (confusion*). En hypnose les patients sont au contraire hyposuggestibles car leur attention est puissamment renforcée et focalisée.
  • « Hyposuggestibilité » : Acceptation diminuée des suggestions reçues. Selon Dominique Megglé*, en hypnose ( contrairement à ce qui a longtemps été cru) les patients sont non pas hypersuggestibles* mais au contraire hyposuggestibles* car leur attention est puissamment renforcée et focalisée.
  • « Imprit » : Pour David Cheek* il s’agit d’une sorte de suggestion post-hypnotique*, de type pensée limitante*, implantée dans l’inconscient à l’occasion d’un moment de faiblesse psychique (hypersuggestibilité*) ou de formulations répétées dans l’enfance ou plus tard.
  • « Snus » :  Forme de tabac conditionné en sachets contenant une poudre de tabac, à sucer ou à chiquer.

CITATIONS :

« Dès que le patient réalise que vous savez tout sur sa douleur, que vous la connaissez aussi bien que son nom, vous pouvez alors laisser tomber la question de nommer la douleur et de nommer ses attributs ».

Milton H. Erickson

« L’ordre logique des problèmes n’est pas l’ordre logique des solutions. »

Aristote

« La relation de soin relève moins qu’on pourrait le croire de la médecine, mais davantage des qualités humaines.

La plupart des personnes souffrant de maladies chroniques n’aiment pas être définies par leur maladie.

Les médecins ne sont plus au service de leurs patients ; plus que jamais ils sont au service de l’Etat dans les systèmes publics ou du complexe médico-industriel dans les systèmes privés.

Les patients n’ont pas besoin de plus de technologie, mais de plus de temps avec leurs médecins. Les médecins de leur côté, ont aussi besoin de passer plus de temps avec leurs patients.

Une des premières victimes de la Covid-19 a été la communication non verbale.

Une pandémie n’est pas une guerre. C’est une période qui exige de la compassion, de la coopération, de la solidarité plutôt que de la violence et des accusations.

Fergus Shanahan.

« L’inconscient peut traduire littéralement l’idée exprimée et la transformer en une condition physique réelle. »

Yves Doutrelugne.

« Pour White, penser le problème comme un problème, et non comme l’expression d’un dysfonctionnement interne est la meilleure voie à emprunter afin de libérer le patient de la contrainte sociale, qui divise le sujet en lui-même et appauvrit ses relations avec les autres.

Par rapport à la thérapie centrée sur les solutions, les conversations thérapeutiques favorisées par l’entretien narratif permettent au sujet de redevenir auteur d’une histoire dans laquelle ses expériences sont en relation avec ses préférences dans un mode coopératif. Lorsque le sujet vit une exception, il ne vit pas simplement un moment où la plainte est absente, mais il participe à une expérience de vie dans laquelle il est en relation avec les autres et avec ses valeurs. »

Julien Betbèze

« Une information pertinente est une information qui part de la famille et y revient, faisant une différence qui fait la différence. »

Marie-Christine Cabié.

« Le premier obstacle à l’effet de l’expérience de l’hypnose se trouve dans les préjugés des thérapeutes, ou disons plutôt dans leurs certitudes. »

François Roustang.

« Parce que si j’étais si certain de tout savoir, alors je pense que j’en viendrais à oublier qu’on ne sait pas tout et que ce sont nos patients qui nous ont toujours appris et qui continuerons de nous apprendre le plus, puisque ce sont eux que nous observons pour en savoir plus. »

Adrian Chaboche.

« Le positionnement et la posture des corps sont une métaphore de la dynamique relationnelle qui s’instaure ; elles sont à la fois la mise en scène et l’instrument.

Le choix illusoire est un double lien « gagnant-gagnant », par opposition aux doubles liens pathologiques, qui posent des choix cornéliens et n’amènent que des solutions perdantes. »

Thierry Servillat

« Pour moi, il existe trois systèmes qui agissent dans le fonctionnement de la pensée : l’intuition et la logique, auxquelles j’ai ajouté la capacité d’inhibition qui permet d’éviter les pièges de l’intuition.

Aujourd’hui, l’adhésion aux fake news, aux stéréotypes, aux biais de pensée et aux dérapages de l’Intelligence Artificielle procède de notre système intuitif (système I).

Le cerveau ne sépare pas les émotions de l’intelligence. »

Olivier Houdé.

«L’hypnose physiologique réalise un état d’hyposuggestibilité parce que l’attention y est focalisée à l’extrême. C’est l’état de la plus grande intelligence et de la plus grande sécurité pour le sujet.

Quand les gens sont en transe profonde, c’est-à-dire fonctionnent à un niveau purement inconscient, ils sont plus intelligents, savent mieux ce qui est bon pour eux et ils sont aussi plus drôles qu’à leur état habituel de conscience. En réalité nous sommes plus sages que nous ne le croyons consciemment.

En thérapie la ratification de la souffrance du patient est la manœuvre essentielle pour amener celui-ci à se sentir compris.

Raconter des histoires n’est pas une technique spécifique de communication, mais un des deux moyens principaux d’échanger entre des êtres humains, l’autre étant l’argumentation rationnelle……. Plus un auditoire est rétif à un message essentiel pour lui, plus la voie des histoires et des anecdotes s’impose…… Les histoires constituent le moyen majeur d’apprentissage en profondeur de l’essentiel.

Erickson ne mentait pas quand il affirmait que la rubrique des faits divers était une mine pour la thérapie.

 Que préférez-vous ? Dépendre d’un trouble anxieux ou dépressif ou du médicament qui le soulage ?

Je ne connais aucune psychothérapie capable de soulager la dépression en dix jours comme ils le font. »

Dominique Megglé

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium