La 67-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le 02 MODE D EMPLOI (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier QUI EST-CE (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier VOCABULAIRE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…

Je suis anesthésiste retraité et je ne suis donc pas un thérapeute (ni un neuroscientifique), mais je ne cesse de me former et mes réactions dans ces INFOS sont celles d’un soignant en formation dont les connaissances évoluent chaque jour et qui essaye de partager ce qui lui semble pouvoir aider d’autres soignants en formation.

Je fais de mon mieux pour rédiger une chronique « non genrée », toutes iels fautes d’accord ne sont pas involontaires…

EDITORIAL :

On parle souvent du vide intellectuel des vacances, pourtant ce mois d’août a été très riche pour moi.
La grande découverte sans contestation a été la lecture du livre de Daniel Quin* : « Rencontres hypnotiques » que je vous recommande de lire rapidement pour finir vos vacances en beauté et vous instruire sans effort. Une référence qui figurera désormais dans toutes mes formations.
La presse m’a gâté également : le hors-série de Sciences humaines sur « Corps et esprit » et celui du Monde sur notre « Prodigieux cerveau » sont excellents chacun dans son style : thérapies psycho corporelles pour le premier, neurosciences pour le second. Chers mais intéressants.
Enfin le replay du magazine télévisé de France 2 Les pouvoirs extraordinaires du corps humain : :  « Pour en finir avec la douleur » consacré à la douleur chronique est excellent et j’espère que beaucoup de vos collègues et de vos patients ont pu le regarder.
Enfin écoutez et faites écouter (en replay) l’émission de France Culture « « Médecines alternatives, mieux vaut prévenir que guérir » qui est exemplaire et comporte un long passage sur l’hypnose tout à fait remarquable.
Bonne fin de vacances. 

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

Le numéro 70 est paru :

  • « L’hypnose au centre de la thérapie ». Comme je l’espérais ce texte reprend la conférence de Dominique Megglé* lors du Colloque de la revue Hypnose et Thérapies Brèves* du 26 Mars 2023 : « Les thérapies brèves pour enrichir l’hypnose »  dont je vous ai fait le résumé dans les INFOS de Mai 2023 où il développe sa conception de l’ « hypnose invisible » et comment la transe hypnotique permet de réduire le nombre de séances de thérapie nécessaires par exemple, sans oublier de saupoudrer le tout d’un délicieux mélange d’humour et de provocation respectueuse.
  • Je vous parlerai le mois prochain des autres articles de cette belle revue.

 

DANS LES KIOSQUES :

  • Sciences Humaines HS. Août 2023. 12.5 €.
    • « Des thérapeutes de tous bords viennent se former ». Entretien avec Isabelle Célestin-Lhopiteau* qui précise la spécificité des techniques psychocorporelles et leur importance, notamment l’hypnose, pour réhumaniser les soins.
    • « Extension du domaine de l’hypnose ». La présentation d’Evelyne Josse* est tout à fait classique et très complète.
    • « Dans l’hypnose les pratiques sont très hétérogènes ». Bruno Falissard* explique que les techniques d’EMDR* sont plus standardisées que pour l’hypnose (cela rend l’étude plus difficile mais un cadre très rigide est-il un progrès ?) et qu’en l’absence de diplôme officiel il faut se méfier des dérives de certaines entreprises de formation : « L’hypnothérapie peut faire du mal quand elle pratiquée par des personnes incompétentes dans des circonstances non adéquates ».
    • « EMDR : Bouger les yeux pour apaiser le cerveau ». Le titre fait référence à une théorie dépassée mais Cyril Tarquinio* connait bien son sujet et offre un bel article qui montre bien l’importance de la thérapie associée à la technique.
    • « Le corps n’oublie rien ». Le grand spécialiste du trauma Bessel van der Kolk* est rarement convié dans la presse française et c’est regrettable. Cet entretien répare cet oubli et nous offre une excellente vue sur la prise en charge des traumas.
    • « Sophrologie : on se détend ». Article qui n’hésite pas à mettre en avant le manque de validation scientifique de cette technique dérivée de l’hypnose.
    • « L’art est la source de l’humanité ». Entretien avec Jean-Pierre Changeux*.
    • « Art-thérapie : pourquoi créer fait du bien ». Article de journaliste qui donne une bonne vision globale de cette pratique sans vraiment interroger les mécanismes en jeu mais en pointant l’appropriation grandissante par des personnes étrangères au monde de la santé.
    • « Assouplir la pensée par l’écrit ». Excellent entretien avec Nayla Chidiac* qui précise bien les règles pour un atelier d’écriture vraiment thérapeutique.
    • « Du placebo au nocebo ». Entretien avec Patrick Lemoine* qui dit clairement ce qu’il pense de l’électrosensibilité : « Je pense donc vraiment que dans la plupart, voire la totalité des cas, l’électrosensibilité fonctionnelle est un pur effet nocebo, secondaire à la campagne médiatique et à l’incompétence des juges qui ont instruit de tels procès et donné raison aux plaignants. » Ceci dit la souffrance de ces personnes, quelle qu’en soit la cause, est bien réelle.
    • « Bienvenue dans l’ère de la pleine conscience ». Article de journaliste avec de nombreuses références qui évoque bien la place actuelle de la méditation, y compris les polémiques et les contre-indications.
    • « Le pouvoir énigmatique des guérisseurs ». Olivier Schmitz* est sans complaisance.
    • « L’autosuggestion nous veut-elle du bien ? » Assez bon article qui cite Emile Coué* évidemment : « Toute pensée que nous avons en tête devient réalité, dans la limite du raisonnable », mais en pointe également les limites et les dérives avec l’aide d’Yves-Alexandre Thalmann* :  « Les personnes qui induisent que tout ce qui nous arrive est le résultat de nos pensées induisent des sentiments de culpabilité abominables. Dire aux gens qu’ils ont du pouvoir pour modifier les choses est un pur fantasme. » et celle de Liliane Holstein* : « Il est impossible de se sortir seul de tourments qui pourrissent l’existence depuis des années. »
    • « Le neurofeedback : surfer sur ses ondes cérébrales ». Présentation de cette technique d’aspect très « technologique » mais qui elle aussi manque de support scientifique solide.
    • J’arrête ici cette énumération mais il reste encore quantité d’articles intéressants à découvrir, sans oublier de regarder de près l’illustration de la couverture…

Au total : La bonne surprise du mois, un numéro exceptionnel qui justifie son prix et que je vous conseille de garder en archive.  

  • Le Monde Sens & santé. HS n° 8 2023. 14.9 €.
    • « Michel Thiebaut de Schotten : Les neurosciences percent le mystère du cerveau et de sa matière blanche ». Long entretien sur le rôle de la substance blanche cérébrale et des connections qu’elle contient, mais aussi sur l’évolution des neurosciences en général et sans langue de bois : « L’observation neuroscientifique n’encourage pas à envisager, à ce jour, l’existence d’une forme spirituelle de nous-mêmes, qui garderait nos souvenirs et notre personnalité et qui survivrait à notre mort physique. » ou « La vraie intelligence se situe dans la capacité à faire des liens où il n’y en avait pas, à associer des idées qu’on n’associait pas. »
    • « Albert Moukheiber : Nos biais ne sont pas immuables ». Le neuroscientifique (je vous rappelle son podcast sur le cerveau) nous explique comment réfléchir raisonnablement… en attendant l’atelier de Pierre Castelnau* aux JHB*.
    • « La conscience se développerait d’abord de manière sensorielle ». Arnaud Leleuparle des sensations chez le fœtus et de l’importance de l’olfaction.
    • « Rêves et inconscient, notre vie psychique décodée ». Réconcilier psychanalyse et comportementalisme* ?
    • « Guérir les blessures transgénérationnelles ». Un grand article sur les récentes études sur la mémoire traumatique et l’épigénétique*, avec la distance critique souhaitable.
    • « L’oubli, la clef de notre mémoire ».  Analyse des mécanismes de mémorisation et des applications de la théorie de la reconsolidation du souvenir* dans les SSPT*.
    • « Pourquoi en voulons-nous toujours plus ? » Sébastien Bohler* répond à cette délicate question, entre cortex cingulaire antérieur* et striatum*…
    • « Pourquoi passons-nous un tiers de notre vie à dormir ? » Entre downscaling*, firmicutes* et bactéroïdètes* j’ai enrichi mes connaissances !
    • « Un été pour retrouver la forme ». Un cahier (16 pages) pour se reconnecter à la nature, reprendre son souffle et se libérer des tensions.
    • J’arrête ici cette énumération mais il reste encore quantité d’articles intéressants à découvrir que je n’ai pas toujours pas  eu le temps de lire…

Au total : Un excellent numéro qui justifie son prix si vous vous intéressez aux neurosciences.

  • Science & Vie. HS Découvertes. Juin 2023. 5.9 €.
    • Spécial illusions d’optique n° 2. Après l’excellent premier numéro (que je vous avais recommandé en janvier), ce nouveau fascicule est plus petit et moins cher mais bien fait pour captiver l’attention des 7-12 ans.

Au total : Un achat très intéressant pour la valise de distraction.

  • Science & pseudo-sciences. Juillet 2023. 5 €.
    • « La méthode Glucose Goddness pour « gérer sa glycémie ». Emilie Montastier* démonte calmement l’amalgame entre les affirmations vérifiées et les autres… de cette méthode « miracle »… à oublier !
    • « L’acupuncture est-elle efficace ? » Cet article détaille toutes les difficultés pour effectuer des études crédibles concernant l’acupuncture et les innombrables biais* possibles, dont le biais de publication*. En conclusion pour Valentin Ruggeri* : « Apprendre les points et leur rôle et individualiser le traitement de chaque patient n’a apparemment aucun intérêt. »
    • « Peut-on vraiment guérir d’un trouble psychique ? » David Masson* réfléchit sur la maladie mentale et son éventuelle guérison, notamment sociale.
    • « Avez-vous parfois l’impression d’être observé ? » Une déconstruction très documentée de la scopesthésie*.
    • « Histoire de la « psychothérapie centrée sur la personne ». Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai raillé le mercantilisme des thérapeutes américains qui parlent toujours de « client » et non de « patient » (par exemple ma recommandation pour les « retards de réveil » au chapitre « Rappel de cours ») et c’est grâce à cet article que je découvre (non sans un peu de honte pour mon ignorance), qu’elle découle directement des préconisation de Carl Rogers* ! Malgré tout je doute que les préconisations de l’administration hospitalière française il y a quelques années pour utiliser ce terme aient été énoncées en référence à ce brillant professeur et thérapeute !  Lisez cet article de Jacques Van Rillaer* qui explique magnifiquement ce qu’est cette pratique qui a révolutionné la thérapie dès les années 1940 aux USA. Mon seul regret : ne pas avoir encore lu l’article que cet auteur a consacré aux TCC* dans cette même revue en 2014.
    • « Le biais du point aveugle ». Il faut que je m’en méfie…

Au total : Une bonne lecture, surtout si vous ne connaissez pas les idées de Carl Rogers*.

  • Flow. Juin 2023. 7.9 . Depuis un moment déjà j’avais envie de découvrir cette revue … mais avec prudence ! C’est fait.
    • « Le talent, quelle histoire ! » Samah Karaki* (je vous rappelle son podcast sur la créativité) déconstruit le mythe du talent inné et explique « qu’il est impossible d’en étudier la part génétique réelle, car interviennent aussi les croyances, les stéréotypes, l’alimentation, le stress… L’être humain est câblé génétiquement pour être façonné par le vécu et on ne peut pas démêler notre vécu». Cet article très revigorant explique que nous avons tous en nous des ressources à développer, parfois encore peu valorisées (tolérer l’ambiguïté, accepter de perdre le contrôle, l’empathie ) mais à fort potentiel, et que « Les gens à qui on attribue le talent, ce sont des survivants révélés par hasard ». Donc développons nos talents pour nous épanouir, sans vouloir tout « déchirer ».
    • « Eh bien DANSEZ maintenant ! Un reportage sur la danse-thérapie sans beaucoup de recul ni de références.
    • « 7 étapes pour prendre soin de soi quand on doit aider un proche ». Cet article avec Mona Breton* sans révolutionner le sujet rappelle des bases indispensables pour ne pas glisser de la compassion à l’oubli de soi. L’article m’a permis de découvrir et pratiquer son cycle de 10 méditations sur Petit BamBou*/ catalogue/Travail/Soignants & aidants, avec l’accent québéquois en prime!

Au total : Plus intéressant et moins énervant que prévu, sans pour autant justifier le prix élevé.

  • Psychologie positive. Juillet 2023. 6.95 €.
    • « L’effet du rhume des foins sur le cerveau ». Depuis la pandémie de Covid-19 les relations entre le nez et le cerveau sont mieux connues. Pensez-y chez vos patients allergiques.
    • « Vivre selon son cœur ». Grand dossier (14 pages) avec une « chantre » de l’ACT* (que j’ai du mal à identifier sur internet : homme ou femme ?). Pour ma part j’ai rapidement changé pour des lectures plus intéressantes.
    • « Baptiste, l’humanité et rien d’autre ». Entretien avec Baptiste Beaulieu*, intéressant sans plus.
    • « La thérapie crânio-sacrée ». Apprenez l’ « écoute des rythmes du système crânio-sacré »… Je manque d’oreille !
    • « Le bonheur c’est simple comme une conversation ». Un article de journaliste tout à fait original et intéressant avec en prime un mode d’emploi facile à suivre. La bonne surprise !
    • « Paroles d’expert » : La « praticienne en psychothérapie » Chantal Motto* parle des Constellations familiales*. J’ai préféré fuir !
    • « Bienvenue au club ! » Entretien avec Frédéric Fanget* à propos de sa BD : « Le club des anxieux qui se soignent », avec de nombreux extraits en prime.

Au total : Une revue particulièrement dangereuse à éviter en raison de l’amalgame entre des articles assez « sérieux » et d’autres partant dans des dérives très contestables. Comment faire la différence ?

  • Dr Good. Juillet 2023. 3.3 €.
    • « Rencontre au poil à l’Institut Curie ». Avec Isabelle Fromantin*découvrez le chien Snoopy médiateur en cancérologie, en garde partagée, en attendant le projet M-KDOG.
    • « Il faut interdire les puffs ! » Michel Cymèsprend clairement position. Difficile de ne pas être d’accord avec lui…
    • « Respiration : changer d’air ça s’apprend ! Bonne description de plusieurs techniques de respiration.
    • « Mieux vivre avec un covid long ». Un peu de théorie et quatre témoignages dont un sur l’utilisation de l’hypnose.
    • « On (re)fait du Sommeil son meilleur ami ».  Un dossier (13 pages) avec la contribution de Sylvie Royan-Parola* et Steven Laureys*. Correct et sans surprise.
    • « Les nerfs : un réseau qui fait sensation ». Un article original, surtout orienté sur les perceptions.
    • « Sonothérapie : des ondes de bienfaits ». Un article très confus pour des techniques qui manquent cruellement de validation scientifique.
    • « Psychiatrie : c’est quoi, un pair-aidant ? » Présentation par Olivia Gross* de cette nouvelle pratique thérapeutique en psychiatrie et addictologie qui associe d’anciens patients, ou des patients stabilisés, au traitement d’autres patients.
    • « Tabac : à quel point êtes-vous dépendant ? »  Le test de Fageström* tout simplement.

Au total : Rien de vraiment intéressant.

  • Méditation. Juillet 2023. 6.9 €.
    • « Autohypnose : la clef de la sérénité ? » Article de promotion pour l’application d’une application cofondée par une élève de l’Arche*….
    • « Pourquoi aimons-nous avoir des rituels ? » Les explications de Thierry Janssen*.
    • « Le journaling, indispensable rituel d’introspection ». L’introspection* devient tendance… Pourquoi ne pas essayer ?
    • « Réseaux sociaux : tous addicts ? » Anaïs Roux*dresse un tableau assez inquiétant de la situation et précise que la libération de dopamine* est plus liée à l’observation d’un résultat prévu qu’à un plaisir recherché et qu’il est abusif de parler d’état hypnotique face aux écrans car l’état hypnotique est agréable, ce qui est rarement le cas du scrolling* dont on sort lessivé et coupable ! Elle propose de tester le « minimalisme digital ».
    • « Trouver la solution à ses problèmes pendant la nuit ». Une bonne utilisation des instants avant le sommeil pour favoriser le travail des rêves.
    • « Le jeu du cri ». Un peu bruyant mais très séduisant pour prendre conscience de son souffle et de son environnement en groupe.
    • « Se défaire de la positivité toxique ». De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les dérives de la pensée positive*.
    • « Balade méditative sur le sable ». Cool.
    • « Le vieux sage et les problèmes ». Un excellent conte que vous pourrez sans doute utiliser avec profit avec les plaignants* .

Au total : une revue sympathique, mais d’une rigueur scientifique limitée. A lire surtout si vous pratiquez la méditation.

  • Mon petit Psychologies. Août 2023. 5.95 €. C’est le nouveau nom de Tidoudous la revue lancée par Psychologies dont je vous avais parlé en février et cette fois le thème principal est la douleur. L’histoire de départ ne m’a pas enthousiasmé mais les conseils donnés ensuite sont un peu plus convaincants.

Au total : Sans être inintéressant ce fascicule est assez cher.

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  • Le Monde diplomatique. Juillet 2023. 5.4 €.
    • « Détruire la psychiatrie publique ». Emmanuel Venet* fait surtout la défense de la psychanalyse, mais a-t-il vraiment tort de critiquer l’hégémonie des TCC* et de leur pratique « mécanique » ?
    • « Le décivilisateur ». Cela commence par la collecte des ordures et finit par la destruction du service de santé mentale public et la responsabilité psychiatrique. Polémique certes, mais donne à réfléchir.

Au total : Cher pour des polémiques.

  • Sciences humaines. Août 2023. 6.9 €.
    • « A bord de l’Adamant, une psychiatrie à contre-courant ». Reportage sur cet accueil de jour psychiatrique mis en valeur par le film de Nicolas Philibert*. On a vraiment envie que la psychiatrie française puisse ressembler à ce service « privilégié » (en personnel notamment, mais n’est-ce pas la « norme » actuelle qui est anormale ?) , sans pour autant occulter ses limites. Un bel exemple d’approche « Rogérienne » et comme dit un des patients : « Les soignants m’impressionnent : ils font tout leur possible pour valoriser le moindre sillon de savoir-être et de savoir- faire chez les patients. On se sent renaître. » Je vous recommande l’entretien avec Sabine Berlière* : « Dans la construction identitaire, pour exprimer un désir, il faut se vivre comme sujet, se considérer comme un individu, qui a une histoire et une continuité. Ce n’est pas du tout évident dans la psychose. Il y a du morcellement, des discontinuités, qui rendent difficile l’expression d’un désirC’est cela qu’on travaille. » et « On est soumis aux aléas des politiques publiques et ce qui m’inquiète, c’est qu’on est dans une société qui n’a pas l’air de considérer que les relations humaines comptent et encore moins qu’elles peuvent soigner ». Un article qui fait du bien.
    • « Enjeu : éducation positive, pourquoi elle divise les psys ». C’est le dossier (9 pages) racoleur du mois. Une journaliste se charge de faire l’historique de la polémique, à l’aide de tonnes de name droping*, pour conclure à l’impossibilité de trancher devant l’absence de rigueur dans les arguments des deux camps… Au moins j’ai découvert les notions de « parent jardinier » et « parent potier » ! Deux pages sont consacrées au « trombinoscope » des « pour » et des « contre », avant de donner la parole (2 pages) à Bruno Humbeeck* (qui me semble bien appartenir aux « contre ») qui démonte le mythe des « Parent(s) parfait(s) d’un enfant parfait dans un monde parfait » et présente le « parent hélicoptère », le « parent drone » et le « parent curling » !
    • « Changer de vie ». Grand dossier ( 30 pages) qui ne m’a pas attiré sauf l’entretien avec Claire Marin* : « Nous avons besoin de recommencements ».
    • A part cela un grand entretien (8 pages) avec le trop rare Jean Malaurie et 10 pages sur la pensée d’Albert Camus.

Au total Bien cher. Uniquement si la polémique de l’éducation positive vous amuse encore.  

  • Santé magazine. Septembre 2023. 2.9 €.
    • « Les produits contenant de la mélatonine». Un bon article qui précise bien quand et comment utiliser cette hormone (qui n’est pas une panacée*) grâce aux conseils de Sarah Hartley* et Patrick Lemoine*.
    • « Addictions : c’est le moment d’arrêter ». Cet article permet de trouver les bons réflexes pour un sevrage réussi avec l’aide de Laurent Karila*, Emeline Chauchard* et Ketty Deléris*.
    • « Comment cesser de ruminer. » Plus que les habituels articles « de genre » à feuilleter l’été… grâce à Bernard Anselem* et Céline Baeyens* qui proposent de s’entrainer à la concrétude* ou de pratiquer la méditation de pleine conscience.
    • « Les pouvoirs de la marche en pleine conscience ». Justement Christophe André*, Ronald Epstein* et Yves Agid* vantent les bienfaits de cette association : Kinhin*, bain de nature, marche afghane, marche de gratitude, vous avez le choix. Pourquoi ne pas commencer cet été ?
    • « Le reiki, ça marche ? » « Non , pas de manière scientifique » répond Peter G. Herbison* et « L’argument qui consiste à dire que le reiki ne se prête pas à la méthodologie des études scientifiques est faux » renchérit Bruno Falissard*. Reste la puissance de l’effet placebo* !

Au total : A ce prix pourquoi pas ?

  • Epsilon. Août 2023. 5.9 €.
    • « Etrange ! Ce que le paranormal dit de notre cerveau ». Les amateurs d’ésotérisme et de spiritisme vont crier au scandale… sous des titres accrocheurs (le tunnel de l’au-delà, la sortie de corps, présences invisibles, etc.) cet article bien documenté aligne les références scientifiques expliquant ces phénomènes, comme Sebastian Dieguez* qui , à propos des « sorties de corps », explique que « Le cerveau s’occupe normalement de nous localiser à l’intérieur de nous-même et non une autre personne ». 

Mais l’article central est surtout un brillant exposé des théories modernes sur la conscience : « Ce que nous vivons provient en grande partie de l’intérieur vers l’extérieur, et non de l’extérieur vers l’intérieur. Ce que nous expérimentons est une sorte d’ « hallucination contrôlée ». Une hallucination, parce que toute notre expérience vient de l’intérieur vers l’extérieur ; et contrôlée, parce que les prédictions du cerveau sont contrôlées par des signaux sensoriels provenant du monde et du corps. » dit   Anil Seth*.

         Au total : Un bon article de vulgarisation et de vérité scientifique, malheureusement un peu cher.

NOTES DE LECTURE :

  • « Rencontres hypnotiques. » Daniel Quin. Ed Satas. (2020). 19.9 €.

Dès mes débuts comme formateur j’ai cherché quel livre recommander en premier aux stagiaires à l’issue de leur formation initiale et c’est un peu ainsi qu’est née l’idée des INFOS HYPNOSE…
Longtemps j’ai conseillé « Créer le réel » de Thierry Melchior*, mais ce nouveau livre passionnant va le remplacer en tête de ma liste de recommandations et je regrette de l’avoir lu si tardivement alors qu’il a été publié en 2020 !
Je connais Daniel Quin* depuis ma première participation aux Journées Hypnotiques de Biarritz* et j’ai souvent assisté à ses ateliers (et lui-même m’a fait l’honneur d’apprécier le mien il y a quelques années) qui sont passionnants et souvent surprenants… Mais est-ce étonnant chez un élève revendiqué de Dominique Megglé* avec qui il partage une excellente connaissance de l’œuvre de Milton H. Erickson*, la pratique de l’hypnose profonde et surtout le sens du paradoxe, de la confusion et de l’humour… tout en ayant sa personnalité propre évidemment.
On commence à le lire comme un recueil d’anecdotes sur des thérapies réussies (ou pas car Daniel Quin* ne manque pas d’auto-dérision…) et on a beaucoup de mal à en suspendre la lecture… Il devient vite addictif !
En fait chaque anecdote est l’occasion de montrer et expliquer la mise en œuvre des techniques utilisées en hypnose et thérapie que vous commencez à connaitre : confusion, résistance, signaling, catalepsie, lévitation, prescription de tâches, ancrage, etc.
Je me suis délecté de chaque exemple, avec en prime la méthode pour « ramer vers l’île de la connaissance » que j’ai immédiatement intégrée à mes formations !
Les chapitres : tabac, acouphènes, insomnie proposent des scripts complets de séances inoubliables (publiés dans la revue Hypnose & Thérapies brèves, n° 36, 42 et 45) et pour celui sur le « traitement minute des phobies » je me souviens de l’avoir vécu en atelier lors des JHB* et je vous conseille de revoir l’entretien que j’ai eu avec Daniel Quin* à ce sujet l’année dernière.
Le dernier chapitre concerne les « inductions non verbales » et j’avoue avoir été bluffé par tant de connaissances, de justesse thérapeutique et d’intuition. Ce sera le thème de son atelier aux Journées Hypnotiques de Biarritz* et je ne le manquerai pas !

Au total : J’espère que cette courte chronique vous aura donné un aperçu de l’incroyable richesse de ce livre et que vous vous précipiterez pour le commander et le déguster avant la fin de l’été. Un achat prioritaire.

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • « Pour en finir avec la douleur. » France-2Les pouvoirs extraordinaires du corps humain. 20 Juillet 2023. (1h40). (disponible jusqu’au 27 novembre 2023). Botox° pour la migraine, sangsues pour l’endométriose, préparation à l’accouchement pour les conjoints, stimulation magnétique, hypnose, pupillométrie, EMDR* (j’ai beaucoup apprécié le fait que la thérapeute commence chaque série de balayage* par « C’est parti »…), sport, art thérapie, médecine intégrative, etc. Et en prime de superbes vues d’Ariège ! Seul reproche : présenter des techniques efficaces mais difficiles d’accès… car le vrai problème, quoiqu‘en dise l’ex ministre de la santé, c’est l’inacceptable délai d’attente pour accéder aux centres de la douleur et le manque de formation des médecins. Combien d’heures d’étude pour l’anatomopathologie ou l’embryologie et combien pour la douleur ?

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

  • « Journées Hypnotiques de Biarritz ». Elles auront lieu à Anglet du 15 au 17 Septembre 2023. Un rendez-vous exceptionnel auquel je tiens et où j’espère vous retrouver le mois prochain! Découvrez la programmation et profitez des dernières places.

ADDICTIONS :

  • « Sans alcool, la fête est-elle folle ? » France Inter. Le débat de midi. 27 Juillet 2023. (53mn). Avec Laurent Karila*. Avez-vous entendu parler de la montée (et descente) de Ménilmontant ?
  • « AddiKtion. » AudiomeansCe podcast (2021-2023) de Laurent Karila* comporte déjà 15 épisodes (de 30 mn) dont de nombreux témoignages de célébrités.
  • « Ma dernière fois. » Ausha.coCe podcast (2021-2023) comporte déjà 08 épisodes (de 15 mn) sur des témoignages de jeunes ayant réussi à se sevrer.

COMMUNICATION :

DEUIL SOINS PALLIATIFS :  

  • « Clinicians are talking : euthanasia for mental illness — Right or wrong? » (Les cliniciens en discutent : L’euthanasie pour la maladie mentale – Correct ou incorrect ?). Medscape. 03 Août 2023Un débat qui risque de devenir récurrent… avec une formulation plus que maladroite : il n’est pas question d’euthanasie pour maladie mentale (aux sinistres relents) mais de demande d’euthanasie pour des souffrances psychiques ! Une telle demande a déjà été satisfaite en Belgique récemment…

DOULEUR :

GYNECO-OBSTETRIQUE SEXOLOGIE :

PEDIATRIE EDUCATION :

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SOMMEIL :

THERAPIE :

  • « Développement personnel, pourquoi un tel succès ? » France InterLe débat de midi. 01 Août. (56 mn). L’éclairage d’Albert Moukheiber* (auteur de la saison 1 du podcast de France Culture sur le cerveau).
  •  « La résilience ». France Culture. En-quête d’idées. 04 Août 2023. ( 58 mn). Cette émission d’une qualité exceptionnelle complète ou reprend les 4 émissions du 02 Février 2023. Elle permet de bien comprendre et détailler ce concept avec l’aide de Boris Cyrulnik* évidemment, mais aussi de nombreux autres intervenants comme Denis Peschanski* ou Eva Illouz* et d’en voir toutes les conséquences, y compris les « dérives » en développement personnel* ou en économie. Passionnant.
  • « Pierre Cousineau : et si on pouvait changer notre passé ? » France Inter. Sous le soleil de Platon. 07 Août 2023. (50 mn). Charles Pépin* pose cette question à un spécialiste de la thérapie de la reconsolidation de la mémoire*.

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET DIETETIQUE :

RAPPEL DE COURS :

  • Lorsque vous commencez à pratiquer il peut arriver que le patiente se sente tellement bien dans sa transe qu’il « traine des pieds » pour revenir « Ici et maintenant ».
    Pour l’éviter souvenez-vous de changer de voix (plus forte), de débit (plus rapide, énergique) et d’être directif (ne laissez pas le choix).
    Sinon vous avez deux méthodes :
    L’ américaine : « Je vois que vous appréciez cet état de transe si agréable et que vous aimeriez en prolonger l’expérience… Je vous rappelle que mon tarif est de 100 dollars la demi-heure… »
    La française : Je vois que vous appréciez cet état de transe si agréable et que vous aimeriez en prolonger l’expérience… Dommage que vous ayez tellement envie de faire pipi…
    Plaisanterie à part vous avez un exemple de suggestion ironique sur la notion de client aux USA (Rogers*) et celle de patient en Europe.

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • Pensez à parler du « ciel antique » (scialytique) qui illumine les tables d’opération. (Daniel Quin*).
  • « En hypnose on peut rêver. Habituellement, on rêve en dormant, tout comme on peut rêver que l’on rêve, ou rêver que l’on dort, rêver que l’on rêve que l’on dort et rêver en dormant que l’on rêve que l’on dort en faisant toutes sortes de rêves… » (Daniel Quin*).
  • « On ne peut oublier quelque chose dont on n’a pas le souvenir ». (Daniel Quin*).
  • Finale du sprint cycliste aux jeux olympiques. Douze concurrents en course, dont le français. Celui-ci ne brille pas mais dans le dernier tour il donne toutes ses forces et réussit à doubler le dernier. Quel est son classement ? Réponse : il est impossible de dépasser le dernier… puisque c’est vous !
  • Les superstitions ont du succès… Que peut-on écraser du pied droit, mais pas du gauche ? Réponse : le pied gauche.
  • On connait les cimetières d’éléphants… mais où vont les pâtes pour mourir ? Réponse : en Patagonie.

METAPHORES :

C’est le patiente qui choisit le sens qu’il donne à la métaphore mais il est intéressant de réfléchir à l’avance aux idées fréquemment associées à certains thèmes pour enrichir vos improvisations. Voici quelques orientations que je vous propose.

Le phare :

  • La sécurité. C’est pour moi le sens principal :
    • Le phare signale le port (havre de paix) et/ou les dangers à éviter (écueils).
    • Il permet de se diriger dans des conditions difficiles (nuit, tempête).
    • Il rassure et conseille à distance (communication).
    • Il nous aide face aux dangers imprévisibles de la nature (ressources, tiers sécure).
    • Même ses silences sont significatifs. (rythme du clignotement).
    • Il s’allume quand c’est nécessaire (la nuit), mais il est toujours là (confiance).
    • Pour en profiter pleinement il faut apprendre à regarder au bon endroit et connaitre son code (alliance).
    • Il traduit le fait que quelqu’un se soucie de nous, même sans nous connaître (solidarité).
  • La solidité :
    • Il monte haut dans le ciel.
    • Il est solidement ancré dans la terre qui nous porte.
    • Il résiste au vent et à la tempête.
    • Mais il est de la main de l’homme.
  • La lumière :
    • Elle nous guide quand il est difficile de s’orienter.
    • Elle permet d’anticiper les difficultés (phares de la voiture).
    • Elle permet d’être mieux vu (pluie, brouillard et voiture).
    • Et toutes les symboliques du feu qu’il faut entretenir.
  • Le symbole phallique :
    • Difficile de ne pas penser à l’érection nocturne.
    • Son ascension est parfois difficile, avec de nombreuses marches.
    • Son allumage est automatique ou provoqué.
    • C’est parfois un lieu de rendez-vous nocturne romantique.
  • Le retour :
    • Annonce l’arrivée au port d’attache.
    • Les retrouvailles.
    • Le repos mérité.
  • La solitude :
    • Avant l’automatisation.
    • Altruiste pour la sécurité des marins.
  • Et bien d’autres significations possibles que je vous laisse découvrir avec l’aide de vos patients (et que vous pouvez me communiquer).

PRESCRIPTION DE TACHES :

  • Chercher d’autres significations métaphoriques associées au phare.
  • Chercher les significations métaphoriques associées au pont.

VIDEOS :

VIE PROFESSIONNELLE :

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU :

  • Somato-psychopédagogie : toucher manuel de relation via les fascias, lecture de mouvement, ateliers de Gestuelle du Sensible, accompagnement de pratiques artistiques, ateliers de Méditation de Pleine Présence®.
  • Accompagnement psycho-sensoriel, massages de mieux-être, Californiens Coréenne Réflexologie Shiatsu.

VOCABULAIRE :

  • « ACT »  ou « Thérapie d’acceptation et d’engagement » ou « Acceptance and Commitment Therapy »  : Forme de psychothérapie, élaborée par Steven C. Hayes*et testée par Robert Zettle,  qui prend son origine dans les « Thérapies Cognitivo-Comportementales* » et correspond à la troisième vague de celles-ci.
  • « Concrétude » : Caractère de ce qui est concret, tangible, incarné dans la réalité. État mental caractérisé par l’impossibilité d’élaborer des idées sans recours à des idées concrètes.
  • « Leading » : En mode pacing* le thérapeute se synchronise avec les rythmes du patient. Il peut ensuite très progressivement anticiper et amener le patient à suivre son propre rythme. On parle alors de pacing et leading.
  • « Pacing » : Terme utilisé par Bandler* et Grinder* en PNL* pour désigner le fait de synchroniser son comportement sur celui du patient (et particulièrement son rythme respiratoire) afin de favoriser l’alliance. Terme désignant également une technique de reconditionnement physique progressif lors de syndrome de fatigue chronique ou Covid long (à ne pas confondre).
  • « Psychothérapie Centrée sur la Personne » ou « PCP » ou « Approche Centrée sur la Personne » ou « ACP » ou « Psychothérapie Rogérienne » ou « Psychothérapie humaniste » : Thérapie développée par Carl Rogers* dans les années 1940, qui met la relation entre le thérapeute et la personne consultant au centre de la thérapie et insiste sur trois attitudes du thérapeute : l’authenticité, la considération inconditionnellement positive et la compréhension empathique.
  • « Théorie de la reconsolidation du souvenir » : Théorie qui postule que lorsqu’un souvenir déjà bien consolidé est réactivé, il redevient labile et susceptible aux modifications avant d’être restabilisé (reconsolidé) en mémoire à long terme. Elle est basée sur les travaux d’Alain Brunet* et Pascal Roullet*. Ce nouveau modèle réfute le modèle classique de la consolidation qui propose qu’une fois consolidés, les souvenirs soient permanents et donc résistants aux effets des agents amnésiques.
  • « Thérapie de reconsolidation de la mémoire » : Psychothérapie brève inventée en 2008 par Alain Brunet* pour le traitement des SSPT*.. Après la prise d’un bétabloquant (qui permet de modifier les réactions neurovégétatives associées à l’évocation du stress), associé à un protocole précis de réactivation du souvenir (sans lequel le médicament est inopérant.), on demande au patient de rédiger son souvenir, qu’il relira à haute voix à chaque séance.

CITATIONS :

 

« Venir en aide à quelqu’un est charitable, mais implique aussi que celui qui fait la demande est incapable. Refuser toute forme d’aide témoigne de la confiance qu’on a dans les aptitudes du demandeur.

La transe est une expérience intérieure. En tant que telle, le mieux pour bien la comprendre chez autrui, est de la vivre en soi.

Nous devons écouter et observer nos patients et repérer tous les éléments qui s’apparentent à des phénomènes de transe spontanée, transe de laquelle ces patients n’arrivent pas à sortir.

En thérapie la confusion mêlée à l’humour est utile à chaque fois que l’on souhaite briser ces certitudes pathologiques et ramener la personne à des possibilités de changement.

Si la confusion est une pratique utile dans la conduite de la thérapie, il faut veiller à ce qu’elle ne soit pas pour le sujet une source d’inquiétude et, surtout, il faut faire en sorte que le patient n’ait pas l’impression qu’on se moque de lui.

S’interroger implique de ne pas savoir, comme d’autres mots tels qu’ essayer, explorer, imaginer, ressentir, qui orientent la personne vers l’intérieur d’elle-même, le regard devenant lointain, comme dans la transe ordinaire de tous les jours.

 

Ce n’est pas tant ce que dit le thérapeute, mais ce que fait le patient de ce que dit le thérapeute, qui est important.

Mon expérience m’a appris que c’est souvent ce que l’on dit avant la séance proprement dite qui se réalise pendant la transe hypnotique. Il s’agit de donner au sujet un modèle explicatif de ce que l’expérience à venir peut lui apporter. Il s’agit d’une sorte de saupoudrage sous forme d’hypnose conversationnelle.

Apprendre à faire involontairement ce que l’on ne sait pas faire volontairement, voilà toute la quintessence de l’hypnose.

Une lévitation est toujours plus facile à obtenir, quand le patient fait au préalable l’expérience de la lourdeur d’une catalepsie.

En thérapie brève on peut souvent faire bref, à condition de ne pas se montrer trop pressé.

J’ai observé dans ma pratique que tout ce que l’on peut faire pour modifier l’orientation d’un patient dans la pièce de soin, aide énormément à la communication avec lui pour l’analyse de ses difficultés. Réorienter un patient dans l’espace contribue également à le réorienter psychologiquement.

Il est important, en formulant des implications psychologiques, de se rendre compte que le thérapeute ne fournit qu’un stimulus ; l’aspect hypnotique des implications psychologiques est construit, à un niveau inconscient, par celui qui écoute. »

Daniel Quin.

 

« Le cerveau humain est plus facilement capté par ce qui bouge ; c’est pour cela que l’on médite plus facilement devant les vagues de l’océan ou un feu de bois : leurs mouvements sont calmes sans être monotones. 

La nature replace nos difficultés dans un temps long. L’observer nous rappelle qu’elle était là avant nous et qu’elle sera là après, et que les saisons se succèdent, et que, comme elle, nous évoluons. La nature nous donne l’intuition que nos problèmes disparaîtront un jour. »

Christophe André.

 

« La véritable utilité de la mémoire, c’est de prédire l’avenir. »

Pierre Cousineau

 

« La thérapie n’est pas le problème, le problème c’est le problème et si le problème était la thérapie cela se saurait.

La thérapie brève c’est de l’hypnose sans transe hypnotique apparente. »

Dominique Megglé

 

« Il faut vraiment être capable de s’aimer malgré toutes les histoires que l’on découvre à propos de soi. »

Bessel van der Kolk

 

«L’anxiété, comme l’espoir, nous donne l’endurance nécessaire pour continuer et la concentration et l’énergie pour travailler à la réalisation de ce que nous souhaitons. » 

Tracy Dennis-Tiwary

 

« C’est la main du soignant qui guérit le malade.

Quand on est ému, on dit qu’on est « touché » ; quand la tension est forte on dit qu’elle est « palpable ».

L’imposition des mains est la plus ancienne des techniques médicales.

Les cliniciens compétents veillent à respecter la sphère personnelle du patient. Ils savent quand ils peuvent ou non y pénétrer.

Le toucher comme forme d’expression non verbale est largement sous-estimé et peu enseigné.

Le toucher contribue à l’établissement d’une connexion entre médecin et patient, fondée sur la confiance et le réconfort.

La présence ne repose pas sur les mots, mais sur un engagement, un ressenti et une écoute sincères.

Nombre de médecins évitent tout contact lorsqu’il leur apparaît qu’ils ne peuvent plus faire grand-chose pour un patient. Des témoignages révèlent pourtant que c’est à ce moment-là que les patients ont le plus besoin du médecin. »

Fergus Shanahan.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium